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Le Monde judiciaire dans les collections de l’INA

   Ce guide donne à voir l’histoire et les représentations du monde judiciaire et de la justice dans les médias audiovisuels à travers les archives de l’INA. Par “monde judiciaire” on entend à la fois les acteurs comme les avocats, les juges, les accusés, les victimes, mais aussi les lieux de justice que sont les tribunaux, les cabinets d’avocats…etc, ainsi que des évènements comme certaines affaires et procès.

   Le guide est divisé en deux grandes parties. La première est chronologique. En effet, la représentation du monde judiciaire évolue dans le temps. Avec l’essor de la télévision, un intérêt se développe pour ce milieu assez mystérieux pour les non-initiés. Nous verrons que la justice est pensée en premier lieu comme un moyen de renforcer leur autorité par les pouvoirs en place. Puis au fur et à mesure, elle va devenir objet de divertissement. Enfin, nous aborderons la question de l’importance de l’opinion publique qui interfère à de multiples reprises dans le système judiciaire à partir des années 1980. La deuxième partie est davantage thématique. Si l’ensemble des thèmes n’a pas été abordé, des sujets majeurs et récurrents ont été choisis pour montrer la diversité de documentaires, de reportages, de magazines voire de films ou de téléfilms qui ont été produits. Un point important est consacré aux professionnels du monde judiciaire car ils ont participé activement à la mise en avant de la justice dans les médias. La justice est une institution du présent, elle juge des actes qui ont été commis il y a relativement peu de temps. Elle est donc en lien étroit avec les évolutions que peut rencontrer une société.

Le choix a été fait de citer l’ensemble des supports que possède l’INA. Il y a donc des archives radiophoniques, télévisuelles, écrites, numériques (sites web, comptes Twitter/X, mot-dièse, podcasts) mais aussi des archives photographiques qui se situent en fin de guide.

Guide réalisé par Juliette Gazeau, étudiante en Master 2 Histoire & Audiovisuel à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

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I – APPROCHE CHRONOLOGIQUE : Histoire et représentation de la justice dans les collections de l’INA des années 40 à nos jours

1. L’émergence de la justice dans les fonds TV et radio – Les années 1940-1947

1.1   La justice sous Vichy – Les premières images

1.2   Les procès des nazis et des collaborationnistes

1.3   Radio et télévision au procès du maréchal Pétain

1.4   Une justice expéditive : l’épuration

Les condamnations et exécutions par voie plus ou moins légale

La justice populaire : zoom sur les femmes tondues

2.         1947 – 1972 : mise en place d’un imaginaire à propos du monde judiciaire

2.1   Zoom : la collection En votre âme et conscience (1955 – 1969)

2.2   Les procès historiques

2.3   Les lieux de la justice

3.         1972 – 1981 : le temps de l’engagement

3.1   La justice sur le devant de la scène : zoom sur le procès de Bobigny

3.2   Les intellectuels et la justice

3.3   La justice expliquée par ses acteurs

4.         1981 à nos jours : l’omniprésence de la sphère judiciaire dans les médias

4.1   Opinion publique et justice

4.2 La justice fait sa publicité

4.3   Le retour des procès pour crime contre l’humanité

Klaus Barbie

Paul Touvier

Maurice Papon

4.4   La justice face aux attentats

4.5   La mise en place d’une justice européenne / internationale

4.6   Le monde judiciaire à l’ère numérique

Les comptes Twitter/X

Les mots-dièse

Les podcasts sur la justice

4.7   Une chaîne dédiée à la justice

II – APPROCHE THEMATIQUE

1.         Les détenteurs du savoir juridique

1.1   Quelques avocats célèbres

Jacques Vergès (1924 – 2013)

Gisèle Halimi (1927 – 2020)

Corinne Herrmann

Richard Malka

1.2   Les avocats et les juges en fiction

1.3   Les magistrats

1.4   Les jurés

1.5   Des personnalités attaquées

2.         Un système judiciaire violent sous le feu des critiques

2.1   La peine de mort comme justice

2.2   Un système judiciaire critiqué

2.3   … et détourné

2.4   Remise en cause de cette violence

3.         La justice au prisme du genre

3.1   Un milieu qui se féminise

3.2   La justice face aux inégalités subies par les femmes

3.3   Zoom : procès d’Alexandra Lange et Jacqueline Sauvage

3.4   Les femmes dans les fictions judiciaires

4.         Des institutions face aux évolutions sociétales

4.1   La prostitution

4.2   L’euthanasie

4.3   Les nouvelles technologies

4.4   L’écologie

5.         Justice et politique

5.1   Le garde des Sceaux : première incarnation du monde judiciaire

5.2   Quand la justice fait de la politique

Les procès politiques

Politiciens / politiciennes face à la justice

5.3   Revendications du corps judiciaire

6.         Accusés et médias

6.1   La fascination des médias pour les tueurs en série

6.2   Justice des mineurs

6.3   La justice face aux discriminations

6.4   Les erreurs judiciaires

7.         La justice dans les collections photos de l’INA

Lexique


I – APPROCHE CHRONOLOGIQUE : Histoire et représentation de la justice dans les collections de l’INA des années 40 à nos jours

   Les années 1940 signalent le début de la médiatisation audiovisuelle de la justice. Auparavant, de grandes affaires ont marqué l’opinion publique en étant largement mises en avant par la presse. L’affaire Dreyfus qui débute en 1894 est un moment important qui fait entrer les médias mais aussi l’ensemble de la population dans le monde judiciaire. Cependant, c’est avec l’émergence de la radio puis de la télévision que la justice devient un sujet important et médiatisé. Mettre en avant l’appareil judiciaire est aussi un moyen pour le pouvoir en place de témoigner de sa capacité à gouverner. Cette dimension va être prise en compte par le régime de Vichy puis par les différents gouvernements qui vont se succéder.

   Cette première partie du guide vise à montrer l’arrivée progressive du monde judiciaire dans les médias audiovisuels. On va constater qu’un glissement va s’opérer peu à peu, allant de la représentation de la justice qui juge des criminels à l’étalage de faits divers face auxquels les téléspectateurs deviennent les nouveaux juges. La justice va alors devoir convaincre l’opinion publique.

1 – L’émergence de la justice dans les fonds TV et radio – Les années 1940-1947

   À partir de 1940, lorsque le maréchal Pétain prend la tête du gouvernement, la justice devient un moyen de montrer qu’il dirige d’une main de fer le pays. Dans les collections de l’INA, la période est couverte par le Journal des Actualités Mondiales qui est un journal de presse filmée, diffusé dans les salles de cinéma entre 1940 et 1942. Il proposait entre autres des sujets sur la guerre, la politique intérieure, ou encore sur l’œuvre de P. Pétain. À cela s’ajoute la Radio nationale Vichy, organe de propagande diffusant des informations inspirées de l’idéologie nazie. Bien que ces deux médias soient des supports au service de la propagande nazie et vichyste, ils donnent une large place à la représentation de la justice puisque l’intérêt est de mettre en scène un pouvoir fort qui condamne les “traîtres”. Après la guerre, la justice est de nouveau sollicitée. Il faut juger vite et à la hauteur des crimes réalisés. Il apparaît vital de juger les collaborationnistes ainsi que les nazis qui empêchent la reconstruction de l’Europe. Le procès de Nuremberg est en partie filmé et retransmis par le biais des Actualités filmées. C’est un moment décisif dans la représentation de la justice par les médias audiovisuels. En effet, il est fait de ce moment un temps où l’opinion publique, elle aussi, juge. Cependant, en France, le grand procès qui va diviser est celui du maréchal Pétain. Le héros de la Première Guerre mondiale est jugé à partir du 23 juillet 1945. Lors de son procès, les anciens accusés de Riom viennent témoigner contre lui. La situation est paradoxale. Philippe Pétain doit être jugé pour l’exemple et en même temps il y a une volonté notamment de la part de Charles de Gaulle de travailler pour l’avenir d’une France en grande partie détruite par la guerre. Ainsi, de nombreuses images animées ont été filmées pour les Actualités Françaises et finalement peu d’entre elles ont été diffusées.

1.1 .La Justice sous Vichy – Les premières images

   Les premières images du monde judiciaire sont en faveur de la politique de Philippe Pétain. Il est montré la manière dont le régime de Vichy condamne ses opposants, c’est-à-dire les populations juives et les dissidents politiques. Pourtant, la justice va aussi se retourner contre le maréchal notamment lors du procès de Riom.

Les Juifs et les grands krachs financiers sous la 3ème République, La Question juive, Radio nationale Vichy, 31.12.43, 4min43s (journal parlé)

Ce document qui émane d’un organe médiatique vichyste évoque “le pouvoir considérable qu’auraient les populations juives”. Elles « possèderaient à la fois le monde financier » mais plus encore elles “auraient le contrôle de la justice” ce qui expliquerait le fait qu’elles ne soient jamais condamnées. Cela aurait permis aux « banques juives » de prospérer au détriment des dernières banques catholiques.

Procès Tanenzapf, Bernard Natan, Journal Les Actualités Mondiales, Actualités Françaises, 11.07.41, 1min01s (presse filmée)

Bernard Natan, producteur franco-roumain de confession juive, est arrêté en 1942. Il est accusé « d’innombrables escroqueries ». La presse filmée montre des images de son procès. Ce dernier se cache le visage, avec sa main puis des papiers, car il refuse qu’on le montre ainsi. Il y a des plans du tribunal qui est rempli.

Le Procès de Riom, Journal Les Actualités Mondiales, 22.01.42, 46s (presse filmée)

Court reportage sur la préparation du procès de Riom au cours duquel ceux qui sont désignés comme « les principaux responsables de notre défaite » vont être jugés. Il est montré la construction même du tribunal où notamment Léon Blum et Édouard Daladier doivent comparaitre. On y voit les dossiers qui atteignent 800 kilos selon le journaliste.

Maréchal Pétain : avis du conseil de justice politique avant le procès de Riom, CN, 16.10.41, 5min16s (journal parlé)

Intervention radiophonique du maréchal Pétain qui diffuse l’avis du conseil de justice politique. Il affirme alors la nécessité d’enfermer Léon Blum, Édouard Daladier, le Général Gamelin, Georges Mandel et Paul Reynaud. Il ordonne leur détention dans le fort de Portalet. La justice est présentée comme servant l’intérêt national d’où l’importance de juger ces hommes. De plus, Philippe Pétain fait de la justice un moyen de supprimer ses opposants politiques.

Riom ou le procès boomerang, Derniers témoins, FR3, 16.04.78, 52min43s (téléfilm)

Téléfilm de Jean-Jacques Sirkis qui revient sur le procès de Riom. Dans une première partie, Maître André Toulouse, ancien bâtonnier qui a défendu Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre et maître André Sohm, ancien bâtonnier, commentent des documents iconographiques.  Puis une seconde moitié reconstitue le procès. Le tribunal est représenté avec les juges, les avocats et les accusés. Les textes sont tirés des minutes du procès.

Vichy juge le Front Populaire : plateau débat, Les Dossiers de l’écran, Antenne 2, 02.10.79, 1h38min (débat)

Débat télévisé présenté par Joseph Pasteur. L’émission réunit des invités qui reviennent sur le procès de Riom en questionnant le rôle de P. Pétain dans cette affaire politico-judiciaire, la manière dont a réagi l’opinion publique mais aussi l’attitude des acteurs de ce procès. Les invités sont nombreux et certains ont des rôles au sein du monde judiciaire puisqu’il y a notamment Jean Foyer, ancien garde des Sceaux, ou encore Jean Barthélémy, petit-fils du ministre de la Justice sous Vichy. Ils répondent aux questions des téléspectateurs. Avant le débat, diffusion du téléfilm Le Procès de Riom, réalisé par Henri Calef.

Une Affaire de femme, TF1, 14 juin 1998, réa Claude Chabrol, 1h49min25s (long-métrage)

Isabelle Huppert joue Marie Latour, mère de deux enfants qui devient une « faiseuse d’anges ». Cette histoire retrace la vie de Marie-Louise Giraud, seule avorteuse à avoir été guillotinée sous le régime de Vichy. À la fin du long-métrage sont donnés à voir son procès ainsi que son exécution. La rapidité du procès, qui ne dure que deux jours, est très bien représentée dans le film témoignant de l’aspect arbitraire de la situation. La justice apparaît comme un instrument de contrôle de la part du gouvernement de Pétain.

Un Crime français, Doc 24, France 3 Centre, 30.11.2011, 52min30s (documentaire)

Ce documentaire historique de Catherine Bernstein revient sur le procès de Jean Zay, premier condamné politique sous le régime de Vichy en 1940. De son procès, il ne reste que quelques images qui sont présentées dans le documentaire. Pour comprendre l’enjeu de ce procès, des historiens, des réalisateurs mais aussi des descendants du résistant interviennent pour en éclairer les motivations et la portée dans le temps. Le documentaire cherche à la fois à retranscrire le déroulement du procès mais aussi à montrer que la justice d’après-guerre à volontairement occulté cette affaire et n’a jamais cherché à retrouver les coupables de l’assassinat en 1944 de l’ancien ministre de l’Éducation nationale de Léon Blum.

Le Procès de Riom, Au cœur de l’Histoire, Europe 1, 21.02.12, 45min (magazine)

Cette émission présentée par Franck Ferrand prend la forme d’un échange avec des invités qui expliquent le procès de Riom : Jean-Pierre Azema, historien, et Julia Bracher, éditrice qui a publié un ouvrage sur ce procès. La thèse soutenue est que ce procès sert au Maréchal Pétain à asseoir son autorité et que c’est sur sa décision qu’Édouard Daladier et Léon Blum sont arrêtés et non pas à la demande des nazis.

Blum Pétain, duel sous l’Occupation, Duels, France 5, 30.01.14, 53min30s (documentaire)

Ce documentaire de Julia Bracher et Hugo Hayat s’axe sur deux personnages que tout oppose : Léon Blum et Philippe Pétain. Une fois encore, on va s’intéresser au procès de Riom. Il est constitué d’images d’archives, d’interviews, d’images en prise de vue réelle ainsi que de dessins qui représentent des moments pour lesquels il n’existe pas d’archives. L’intérêt de cette comparaison est de voir que le procès est le résultat d’une longue opposition entre les deux hommes. De plus, le documentaire montre que cette procédure judiciaire va être retournée contre P. Pétain lui-même. L. Blum va se défendre, défendre son œuvre sociale et dénoncer le manque de préparation à la guerre du gouvernement.

Natan, Thema, ARTE, 16.08.16, 1h05min52s (documentaire)

Ce documentaire de David Cairns et Paul Duane est le premier sur Bernard Natan, producteur franco-roumain. Sa vie et sa réussite dans le monde du cinéma sont retracées. La deuxième partie est consacrée à son procès avec des images d’archives, des coupures de journaux et des interventions d’historiens et d’avocats comme Serge Klarsfeld et de ses descendants comme Françoise Ickowicz, sa petite-fille. Cette partie du documentaire montre très bien la machination que cache ce procès qui témoigne surtout de l’idéologie antisémite du régime de Vichy. Le documentaire se conclut sur la mort de Bernard Natan, qui, déchu de la nationalité française, est envoyé au camp de Drancy puis à Auschwitz.

La Propagande sous Vichy 1940 – 1944, Gervereau, Laurent, Edition de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, 1990, 288 p.

Ouvrage consacré à toute la propagande produite sous Vichy. Il permet de contextualiser la mise en place de ces procès qui sont un moyen de faire de la propagande. Il y a une étude sur les différents supports d’archives dont les supports audiovisuels comme la radio et le cinéma.

Cognacq Jay 1940 : la télévision française sous l’Occupation, Kubler, Thierry, Lemieux, Emmanuel, Paris, Éditions Plume, 220 p.

Lieu emblématique de création des programmes produits par le régime de Vichy, Cognacq Jay Fernsehsender Paris, l’antenne de Paris, est l’épicentre de la propagande de P. Pétain. L’objectif est de faire passer l’idéologie pétainiste/nazie en diffusant des programmes de manière quotidienne. Du 7 mai 1943 au 16 août 1944, cette station diffuse jusqu’à douze heures de programmes par jour. C’est notamment dans cet endroit que va être produite la presse filmée que nous avons mentionnée précédemment et qui va être présentée lors des procès.

1.2   Les Procès des nazis et des collaborationnistes

   Après la guerre, c’est au tour des vainqueurs de juger. Le procès marquant de cette période est celui qui se déroule dans la ville allemande de Nuremberg entre le 20 novembre 1945 et le 1er octobre 1946. Lors de ce procès, des images des camps sont montrées. La justice met au jour les crimes nazis. En France aussi les collaborationnistes sont jugés et condamnés. La justice sert alors à la fois à punir les criminels mais aussi à témoigner du nouvel ordre qui émerge après la guerre. C’est également un moyen de passer à autre chose en supprimant ceux qui sont perçus comme les uniques responsables de la collaboration et de l’Occupation.​

Le Procès de Tubingen, Non Utilisés, Actualités Françaises, 01.01.45, 2min (presse filmée)

Divers rushs montrant notamment le procureur qui parle lors du procès de Tubingen. Ce procès est celui de huit nazis accusés d’avoir tué des milliers de patients au Centre d’extermination de Grafeneck. On voit dans ces extraits les juges mais aussi la salle d’audience qui est bondée.

Yamashita devant les juges, Non Utilisés, Actualités Françaises, 01.01.45, 1min39s (presse filmée)

Les procès qui font suite à la guerre sont nombreux et sont dispersés en Europe mais pas uniquement. Dans cet extrait, on voit le procès du général japonais, Tomoyuki Yamashita, qui est ensuite incarcéré au camp d’Omori aux Philippines.

Procès de Nuremberg : audience du 11 janvier 1946, Non Utilisés, Actualités Françaises, 01.01.46, 5min24s (presse filmée)

Dans ce rush filmé lors du procès de Nuremberg, le procureur américain Brady Oliver Bryson fait un réquisitoire contre Hjalmar Schacht. On voit ce dernier dans le box des accusés. Il existe de nombreux autres rushs de ce procès historique. Le fait que cela ait été filmé montre l’importance à la fois judiciaire, politique et historique d’un tel moment. La caméra devient alors un témoin à part entière du procès.

Le Procès de Nuremberg, Tribune de Paris : Les hommes, les évènements, les idées à l’ordre du jour, Programme National, 28.02.46, 19min17s (débat)

Cette émission sous forme de débat questionne sur la valeur du procès de Nuremberg. Le présentateur est Pierre Crenesse, il est accompagné de Hervé Pierre, député du Finistère et des résistants, Odette Fabius, Benoît Bidault, le commandant Claude et Charles Instinct. Le journaliste veut savoir si pour eux la justice internationale est une meilleure solution que la vengeance. La justice devient donc un sujet où tout le monde peut devenir juge.

Procès à Strasbourg du Gauleiter Robert Wagner, 24.04.46, Programme National, 7min06s (journal parlé)

Ce reportage de Pierre Crenesse revient sur le procès de nazis qui ont œuvré en Alsace. On y entend les accusés répondre en allemand aux questions lors de leur procès. Il y a notamment la présence de Robert Wagner qui a largement travaillé à la germanisation de l’Alsace forçant notamment les jeunes alsaciens à adhérer au parti nazi.

La Justice et la haine, Tribune de Paris, Programme National, 17.08.46, 19min51s (magazine)

Émission présentée par Paul Guimard sous forme de débat dans lequel il se questionne sur le rapport entre la justice et la haine en cette période d’après-guerre. Il est entouré de journalistes avec qui il débat. La justice est véritablement un sujet qui divise parce que certains souhaitent accélérer cette « épuration » et d’autres estiment que la justice doit s’éloigner du politique pour demeurer un espace serein.

Nuremberg et la notion de crime contre l’humanité, Tribune de Paris, Programme National, 27.09.46, 25min21s (débat)

Dans ce débat radiophonique, une nouvelle notion est interrogée, celle de « droit international ». Nuremberg va marquer un moment important dans l’histoire de la justice puisque pour la première fois les justices de plusieurs pays vont s’allier pour juger les auteurs du génocide. Ce débat vise à définir ce nouveau droit et à expliquer en quoi les crimes nazis dépassent la notion de justice nationale.

Xavier Vallat et Adrien Marquet en haute cour de justice, Ce soir en France, Programme Parisien, 01.01.47, 21min (journal parlé)

Cette émission est un compte-rendu réalisé par Frédéric Pottecher des procès de Xavier Vallat, ancien commissaire aux affaires juives, et Adrien Marquet, ancien ministre de l’Intérieur sous le régime de Vichy. Ces derniers ont pour défense d’avoir uniquement suivi les ordres. Lors de ce procès s’opposent ceux qui affirment qu’ils ont sauvé des vies et ceux qui soutiennent qu’ils ont activement participé à l’extermination des juifs européens.

Nuremberg, Actualités Françaises, 01.01.47, 19min05s (presse filmée)

Film qui retrace le procès de Nuremberg à l’aide d’images d’archives. On commence par des images de la ville. Puis le procès est résumé en montrant les principaux dirigeants nazis. À cela sont ajoutées des images animées des charniers comme à Oradour-sur-Glane et de la libération des camps. Un panorama des crimes et des procès est fait dans le but d’informer au mieux le spectateur. La justice devient une institution compréhensible par tous.

Nuremberg : la justice des vainqueurs, Le Sens de l’histoire, La Cinquième, 17.12.95, 51min47s (documentaire)

Documentaire de Troy Kemp sur le procès de Nuremberg considéré comme le « plus grand procès de l’histoire ». Dans une première partie, diffusion d’archives et retour sur le déroulé du procès. Puis dans une seconde partie, en plateau, l’historienne spécialiste de la Shoah, Annette Wieviorka le commente. Elle explique que ce procès a été surtout possible grâce aux Américains permettant de juger à la fois des hommes mais aussi des organisations.

Le Procès Pucheu, 2000 ans d’histoire, France Inter, 17.11.2000, 26min (magazine)

Dans un premier temps, Alain Decaux parle de la vie de Pierre Pucheu, ses études, son parcours politique au sein de l’extrême droite. Dans un deuxième temps, il évoque son changement de camp puisqu’il va au Maroc pour servir avec les Alliés. Cependant, son aide est repoussée. Un procès expéditif est fait qui se conclut par son exécution le 20 mars 1944. Dans cette émission de radio, on entend des archives sonores de P. Pétain ou encore de P. Henriot.

L’Empreinte de la justice, Planète, 03.03. 2002, 2h15min (documentaire)

Documentaire sur le procès de Nuremberg. C’est une réalisation de Marcel Ophuls, diffusée sur la chaîne Planète en 2002 mais datant de 1976. Le réalisateur utilise les archives audiovisuelles du procès et compare les crimes nazis avec les crimes impunis pendant la guerre d’Algérie et la guerre du Vietnam. Dans ce documentaire, on compte de nombreux intervenants qui sont des gens qui ont participé au procès de Nuremberg qu’ils soient juges, avocats ou encore des témoins. On y découvre les coulisses, les difficultés mais aussi les tensions lors du procès.

Nuremberg, le procès de la tyrannie, Histoire, 30.01.2004, 50min, réalisateur Horan Don (documentaire)

Le titre du documentaire est repris à l’auteur Whitney R. Harris qui a écrit Tyranny On Trial : The Evidence At Nuremberg. Il revient sur le cas de vingt-quatre hauts dignitaires nazis pendant le procès de Nuremberg. Il y a notamment Hermann Göring, Rudolf Hess, Joachim von Ribbentrop et Albert Speer. Ils ont comparu pour répondre de trois principaux chefs d’accusation : crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. De nombreuses d’images d’archives illustrent ce procès sans précédent.

Les Chroniqueurs célèbres de Nuremberg, Thema, ARTE, 27.09.2016, 51min51s (documentaire)

Documentaire réalisé par Peter Hartl qui marque les soixante-dix ans du procès de Nuremberg. On a des images d’archives mais surtout des intervenants qui y ont participé à divers degrés. Il y a une volonté dans ce documentaire de raconter au mieux le procès avec ses coulisses et en expliquer les enjeux sociaux, politiques et judiciaires. À cela s’ajoute l’explication de la difficulté de juger des faits si graves si peu de temps après la fin de la guerre.

L’image comme preuve. L’expérience du procès de Nuremberg, Delage, Christian, Vingtième siècle, Revue d’histoire, 72, octobre-décembre, 2001, p. 63-78.

Christian Delage, historien à Paris VIII, revient dans cet article sur le choix du procureur américain Robert H. Jackson d’utiliser des films (images brutes, documentaires, montages d’actualités) dans le procès. L’image sert de preuve mais a aussi une «vertu éducative». Les images cinématographiques ont contraint les accusés à regarder et à réagir à leurs crimes. L’expérience visuelle est alors ressentie à la fois par les accusés mais aussi par toutes les personnes qui étaient présentes lors des procès.

Justice internationale et liberté d’expression : les médias face aux crimes internationaux, Bemba, Joseph, Paris, L’Harmattan, 2008, 431 p.

Ouvrage sur le rapport des médias avec les grands procès internationaux dont le premier est celui de Nuremberg. La justice pénale internationale apparaît comme intimement liée à l’opinion publique.

La Morale internationale entre politique et le droit, Finkielkraut, Alain, Badinter, Robert, Daniel, Jean, Éditions du Tricorne, 2000, 58 p.

Débat dans lequel est questionnée la justice internationale de ses débuts lors du procès de Nuremberg aux évènements les plus récents comme le procès qui fait suite au génocide au Rwanda. Retranscription de l’émission “Répliques” sur France Culture du 13 novembre 1999.

1.3   Radio et télévision au procès du maréchal Pétain

   En France, le procès du maréchal Philippe Pétain est un évènement majeur dans la représentation de la justice. En effet, le gouvernement provisoire dirigé par le général Charles de Gaulle doit juger le principal collaborationniste qui a participé activement à la déportation des Juifs. Pourtant, il demeure un héros de la Première Guerre mondiale qui a occupé les plus hautes fonctions. Son procès qui a été en partie filmé par une caméra muette est aussi celui du régime de Vichy dans sa globalité, ce qui le rend nécessairement important et difficile. Les commentaires de l’époque sur le procès omettent de dire que P. Pétain bien que condamné à mort a en réalité été interné à l’Île d’Yeu. C’est intéressant car cela montre que la justice a été mise en avant, témoignant de l’efficacité du gouvernement provisoire mais la présentation du procès est incomplète prouvant encore de l’opacité du monde judiciaire

Ouverture du procès Pétain, Journal Les Actualités Françaises, 27.07. 45, 3min47s (presse filmée)

Court reportage sur le début du procès du maréchal Pétain considéré comme celui qui « a rayé la République d’un trait de plume ». On suit toutes les étapes du parcours de l’accusé depuis la prison jusqu’au Quai des Orfèvres. Il fait son entrée dans la salle d’audience en habit militaire. Le commentaire est assez virulent, le maréchal est déjà désigné comme coupable avant même le verdict.

Le Procès Pétain, Journal Les Actualités Françaises, 03.08.45, 1min16s (presse filmée)

Suite du procès de Philippe Pétain. Il est montré plusieurs témoins comme Édouard Daladier. La présence de la presse filmée tout au long du procès témoigne de l’importance de ce moment pour le pays.

Le Procès du Maréchal Pétain, Paris vous parle, Programme national, 24.07.45, 3min22s (journal parlé)

Intervention de Jean Guignebert à propos du procès du maréchal Pétain. Selon lui, il est important de définir la part de responsabilité de P. Pétain à l’asservissement de la France. L’intérêt n’est plus de savoir s’il a bien fait ou non de signer l’armistice mais plutôt de savoir à quel degré il a collaboré avec l’ennemi nazi et notamment en ce qui concerne les déportations. Il soutient la nécessité d’avoir des débats qui prennent du temps pour que toutes les interrogations des Français soient entendues.

Le Procès Pétain, Les Grands procès de l’Histoire racontés par maître Georges Kiejman, France 5, 25.05.2003, 1h25min (documentaire)

Dans ce documentaire réalisé par Guy Seligmann, l’avocat Georges Kiejman raconte le procès du maréchal Pétain. Comme c’est un professionnel du monde juridique il critique également l’issue du procès qui a fait de P. Pétain l’unique responsable de la défaite de la France en occultant très largement les Français collaborationnistes.

Le Procès Pétain, Les Carnets d’Histoire parallèle, ARTE, 14.05.2005, 30min, réalisateur Didier Deleskiewicz (documentaire)

Marc Ferro, historien spécialiste de l’histoire de la Russie mais aussi de Philippe Pétain, raconte le déroulement du procès. À cela s’ajoutent deux témoignages réalisés plusieurs années auparavant. En 1995, il s’entretenait avec Frédéric Pottecher qui est un chroniqueur judiciaire et romancier. Son premier grand reportage judiciaire a été lors du procès du maréchal. Puis en 2001, Marc Ferro questionnait l’historien Henry Rousso, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale.

Le Procès Pétain, France Culture, 2010, 15 épisodes (collection)

Fiction, sous forme de feuilleton en 15 épisodes de 25 min, d’Etienne Valles. Les invités retracent le déroulement du procès avec notamment des extraits sonores. Ce concept permet de revivre au plus près les procès. Celui qui écoute se place alors dans la peau d’un juré.

Juger Pétain, Planète, émission en deux parties, 01.04.2015 et 16.04.2015, 1h05min (documentaire)

Cette réalisation de Philippe Saada allie histoire et nouvelles technologies. En effet, alors que les archives de l’époque sont muettes, dans ce documentaire les voix originales sont reconstituées par un procédé développé par l’Ircam. Il y a donc beaucoup d’archives et notamment celles mentionnées précédemment dans lesquelles l’on voit le maréchal montré par les Actualités Françaises.

Accusez Pétain, levez-vous, Le fantôme de Philippe Pétain, France Inter, 21.07.2022, 53min44s (magazine)

Dans ce magazine, Philippe Collin raconte toute l’histoire de P. Pétain depuis la fin de la guerre. De sa paisible retraite en Suisse, à son procès jusqu’à sa condamnation à mort puis son emprisonnement à perpétuité, cette émission s’appuie sur de nombreuses archives sonores. Par exemple, est citée l’arrivée du maréchal après son exil en Suisse, ou une archive de Jacques Isorni, avocat du maréchal lors de son procès. L’émission répond aussi à des interrogations sur certains aspects du procès comme le mutisme de l’accusé qui permet à ses avocats de ne pas avoir à contrôler ce que dit leur client. Enfin, est expliquée l’intervention de Pierre Laval qui va commencer sa propre plaidoirie lors de ce procès.

1.4   Une justice expéditive : l’épuration

   Bien que les procès aient permis de juger un grand nombre de criminels, il s’est développé en parallèle une justice plus expéditive. Pour certaines affaires des procès ont été réalisés mais ils étaient rapides et le jugement était souvent la peine capitale. À cette justice légale, s’ajoutent aussi des vendettas personnelles. En effet, les populations ont souffert lors de l’Occupation. Des coupables doivent être trouvés et jugés sur la place publique comme cela fût le cas de ce qu’on appellera les femmes tondues, c’est-à-dire les femmes qui ont entretenu ou sont supposées avoir entretenu des relations avec des Allemands.

Les condamnations et exécutions par voie plus ou moins légale

Le Procès d’Alger, Actualités Françaises, 01.01.44, 3min30s (presse filmée)

Sujet muet qui montre le début de l’épuration à Alger. On y voit de nombreux camps, avec des clôtures et des barbelés. Il y a aussi des militaires et des civils qui arrivent au Palais de Justice d’Alger. Cela témoigne du processus d’épuration qui se met en place dès la fin de la guerre.

Les Épurations à Alger, Éditorial de Philippe Henriot, Radio nationale de Vichy, 11.02.44, 8min05s (journal parlé)

Cet éditorial émane de la radio vichyste. Philippe Henriot, qui est secrétaire d’État Informations et Propagande, dénonce les procès et les exécutions des collaborationnistes et des giraudistes.

Le Procès de Charles Maurras, Non utilisés, Actualités Françaises, 01.01.45, 2min42s (presse filmée)

Court reportage sur l’épuration au sein de l’Académie française. En effet, certains ont participé activement au régime de Vichy comme Abel Bonnard ou encore Abel Hermant. Charles Maurras a été jugé et a réussi à éviter la peine de mort, « il a sauvé sa tête mais la patrie l’a condamné ». On voit ce dernier lors de son procès au tribunal de Lyon.

Exécution de Pierre Laval, Programme national, 15.10.45, 6min17s (journal parlé)

Le journaliste, Pierre Sabbagh, raconte le jugement de Pierre Laval. Ce dernier a été condamné à mort, en découvrant son jugement, il s’est empoisonné. Le journaliste s’est déplacé devant la prison de Fresnes. On entend la confusion qui entoure l’évènement. Il demande à quelqu’un si l’accusé est mort, on lui répond que c’est évident puisque P. Laval a avalé une ampoule de cyanure. Puis le journaliste se dirige vers l’endroit où il doit être exécuté s’il est encore en vie.

La Démission des jurés de la Haute cour, l’épuration, Tribune de Paris : Les hommes, les évènements, les idées à l’ordre du jour : Journalistes parlementaires, Programme National, 10.08.46, 19min35s (débat)

Débat sur la démission des jurés communistes de la Haute cour et l’épuration. Les intervenants sont des journalistes de l’Aube, l’Humanité, France Tireur, Populaire et la Dépêche de Paris. Les avis divergent sur la question. Pour certains, l’épuration est un scandale et pour d’autres c’est nécessaire mais cela n’est pas forcément bien fait.

Vengeurs ou justiciers, Panorama, 1ère chaîne, 08.03.68, 35min14s (reportage)

Ce reportage réalisé pour Panorama interviewe des hommes qui se sont fait justice eux-mêmes. Par exemple, le premier intervenant explique avoir tué le représentant d’Hitler en Suisse en 1936. Un autre intervenant estime que les actions de vengeance ont débuté entre 1944 jusqu’en 1962. Ce reportage met donc en avant une autre forme de justice sans procès, sans encadrement par les corps judiciaires.

Une Épuration française, Infrarouge, France 2, 18.06.2009, 57min29s (documentaire)

Le documentaire d’Emmanuel Hammon débute par le procès de Maurice Papon considéré par son avocat comme le dernier procès lié à l’épuration. Le film revient ainsi sur ce qu’a été l’épuration pour comprendre comment certains ont réussi à l’éviter. Il y a des intervenants spécialistes de cette question comme Robert Paxton, Henry Rousso ou encore Anne Simonin. Avec le temps, l’épuration est apparue comme nécessaire, alors qu’après beaucoup de gens optaient pour le pardon ou l’oubli, trente ans plus tard avec le procès de M. Papon, il est fait le choix de condamner montrant que le sujet demeure un enjeu de toutes les générations.

L’Épuration en Alsace, La Case de l’oncle doc, France 3, 22.11.2010, 52min48s (documentaire)

Ce documentaire de Luis Miranda fait un focus sur la région de l’Alsace qui a été pendant la Seconde Guerre mondiale sous l’autorité nazie. Beaucoup d’alsaciens sont soupçonnés de collaborations ce qui entraine une épuration sévère dans la région. Des historiens, des gens qui ont connu cette période témoignent de ces moments. L’administration française est tellement suspicieuse qu’elle rouvre en décembre 1944 deux camps nazis en Alsace pour pouvoir y enfermer toutes les personnes suspectes. La justice à ce moment est dépassée et va jusqu’à enfermer 300 enfants en janvier 1945.

Du Crime de guerre au fait divers : la justice pénale, un enjeu politique dans le cinéma français, 1945 – 1958, Morgan, Daniel, Université Paris III, 2018, 553 p.

Dans une sous-partie de sa thèse, Daniel Morgan s’intéresse à la représentation de l’épuration dans les Actualités Françaises. Bien que son sujet porte surtout le cinéma, l’auteur questionne la représentation de l’épuration qui apparaît comme un moment cathartique pour la population.

La Justice populaire : zoom sur les femmes tondues

De Lattre à Montpellier – Incarcération de femmes tondues, Actualités Françaises, 01.01.44, 2min45s (presse filmée)

Dans ce sujet muet, on a la représentation des deux aspects de la Libération. Tout d’abord, on voit le général De Lattre qui serre des mains au milieu de la foule. Sont aussi montrées toutes les destructions entrainées par la guerre. Puis, on voit une femme tondue placée devant l’hôtel de ville. Elle se fait raser la tête devant une foule compacte. À la suite de ce court extrait, de nouveau on retrouve une image de la résistance avec Charles de Gaulle qui salue la foule.

Au cœur de l’orage : éléments bruts 24, Actualités Françaises, 01.07.44, 13min (presse filmée)

Certains de ces rushes ont été utilisés dans le film Au cœur de l’orage de Jean-Paul Le Chanois (1948). On retrouve de nouveau ces images de femmes tondues sur le parvis de l’église Saint-Bruno. Elles sont obligées de tenir dans leurs mains un drapeau français avec une croix de lorraine dessus. Après ces images, on a des images de résistants et plus précisément de maquisards.

L’Épuration, Les Brûlures de l’histoire, France 3, 17.11.94, 1h18min59s, réalisateur Christophe Muel (documentaire)

L’historien Henry Rousso revient sur l’épuration de manière générale. Cependant, il parle du cas des femmes tondues qui sont exhibées et jugées par des tribunaux populaires ce qui contraste avec les procès judiciaires organisés par le gouvernement français aux dirigeants du régime de Vichy. Les femmes tondues deviennent les emblèmes de cette justice sommaire visant surtout à satisfaire la colère populaire. L’historien parle de « l’épuration sauvage ».

Les Tondues de la libération, La Preuve par cinq, La Cinquième, 10.05.95, 10min07s (magazine)

Dans ce court reportage, on revient sur le cas des femmes tondues à la Libération. On voit des images de femmes se faisant raser la tête. Puis il y a le témoignage de résistants qui affirment n’avoir pas toléré ces humiliations violentes, ainsi que le témoignage d’une femme qui a été tondue il y a 50 ans. Elle raconte la manière dont elle a été emmenée, huée puis tondue devant la foule.

L’Épuration : les tondues de la libération, Le Sens de l’histoire, La Cinquième, 18.02.96, 1h27min12s (magazine)

L’historien Henri Amouroux s’entretient avec Pierre Rigoulot, historien et auteur du livre Les Enfants de l’épuration (Plon). Pierre Rigoulot revient sur cette justice populaire qui a duré bien plus longtemps que ce que les images animées ne montrent. En effet, les humiliations, les brimades sont restées présentes. Il y un consensus sur le fait que ces femmes ont été des victimes d’une justice populaire et expéditive.

Théo et Marie, Canal +, 16.04.98, 1h56min50s (long-métrage)

Ce film de Henri Helman raconte l’histoire d’Adeline qui à la Libération est tondue et emprisonnée. On l’accuse d’avoir dénoncé un notaire de Calais, ce qui aurait permis le démantèlement d’un réseau de résistance. Son fils est alors livré à lui-même.

Tondues en 44, La Case de l’oncle doc, France 3, 19.05.2007, 52min32s, réalisateur Jean Pierre Carlon (documentaire)

Ce documentaire retrace ce moment après la Libération où des femmes, très souvent victimes, sont tondues sur les places publiques. Témoignages de femmes qui ont subi ces maltraitances en 1944. Par exemple, Madeleine a été tondue car elle avait fréquenté un soldat allemand.

Les Enfants de la nuit, Libre court, France 3, 10.11.2011, 24min40s (court-métrage)

Dans ce court-métrage de Caroline Deruas, Henriette interprétée par Adèle Haenel tombe amoureuse d’un soldat allemand, Joseph. À la Libération, la jeune femme est tondue sur la place publique et son amant est fusillé, sans procès.

La Tondue de Chartres : la photographie de la honte, Affaires sensibles, France Inter, 17.02.2022, 52min38s (magazine)

Le 16 août 1944, le photographe Robert Capa prend un cliché d’une femme tondue à Chartres. L’historien Fabrice Virgili, auteur du livre Naître ennemi. Les enfants des couples franco-allemands pendant la Seconde Guerre mondiale (Payot), revient sur cette photo historique. L’émission est entrecoupée d’archives audio comme de différentes musiques qui parlent des “tondues”. À cela s’ajoutent aussi des interviews de personnes ayant vu à l’œuvre cette justice populaire.

2.         1947 – 1972 : mise en place d’un imaginaire à propos du monde judiciaire

   Après la guerre, le système judiciaire est mis en scène. La population a découvert la justice lors du procès de Nuremberg puis celui du maréchal Philippe Pétain, et en redemande. De plus, par essence le système judiciaire s’adapte très bien aux normes télévisuelles. C’est un “spectacle” avec des acteurs, les avocats, les accusés et les juges, ainsi que des spectateurs, les jurés et le public. Dans ce domaine, la télévision va particulièrement s’illustrer. De nouveaux programmes voient le jour. On reconstitue des tribunaux et on réécrit des procès historiques. La mise en scène de la justice devient un divertissement dans lequel le téléspectateur occupe la place du juré.

2.1   Zoom : la collection En votre âme et conscience (1955 – 1969)

   L’émission En votre âme et conscience est une création de Pierre Dumayet, Pierre Desgraupes, Claude Barma. L’émission est diffusée entre le 25 novembre 1955 et le 13 décembre 1969. Au total, près de 66 dramatiques vont être produites. Le concept était de reconstituer des procès avec des intervenants appartenant pour certains au monde judiciaire. À la fin, les téléspectateurs comme des jurés devaient juger et rendre leur verdict, en leur « âme et conscience ». Le tribunal était un décor construit uniquement pour l’émission puisqu’à l’époque il était interdit de filmer une véritable salle d’audience. L’objectif de ce décor était d’immerger le spectateur et garder son attention.

L’Affaire Lesnier, En votre âme et conscience, 1ère chaîne, 28.02.56, 1h26min31s (dramatique)

En 1848, l’instituteur Lesnier est accusé d’avoir assassiné Claude Gay, un vieil homme dont il avait acheté la maison en viager. Reconstitution du tribunal de Bordeaux avec les interventions de l’accusé, des témoins et des avocats. Cette dramatique est tournée en direct. L’émission est introduite par Pierre Dumayet et Pierre Desgraupes. Ces derniers interviennent au cours du procès pour communiquer des informations.

L’Affaire Landru, En votre âme et conscience, 1ère chaîne, 01.03.1957, 1h40min15s (dramatique)

Très souvent dans cette émission, les procès concernent des personnalités connues du monde criminel. Dans cet exemple, le procès de Henri Désiré Landru, tueur en série parisien ayant tué près de onze personnes, est reconstitué. Il y a d’ailleurs un souci du détail puisque le comédien choisi ressemble beaucoup au véritable tueur. Le fonctionnement réel de la justice n’est pas correctement représenté. En effet, dès qu’un témoin parle H. D. Landru lui répond, ce qui met en place un système de dialogue qui n’existe pas lors des procès. La justice est donc simplifiée pour rendre plus accessible l’institution aux téléspectateurs.

Le Cas d’Hélène Jegado, En votre âme et conscience, 1ère chaîne, 24.01.67, 1h33min (dramatique)

Lors de ces reconstitutions de procès, sont souvent présents des professionnels du monde judiciaire ou du monde médical. Par exemple, dans l’émission qui porte sur Hélène Jegado, une femme qui a empoisonné et volé, un psychiatre de 1967 est interrogé sur la personnalité et les troubles de cette femme qui a vécu au début du XIXe siècle. De nouveau, on retrouve ce processus qui vise à permettre aux téléspectateurs de comprendre au mieux le procès ainsi que son jugement.

Les Yeux et la mémoire : Claude Barma, 01.01.1968, 55min (entretien)

En 1968, Claude Barma, l’un des créateurs de la série En votre âme et conscience est interviewé par Jean-Pierre-Marie Drot. Il revient sur la création et l’objectif de son émission. Ces images n’ont jamais été diffusées. Il explique que l’idée du procès vient de sa recherche de captation de l’attention des téléspectateurs. Le procès lui est apparu comme une bonne idée car cela fait de facto de celui qui regarde un juré et donc il ne peut se distraire.

Dans la même série, il y a aussi une interview de Pierre Dumayet et de Jean Prat. P. Dumayet est un des créateurs de la collection et il revient sur le choix des phrases écrites pour les scripts. Jean Prat est lui réalisateur et a réalisé un autre l’épisode sur « l’Affaire Weidmann ». Ils sont tous interviewés à la Cinémathèque française.

La Caméra explore le crime : les causes célèbres du XIXème siècle à la télévision, Tsikounas, Myriam, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017, 286 p. (monographie)

Monographie qui revient sur la collection En votre âme et conscience. L’objectif de l’émission était de réfléchir à la difficulté de juger. Les deux scénaristes, Pierre Dumayet et Pierre Desgraupes, ont permis de dévoiler le fonctionnement de la justice française aux téléspectateurs. Par le biais de la fiction judiciaire, certains sujets contemporains à l’émission sont abordés comme la décolonisation, la peine de mort, la place des femmes, etc. L’auteure a choisi cette émission pour questionner les représentations audiovisuelles du crime.

Vous avez jugé : En votre âme et conscience : l’affaire Landru, Télé magazine, 17 mars 1957, pp. 10-11 (périodique)

Résultats et commentaires d’un sondage réalisés sur des téléspectateurs de l’émission « L’Affaire Landru » qui a suscité de nombreuses réactions.

Les Secrets des grandes émissions : En votre âme et conscience, Télé Sept jours, 10 juin 1961, pp. 54-57 (périodique)

Enquête consacrée à l’émission « En votre âme et conscience ». Présentation du projet de Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Claude Barma d’une émission qui reconstitue une enquête connue. Les téléspectateurs deviennent alors des jurés qui doivent de nouveau juger l’affaire.

2.2   Les Procès historiques

   Avant de médiatiser les procès contemporains, la télévision et la radio reprennent des procès de personnalités qui ont vécu antérieurement. C’est ce que nous avons déjà vu lors de l’émission En votre âme et conscience qui juge des criminels célèbres. À cela s’ajoute une mise en avant des affaires judiciaires de personnages historiques comme Jeanne d’Arc, Gilles de Rais ou encore Napoléon. Dans cette sous-partie, nous verrons que ce goût du mélange entre histoire et justice va perdurer au cours du temps.

 Jeanne d’Arc : mai 1431 mai 1942, Journal Les Actualités Mondiales, 15 mai 1942, 3min39s (presse filmée)

Dans ce court reportage sont présentés la vie de Jeanne d’Arc et surtout son procès. Ce récit prend d’autant plus d’importance que le régime de Vichy qui dirige la France occupée s’oppose aux Anglais. Il est montré le lieu où Jeanne a été enfermée, puis jugée ainsi que le livre dans lequel a été retranscrit le procès.

Gilles de Rais, Annales de la violence, Programme national, 17.12.55, 1h45min35s (dramatique)

Cette dramatique rejoue le procès de Gilles de Rais, accusé du meurtre d’enfants. C’est une réalisation de Nino Franck et Blaise Cendrars. Jean Servais interprète Gilles de Rais qui répond aux questions des inquisiteurs.  À la suite de cette fiction, un débat est mené sur cette figure historique qui a inspiré le conte de Barbe Bleue. Le procès est une entrée pour comprendre et explorer la personnalité de l’accusé.

Jeanne et les juges, 1ère chaîne, 29.05.59, 1h38min (pièce de théâtre)

Pièce de théâtre réalisée par Guy Lessertisseur, retransmise en direct depuis la cour d’Albane qui jouxte la Cathédrale de Rouen. Est représenté le procès de Jeanne d’Arc qui se défend face aux juges. Il n’y aucun souci de représenter le véritable procès de Jeanne. On cherche plutôt à faire compatir les téléspectateurs avec la solitude de la jeune femme qui est accusée d’avoir entendu des « voix du démon ».  Le personnage de la guerrière devient alors la représentation d’un individu écrasé par le poids d’un système judiciaire malhonnête.

Le Massacre des Innocents, 1ère chaîne, 12.12.61, 1h32min (théâtre enregistré)Cette pièce de théâtre de William Saroyan, adaptée par Jean-Michel Jasienko reprend l’histoire biblique du massacre des Innocents. Dans un pays imaginaire, un café devient le lieu de jugements expéditifs. Tous les prévenus sont jugés coupables et exécutés, même les innocents. Par exemple, le premier est accusé d’avoir tenté de se suicider en buvant trop. En deux minutes, il est condamné.
Le Procès de Napoléon, 1ère chaîne, 20.06.69 et 26.06.69, 4h47min (débat)

Le procès de Napoléon fait le bilan de son Consulat et de son parcours politique. Tout est fictif mais il y a des intervenants du monde judiciaire. Par exemple, Jean Foyer, ancien garde des Sceaux, Robert Badinter, avocat, André Damin, avocat au barreau de Versailles. Un faux tribunal est construit avec un public et tout est filmé en direct. Dans le deuxième épisode, les avocats tentent de répondre à des interrogations sur les choix de Napoléon. A-t-il été le conquérant ou le libérateur des peuples ? Des experts sont appelés pour répondre aux questions comme l’historien François Furet, spécialiste de la Révolution française.

L’Affaire Dreyfus, Arte, 18.05.95, 1h40min10s (téléfilm)

Cette réalisation d’Yves Boisset revient sur l’accusation d’Alfred Dreyfus ainsi que sur son procès organisé par la justice militaire. À l’issu de ce procès sommaire il est condamné et envoyé à l’Ile du Diable en Guyane. Le téléfilm met en avant les irrégularités juridiques dans l’affaire.

Le Procès Néron, La Tribune de l’histoire, France Inter, 01.11.97, 53min (dramatique)

Dans cette dramatique, on intente le procès de Néron. L’objectif est par le biais de cette fiction de mieux comprendre la personnalité de l’empereur et ses motivations, lui qu’on a accusé d’avoir incendié Rome. Néron se défend à la barre en se décrivant comme un amoureux des Arts. En fin d’émission, les présentateurs s’entretiennent avec Pierre Grimal, de l’Institut, qui explique pourquoi il a une certaine indulgence pour Néron.

Le Crime du siècle, Paris Première, 27.01.2002, 1h50min (téléfilm)

Ce téléfilm réalisé par Mark Rydell met en scène le procès de l’homme accusé du meurtre de l’enfant de Charles Lindbergh. En 1932, l’enfant de l’aviateur est retrouvé mort. On accuse un Allemand, Bruno Hauptmann. Ce dernier clame son innocence mais plaide coupable lors de son procès pensant éviter la mort. Il est condamné à la chaise électrique.

Le Procès des Templiers, Toute l’Histoire, 06.06.2006, 50min, réalisateur Jens Peter Behrend (documentaire)

Ce documentaire revient sur l’arrestation des Templiers ainsi que leur procès sous les ordres du roi Philippe le Bel. Des historiens racontent les cinq années de procès qui cachent en réalité le but politique du roi visant à éliminer cet ordre religieux puissant. Les différentes étapes du procès sont détaillées.

Le Procès Oppenheimer, Histoire, 01.12.2009, 1h55min, réalisateur David Grubin (documentaire)

Robert Oppenheimer, inventeur de la bombe atomique a été jugé en 1953 en plein maccarthysme. On l’accuse d’être communiste et d’avoir vendu des informations aux soviétiques. Des intervenants retracent le parcours du scientifique, de sa jeunesse jusqu’à la fin de sa vie pour le comprendre et l’expliquer. À cela s’ajoutent des reconstitutions des interrogatoires qu’il a subis lorsqu’il est accusé.

Mata Hari et scandales des tabloïds, La Curiosité est un vilain défaut, RTL, 02.07.2016, 1h29min59s (magazine)

Ce magazine présente la vie de l’espionne Mata Hari. Il est expliqué que son procès a été bâclé et qu’il servait uniquement à trouver un bouc-émissaire. Ce format est très informel et est davantage de l’ordre d’une suite d’anecdotes.

Que Dieu m’y garde, le procès de Jeanne d’Arc, Histoire, 07.09.2019, 1h20min, réalisateur Guillaume Laidet (documentaire-fiction)

Dans ce docu-fiction, Jeanne d’Arc est questionnée lors de son procès par des évêques pour prouver qu’elle a bien été envoyée par Dieu combattre les Anglais. Le film débute à Rouen le 21 février 1431 soit le premier jour de son procès. Diffusion d’extraits de films comme celui de Luc Besson sorti en 1999 intitulé Jeanne d’Arc.

La Tribune de l’histoire diffusée à partir de 1951 jusqu’en 1997 sur Paris-Inter puis France-Inter (collection)

Ces émissions étaient présentées par Alain Decaux et André Castelot. Les sujets étaient divers mais souvent ils questionnaient certains personnages historiques et leurs actions. Une sous-collection spéciale était intitulée « Les Grands procès de l’Histoire ».

Le Procès de Mirabeau, La Tribune de l’histoire, Programme Parisien, 21.06.57, 42min29s

Dans cet épisode, le débat porte sur Mirabeau. La question qui anime le débat est de savoir s’il était un révolutionnaire ou si au contraire il était au service du roi.

Le Procès de Louis XVI, La Tribune de l’histoire, CP, 05.01.63, 43min

Dans cette émission, Alain Decaux et André Castelot racontent l’histoire du roi Louis XVI jugé par la Convention. À cela s’ajoute une interprétation, par des comédiens, du procès.

Le Procès du chevalier de la Barre, La Tribune de l’histoire, France Inter, 06.06.87, 46min

Cet épisode de La tribune de l’histoire revient sur le procès du chevalier de La Barre, condamné à mort en 1766 pour ne pas avoir salué une procession. L’émission s’appuie sur l’ouvrage de Max Gallo, Que passe la justice du roi (Robert Lafont).

2.3   Les lieux de la justice

   Le monde judiciaire tente après la guerre de se dévoiler au grand public. On met en scène des procès pour montrer les dessous d’un système qui reste assez méconnu, on relate des affaires historiques et on construit des tribunaux factices. Cependant, la justice ce sont aussi des lieux réels qui intriguent par leur mystère et leur opacité. Ainsi, la radio et la télévision vont dévoiler ces lieux inaccessibles aux non-initiés. Des professionnels du monde judiciaire se font souvent les guides.

Promenade dans Paris : au Palais de Justice, Rive droite rive gauche, 10 janvier 1949, 8min36s (reportage)

Reportage au Palais de Justice lors de l’ouverture du procès opposant les héritiers de Jules Massenet et Henri-Georges Clouzot. Les héritiers de Clouzot sont accusés d’avoir plagié l’œuvre de Massenet. Intervention de l’avocat des héritiers de Massenet, maître Pierre Rivière. Ce dernier soutient la nécessité de cette attaque en justice. Tout cela se passe au Palais de Justice de Paris à la 3e Chambre du Tribunal Civil.

Les Coulisses du palais de Justice, 26.11.53, 44min (entretien)

Interview de ceux qui s’occupent du Palais de Justice: concierges, surveillants, un économe du Palais de Justice ou encore un huissier. Le lieu est présenté par le biais de ces personnes qui sont peu mises en avant habituellement. Le premier intervenant revient sur l’organisation au Palais de Justice lors du procès Marcel Petiot. Ce dernier est accusé en 1946 du meurtre de 27 personnes. Lorsque le procès s’ouvre, le Palais de Justice est submergé par un flot de personnes voulant regarder le procès.

Palais de justice procès Challe et Zeller, JT 20H, 1ère chaîne, 30.05.61, 1min13s (journal télévisé)

Il y a plusieurs plans du Palais de Justice à l’extérieur puis à l’intérieur. C’est le lieu où sont jugés les anciens généraux Maurice Challe et André Zeller après leur putsch raté en Algérie en 1961.

Incendie au palais de justice de Rouen, JT 13H, 1ère chaîne, 08.01.62, 50s (journal télévisé)

Dans ce court sujet de journal télévisé on voit le palais de Justice de Rouen en flammes. Il n’y a plus de fenêtres, tout le bâtiment brûle. On voit les pompiers intervenir. Des morceaux de structure de l’édifice s’écroulent.

Musée du Barreau, Visite à, 1ère chaîne, 18.05.63, 27min (reportage)

Maître Gauthier, avocat au barreau de Paris fait visiter à la télévision le musée du Barreau situé dans l’enceinte même du Palais de Justice. Habituellement ce lieu est fermé au public. Le musée a été reconstruit après la Commune en 1871. Il retrace l’histoire du Palais de Justice grâce aux gravures qui sont exposées sur les murs. Par la suite, Jacques Charpentier, ancien bâtonnier de Paris revient sur des grands avocats et le bâtonnier Monsieur Grante décrit les différents objets qui ornent son bureau.

Le Palais de justice, Histoire de Paris, 1ère chaîne, 16.09.72, 24min18s (documentaire)

Ce documentaire de Jack Sanger raconte l’histoire du Palais de Justice depuis l’arrivée des Romains jusqu’à l’époque contemporaine. Le documentaire est composé de peintures de différents rois, de gravures, de photographies ainsi que des images animées plus récentes des lieux. Cela permet de voir les évolutions architecturales du palais qui, a de très nombreuses reprises, a été détruit puis reconstruit.

Inauguration de la cour d’appel de Metz, Inter actualités de 13H00, 15.01.73, 2min40s (journal parlé)

Lors de l’inauguration de la cour d’appel de Metz, René Pleven, garde des Sceaux, fait un discours. Il explique l’importance nationale et judiciaire de ce lieu. Ce nouvel édifice ne va pas entrainer une concurrence avec la cour de Nancy. À cette volonté de reconstruction des lieux de justice, s’ajoute la reconstruction prévue des prisons de Nancy, de Metz et de Strasbourg.

Radiographie du Palais de Justice, Les îles de France, France Culture, 13.11.95, 58min (reportage)

Dans ce reportage de Viviane Noël, on visite le Palais de Justice. Plusieurs personnes interviennent comme Alain Girardet, vice-président du Tribunal de Grande Instance, Pierre Drai qui est juge et enfin Noëlle Herenschmitt, journaliste et dessinatrice. Visiter le palais de Justice c’est, selon Alain Girardet, rencontrer l’histoire, de l’histoire révolutionnaire à l’histoire royale. La présentation du lieu est détaillée. Beaucoup de thèmes sont abordés comme la vétusté du lieu, les différents métiers ou encore des notions judiciaires comme la présomption d’innocence. À la fin du reportage, on visite le dépôt des pièces à convictions où on entend des bruitages et une énumération des différents objets qu’il contient.

Le Palais de justice, Journal de la Principauté de Monaco, 03.10.97, 6min23s (journal télévisé)

Noël Museux, directeur des services judiciaires du palais de Justice de Monaco, raconte l’histoire du lieu à l’occasion de la journée européenne du patrimoine. Il y a des plans de l’intérieur et de l’extérieur du l’édifice. Le bâtiment est de style renaissance florentin, les pierres n’ont pas la même couleur partout. L’escalier de façade donne un caractère remarquable qui attire les touristes.

Le Palais de justice, Le plus grand musée du Monde, TV5MONDE, 22.06.2009, 30min (magazine)

Ce magazine présenté par Éric Brunet expose l’histoire de ce lieu emblématique du monde judiciaire puisque Marie-Antoinette, Philippe Pétain, ou encore Henri Désiré Landru y ont été jugés. On a les témoignages de ceux qui travaillent au quotidien dans ce lieu comme les avocats, le président de la Cour d’Appel ou encore les juges. Le lieu est présenté comme exceptionnel puisque la justice y a été rendue pendant près de huit siècles sans interruption.

Visite du Palais de Justice de Paris, Dans le prétoire, France Inter, 28.10. 2011, 3min20s (reportage)

Thierry Lévêque, auteur du livre Boulevard du crime : Vie quotidienne et secrète du Palais de justice de Paris (Editions Jacob-Duvernet), revient sur le changement d’emplacement de la justice. En effet, en 2017 la justice quittera l’île de la Cité pour gagner l’ouest parisien. Selon lui, c’est la fin d’une ère puisque certaines choses vont disparaître comme les neuf religieuses qui officient auprès des femmes détenues et qui vivent au sein même du Palais de Justice.

Palais de justice : c’est historique, Entrée libre, France 5, 16.05.2018, 4min50s (magazine)

Reportage qui fait suite au déménagement du Palais de Justice dans le 17e arrondissement de Paris. Les différents intervenants reviennent sur l’architecture et l’histoire de l’édifice. Intervention de Delphine Samsoen, administratrice de la Conciergerie et de la Sainte Chapelle ainsi qu’Etienne Madranges, magistrat honoraire et historien du Palais de Justice. Dans ce bâtiment les symboles sont nombreux. L’île de la Cité est le berceau de la justice instituée à l’origine par le roi.

3.         1972 – 1981 : le temps de l’engagement

À partir de la fin des années 1960, la justice redevient un outil de lutte. Les revendications féministes, mais aussi la dénonciation de conflits armés comme la guerre du Vietnam sont des engagements qui vont s’appuyer sur le droit. Au même moment, les acteurs du système judiciaire se montrent. Ils sont invités sur les plateaux de télévision et à la radio pour expliquer leur métier et leurs idéaux. Des figures vont commencer à émerger. En particulier les avocats qui vont se faire le relais de revendications et devenir des intermédiaires entre le public et le monde judiciaire.

3.1   La Justice sur le devant de la scène : zoom sur le procès de Bobigny

   L’année 1972 marque un important moment dans l’histoire judiciaire mais aussi sociétale. Entre octobre et novembre 1972, se tient au tribunal de Bobigny, le procès de Michèle et Marie-Claire Chevalier ainsi que de trois autres femmes. Elles sont accusées d’avoir pratiqué un avortement sur Marie-Claire, 16 ans, jeune fille tombée enceinte à la suite d’un viol. Son avocate, Gisèle Halimi, décide alors de médiatiser le plus possible le procès. Comme cette dernière va l’expliquer, l’objectif d’une telle médiatisation est non pas de faire le procès des avorteuses mais de l’avortement et de sa législation datant de 1920. Ce procès est un tournant dans la revendication des droits des femmes à disposer de leur corps. Le jugement rendu lors de cette affaire va avoir une incidence non négligeable sur la promulgation de la loi Veil du 17 janvier 1975.

Procès de l’avortement : manifestation du MLF à Bobigny, JT 20H, 2ème chaîne, 11.10.72, 58s (journal télévisé)

Les premières images montrent des femmes qui manifestent car on leur refuse l’entrée du tribunal alors que le procès est censé être public. Puis Gisèle Halimi sort aux côtés de Marie-Claire qui a été acquittée alors même qu’elle a avoué avoir avorté. Gisèle Halimi, en robe d’avocate, salue la foule en sortant du tribunal.

Avortement : procès de Bobigny, JT 20H, 24 Heures sur la Une, 2ème chaîne, 22.11.72, 2min45s (journal télévisé)

Interviews de Gisèle Halimi, Michèle et Marie-Claire Chevalier à la sortie du tribunal de Bobigny. Ces dernières réagissent à la sentence qui les acquitte. Pour Gisèle Halimi, ce procès marque un tournant majeur dans la répression de l’avortement. L’avocate dénonce une justice en retard par rapport à la société et aux revendications des femmes.

Historique IVG, Journal des sourds et des malentendants, Antenne 2, 30.10.82, 4min27s (journal télévisé)

Dans ce sujet de JT, un historique est fait de cette mesure de l’IVG alors qu’en 1982 les mouvements féministes militent pour son remboursement. De nombreuses archives sont utilisées. On voit par exemple des manifestations du Mouvement de Libération des Femmes, le manifeste des 343,  ainsi que des photos du procès de Marie-Claire Chevalier.

Le Procès de Bobigny, France 2, 03.04.2006, 1h27min37s (téléfilm)

Dans ce téléfilm librement inspiré du procès de Bobigny réalisé par François Luciani, Sandrine Bonnaire interprète Michèle Chevalier qui dans le film se nomme Martine. Lorsqu’elle comprend que sa fille est enceinte après un viol, elle contacte l’avocate Gisèle Halimi. Cette dernière va plaider alors pour une abolition de la loi de 1920 qui interdit la pratique de l’avortement. Le téléfilm met en avant le soutien et l’opposition que ce procès médiatique a suscités.

Avortement : le procès de Bobigny, 50 ans de faits divers, 13ème Rue, 22.12.2006,1h (documentaire)

Ce documentaire de Guy Beauché retrace l’histoire du procès de Bobigny. Tous les grands acteurs de ce moment sont présents dont Gisèle Halimi, Simone Veil et surtout Marie-Claire Chevalier, elle-même qui témoigne. Des images d’archives mais aussi des reconstitutions permettent de montrer des passages de l’histoire dont on a aucune trace. Le documentaire cherche à démontrer que ce procès a eu un impact considérable dans l’opinion publique et que les médias ont participé à cette effervescence.

Le Procès de Bobigny – 1972, Affaires sensibles, France Inter, 05.05.2016, 55min21s (magazine)

Fabrice Drouelle raconte l’histoire du procès de Bobigny. Il revient tout d’abord sur le procès en lui-même à travers des archives INA. On entend par exemple une interview de Marie-Claire Chevalier qui raconte les circonstances de son avortement, ainsi qu’une archive de Gisèle Halimi qui parle de la mère de la jeune fille, Michèle Chevalier, qu’elle encense. Ce procès dépasse le simple cadre de l’individu mais devient un procès plus large sur l’avortement. Puis dans une seconde partie il s’entretient avec Claude Servan-Schreiber, militante féministe qui était présente lors du procès.

3.2   Les intellectuels et la justice

   L’engagement intellectuel en France remonte véritablement à l’affaire Dreyfus lorsque Émile Zola dénonce la condamnation du capitaine, injustement accusé. Pourtant, par la suite les intellectuels se mêlent très rarement du système judiciaire. Cela évolue à partir de la fin des années 1960 puis dans les années 1970. Par exemple, à partir de 1966 est fondé le tribunal Russel à l’initiative du britannique Bertrand Russel, qui décide de mettre en place un tribunal qui n’a pas de réelles prérogatives judiciaires mais qui juge les crimes des Américains pendant la guerre du Vietnam. Il est rejoint par le philosophe français, Jean-Paul Sartre. L’auteur de L’Être et le Néant (1943) fait face à la justice depuis ses prises de position en faveur de l’indépendance de l’Algérie. Dans les années 1970, il défend la Gauche Prolétarienne, groupe d’extrême gauche, qui est souvent condamné. Il dénonce alors une justice qui condamne en faveur du gouvernement conservateur. J.-P. Sartre en appelle à une justice populaire comme il le déclare devant l’usine Renault à Billancourt en octobre 1970. Ce n’est pas le seul à interférer dans le monde judiciaire. Marguerite Duras va enquêter lors de l’affaire Grégory Villemin, allant jusqu’à accuser la mère, sans aucune preuve. La justice devient un espace de revendications pour ces intellectuels.

L’affaire Song My : Jean-Paul Sartre, Panorama, 1ère chaîne, 11.12.69, 14min55s (magazine)

Dans cette rare intervention de Jean-Paul Sartre à la télévision, ce dernier dénonce le massacre de Song My commit dans le Nord du Vietnam par l’armée américaine. Il est questionné par le journaliste Olivier Todd. Selon J.-P. Sartre, il est nécessaire de rendre justice et de mettre en place un tribunal qui s’émancipe de l’autorité des États. C’est pour cette raison qu’il a intégré le tribunal Russel mis en place par Bertrand Russel qui a pour but de dénoncer les exactions des troupes américaines. Ce tribunal accuse les Américains de crime de guerres.

Jean-Paul Sartre et la dissolution de la GP, JT 13H, 1ère chaîne, 28.05.70, 1min47s (journal télévisé)

Interview de Jean-Paul Sartre sur la décision de justice de dissoudre la Gauche Prolétarienne, mouvement maoïste à l’origine de plusieurs sabotages. L’intellectuel apprend cette nouvelle le jour même où il vient plaider au procès de Jean-Pierre Le Dantec et Michel Le Bris, les deux rédacteurs du journal maoïste La Cause du peuple. Il considère que c’est une « manœuvre du gouvernement visant à intimider le tribunal ».

Jean-Paul Sartre à Billancourt, JT 20H, 24 Heures sur la Une, 1ère chaîne, 21.10.70, 1min27s (journal télévisé)

Jean-Paul Sartre décide de témoigner dans la rue à la place du tribunal lors du procès d’Alain Geismar qui a décidé de continuer à diriger la GP alors que ce mouvement était interdit. J.-P. Sartre demande alors aux ouvriers de Boulogne de juger car ils sont plus légitimes à juger les actions d’A. Geismar que la justice de l’État. Il y a de sa part une critique de la justice institutionnelle puisqu’il estime qu’il devrait être sous le joug de cinq ou six inculpations mais que sa notoriété le protège.

Procès des membres de la bande à Baader, Le Journal A2 20H, Antenne 2, 21.05.75, 2min59s (journal télévisé)

La télévision française s’intéresse au procès des membres de la bande à Baader qui ont commis des attentats en Allemagne de l’Ouest au cours des années 1970. Ils sont incarcérés dans une prison de haute surveillance à Stuttgart dont on voit les images. Jean-Paul Sartre y est allé pour rencontrer Andreas Baader. À sa sortie il dénonce les conditions de détention du prisonnier.

La Loi de la pudeur, Dialogues, France Culture, 04.04.1978, 1h12min30s (débat)

Michel Foucault, Guy Hocquenghem et Jean Danet qui sont pour les deux premiers des philosophes et pour le dernier juriste, débattent à propos des lois en vigueur notamment en ce qui concerne la pénalisation des relations entre adultes et enfants. Cette discussion est la conséquence d’un manifeste publié le 23 mai 1977 dans les pages « Opinions » dans lequel près de 80 intellectuels comme Jean-Paul Sartre, Jacques Derrida, Roland Barthes ou encore Michel Foucault appelaient à mettre en place une loi qui décriminalise les relations entre les adultes et les enfants de moins de 15 ans. M. Foucault estime que la législation est de plus en plus pesante, on revient à des positions strictes. De plus, les avocats qui veulent défendre ces affaires sont attaqués.

Interview de Marguerite Duras à propos de l’affaire Villemin, Le Soir, France 3, 03.03.93, 4min35s (journal télévisé)

En 1985, l’écrivaine Marguerite Duras publie un article à propos de l’inculpation de Christine Villemin dans le journal Libération. Dans cet article elle accuse, sans aucune preuve, la mère du petit Grégory du meurtre de son propre fils. En 1993, le non-lieu est prononcé pour Christine Villemin. Christine Ockrent va donc questionner l’intellectuelle. Marguerite Duras revient sur l’article qu’elle avait écrit. Elle estime qu’il est préférable de ne pas savoir qui a tué l’enfant. Elle craint les erreurs de la part de la justice sur cette affaire.

Pour Djamila, France 3, 20.03.2012, 1h43min28s (téléfilm)

Dans ce téléfilm réalisé par Caroline Huppert, on revient sur l’affaire de Djamila Boupacha. Cette jeune algérienne est membre du Front de libération national. Accusée d’avoir posé une bombe, elle est arrêtée et violée par des militaires français. Gisèle Halimi va devenir son avocate. D’autres personnalités du monde intellectuel vont également se mobiliser comme Simone de Beauvoir, Germaine Tillon, ou encore Pablo Picasso. C’est un moment où la justice militaire, qui est montrée dans le téléfilm, se montre implacable et violente.

Le Dossier secret de l’affaire Dreyfus, Lundi en histoires, France 3, 04.05.2015, 1h58min10s (magazine)

L’émission revient sur l’affaire Dreyfus qui débuta en 1894. En 1898, Émile Zola initie l’avènement des intellectuels dans le champ judiciaire. Il écrit un article dans le journal L’Aurore pour y dénoncer la machination dont Alfred Dreyfus est la victime. Il accuse de hauts responsables d’avoir menti et fait de la justice militaire leur complice. E. Zola est lui-même accusé lors d’un procès et doit partir en exil. Pour étayer le reportage des intervenants sont interviewés comme des historiens mais aussi des proches. Par exemple, témoignage de Martine Leblond-Zola, son arrière-petite-fille.

Gisèle : Gisèle, Djamila, Simone, sœurs d’âmes, Grande traversée, France Culture, 14.07.2021, 58min27s (reportage)

Dans ce troisième volet consacré à la vie de Gisèle Halimi, on s’intéresse au procès de Djamila Boupacha. Cette dernière est soutenue par Simone de Beauvoir ou encore Aimé Césaire. L’intellectuelle publie une tribune pour la militante algérienne le 2 juin 1960. Grâce à la médiatisation importante de la philosophe, l’affaire va être entendue et va aboutir en 1962, lors des accords d’Évian, à l’amnistie de la militante. À cela s’ajoutent des archives de Gisèle Halimi qui relate sa rencontre avec la jeune algérienne et les tortures qu’elle a subies. Lecture d’un un extrait du livre de Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi intitulé Djamila Boupacha (Gallimard).

3.3   La Justice expliquée par ses acteurs

   Dès le début des années 1960, les professionnels de la justice vont expliquer de manière didactique le fonctionnement de la justice dans les médias. Ils répondent très souvent aux questions des téléspectateurs et auditeurs. On retrouve toujours cette volonté de mettre en lumière ce monde si peu connu par la population. Les avocats demeurent les personnalités les plus présentes dans les médias. Ils expliquent à la fois leur fonction dans la justice et mettent en avant l’importance de cette institution.

L’Avocat, La Justice des hommes, 1ère chaîne, 22.04.60, 38min56s (reportage)

Cette émission a pour sujet l’avocat. Le journaliste Etienne Lalou s’entretient avec l’avocat René Floriot dans son bureau. Ce dernier explique le métier par rapport à sa propre expérience. Il donne des anecdotes, des exemples d’affaires et surtout il montre ses qualités oratoires. Il ne cesse de bouger, de se lever, de se rassoir tout au long de l’entretien. Selon R. Floriot, l’avocat doit être agréable pour s’attirer la sympathie des jurés tout en étant assez intelligent pour contredire les accusations dont son client est l’objet.

La Justice française, est une série d’un programme radiophonique intitulé Heure de culture française (collection)

De nombreux thèmes sont abordés, que cela concerne les métiers liés au monde judiciaire ou les grands principes qui régissent la justice française. Pour parler de ces sujets très spécifiques, des professionnels du monde judiciaire interviennent pour donner leur avis.

La Publicité des débats, France III Nationale, Heure de culture française, 09.02.61, 12min

Dans cet épisode, le sujet porte sur l’importance des procès publics. André Toulouse, bâtonnier apporte son expertise sur le sujet.

La Présomption d’innocence, Heure de culture française : Institutions et sociétés, France III Nationale, 16.02.61, 14min

Le bâtonnier René William Thorpe explique le rôle de la présomption d’innocence à la fois dans la sphère judiciaire mais également dans la société. Elle permet la sécurité individuelle de chacun.

Les Magistrats du Conseil d’État, Heure de culture française : Institutions et sociétés, France III Nationale, 30.03.61, 14min

Monsieur Pepy, maître des requêtes au Conseil d’État s’exprime sur les magistrats du Conseil d’État. Il revient à l’origine de cette institution sous Napoléon Bonaparte. Les membres de ce conseil ne sont pas soumis aux règles de la magistrature.

Les Greffiers, Heure de Culture française, France III Nationale, 21.06.61, 9min

Monsieur Jean Lotte, greffier en chef de la Cour d’Appel, décrit le métier de greffier. Peu connu du grand public il est pourtant essentiel dans le système judiciaire. Ce métier est déjà réglementé sous Philipe Auguste en 1302.

La Moralité de l’avocat par Maurice Garçon, Les Grandes conférences, France III Nationale, 06.11.61, 29min23s (journal parlé)

Maurice Garçon donne une conférence à l’Université des Annales sur le métier d’avocat. Il donne des cas où il faut différencier le droit et le juste. Par exemple, une femme vole un pain pour nourrir son enfant. En droit, il faut la condamner mais l’équité pousse à l’absoudre. L’avocat est donc toujours tiraillé. Il revient sur les motivations des avocats. Plaider ce n’est pas toujours chercher à gagner c’est juste contribuer à aboutir à une solution juridique et humaine.

Les Avocats, Mille neuf cent soixante-cinq soixante-dix soixante-quinze, 1ère chaîne, 03.03.64, 26min15s (magazine)

Cette émission réalisée par Jacques Bloch Morhange présente le métier d’avocat avec ses devoirs, ses enjeux et ses difficultés. Tout d’abord, deux avocats célèbres sont questionnés, maîtres René Floriot et Maurice Garçon. Les deux hommes sont chacun à leur bureau et répondent à la question « Quel est l’avenir de la profession ? ». Puis dans une seconde partie, plusieurs avocats débattent. Ils répondent aux questions de la journaliste Marie-Hélène Dufay. Ils présentent leur métier, le stage obligatoire et les qualités que l’on attend des nouveaux avocats. Puis ils débattent de l’avenir du métier.

La Justice, L’Hexagone, 1ère chaîne, 13.10.70, 1h48min30s (débat)

Après un court reportage sur l’assistance judiciaire, des membres du monde judiciaire répondent aux questions sur un plateau. On reproche aux avocats de penser davantage à leurs intérêts plutôt qu’à ceux de la justice. L’avocat Émile Pollak estime qu’en France pauvres ou riches sont jugés de la même manière. Maître Louis Joinet souligne le fait que la classe qui vient en correctionnelle est assez démunie et que la justice demeure un espace difficile pour ces gens. L’avocat doit donc servir d’intermédiaire d’où son importance.

Quand les avocats jugent la justice, Apostrophes, Antenne 2, 04.03.77, 1h16min (magazine)

Dans cet épisode d’Apostrophes, Bernard Pivot invite des avocats et des juges qui ont écrit des livres à propos de la justice. Les invités sont François Romeiro, juge, Roland Dumas, Colette Piat, Robert Boyer et Jean-Louis Tixier Vignancour sont eux avocats. Certains sont très critiques comme C. Piat qui a écrit un pamphlet contre la justice en France. Elle y raconte ce qu’elle a vu et ce qui l’a choquée. R. Dumas a écrit un livre de réflexion sur le métier d’avocat. Le débat s’engage sur l’indépendance des magistrats et plus largement des institutions judiciaires. Des visions opposées sur le rôle et l’attitude de l’avocat se confrontent. Certains appellent les avocats à être à l’écoute et soutenir leurs clients d’autres plaident pour des relations plus strictes et parlent de faire un véritable interrogatoire lors de la première rencontre avec une personne.

Profession avocat, Opinion publique, Télé Guadeloupe, 23.01.96, 1h36min (reportage)

En plateau, des avocats expliquent leur métier. Ils répondent aux questions des spectateurs présents dans le public. Ils reviennent sur l’aide juridictionnelle, à leurs yeux nécessaire. La profession a connu une croissance importante ce qui a causé des problèmes. Le journaliste demande ensuite ce qu’est un bon avocat vers lequel les gens doivent se tourner. Pour José Galas, avocat au Conseil de l’ordre, un bon avocat est celui qui gagne son procès.

Défendre à tout prix, France 3, 24.03.2008, 1h50min33s (documentaire)

Documentaire de Dominique Langlart présentant le métier d’avocat en suivant la vie quotidienne de six jeunes avocats commis d’office, appelés aussi les “urgentistes de la défense”. Cela permet de donner une vision actuelle de la justice et de faire découvrir le monde pénal. Le film montre aussi la Conférence du Stage qui est un concours permettant au gagnant d’avoir les affaires les plus intéressantes en commission d’office. Ces nouveaux avocats racontent leur métier et les motivations qui les ont poussés à faire du droit.

Avocats de demain, France 4, 25.06.2012, 59min (documentaire)

Ce documentaire réalisé par Guénola Gazeau met en avant le métier d’avocat avec des jeunes personnes qui débutent plus ou moins dans la profession. Comme dans le documentaire précédent l’accent est mis sur les motivations de ces gens qui représentent l’avenir de la profession. Il y a à la fois des étudiants en droit mais aussi des avocats plus installés comme Marion qui va défendre un ancien ministre rwandais accusé de génocide.

La Défense dans la peau, Les Grands entretiens, La Chaîne parlementaire Assemblée Nationale (collection)

Série d’entretien avec des avocats qui ont consacré leur vie à défendre. Le premier entretien réalisé par Daphné Roulier interroge l’avocat, Henri Leclerc. Elle invite aussi Julia Minkowski, Marie Dosé, Hervé Temine, Thierry Moser, Liliane Glock ou encore Serge Klarsfeld. Les entretiens sont assez intimistes et cherchent d’abord à éclairer la personnalité et le parcours personnel des invités.

Henri Leclerc, La Défense dans la peau, Les Grands entretiens, La Chaîne parlementaire Assemblée Nationale, 06.11.2022, 30min (entretien)

L’avocat pénaliste et président d’honneur de la Ligue française pour la défense des droits de l’Homme raconte son enfance pendant la guerre, son choc de l’épuration, ses débuts de carrière et les affaires dont il s’est chargé, de Pierre Overney à Omar Raddad.

4.         1981 à nos jours : l’omniprésence de la sphère judiciaire dans les médias

   L’année 1981 marque l’arrivée de la gauche au pouvoir, c’est aussi la libéralisation de la télévision. Les médias vont relayer les affaires et placer la justice au cœur de tourbillons médiatiques. Dès lors, l’opinion publique prend une place majeure. L’affaire de Grégory Villemin, retrouvé attaché dans la Vologne, en 1984 est un tournant dans la médiatisation de la justice qui devient une nouvelle forme de divertissement. Ce courant est très largement accentué par le retour des procès de criminels nazis et collaborationnistes. En 1987 débutent les procès de Klaus Barbie, puis de Paul Touvier et enfin de Maurice Papon. Le système judiciaire est alors placé au cœur d’un processus médiatique sans précédent. Les accusés prennent la parole dans les médias, mais aussi les avocats, ainsi que les victimes. Le procès de K. Barbie marque un tournant puisque pour la première fois en France, un procès est entièrement filmé. Ce dispositif va être mis en place pour les deux autres procès qui vont suivre. L’intégralité des audiences sont consultables à l’INA dans la catégorie « Autres fonds ».

4.1   Opinion publique et justice

   La retransmission de procès, la médiatisation d’affaires judiciaires, la prise de parole publique des victimes, des avocats, des accusés va définitivement faire de la justice un nouveau divertissement. Les téléspectateurs deviennent par la même occasion juge et juré. Le système judiciaire doit ainsi prendre en compte l’opinion publique qui va influencer directement certaines affaires. Cette réflexion sur la spectacularisation de la justice débute véritablement à partir des années 1980 bien qu’elle ait émergé bien avant.

Doit-on radiodiffuser les débats judiciaires ?, Tribune de Paris, 18.05.49, 24min27s (débat)

Le débat fait suite à l’enregistrement partiel à Marseille du procès des assassins du consul de Norvège. Cela a suscité des réactions diverses. Le conseil de l’ordre du barreau de Marseille s’est opposé à cette action. Avocats et journalistes débattent : certes cela peut aider à l’information mais certains craignent que le procès ne devienne un spectacle. Cette impression de spectacularisation des procès est d’autant plus dangereuse que la radio ne diffuse que des extraits, ce qui peut donner une image tronquée de l’action judiciaire.

Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat, Droit de réponse, TF1, 11.02.84, 1h53min (débat)

Cette émission présentée par Michel Polac cherche à expliquer certains principes de la justice comme la détention provisoire ou encore l’indépendance des magistrats. Il est entouré d’avocats, de magistrats et de journalistes. Ce qui est intéressant dans l’émission est que les avocats doivent faire face à l’opinion des téléspectateurs. Il y a une véritable interaction entre les personnes du public et les invités. Enfin, il y a un débat sur l’importance des médias dans les affaires judiciaires. Maître Jacques Vergès est par exemple étonné de voir des journaux donner autant de détails sur des affaires qui sont en instruction.

L’Affaire Grégory, Le Glaive et la balance, Chaîne non déterminée, 01.01.89, 57min36s, réalisateur Antoine Violette (documentaire)

Cet épisode de l’émission Le Glaive et la balance s’intéresse à l’affaire Grégory Villemin survenue en 1984 et plus précisément à son traitement médiatique sans précédent. En effet, cette médiatisation mène au meurtre d’un des accusés par le père de l’enfant. Le rôle de la presse est pointé dans cette histoire et notamment sa connivence avec le juge Jean-Michel Lambert. Interventions de journalistes d’Europe 1, Paris Match, Libération ou encore l’Événement du jeudi. Ils posent un regard critique sur cette affaire qui demeure non élucidée en partie à cause des médias eux-mêmes.

Justice : procès et télévision, Arrêt sur images, La Cinquième, 13.04.96, 53min30s (magazine)

Le ministre de la Justice, Jacques Toubon s’exprime sur les rapports entre procès et télévision. Il estime que par nature la médiatisation d’un fait judiciaire rejaillit nécessairement sur la justice elle-même. Cette critique vient du reportage qui est montré juste avant dans lequel Éric Bruyas, auteur d’un triple assassinat au sein de sa belle-famille, donne une interview pour TF1 alors que son procès est en train d’être jugé. La télévision menace la justice en remettant en cause la présomption d’innocence ou encore les secrets de l’instruction.

Justice et journalisme, Le grand forum, Canal +, 18.10.97, 1h02min51s (magazine)

Émission présentée par Philippe Gildas sur les rapports entre la sphère judiciaire et la presse, qui se présente sous la forme d’un débat entre des professionnels et des lycéens. Les médias sont dénoncés comme intervenant trop dans la sphère judiciaire. Pourtant, les lycéens sont plutôt d’avis que cela permet de mettre en lumière des affaires et de forcer la justice à être plus transparente.

Justice et médias dans une démocratie d’opinion, Le Bien commun, France Culture, 08.01.2005, 55min (magazine)

Dans ce magazine, Antoine Garapon reçoit des invités pour parler des rapports entre les médias et la justice. Deux exemples sont utilisés, l’affaire Dutroux et l’affaire d’Outreau. D’un côté les médias dénoncent l’inaction de la justice et de l’autre ils ont participé à mettre en place une justice expéditive. La question est de savoir s’il n’y a pas une contradiction d’avoir à la fois un récit médiatique et juridique. À ce titre, l’affaire Grégory a représenté un pas important dans la prise en charge des faits divers par les médias.

Lundi de l’INA : Quel traitement télévisé pour l’actualité de la justice ?, 04.04.2005 (en cours de numérisation)

Le professeur en sciences de l’information, Yves Lavoinne, présente un lundi de l’INA sur les rapports qu’entretiennent télévision et justice. Les invités sont Frédérique Berrod, juriste, maître de conférences à l’université de Haute Alsace ; Xavier Delcourt, vice président, politique européenne et relations internationales, Université Robert Schuman, centre universitaire d’enseignement du journalisme de Strasbourg ; Jean Michel Dumay, responsable de la séquence Société au quotidien le Monde ; Jean Claude Soulages, maître de conférences au CUEJ ; Patrick Waschmann, professeur à l’université Robert Schuman et d’un journaliste de la rédaction de France 3 Alsace. Le débat tente de réfléchir sur le temps des médias et celui de la justice qui peuvent sembler être totalement différent.

Outreau notre histoire, France 5, 23.03.2006, 1h00 (documentaire)

Dans ce documentaire de Rémi Lainé, France 5 suit deux accusés lors de l’affaire d’Outreau. La télévision les suit avant et pendant leur procès en appel. Le film retrace donc quatre semaines durant lesquelles l’on voit l’importance des médias qui sont omniprésents.

Caméras dans le prétoire, Histoire, 11.03.2008, 54min (documentaire)Ce documentaire a été réalisé par Rafaël Lewandowski.

Le sujet porte sur la captation des audiences judiciaires et leur possible retransmission. En France cette pratique est interdite depuis la loi de 1954 pour laisser le temps à la justice de juger sans la pression de l’opinion publique. Pourtant, cela a déjà été fait notamment lors du procès de Nuremberg. Puis cette problématique s’est de nouveau posée avec l’arrivée du procès de Klaus Barbie puis celui de Paul Touvier.

Humiliations publiques, procès spectacle : les excès de la justice américaine, Enquête exclusive, M6, 15.04.2012, 39min58s (magazine)

Ce reportage montre les effets d’une justice américaine très médiatisée. On suit plusieurs protagonistes de ces dérives judiciaires. Brian Bates filme les gens qui vont voir des prostituées, puis il diffuse ensuite les images sur internet. Ou encore des juges condamnent des criminels à porter des pancartes où sont énoncés leurs crimes. L’humiliation publique est une nouvelle punition mise en place par la justice américaine.

L’Hypermédiatisation des grandes affaires judiciaires, L’Heure du crime, RTL, 21.01.2016, 59min59s (magazine)

Cette émission présentée par Jacques Pradel revient sur des grandes affaires pour lesquelles l’opinion a joué un rôle dans le déroulement de procès. Plusieurs affaires sont nommées comme celle d’Omar Raddad, l’affaire Bettencourt ou encore l’affaire Clearstream. Les deux invitées sont Isabelle Horlans, journaliste et Valérie de Senneville, journaliste aux Echos, auteures du livre Les Grands fauves du barreau (éditions Calmann-Levy). Les médias deviennent des outils utilisés notamment par les avocats pour influencer les décisions et faire pencher l’opinion publique en faveur de leur client.

 
La Médiacratie, Virieu (de), François-Henri, Paris, Flammarion, 1990, 293 p.

Producteur et animateur de l’émission l’Heure de Vérité, François-Henri de Virieu tend à démontrer dans son livre que la justice doit dorénavant convaincre les gens par le biais des différents médias et notamment les médias audiovisuels. Selon lui, la justice demeure une institution assez peu perturbée par les médias car la majorité des procès sont ignorés par ces derniers. Cependant, il y a des exceptions comme l’affaire Grégory où les acteurs deviennent des « acteurs médiatiques » et pour lesquelles le procès se fait alors dans les journaux, à la télévision, etc.

 
Bien juger. Essai sur le rituel judiciaire, Garapon, Antoine, Paris, Éditions Odile Jacob, 1997, 355 p.

Antoine Garapon, secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice, s’interroge sur le rituel judiciaire en France et à l’étranger. Dans le chapitre XII intitulé « La Délocalisation de la scène judiciaire dans les médias », l’auteur explique que les médias interfèrent dans les affaires judiciaires au nom du « droit à la transparence ». Essai relativement critique sur l’influence des médias sur le monde judiciaire qui entraîne par exemple une disqualification des acteurs.

 
Crimes et délits : une histoire de la violence de la Belle Époque à nos jours, Ambroise-Rendu, Anne Claude, Paris, Nouveau Monde, 2006, 382 p.

Livre qui porte sur la vision du crime au sein de nos sociétés avec notamment l’action des médias. L’auteure questionne aussi des sujets qui animent les débats depuis des décennies comme l’importance des médias dans la construction des peurs ou encore l’efficacité des prisons et donc celle de la justice.

 
Le Crime à l’écran : le fait divers criminel à la télévision française (1950 – 2010), Secail, Claire, Paris, INA éditions, Nouveau Monde, 2010, 589 p.

Dans cet ouvrage, l’auteure revient sur la représentation des crimes à la télévision. Son approche est chronologique. Elle démontre qu’au départ les affaires criminelles dont on parle doivent respecter la morale et l’ordre établi. Puis peu à peu, à partir de 1968, il y a une évolution. Le fait divers est davantage rapporté. Enfin, à partir des années 1980, le fait divers devient un spectacle. L’opinion publique devient jurée et juge dans ces affaires, la plus connue étant celle de Grégory Villemin.

 
L’Inquisition médiatique, Puyalte, Francis, Paris, Dualpha, 2011, 336 p.

Livre rédigé par Francis Puyalte qui a été reporter à Paris-Jour puis grand reporter à L’Aurore et au Figaro. Il propose une approche critique des grandes affaires judiciaires dans lesquelles les différents médias ont joué un rôle important dans la formation de l’opinion publique voire dans le déroulement du procès et de son jugement. Il part de l’idée que les médias influencent à la fois l’exécutif, le législatif et le judiciaire.

 
Télémoustique

Périodique hebdomadaire avec une rubrique juridique dans laquelle un avocat répond aux courriers des lecteurs en leur prodiguant des conseils juridiques.

 

4.2   La Justice fait sa publicité

   À la télévision dès la fin des années 1980, les professionnels de la justice font de la publicité pour promouvoir leurs compétences et vendre leurs services. Le ministère de la Justice met aussi en avant les métiers liés à la justice dans des mini-programmes informatifs.

Collective Huissier de justice : profession huissier, 01.09.89, 23s

Courte publicité réalisée pour mettre en valeur les huissiers et leur rôle. Plusieurs situations sont montrées, pour chacune desquelles l’huissier explicite son rôle. Par exemple, on voit une famille pour laquelle il est intervenu pour le paiement de la pension.

Conseil Juridique et avocat, 04.01.91, 32s

Publicité montrant l’importance des avocats pour les entreprises. Ils conseillent en fiscalité, en droit du travail, en droit international. Ils négocient les solutions et assurent la défense. À partir de 1992 conseil juridique et avocat porteront le même nom.

Les Avocats à votre rencontre, France 3, 31.03.2000, 17s

Publicité des avocats de la Cour de Nancy qui organisent le 8 et 9 avril 2000 des rencontres pour conseiller les gens à la Place Carrière de Nancy.

Violences conjugales : une femme sur dix, 02.03.2005, 46s

Cette publicité de prévention est réalisée par le ministère de la Justice. On y voit une jeune femme qui a de plus en plus de blessures sur le visage. À la fin on comprend qu’elle est morte à cause des blessures.

Paroles de justice, TF1, 46s, campagne d’information, 19 spots

En moins d’une minute, un thème lié à la justice est abordé dans le but d’informer les téléspectateurs. Des situations sont présentées mais aussi des métiers du monde juridique. Ce sont des publicités réalisées par le Ministère de la Justice.

Paroles de justice : Protection des mineurs en danger, 20.06.2005

Sylvie Rébé est juge pour mineur et elle explique son travail. Elle juge des mineurs mais surtout elle aide ceux qui sont en danger. Elle met en place des mesures éducatives.

Paroles de justice : Juges de proximité, 20.06.2005

On suit Monique Loew-Deval qui est juge de proximité. Elle explique son métier. On la voit dans son tribunal où elle détaille les typologies d’affaires qu’elle doit juger.

Paroles de justice : S’informer sur ses droits, 20.06.2005

Un avocat intervient pour expliquer qu’il tient des permanences pour conseiller les gens sur leurs droits.

4.3   Le Retour des procès pour crime contre l’humanité

   Quarante ans après la fin de la guerre, des criminels de guerre nazis sont retrouvés et jugés devant les tribunaux français. Ce sont des moments historiques puisqu’il reste des victimes directes de la Shoah. Cependant, les difficultés sont grandes. La justice doit juger des crimes qui remontent à plusieurs décennies et surtout des Français vont être jugés dont Maurice Papon, qui était un homme d’État majeur de la Ve République, ministre du budget jusqu’en 1981. Ces procès relèvent ainsi du système judiciaire mais un devoir de mémoire et le poids de l’Histoire sont en arrière-plan de ces procès très médiatisés.

         Klaus Barbie

   Le premier est Klaus Barbie, membre actif de la Gestapo, il est le principal coupable dans la mort du résistant Jean Moulin. Après des années à le rechercher, Serge et Beate Klarsfeld, arrivent à le faire extrader de Bolivie où il se faisait appeler Klaus Altmann. Son procès débute le 11 mai 1987, il est défendu par l’avocat Jacques Vergès. Après neuf semaines, Klaus Barbie est condamné à la réclusion à perpétuité pour la déportation de Juifs et l’arrestation puis la déportation des enfants d’Izieu. Les plateaux de télévision vont accueillir les victimes du nazi, ainsi que les avocats. Klaus Barbie lui-même va s’exprimer sur les accusations dont il est l’objet.

Klaus Barbie, JT 20H, 1ère chaîne, 13.09.71, 1min (journal télévisé)

Interview de Monsieur Rivière, porte-parole de la délégation qui part à Munich pour dénoncer l’abandon de poursuite dont a bénéficié Klaus Barbie sous prétexte de ne pas avoir trouvé des témoins suffisants. Il affirme que ce dernier a fait déporter des milliers de Lyonnais, d’israélites et a également torturé Jean Moulin. Il est accompagné de Lucie Aubrac.

Interview de Klaus Altmann par Ladislas de Hoyos, Vingt-quatre heures sur la une, 2ème chaîne, 08.02.72, 21min59s (magazine)

Ce reportage revient sur l’histoire de Klaus Altmann. Les journalistes ont réussi à s’entretenir avec ce dernier en Bolivie. Cette interview est exclusive et est montrée à quatre invités : Simone Lagrange, René Fusier, Frédéric Dugoujon et Raymond Aubrac. Ces derniers vont dire s’ils reconnaissent ou pas Klaus Barbie car certains ont été torturés par ce dernier. Dans l’interview réalisée en allemand, K. Altmann dément être K. Barbie. Lors de cet entretien alors que K. Altmann avait dit ne pas parler français, il répond en allemand à une question sans qu’on la lui traduise. Il dément être aller à Lyon et avoir fait partie de la Gestapo.

Les Criminels de guerre quarante ans après, Les Dossiers de l’écran, Antenne 2, 01.02.83, 45min (débat)

Le débat porte sur les criminels de guerre qui sont de nouveau jugés à partir des années 1980. Plusieurs questions sont posées en début d’émission comme de savoir si l’Allemagne a correctement jugé les nazis, ou si aujourd’hui les recherches sont aussi importantes qu’auparavant. Il y a plusieurs invités comme Esther Aliciguzel qui a été déportée à Auschwitz en 1944 alors qu’elle n’avait que 19 ans. Cette dernière estime qu’ils doivent tous être jugés pour la mémoire de tous ceux qui sont morts. Elle revient sur l’affaire Carl Clauberg qu’elle a vu dans les camps. Ce dernier réalisait des expériences sur les femmes. Selon l’historien Jacques Delarue, les criminels de guerre ont été protégés par les États car ils avaient des connaissances par exemple pour les fusées. La législation est mal faite pour juger ces crimes.

Interview Klarsfeld, 13 Heures le Journal, TF1, 05.02.83, 1min20s (journal télévisé)

Serge Klarsfeld, avocat, est l’un des premiers à avoir découvert l’endroit où se cachait Klaus Barbie. Pour lui, l’extradition du criminel de guerre depuis la Bolivie est une chose importante qui clôt onze années de traque. C’est un procès symbolique qui doit permettre aux jeunes générations de mieux connaître l’histoire des crimes nazis.

Interview Klaus Barbie, Sept sur sept, TF1, 13.02.83, 14min25s (magazine)

La télévision bolivienne a filmé l’extradition de Klaus Barbie. Ce dernier est abattu mais il n’est pas vraiment inquiet. Il est interviewé dans l’avion qui l’amène en France. Un journaliste bolivien lui demande comment il s’appelle. Il a avoué avoir changé de nom il y a trente-deux ans. Il refuse de parler de son passé. Il ne veut répondre qu’à des questions à propos de la Bolivie. Il déclare ne connaitre aucune réponse sur le passé, enterré pour lui. Il pense qu’il va revenir vivre normalement en Allemagne. Pour K. Barbie, pendant la Seconde Guerre mondiale l’Allemagne se battait pour une cause juste. C’est dans l’avion qu’il comprend qu‘il va en France et non en Allemagne.

Plateau procès Barbie, C’est à vous, TF1, 01.03.83, 20min (journal télévisé)

Plateau consacré au procès de Klaus Barbie. Sa vie et ses crimes sont retracés. Rediffusion de l’interview mentionnée précédemment. Après le reportage suit un débat sur l’éventuelle retransmission du procès. Le journaliste Ladislas de Hoyos explique la législation sur l’enregistrement des procès. Puis Guy Floch, président d’Assises, et Francis Szpiner, avocat, débattent sur ce sujet. On revoit des images du procès d’Adolf Eichmann, de celui de Madame Mao, puis de Joël Matencio, l’affaire de Broglie et le baron Empain. Les accusés peuvent refusés d’être montrés. La télévision est dénoncée comme pouvant influencer la manière de plaider des avocats.

Ouverture procès Barbie, Antenne 2 Midi, Antenne 2, 11.05.87, 21min45s (journal télévisé)

C’est le jour de l’ouverture du procès. Le journaliste nous apprend que Jacques Vergès a pu discuter avec K. Barbie pendant une heure ce matin. L’avocat explique que le criminel de guerre est choqué de voir tout cette agitation autour du procès. Il y a des plans de la salle d’audience. La presse du monde entier est présente. Un journaliste est dans la salle avec son micro et commente en direct ce qu’il s’y passe. Il détaille les différents acteurs de ce procès. On voit l’entrée de l’accusé dans la salle d’audience.

Les Perceptions télévisuelles du procès Barbie, Les Lundis de l’INA, 20.11.2000, 3h02min47s

Ce lundi de l’INA, présenté par Paul Lefèvre, journaliste et chroniqueur judiciaire, est consacré aux perceptions télévisuelles de procès de Klaus Barbie. Le débat s’appuie très largement sur la thèse de Sandie Scozzi, doctorante en sciences de la communication, sur l’image de la justice à la télévision. Philippe Chazal, directeur général de la chaîne thématique Histoire, Serge Klarsfeld, avocat, historien et Henry Rousso, historien, directeur de l’IHTP, sont invités. Ils sont plusieurs à avoir participé au procès de Lyon. Pour H. Rousso, ce procès marque un tournant car l’intérêt pour cette diffusion quotidienne du procès est tout à fait nouveau. La télévision a participé activement à la construction du récit historique et est devenue actrice et juge de la justice. Plusieurs extraits sont diffusés pour étayer les propos et faire avancer le débat. Par exemple, la 12e séance du procès de K. Barbie ou encore les portraits des magistrats qui ont été montrés au journal de 20h d’Antenne 2 le 6 mai 1987.

Justice, image, mémoire, Lundis de l’INA, 12.03.2001 (en cours de numérisation)

Ce Lundi de l’INA s’interroge sur la médiatisation des procès notamment ceux de Klaus Barbie, Paul Touvier et Maurice Papon. Le débat porte donc sur les effets de la diffusion des images tournées au sein des procès. Cette pratique est très largement utilisée aux États-Unis mais cela tend à prouver que les médias peuvent avoir une part active dans les représentations, voire influencer les décisions judiciaires. Les invités sont Robert Badinter, ancien garde des Sceaux, avocat et sénateur des Hauts-de-Seine, Philippe Lefait, journaliste de France 2 et Annette Wieviorka, historienne spécialiste de la Shoah.

La Traque des nazis, L’Odyssée de l’histoire, France 2, 15.01.2007, 1h27min43s (documentaire)

Documentaire dIsabelle Clarke qui revient sur les traques des grands criminels nazis et leurs procès. Le film est uniquement composé d’archives. Il y a de nombreuses images animées des camps, des morts mais aussi des procès qui vont suivre comme le procès de Nuremberg et celui de A. Eichmann. Le documentaire se termine sur le procès de K. Barbie et le rappel de ses crimes comme l’envoi dans les chambres à gaz des 44 enfants d’Izieu. On voit Serge Klarsfeld pendant le procès qui lit les lettres de ces enfants. Enfin, on voit les images du procès de Maurice Papon.

Une Justice pour l’humanité, France 3, 11.05.2007, 51min13s, journaliste Sylvie Cozzolino (documentaire)

Vingt ans après le procès de K. Barbie, France 3 produit ce documentaire sur le sujet. Il y a de nombreuses images d’archives dont la plupart sont mentionnées précédemment mais il y a aussi des intervenants comme Beate et Serge Klarsfeld, Régis Debray, Jacques Vergès et certaines de ses victimes comme Simone Lagrange. Le film montre les ressorts juridiques avec le juge Christian Riss qui a présidé le procès. On voit les dessous de l’affaire avec la recherche des preuves pour accuser K. Barbie de crime contre l’humanité. Le documentaire raconte aussi l’engouement qu’a suscité ce procès de la part des médias et de l’opinion publique.

Klaus Barbie, sur les traces d’un criminel nazi, Un Jour, une histoire, France 2, 10.01.2012, 1h46min34s, réalisateurs Laurent Delahousse, Florence Troquereau, Camille Ménager (documentaire)

Ce documentaire revient lui aussi sur l’histoire de Klaus Barbie. Ce qui est intéressant est que l’instruction y est très bien décrite. Il y a notamment l’intervention de Jacques Vedrinne, expert psychiatre, qui l’a examiné pour voir s’il s’agit bien du même homme qu’en 1944. Il a conclu à l’époque que K. Barbie avait les mêmes idées que sous le IIIème Reich et qu’il ne témoignait aucun remord. Il y a aussi l’intervention de jurés qui ont jugé ce procès.

La Déontologie de l’information : télévision et justice, Fonds CSA : versement 2009 (Archives institutionnelles)

Dossier documentaire produit par le service de documentation du CSA, consacré à la relation entre justice et télévision.  Il y a plusieurs exemples dont le procès de Klaus Barbie.

Procès Klaus Barbie, Ministère de la Justice (archives INA)

Le 11 mai 1987, s’ouvrait aux assises du Rhône le procès d’un homme de 73 ans, Klaus Barbie, ancien chef de la Gestapo de Lyon entre 1942 et 1944. À cette occasion, le ministère de la Justice décida de filmer l’intégralité de ce qui restera le premier procès pour crime contre l’humanité jugé en France. Procès hors normes, il verra une centaine de témoins se souvenir avec émotion de celui que l’on surnomma “le boucher de Lyon”. Bien que démasqué dès 1972, il fallut attendre une démocratisation de la Bolivie pour obtenir son extradition. Le 5 février 1983, l’homme était incarcéré à la prison de Montluc à Lyon. Menée par Christian Riss, l’instruction dura quatre ans. Énorme travail de reconstitution, car Klaus Barbie avait déjà été jugé, en 1952 et en 1954 pour crimes de guerre et condamné à mort par contumace. Ne pouvant être jugé pour les mêmes faits et le délai de prescription étant dépassé, le juge d’instruction dut dresser la liste des crimes contre l’humanité, ceux-là imprescriptibles, commis par l’accusé. Trois principaux dossiers furent retenus : la rafle de l’Union générale des israélites de France (U.G.I.F.), celle des enfants d’Izieu et le convoi du 11 août 1944. Dès la troisième audience, Klaus Barbie refusa de comparaître.

Nous avons pris un exemple qui est la 24e audience le 16 juin 1987. Le procès a été filmé par quatre caméras, une derrière la cour, derrière l’accusé et la défense et une derrière les représentants du Ministère public et les avocats des parties civiles. Au total, il y a 137 heures de procès pour 37 audiences.

          Paul Touvier

   Paul Touvier devient chef régional de la Milice à Lyon pendant l’Occupation. Ouvertement antisémite, il participe activement à la persécution des juifs et à l’arrestation de résistants. Il est déjà condamné à mort en 1946 par contumace. En 1947, il est arrêté à Paris mais arrive à s’échapper. En 1971, il arrive même à obtenir la grâce présidentielle de Georges Pompidou. Cependant, l’accusation de crimes contre l’humanité échappe à cette grâce. En 1994, il est condamné à la réclusion à perpétuité, il décède deux ans plus tard.

L’Affaire Paul Touvier, Inter Actualités 19H00, France Inter, 03.12.1972 (journal parlé)

Paul Touvier qui a été gracié en 1971 par Georges Pompidou va peut-être être sous le coup d’une nouvelle instruction. C’est ce que souhaite la LICA (Ligue Internationale contre l’antisémitisme et le racisme) et son président, Pierre Bloch. Ce dernier s’exprime sur ce sujet. L’affaire n’est pas terminée, il affirme aller jusqu’au bout. Il a de nombreux témoins qui soutiennent avoir été torturés par Paul Touvier lui-même.

Touvier, Le journal A2 20H, Antenne 2, 5min07s, 10.02.1975 (journal télévisé)

Extrait d’une interview de Paul Touvier, ancien chef de la milice dans la région lyonnaise. Il est envoyé devant les Assises pour crime contre l’humanité. Il répond aux questions face caméra. Il explique qu’il a été obligé d’accepter l’exécution de trente personnes. Il dit ne jamais avoir donné quiconque aux allemands. Il voulait éviter le pire même s’il savait que les gens allaient être fusillés. Il affirme avoir libéré les prisonniers quand il le pouvait.

Arrestation Touvier, Treize heures, TF1, 24.05.1989, 1min52s (journal télévisé)

Images de l’arrestation de Paul Touvier qui se cachait dans une abbaye traditionaliste de Nice. La gendarmerie de Paris l’a appréhendé. P. Touvier a 74 ans et il avait simulé sa mort des années auparavant. Il était recherché par la police depuis 1981 pour crime contre l’humanité. Il a été retrouvé et écroué puis emmené à la prison de Fresnes.

Touvier / Papon / Bousquet, TF1 20 heures, TF1, 28.11.1992, 2min48s (journal télévisé)

Le journal télévisé présente trois affaires judiciaires impliquant des Français qui ont collaboré activement avec le régime nazi. Paul Touvier est au bas de l’échelle des responsabilités. Il était chef milicien, il a exécuté 7 otages juifs. Le dossier est cassé et repart à l’instruction. René Zeizig, enfant d’une personne fusillée par P. Touvier craint qu’il ne meure avant le début du procès. Il veut que les jeunes générations connaissent ce régime. Puis il y a des images de M. Papon qui a envoyé 1700 juifs dans les camps de la mort. Au sommet, R. Bousquet qui a livré près de 50 000 de juifs aux nazis.

Procès Touvier la justice jusqu’au bout, Français si vous parliez, France 3, 25.03.1994, 43min17s (magazine)

Cette émission présentée par André Bercoff est consacrée au procès de Paul Touvier qui comparait devant les Assises de Versailles. L’historien Pierre Vidal Naquet, l’avocat Alain Levy ou encore Laurent Greilsamer, journaliste et coauteur de “Un certain Monsieur Paul” sont invités. L’objectif de l’émission est de comprendre l’intérêt historique et sociétal d’un tel procès. Est-ce pour la mémoire ? La justice ? Pour juger le régime de Vichy ? L’émission débute avec les images du procès du milicien. Sur le plateau il y a Gérard Benzimra. Un membre de sa famille a été tué par P. Touvier. Selon lui, ce procès est important non pas tellement pour la justice en elle-même mais pour faire connaître cette période aux plus jeunes générations. Selon Henri Bulawko, vice-président du CRIF, P. Touvier ne peut pas nier son implication dans l’arrestation des juifs puisqu’il y a des preuves contre lui.

Procès Touvier, Histoire, diffusé à partir du 18.09.2006, (collection)

Ce documentaire présenté par Anne Sinclair expose le procès de Paul Touvier. Il utilise notamment de nombreuses images d’archives. Des spécialistes éclairent des points précis évoqués durant le procès : Mario Bettati, Professeur de droit international à l’université Paris-II, Laurent Greilsamer, rédacteur en chef au Monde, auteur, avec Daniel Schneidermann, de Un certain monsieur Paul, (Fayard, nouvelle édition 1994), Jean Claude Lescure, historien, professeur des Universités à Grenoble et à l’IEP de Paris. Des parallèles sont réalisés avec le procès de Klaus Barbie. Au total, il y a 25 émissions dans cette collection, qui mettent en avant : l’identité de l’accusé Paul Touvier, l’examen de sa personnalité, l’énoncé des charges, les dépositions des témoins et des parties civiles, les plaidoiries et le verdict. L’objectif de ces émissions est d’avoir la vision la plus complète du procès, de ses difficultés et de ses enjeux.

Les Scénarios télévisuels de la justice du crime contre l’humanité en France, Tome 1, Scozzie, Sandie, thèse sous la direction de Guy Chapouillé, Université Toulouse II Le Mirail – ESAV, 2003, 602 p.

Dans cette thèse, l’auteure revient sur la médiatisation télévisuelle des procès jugeant des auteurs de crime contre l’humanité. Elle mentionne notamment Paul Touvier mais aussi Klaus Barbie. Elle met en avant l’idée que la télévision va mettre en place deux procédés médiatiques : l’association et l’instrumentalisation. Le média va alors avoir une place à part entière lors du processus judiciaire et va en devenir un acteur.

Procès Paul Touvier, Ministère de la justice (Autres fonds INA)

Le procès de Paul Touvier a duré près de 24 jours pour 138 heures de vidéos. Ces images jamais diffusées permettent de connaître heure par heure, journée par journée le déroulement des audiences avec les arguments de chacun mais aussi les plaidoiries. Le procès s’est déroulé à la cour d’assises des Yvelines au palais de justice de Versailles. Le procès cherche à déterminer si oui ou non, Paul Touvier est coupable de crime contre l’humanité. Il est finalement arrêté le 24 mai 1989 au prieuré Saint-Joseph à Nice. Le 13 août 1992 la chambre d’accusation conclut par un non-lieu qui suscite une vive émotion. Le procureur général de Paris, Pierre Truche, forme un pourvoi devant la Cour de cassation qui casse cet arrêt de non-lieu le 27 novembre 1992. La cour d’assises des Yvelines juge Paul Touvier et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité le 20 avril 1994. Il décède à la prison de Fresnes le 17 juillet 1996.

Procès Paul Touvier : journée du 22 mars 1994

Lors de cette quatrième journée, l’accusé est questionné sur la période entre octobre 1943 et septembre 1944. Le juge revient sur les liens de P.Touvier avec la Gestapo, sur des actes de torture et de pillages. Des lettres sont lues dans lesquelles des personnes de confession juive l’accusent ainsi que ses miliciens de les avoir volées ou agressées.

Maurice Papon

   Le procès le plus long et fastidieux a été celui de Maurice Papon. Alors que Klaus Barbie avait le désavantage d’être allemand et Paul Touvier d’avoir une place subalterne dans la hiérarchie, Maurice Papon est lui un haut fonctionnaire français. Cette affaire judiciaire va diviser sa propre famille politique. En 1981, Le Canard enchaîné publie un article et affirme que M. Papon a participé activement à la déportation des juifs, lorsqu’il était secrétaire général de la préfecture de Gironde, en signant des documents autorisant le transport de familles entières des camps de Mérignac à Drancy. La difficulté est qu’à la fin de la guerre il rejoint la Résistance. Puis par la suite, occupe de nombreuses fonctions majeures comme préfet de police entre 1958 et 1966 menant notamment au massacre du 17 octobre 1961. En 1983, il est inculpé de crimes contre l’humanité. Le procès débute en 1998, il est condamné à dix ans de prison mais n’en fera que quatre.

Affaire Papon : interview de Michel Slitinsky, Antenne 2 Midi, Antenne 2, 04.03.1982, 6min49s (journal télévisé)

Ce sujet explique les accusations dont est l’objet Maurice Papon. Ce dernier est accusé par le Canard Enchainé le 5 mai 1981 de collaboration et de déportation des juifs. Il aurait favorisé la déportation de 1600 juifs vers Drancy puis Auschwitz. Depuis plus de 20 ans, Michel Slitinsky, résistant bordelais a accumulé des centaines de documents qui accablent M. Papon. Il lit un document de 1943 dans lequel celui-ci demande l’arrestation de juifs. Ces documents sont montrés à la télévision. M. Slitinsky estime qu’on ne peut pas être résistant et déporter des juifs.

Maurice Papon s’explique sur son passé, Soir 3, FR3, 19 janvier 1983, 2min34s (journal télévisé)

Jean-Jacques Peyraud, journaliste pour FR3 revient sur les accusations dont est l’objet M. Papon. Des familles de déportés portent plainte contre lui pour avoir déporté 230 enfants juifs. Puis il y a un extrait de Maurice Papon qui répond aux questions d’un journaliste de FR3 Bordeaux. Il réfute avoir signé les déportations vers Drancy puisque ce n’était pas dans ses fonctions. Il dit n’avoir jamais eu de pouvoir de police, mais lorsqu’il y avait les convois de Mérignac à Drancy, il organisait l’arrivage de couvertures, de boissons chaudes, il faisait en sorte qu’on s’occupe des enfants. Il admet avoir signé des demandes d’escorte par la police de personnes juives mais parce que ces derniers le voulaient. Il réfute d’être un agent double car il considère ne jamais avoir travaillé pour les nazis.

Maurice Papon : procès, Le journal de 13h, La 5, 05.12.1990, 1min36s(journal télévisé)

Court reportage sur l’avancée de l’affaire Papon. Ce dernier attaque Le Nouvel Observateur qui a titré « Ces Français qui ont livré des juifs ». Interview de Serge Raffy, avocat du journal. Ce dernier estime que le véritable procès à faire et qui n’a toujours pas été réalisé est celui de l’État de Vichy qui a participé à la déportation des juifs. Puis extrait d’une interview de M. Papon dans laquelle il réfute encore son implication. Au contraire, il pense avoir participé « au maximum à la sauvegarde des juifs », les seuls coupables étant les Allemands.

Plateau Klarsfeld et Kiejman, F2 Le journal 13H, France 2, 13.09.1994, 17min20s (journal télévisé)

Le débat porte sur les procès des collaborationnistes pendant la seconde Guerre mondiale. Le programme débute par un extrait des déclarations de François Mitterrand dans lesquelles il revient sur ses relations avec René Bousquet. Il avoue aussi avoir retardé volontairement des instructions de justice. Enfin, il affirme qu’en 1942 il n’avait toujours pas connaissance des mesures antisémites du régime de Vichy. Serge Klarsfeld s’oppose à Georges Kiejman, les deux sont avocats. Le premier dénonce des procédures qui durent depuis des années comme l’affaire de M. Papon qui traîne depuis dix ans alors que lorsqu’il a fallu juger des nazis allemands comme K. Barbie, la justice française a été rapide. Pour G. Kiejman, le procès n’est pas la seule solution pour maintenir la mémoire. De plus, il affirme que la plupart des juges ne veulent pas revenir sur ces affaires.

Les Crimes contre l’humanité, A tout savoir, La Cinquième, 07.10.1997, 26min18s (magazine)

Ce magazine présenté par Bruno Fuchs aborde la question des procès pour crime contre l’humanité avec notamment l’exemple du procès de M. Papon. Les deux invités sont Annette Wieviorka, historienne, et Marek Halter, écrivain. Pour ce dernier le procès M. Papon est nécessaire pour la mémoire de la France. Il est au moins coupable de n’avoir rien fait face aux déportations des juifs. Selon l’historienne c’est avec la Seconde Guerre mondiale qu’est apparu un « embryon de droit international ». Des comparaisons sont faites avec la Bosnie avec des témoignages de Bosniaques qui ont été torturés.

Procès Papon, Histoire, diffusé à partir du 07.10.1997 (collection)

Série de débats qui débute avec le procès de Maurice Papon. La première émission est diffusée le 7 octobre 1997 sur la chaîne Histoire. La réalisatrice, Valérie Santarelli, revient sur différents thèmes comme le parcours de M. Papon, sa personnalité, l’utilisation des archives pendant le procès, etc.

Pourquoi maintenant, Procès Papon, Histoire, 07.10.1997, 58min54s(débat)

Dans ce premier épisode présenté par Stéphane Paoli, des invités débattent autour du procès Papon et de la réouverture des dossiers des décennies après la fin de la guerre. L’historien, Jean-Noël Jeanneney, l’historien Henry Rousso et l’avocat Michel Zaoui évoquent l’évolution de l’opinion publique sur la période de l’Occupation. La question que soulève maître Zaoui est de savoir où commence le crime contre l’humanité. Selon lui, cela débute avec l’établissement de listes, de déportations. Pour H. Rousso, c’est une chose difficile que d’allier justice et histoire.

Le Procès Papon et le devoir de mémoire, Répliques, France Culture, 05.05.1998, 51min (magazine)

Cette émission présentée par Alain Finkielkraut fait suite à la condamnation de Maurice Papon. Le sujet porte sur la portée de ce procès et le fait de savoir s’il a permis de faire évoluer les choses. Les deux invités sont Henry Rousso, historien et Daniel Scheidermann, journaliste. Pour l’historien, ce procès pose des problèmes, il parle de « naufrage » et de « régression de la mémoire ». Ce procès a fragilisé les connaissances des gens sur cette période. Le procès ne doit pas clore la réflexion sur la Seconde Guerre mondiale et sur la collaboration. Selon A. Finkielkraut, le procès n’a pas permis de lever l’ambiguïté de fla période.


Maurice Papon, les leçons d’un procès, Qui sommes-nous  ?, France 3, 02.04.2018, 51min59s, réalisateur Stéphane Bihan (documentaire)

Ce documentaire est constitué d’archives et de témoignages. Des avocats, des plaignants et des rescapés reviennent sur ce procès très controversé. L’historien Alain Jakubowicz parle de négationnisme d’État car en 1981 très peu de personnes souhaitent ce procès. Maurice Papon était un haut fonctionnaire de l’État et l’État devait se juger lui-même. Le procès montre aussi la condescendance des classes politiques et supérieures qui refusent les témoignages des familles de victimes.

Le Procès Papon à la télévision  : une leçon d’histoire  ?, Bauzet, Richard, mémoire sous la direction de Maryline Crivello, Université de Provence, 2000, 206 p.

Mémoire sur la médiatisation du procès de Maurice Papon, surtout à la télévision qui va être très présente. Dans ce mémoire, il y a aussi une étude quantitative avec le temps d’antenne par chaîne consacré au procès ou encore le nombre d’émissions consacrées à cette affaire. Il y a également une étude sur les protagonistes. Le mémoire conclut sur la manière dont la télévision va juger à travers ce procès le régime de Vichy et plus largement juger l’histoire.

Procès Papon, Ministère de la justice (Autres fonds INA)

Après presque 20 ans de procédure, le procès de Maurice Papon débute. Ce procès aussi a été filmé intégralement. Alors qu’à l’origine il était accusé d’avoir permis la déportation de 1600 juifs, seulement quelques dizaines de victimes sont retenues. Il est défendu par les avocats Jean-Marc Varaut et Francis Vuillemin. Le procès compte 96 audiences dont la dernière se termine le 3 avril 1998. À la suite du procès, M. Papon est condamné à 10 ans de réclusion.

Procès Papon : journée du 14 octobre 1997

Dans cette audience, la greffière nomme les convois ainsi que les noms des victimes. À chaque fois est mentionnée l’implication de Maurice Papon. Ce dernier est accusé de complicité d’assassinats.

Réactions à chaud verdict Papon, F2 le journal 20h00, 02.04.1998, 02min07

Maurice Papon, secrétaire de la préfecture de la Gironde sous l’Occupation, ancien ministre, a été condamné à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l’humanité. Cette condamnation est assortie de dix ans de privation des droits civiques. Il reste libre et se pourvoit en cassation. Réactions à la sortie du tribunal de Me Jean Marc Varaut, avocat de Maurice Papon, de représentants des parties civiles, et d’Alain Levy et Arno Klarsfeld, avocats des parties civiles.

4.4   La Justice face aux attentats

   La question des attentats a toujours mobilisé la justice. La médiatisation de ces faits commence au début des années 1960 au moment où l’OAS et le FLN multiplient les attentats pendant la guerre d’Algérie. Cela continue dans les décennies suivantes et prend un nouvel élan à partir des années 2010 avec les attentats revendiqués par l’État islamique faisant de nombreuses victimes. La justice est alors mobilisée pour juger et condamner. La difficulté du système judiciaire est de rendre un verdict le plus impartial possible en évitant de prendre en compte l’émotion de l’opinion publique largement relayée par les médias.

Procès attentats OAS à Paris, JT 20H, 1ère chaîne, 11.09.1961, 49s (journal télévisé)

Images muettes du Palais de justice. On voit les journalistes prendre des photos à l’entrée du tribunal. Puis il y a l’arrivée des avocats ainsi que de militaires.

Procès attentat Versailles, TF1 Actualités 20H, TF1, 28.11.1978, (journal télévisé)

Cinq mois après l’attentat du château de Versailles, les deux auteurs qui sont des autonomistes bretons sont jugés devant la cour de sureté d’État. Ils ont fait une grève de la faim pendant deux semaines et se présentent comme des « martyrs ». Les deux accusés ont reconnu avoir « égratigné » le château de Versailles qui représente pour eux la preuve de la maltraitance de la noblesse française vis-à-vis des Bretons.

Action directe avant procès, 19/20 2ème, FR3, 09.01.1988, 1min38s (journal télévisé)

Les deux présentateurs du journal télévisé parlent du procès d’Action directe, un groupe d’extrême gauche. Puis un petit reportage débute. Le procès doit permettre de mieux connaitre l’organisation de ce mouvement. Ses membres sont jugés pour association de malfaiteurs. Les leaders comme le « second » et le « troisième » cercle sont jugés.

Merah  : un verdict et des questions, C dans l’air, France 5, 03.11.2017, 1h04min56s (magazine)

Cette émission revient sur le procès d’Abdelkader Merah, reconnu coupable d’association de malfaiteurs mais pas de complicité d’assassinats. Pour débattre de ce sujet, les invités sont Willy Le Devin, journaliste de Libération, spécialiste des questions de terrorisme et judiciaires, Éric Pelletier, journaliste et co-auteur d’Affaire Merah. L’enquête (Michel Lafon), Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des réseaux jihadistes et Evelyne Sire Martin, magistrate, vice-présidente du Tribunal de grande instance de Paris et membre de la Ligue des Droits de l’Homme. W. Le Devin décrit le verdict. Il explique que ce verdict a favorisé les parties civiles puisque A.Merah a été condamné à la plus haute peine pour le chef d’accusation retenu contre lui. Des questions de droit sont posées pour éclairer les téléspectateurs. Le débat porte aussi sur la difficulté de rendre la justice dans un contexte dans lequel il faut aussi penser à l’opinion publique. Interviews d’un père de victime, des avocats ainsi que de la mère de l’accusé. Enfin, il est évoqué la difficulté de juger des attentats alors que très souvent les auteurs sont absents.

Charlie, le journal qui ne voulait pas mourir, Le Monde en face, France 5, 26.01.2021, 1h35min54s (documentaire)

Ce documentaire réalisé par Hugues Nancy part du procès des attentats de Charlie Hebdo. En 2020 sont jugés les complices des attentats puisque les principaux assaillants sont morts. C’est le premier procès pour terrorisme qui est filmé. Entretiens avec des personnalités du journal comme Riss, Coco, Caroline Fourest mais aussi avec leur avocat, Richard Malka. De nombreuses images sont tournées au tribunal. Il y a aussi des images d’archives des membres du journal, des réunions ou encore de séances de dessins.

13 novembre  : l’audience est ouverte , Le Monde en face, France 5, 05.09.2021, 1h42min21s, réalisateur Théo Ivanez (documentaire)

Les attentats du 13 novembre 2015 ont fait 131 morts. Six ans plus tard, s’ouvre le procès des auteurs de ces attentats. De nombreux acteurs de ce procès sans précédent prennent la parole. Avocats, victimes, juges, tous expliquent ce qu’ils attendent du procès. On revient également sur l’instruction qui a duré des années. Comme lors d’un procès, on retrace l’itinéraire des assaillants, leurs motivations. Régis De Jorna, président de Cour d’Assises à Paris, intervient. Il a présidé des procès pour attentats comme ceux réalisés par des Corses ou encore le procès de Carlos. Selon lui, le procès doit être fait avec sérénité et lucidité.

Spécial procès des attentats du 13 novembre 2015, C Politique, la suite, France 5, 05.09.2021, 54min50s (magazine)

Cette émission est dédiée à l’analyse du procès des attentats du 13 novembre 2015. Ce procès est considéré comme le « procès du siècle ». Des invités sont en plateau pour débattre avec notamment la présence de l’ancien ministre de l’Intérieur de l’époque, Bernard Cazeneuve. Jamais autant de victimes n’ont été présentes lors d’un procès. Ces procès vont être filmés et c’est important selon l’avocate, Negar Haeri.  Sur le même plateau, il y a des victimes des attentats qui débattent directement avec l’ancien ministre.

13 novembre  : les terroristes, les juges et les victimes, C dans l’air, 07.09.2021, 1h04min28s (magazine)

L’émission évoque le procès qui débute ce mercredi. Reportage sur la construction d’une cour d’assises spéciale pour accueillir les 1800 parties civiles ainsi que les 300 avocats et les dizaines de journalistes. La salle mesure près de 45 mètres de long sur 15 mètres de large. Il faudra analyser un million de pages de dossiers. On voit Éric Dupont-Moretti visiter les lieux. Les intervenants s’interrogent aussi sur la personnalité de S. Abdeslam qui pour l’instant a refusé de s’exprimer. Une comparaison est faite avec le procès d’Abdelkader Merah.

13 novembre 2015  : anatomie d’une instruction, Arte, 08.11.2022, 1h30min19s, réalisateur Christophe Cotteret (documentaire)

Ce documentaire revient de manière détaillée sur toute l’enquête qui a suivi les attentats. François Molins, procureur de la république de Paris entre 2011 et 2018 décrit ce moment important. Tous les services de renseignements et de justice se sont contactés et organisés pour traquer les auteurs des attentats. Des juges, des avocats, François Hollande, président de la République française (2012 – 2017), Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, ou encore le secrétaire à la Défense américain sont interviewés.

[Résumé producteur]
Au lendemain des attentats islamistes du 13 novembre 2015, à Paris, débutait une instruction hors norme. Pourquoi le contre- terrorisme a-t-il été impuissant à empêcher le pire ? Face aux failles révélées par la tragédie, la France, plus d’une dizaine de pays européens et les États-Unis ont mis en œuvre une coopération inédite, à tous les niveaux (diplomatique, judiciaire, renseignement), pour identifier puis traquer les coupables, les complices et les commanditaires de ces attaques. Éclairé par des acteurs de premier plan, ce documentaire retrace les grandes étapes de l’enquête et montre comment elle a métamorphosé la collaboration antiterroriste en Occident

Maître Mehana Mouhou, avocat des parties civiles au procès de l’attentat de Nice, Invité 8H15, France Bleu Haute Normandie, 14.12.2022, 5min30s (journal parlé)

Ce sujet sur les attentats est réalisé à la fin du procès qui a duré près de trois mois. Maître Mouhou répond par téléphone aux questions des journalistes de France Bleu. L’avocat se dit satisfait du verdict. Les familles de victimes sont aussi satisfaites. Selon lui, le parquet antiterroriste a prouvé l’association de malfaiteurs. Il rappelle la difficulté du procès puisque lors des audiences la vidéo du camion qui écrase les victimes a été passée. Le procès est une étape qui permet de faire le deuil. Cependant, les avocats de la défense vont faire appel et il va y avoir un nouveau procès.

Attentats et télévision  : paroles et images, Culture & communication, Harle, Mélusine, Thoveron, Gabriel, De Boeck & Larcier, 1998, 162 p.

Publication éditoriale du mémoire de maîtrise de même titre, soutenu en 1996 – à l’ Université Paris IV Sorbonne – sur les représentations télévisuelles des attentats, tout particulièrement ceux de Saint Michel (à Paris) et d’Oklahoma City (aux États Unis).

Ce livre s’intéresse plus particulièrement aux journaux télévisés. Il y a une véritable analyse de la structure même du JT en prenant en compte la forme et le fond. Cet ouvrage a un regard critique sur cette forme télévisuelle qui est souvent un des premiers médias qui informe les gens après un attentat. Cela entraîne aussi des dérives qui sont mises en avant dans ce livre qui cherche à avertir et donner des clés de lecture des journaux télévisés aux lecteurs.

La Médiatisation française du procès des attentats de janvier 2015  : 2 septembre – 16 décembre 2020, Colombet, Inès, mémoire sous la direction de François Robinet, Université Paris Saclay, 139 p.

Ce mémoire revient sur la médiatisation du procès des terroristes en s’intéressant aux témoins, aux victimes, aux avocats qui prennent la parole dans les médias. Ce procès sans précédent marque un point important dans la représentation de la justice dans les médias. L’auteur a utilisé de nombreuses archives écrites ainsi que des archives audiovisuelles pour avoir le panorama le plus représentatif de ce moment.

4.5   La Mise en place d’une justice européenne / internationale

   Le procès de Nuremberg marque un tournant dans la justice internationale. Les Britanniques, Américains, Allemands ainsi que les Français se concertent pour rendre la justice la plus équitable et juger des crimes de guerre sans précédent. En 1959, est mise en place la Cour européenne des droits de l’Homme. Son siège qui se situe à Strasbourg a pour fonction première d’assurer le respect des engagements souscrits par les membres de l’Union européenne. La justice se mondialise davantage au cours de chaque conflit comme avec les jugements des criminels de guerre du génocide rwandais.

La Cour européenne de justice donne tort à la RFA dans le conflit de la bière, 19/20, FR3, 12.03.1987, 1min30s (journal télévisé)

Sujet de JT sur la Cour européenne qui a décidé que les Allemands n’ont pas le monopole de la bière. Au nom de la libre circulation des biens en Europe, les pratiques protectionnistes de la RFA sont considérées comme illégales. Une vieille loi allemande stipulait que la bière allemande ne devait contenir que quatre éléments, ce texte interdisait donc le marché allemand aux brasseries françaises. La cour de Luxembourg condamne l’Allemagne à réactualiser ses lois.

Cour de justice européenne, Bonjour la France, bonjour l’Europe, TF1, 05.02.1989, 2min04s (journal télévisé)

Court reportage sur la cour de justice européenne. L’objectif est d’expliquer ses prérogatives, ses acteurs et ses objectifs. On y apprend qu’elle est formée de 13 juges et 6 avocats généraux nommés par les gouvernements. Elle doit trancher les différents entre les États à propos des traités.

La Justice : justices d’Europe, La Preuve par cinq, La Cinquième, 16.01.1996, 30min13s (magazine)

Ce magazine est divisé en plusieurs parties. Dans un premier temps Pierre Truche, procureur général de la Cour de cassation, revient sur le droit en Europe. Certes la France a un système juridique unique mais c’est un progrès selon lui que la mise en place d’une juridiction commune aux pays européens. C’est l’objectif de la Cour européenne des droits de l’Homme que d’harmoniser les lois des différents pays. Puis dans une deuxième partie, un procès fictif est représenté dans lequel un homme accusé de vol est jugé par quatre juridictions de quatre pays.

La Cour européenne de justice, Affaires publiques, La Cinquième, 03.05.1996, 12min58s (magazine)

Dans ce magazine, Christophe Barbier, Denis Jeambar et Guy Carcassonne présentent la Cour européenne de justice. Ils définissent cette institution judiciaire puis parlent de ses origines. À cette présentation très formelle, s’ajoute un micro-trottoir dans lequel des passants sont interrogés sur ce qu’ils pensent de la Cour européenne de justice.

Le Combat des juges, Thema, ARTE, 30.11.2000, 55min, réalisateur Yves Billy (documentaire)

Dans le contexte des guerres civiles en Yougoslavie et au Rwanda, ce documentaire s’intéresse aux tribunaux internationaux en charge de juger les criminels de guerre. Des intervenants expliquent les objectifs de ces tribunaux d’exceptions qui s’inscrivent à la fois dans la continuité du premier tribunal international de l’histoire qui fut celui de Nuremberg en 1946, et qui en même temps s’en émancipent. Pour Carla del Ponte, procureur suisse, nommée pour deux ans dans le cadre du procès de la guerre au Rwanda, Nuremberg était la justice des vainqueurs ce qui n’est pas le cas du Tribunal Pénal International. Aux interventions s’ajoutent des images des guerres qui permettent de faire le lien entre la justice et son objet d’étude.

Justice internationale et souveraineté nationale, Futur antérieur, France 2, 27.02.2001, 59min06s (magazine)

Après un reportage sur l’affaire d’Augusto Pinochet qui a été rattrapé par la justice, suit un débat. Les invités sont notamment Robert Badinter, ancien garde des Sceaux, William Bourdon, avocat, ou encore Rony Brauman, ancien président de Médecins sans Frontières. Ils débattent des crimes contre l’humanité et de la réponse pénale à y apporter. Le sujet porte aussi sur la souveraineté des États qui doivent se soumettre à une juridiction supérieure à celle du pays.

La Justice pénale internationale, C’est pas sorcier, France 3, 14.12.2008, 26min20s (magazine)

Ce magazine animé par Fred et Jamy présente les tribunaux internationaux. L’émission débute à La Haye où Fred explique les différents crimes jugés à la Cour de justice. Des images d’archives sont montrées pour donner des exemples historiques. Des intervenants sont aussi interviewés pour parler de leur métier, de leur rôle au sein de ces institutions. Béatrice Le Fraper du Hellen est conseillère spéciale du procureur à la Cour Pénale Internationale. Elle explique ses tâches. Puis est présenté Interpol dont le siège est à Lyon. L’organisation met en place un réseau de communication pour chercher et retrouver des criminels de guerre. L’officier de renseignement Stefano Carvelli donne l’exemple de Bosco Ntaganda, recherché pour avoir enrôlé des enfants dans la guerre.

Mondialisation de la justice  : 1ère émission, Le Dessous des cartes, ARTE, 13.03.2010, 15min  (magazine)

Jean-Christophe Victor présente la première de ces deux émissions consacrées à la justice internationale. Cette première émission est l’occasion de présenter les différentes tribunaux internationaux et leur indépendance vis à vis des Etats, ce avec quelques exemples historiques.

Mondialisation de la justice  : 2ème émission, Le Dessous des cartes, ARTE, 20.03.2010, 15min (magazine)

Dans ce deuxième épisode, Jean-Christophe Victor présente les actions de la Cour Pénale Internationale qui a été créée en 2002. Cette émission est l’occasion de dresser un bilan des actions et du rôle de la cour pénale internationale devenue un des acteurs majeurs des relations internationales.

Khmers rouges, une simple question de justice, ARTE, 01.04.2012, 1h19min31s, réalisateurs Rémi Lainé et Jean Reynaud (documentaire)

Ce documentaire revient sur les procès de 2006 au Cambodge jugeant des membres du régime Khmer rouge. Ils sont accusés de crimes de guerre entre 1975 et 1979. Un tribunal spécial est créé, il est composé de juges cambodgiens mais aussi internationaux. Le réalisateur va suivre pendant trois ans l’instruction judiciaire. Des images d’archives sont utilisées pour revenir sur l’histoire du pays pendant la répression de Pol Pot. Deux intervenants sont très présents, le magistrat français Marcel Lemonde qui a été choisi par l’ONU, et Bunleng You, magistrat cambodgien désigné par le pays. On suit ses entretiens avec les accusés. Le documentaire permet d’avoir une vision de l’intérieur de l’appareil judiciaire.

La Cour de justice de l’Union européenne de A à Z , Avenue de l’Europe, France 3, 08.11.2014, 15min57s (magazine)

Ce magazine présenté par Véronique Auger présente la Cour européenne de justice qui dicte la loi aux 28 États membres depuis sa création en 1952. Un reportage est réalisé dans les lieux de cette cour qui est située au Luxembourg. La cour accueille près de 16 000 visiteurs par an. L’intérieur du bâtiment est montré puis il y a l’intervention d’interprètes qui expliquent leur rôle.

Eurojust  : existe-t-il une justice européenne  ?, Le Magazine de la rédaction, France Culture, 29.05.2015, 44min12s (magazine)

Cette émission présentée par Tara Schlegel s’intéresse à Eurojust. La journaliste présente cette organisation. C’est une agence européenne située à La Haye aux Pays-Bas qui a pour objectif de renforcer la coopération entre les États membres. Elle permet de faire aboutir les instructions. Le sénateur EELV, André Gattolin, est l’invité de l’émission pour apporter ses connaissances et son point de vue sur l’organisation fondée en 2002.

4.6   Le monde judiciaire à l’ère numérique

   Le monde judiciaire s’est développé et mis au numérique. Cela peut prendre diverses formes comme des comptes Twitter/X, des mots-dièse et même des podcasts. Bien que la forme ait changé, l’objectif demeure toujours le même, celui de faire entrer les novices dans les arcanes judiciaires.

   De nombreuses ressources variées issues du web et se rapportant au thème de la justice ont été archivées et sont disponibles dans l’archive web-média de l’INA Thèque. Ces sources peuvent aussi bien être des hashtags issus de Twitter ou des tweets, des médias en ligne ou des web-séries, des blogs, des podcasts etc. Cette partie du guide liste donc quelques-unes de ces sources institutionnelles, personnelles ou militantes.

         Les comptes Twitter/X

@ChTaubira

Ancienne garde des Sceaux, Christiane Taubira a été très médiatisée lorsqu’elle a pris ses fonctions de ministre en 2012 sous le quinquennat de François Hollande. C’est elle qui porte alors le projet de loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels.

@hondelatte

Compte twitter de Christophe Hondelatte qui anime sur Europe 1, l’émission Hondelatte raconte. Ce magazine revient sur des affaires criminelles et parfois sur les procès des accusés.

@AntoineGarapon

Antoine Garapon est le secrétaire général de l’Institut des Hautes Études sur la Justice. Il anime sur France Culture l’émission Le Bien Commun.

@cocale 

Corinne Audoin est journaliste au service Enquêtes et Justice de France Inter. Elle travaille pour les émissions Affaires sensibles et Un jour dans le monde. Elle a par exemple travaillé sur l’affaire de François Fillon et des emplois fictifs. Elle a suivi son procès.

@LheureDuCrime

Compte de l’émission L’Heure du crime diffusée sur RTL. Emission présentée par Alphonse Richard qui revient sur des affaires criminelles et judiciaires.

@JaccuseP

Ce compte Twitter suit les procédures judiciaires en cours contre Roman Polanski. Il prône aussi une justice plus ferme envers le réalisateur.

@PourqueDe

Élisabeth de Pourquery-Parmentier est une dessinatrice qui réalise des dessins lors des procès. Elle fait partie des trois dessinateurs de presse judiciaire en France. Elle réalise des « croquis d’audience » et en publie certains sur son compte Twitter.

     Les mots-dièse

#DupondMoretti

Le début de la collecte a débuté le 7 juillet 2020 lorsque Éric Dupond-Moretti est nommé au poste de garde des Sceaux par le président Emmanuel Macron.

#DansLePretoire

Mot-dièse dérivé de l’émission de radio diffusée sur France Inter. En 3 minutes, un procès, une loi, une enquête, une affaire ou encore une actualité judiciaire sont décryptés.

#ValeriBacot

La collecte a débuté le 24 juin 2020 lorsque a commencé le procès de Valérie Bacot, auteure présumée en 2016 de l’assassinat de son mari, violeur et proxénète.

#JusticePourAdama

e mot-dièse a commencé à être collecté à partir du 3 juin 2020. A ce moment, une manifestation interdite a lieu pour soutenir la famille d’Adama Traoré, tué en 2016 à la suite de son interpellation à Beaumont-sur-Oise par la police.

#Proces13novembre2015

La collecte a débuté le 8 septembre 2021. Elle a commencé lors du procès des attentats. Sur le même sujet, il y a d’autres mots-dièse comme #Proces13novembre ou #ProcesAttentats2015.

#ProcesCharlie

De même que pour le procès du 13 novembre 2015, ce mot-dièse a marqué le début du procès visant à juger les complices des terroristes de l’attaque du journal satirique Charlie Hebdo.

#Lelandais

La collecte du hashtag débute le 3 mai 2021 lors du procès de Nordhal Lelandais à Chambéry pour le meurtre du caporal Arthur Noyer et de Maëlys de Araujo.

Les podcasts sur la justice

Ministère de la justice – Podcast du ministère de la Justice

Le ministère de la Justice a réalisé des podcasts pour suivre l’actualité de la justice, du droit, des tribunaux et des différentes juridictions, avec une véritable visée didactique. Dans chaque émission, intervention d’un professionnel qui s’exprime sur un sujet précis. Par exemple, dans le podcast consacré à la dématérialisation de la procédure pénale, Flavien Fouquet, magistrat, intervient et explique ces nouvelles procédures.

Courrier picard – Coup de barre

Tony Poulain raconte les dessous des procès d’assises dans lesquels de fortes personnalités se rencontrent. Ces histoires viennent de Picardie et sont publiées dans le Courrier picard.

Studio Minuit – Comparutions Immédiates – Histoires Vraies

Ce podcast présenté par Marine Tesse puis Camille Rolland Dequidt raconte des procédures de comparutions immédiates.  Cela permet de juger rapidement des cas mineurs.

Le Monde – 13 – Novembre : le temps du procès

Les journalistes du quotidien vont suivre semaine après semaine les temps forts d’un procès inédit. Le procès qui a duré de septembre 2021 à juin 2022 a été suivi par Pascale Robert-Diard, Soren Seelow, Henri Seckel et Christophe Ayad.

Initial Studio – Justice en direct

Ce podcast fait entrer l’auditeur dans l’intimité de vraies audiences dans les tribunaux correctionnels. Ils ont bénéficié d’une autorisation spéciale pour enregistrer ces procès. Il n’y a aucun commentaire extérieur.

M&M Les Jurés – Mesdames et messieurs les jurés

Première série audio participative française qui fait vivre l’expérience d’être juré dans une affaire de meurtre. L’écriture des podcasts est aidée par la participation de Paul Lefèvre, spécialiste des affaires judiciaires.

Castore Studio – Injustice

Même si le Code pénal n’en donne aucune définition, tout le monde se fait une idée assez précise de ce qu’est une erreur judiciaire. Un crime a été commis et la machine judiciaire a condamné un innocent. La faillite du système, alors, est totale. Quand le coupable idéal a ainsi été fabriqué, de toutes pièces, la vérité peut-elle encore triompher ? Dans Injustice, chronique des plus grandes erreurs judiciaires, Milicent Buscaglia vous raconte les épreuves traversées par ces innocents sacrifiés.

4.7   Une chaîne dédiée à la justice

   La chaîne Planète + est créée en 2007. Cette nouvelle chaîne appartient au groupe Canal + mais bénéficie d’un comité éditorial composé de membres de France Télévisions avec un représentant de France 2, France 3 et France 5. En 2013, Planète Justice devient Planète + CI puis Planète + Crime. Les programmes diffusés sont de quatre ordres : des séries étrangères sur des enquêtes criminelles, des documentaires sur le système judiciaire et les crimes, des rediffusions de l’émission Faites entrer l’accusé, puis des magazines toujours sur le thème de la justice et des crimes.

Parfum de femmes, Un tueur si proche, Planète justice, 01.11.2007, 50min (documentaire, série)

A la frontière entre le documentaire et la fiction, cette série analyse dix cas de meurtres qui ont eu lieu au Canada au cours de ces dernières années.
Témoignages, documents d’archives, scènes de reconstitutions et interventions de psychiatres ou criminologues, permettent de comprendre pourquoi il y a eu passage à l’acte

Grâce à l’argent emprunté à sa mère, Jacinthe Beauchemin demande à un tueur à gages d’éliminer le père de son enfant, Sylvain Lebreux. Touché à bout portant par des balles provenant d’un fusil de calibre 12, il s’en sort avec de graves séquelles. Jacinthe Beauchemin et sa mère sont condamnées pour cet acte criminel.

Squelettes dans le désert / La fête est finie, 48 heures pour un crime, Planète Justice, 27.10.2007, 45min (docu-réalité)

Une double enquête sur la découverte d’un squelette de femme dans le désert d’Arizona et, à Phoenix, une fusillade qui éclate lors d’une soirée étudiante. Ce documentaire a été réalisé en 2004.

Rezala, le tueur des trains, Faites entrer l’accusé, Planète Justice, 05.11.2007, 1h40min, réalisateur Bernard Faroux (documentaire)

Christophe Hondelatte retrace le parcours de Sid Ahmed Rezala, surnommé “le tueur des trains”, poursuivi pour trois meurtres de femmes pour lesquels il ne sera jamais jugé, s’étant donné la mort en prison en juin 2000 avant son procès. Le document décrit par ailleurs les péripéties de la traque du tueur, les fuites dans la presse et la polémique médiatique suscitée par les échecs de l’enquête. Des interviews de différents témoins et protagonistes de l’affaire alternent avec des extraits de journaux télévisés de l’époque, des reconstitutions et séquences filmées sur les lieux parcourus par le jeune criminel.

Justice hebdo, Planète justice, 24.11.2007, 45min (magazine)

Chaque samedi, Dominique Rizet, journaliste, grand reporter et collaborateur de Christophe Hondelatte sur Faites entrer l’accusé et ses invités décryptent l’actualité judiciaire : faits divers français et internationaux, instruction et jugements sont analysés et commentés.


II – APPROCHE THEMATIQUE

   Le monde judiciaire se décline en de nombreux thèmes. En effet, la justice suit les évolutions de la société et juge des crimes ou des délits qui témoignent de l’évolution des mentalités et des mœurs. Les avocats, les juges, les jurés doivent constamment se pencher sur de nouveaux sujets.

1.         Les Détenteurs du savoir juridique

   La justice a pour particularité d’être très fortement incarnée. Comme nous l’avons vu précédemment, dès les années 1960, ses corps de métier sont mis en avant. Ils sont consultés en qualité d’experts juridiques. Puis à partir de 1970, on note une évolution. Ils demeurent des personnes consultées pour leurs savoirs mais les médias s’intéressent aussi à leurs parcours personnels. Les figures les plus mises en avant demeurent les avocats qui utilisent la télévision et la radio pour défendre leurs clients. Nous avons donc décidé de présenter plusieurs avocats qui ont marqué les médias par leur personnalité et leurs plaidoiries. Les avocats ont beaucoup inspiré les réalisateurs et les scénaristes qui vont les placer au centre de nombreux films, séries et téléfilms. Évidemment, à cela s’ajoutent les juges mais aussi les jurés. Les jurés sont particulièrement intéressants car c’est l’entrée du citoyen lambda dans l’appareil judiciaire complexe.

1.1   Quelques avocats célèbres

Jacques Vergès (1924 – 2013)

   Jacques Vergès est un avocat, il défend Djamila Bouhired, militante du FLN pendant la guerre d’Algérie. Puis Klaus Barbie ou encore le terroriste Carlos. Jacques Vergès est une figure énigmatique, il a notamment disparu entre 1970 et 1978. Il est accusé par Serge Klarsfeld d’être antisémite mais aussi d’être l’ami du dictateur cambodgien, Pol Pot.

Jacques Vergès  : sans état d’âme, Infovision, TF1, 07.05.1987, 7min52s (reportage)

Interview de Jacques Vergès, avocat de Klaus Barbie. Il explique les raisons de son choix de défendre l’ancien nazi. Il n’a aucun état d’âme puisque défendre un nazi représente pour lui un devoir imposé par sa profession. De plus, les crimes commis en Algérie pendant la guerre ont été amnistiés, il considère que K. Barbie devrait en bénéficier également. Enfin, il se défend des accusations de racisme portées par S.  Klarsfeld.

Le Troublant maître Vergès, Sept sur Sept, TF1, 10.05.1987, 5min49s (reportage)

Dans cet entretien, J. Vergès est questionné par le journaliste Ladislas de Hoyos. Cette courte interview est insérée dans l’émission Sept sur Sept dont A. Finkielkraut est l’invité. J. Vergès revient sur sa vie avec son engagement dès la Seconde Guerre mondiale. Il considère le procès de K. Barbie comme une « infamie » d’autant que ce dernier a été empoisonné il y a deux ans auparavant. Le journaliste le questionne aussi sur disparition entre 1970 et 1978. L’avocat demeure vague sur le sujet. A. Finkielkraut va qualifier l’avocat de « fanatique déguisé en dandy ».

Jacques Vergès, Radioscopie, 05.09.1988, 53min39s (entretien)

Jacques Chancel s’entretient avec l’avocat à l’occasion de la publication de son livre Beauté du crime (Plon). Il le questionne sur le choix de son titre qui apparait comme provocateur. J. Vergès s’en défend et estime qu’au contraire cela doit juste inciter les gens à lire. Il revient sur son choix de profession qui est devenue sa passion. Il revient aussi sur ses origines familiales, sa culture et ses engagements anticolonialistes. Enfin, il commente la musique de Beethoven dont il aime les œuvres.

Jacques Vergès, Bienvenue au paradis, France Inter, 07.10.1988, 1h11min32s (magazine)

Émission plutôt humoristique puisqu’il s’agit de savoir si les invités vont en enfer ou au paradis. L’avocat est présenté par Isabelle Motrot. Puis il est questionné sur ses positions pendant la Seconde Guerre mondiale et réaffirme que Jean Moulin a été dénoncé par des Français qui étaient eux-mêmes résistants. Il explique son choix de toujours défendre des accusés, il refuse d’être « dans les jupes du procureur, protégé par l’appareil d’État et aboyer contre un homme qui est seul entre deux gendarmes ».

Maître Jacques Vergès, Les Démons de midi, Antenne 2, 12.01.1990, 46min37s (magazine)

Françoise Morasso présente l’avocat. Elle le décrit comme un avocat ami des plus grands criminels. Il est aussi présenté comme attaquant les institutions et la société lors de ses plaidoiries. Il fait l’éloge de Robespierre puis il improvise une plaidoirie pour défendre le loup du conte Le Petit chaperon rouge. Puis l’émission se clôt sur la dégustation de la recette de Roger Lamazere, aiguillettes de canard aux petits pois Périgourdins.

Jacques Vergès, TV5Monde, 04.02.2011, 10min (entretien)

Entretien de Jacques Vergès avec Patrick Simonin. Il est sur scène au théâtre à Paris dans le spectacle intitulé « Serial plaideur ». Il est questionné sur des affaires en cours comme celle du meurtre de Laetitia Perrais par un criminel multirécidiviste. Il revient sur les cas difficiles qu’il a plaidés. Il souhaitait comprendre ce qui a amené les criminels à faire ces choix.

L’Avocat de la terreur, Canal +, 10.06.2013, 2h11min26s (docufiction)

Ce film réalisé par Barbet Schroeder retrace la carrière de Jacques Vergès, homme controversé, avocat des “indéfendables”. Des archives permettent de voir le contexte de l’époque et éclairent les motivations de l’avocat. Entretiens avec des personnes qui l’ont côtoyé, amis, journalistes, hommes politiques et témoignage de J.Vergès. Retour sur les grands procès qu’il a défendus comme celui de K. BarbieCarlos, des combattants du FLN, de la Palestine.

     Gisèle Halimi (1927 – 2020)

   Gisèle Halimi commence à se faire connaître médiatiquement lorsqu’elle défend des combattants du FLN pendant la guerre d’Algérie. Elle est notamment l’avocate de Djamila Boupacha, jeune algérienne violée par des militaires français. Cependant, elle se fait davantage remarquer dans les médias à partir des années 1970 durant lesquelles elle milite activement pour le droit des femmes. Elle fonde avec Simone de Beauvoir et Jean Rostand, l’association Choisir la cause des femmes en juillet 1971. Elle défend des femmes qui avortent mais aussi des femmes violées. Par son métier d’avocate, elle souhaite faire évoluer les lois et les mentalités.

Les Droits de la défense, Tel quel, 2ème chaîne, 25.07.1967, 22min46s (reportage)

Gisèle Halimi intervient avec d’autres pour expliquer sa vision du métier d’avocat. Elle explique ne pas pouvoir défendre une personne ou une cause qui va à l’encontre de ses engagements. Elle considère que plaider peut changer le monde et donc elle défend uniquement les cas qu’elle soutient. C’est le cas de Djamila Boupacha, jeune algérienne, violée par des militaires français pendant la guerre. On voit un portrait de la militante du FLN dessiné par Picasso. 

Maître Gisèle Halimi à propos du procès de Burgos, JT 20H, 1èrechaîne, 08.12.1970, 2min59s (journal télévisé)

Dans cette courte interview menée par Philippe Gildas, l’avocate raconte le déroulement du procès de Burgos. Elle est allée au procès en tant qu’observateur pour la Fédération internationale des Droits de l’Homme. Elle parle des accusés qui sont enchaînés et qui ont été torturés. Ce procès fait suite à l’assassinat du chef de la répression dans la région basque de l’Espagne franquiste.

Mesdames les jurés, Aujourd’hui madame, Antenne 2, 08.06.1978, 1h06min (magazine)

Le plateau a pris l’apparence d’un tribunal. Gisèle Halimi à gauche est à la place de l’accusée. De l’autre, quatre femmes la jugent. L’avocate doit alors se défendre et défendre ses engagements que ne partagent pas les jurés. G. Halimi revient donc sur les procès qu’elle a défendus comme celui de Bobigny ou celui d’Aix-en-Provence. Elle réfute l’idée qu’elle s’oppose aux hommes de manière générale.

Gisèle Halimi, l’insoumise, Empreintes : la collection documentaire, France 5, 21.12.2007, 55min05s, réalisateur Serge Moati (documentaire)

Portrait de Gisèle Halimi, avocate et militante féministe, antiraciste engagée. Elle se rend dans les différents lieux qui ont marqué sa vie. Elle commence donc par aller en Tunisie, à La Goulette. Elle retourne dans le lycée où elle a étudié et parle de féminisme avec les élèves. Puis elle va en Algérie où elle retrace les procès qu’elle a défendus pendant la guerre d’Algérie. Elle continue en revenant au tribunal Russel qui jugeait les crimes commis pendant la guerre du Vietnam.

Le Procès du viol, France 3, 07.03.2014, 51min59s, réalisateur Cédric Condon (documentaire)

Ce documentaire revient sur le procès d’Aix-en-Provence, qui débute le 2 mai 1978 et doit juger les violeurs de deux jeunes campeuses. Ce procès est défendu par Gisèle Halimi qui permet de faire reconnaitre le viol comme un crime et qu’il soit jugé aux Assises. Les deux femmes violées à l’époque témoignent de ce moment clé et elles s’expriment sur leur rencontre avec l’avocate.

Gisèle Halimi : Qui êtes-vous Messieurs les Juges ?, Grande traversée, France Culture, 13.07.2021,59min02s (documentaire)

Dans ce documentaire radiophonique, Ilana Navaro retrace le parcours de l’avocate G. Halimi. De nombreuses archives audio sont utilisées pour illustrer les moments forts de sa vie. L’émission commence par une archive d’elle qui raconte que le métier d’avocate n’était pas à l’origine pour elle car elle défend les affaires comme si cela la concernait directement. Des intervenants apportent leur point de vue, notamment son fils qui est avocat lui aussi, Jean-Yves Halimi.

Gisèle Halimi : la cause des femmes, La Case du siècle, France 5, 06.03.2022, 1h02min35s, réa Cédric Condon (documentaire)

Ce documentaire réalisé par Cédric Condon retrace le parcours personnel, juridique, politique de l’avocate, Gisèle Halimi. On revient sur ses grands combats, de la défense des combattants du FLN, à la lutte pour l’émancipation des femmes ou encore à l’abolition de la peine de mort. Ses fils Emmanuel Faux, journaliste, Jean-Yves Halimi, avocat, ou encore Jean-Pierre Chevènement témoignent des combats qu’elle a mené.

Corinne Herrmann

   Corinne Herrmann est une avocate et criminologue française. Elle est spécialisée dans les cold-case, c’est-à-dire les affaires non élucidées. Elle est mise en avant dans les médias à partir des années 2010. Elle devient l’avocate du père d’Estelle Mouzin, une des victimes du tueur en série, Michel Fourniret. Elle a aussi travaillé sur l’affaire des disparues de l’Yonne qui permet l’arrestation et le jugement d’Émile Louis, qui a violé et/ou assassiné près de neuf femmes. Dans les médias, elle revient sur les personnalités des tueurs en série et a milité pendant longtemps pour l’ouverture d’un pôle dédié aux cold-case.

Esprits libres, France 2, 04.04.2008, 1h56min14s (magazine)

Dans cette émission animée par Guillaume Durand, les livres présentés sont à propos des tueurs en série. Corinne Herrmann parle de son livre intitulé Un Tueur peut en cacher un autre (Stock). L’avocate est partie civile lors du procès de Michel Fourniret dans lequel il comparait pour sept meurtres. Elle revient sur les tueurs en série ou encore leur relation avec des femmes fascinées par leurs crimes.

Corinne Herrmann, RTL et vous, RTL, 21.10.2013, 13min (interview)

Corinne Herrmann est l’invitée de Laurent Bazin. Elle évoque la mort du tueur en série Émile Louis puisqu’elle est l’avocate des familles des victimes. Elle raconte la déception de familles qui n’ont jamais retrouvé les corps mais certaines victimes sont soulagées. Le journaliste lui demande quel homme était le tueur en série.

Invitée  : Corinne Herrmann, avocate du père d’Estelle Mouzin, Le 12h00-14h00, France Info, 25 août 2020, 1min15s (journal parlé)

Interview de Corinne Herrmann, avocate de la famille de Christelle Blétry, jeune femme tuée de 123 coups de couteaux en 1996. C’est une des disparues de l’A6. L’avocate revient sur les moyens qui ont permis d’identifier le meurtrier présumé grâce à l’ADN.

Corinne Herrmann et Olivier Norek, C à vous la suite, France 5, 09.11.2020, 21min16s (magazine)

Dans ce magazine quotidien présenté par Anne-Élisabeth Lemoine, Corinne Herrmann et Olivier Norek viennent présenter respectivement chacun leur livre. Elle publie l’ouvrage Nous, avocats oubliés. Sur la piste des crimes non résolus (Lattès). Elle revient sur sa manière d’appréhender ces crimes, elle apprend tout sur les tueurs en série pour bien les cibler. Elle raconte aller sur les scènes de crime.

Corinne Herrmann, C à dire, France 5,14.10.2020, 9min01s (magazine)

L’avocate est l’invitée de Mélanie Taravant. Corinne Herrmann défend le père d’Estelle Mouzin lors du procès de Michel Fourniret et Monique Olivier. La journée de la disparition d’Estelle Mouzin va être reconstituée à Guermantes. L’avocate attend peu de cette reconstitution puisqu’elle estime qu’avec les aveux du couple et les preuves, la lumière est déjà faite sur l’affaire bien que le corps de la jeune fille n’ait jamais été retrouvé.

Maître Corinne Herrmann, avocate, L’Invité, France Bleu Auxerre, 7 février 2022, 5min34s (interview)

Un pôle judiciaire dédié aux affaires non résolues va voir le jour le 1er mars à Nanterre. Corinne Herrmann est questionnée sur ce sujet. Elle estime que cela va changer sa pratique notamment en ce qui concerne les affaires non résolues. Elle pense que cette juridiction aurait dû exister bien avant, cela aurait pu permettre d’arrêter plus rapidement Michel Fourniret. L’affaire Estelle Mouzin a montré les déficiences de la justice.

          Richard Malka

   Richard Malka est un avocat spécialisé dans le droit des médias. Il est notamment l’avocat du journal Charlie Hebdo. Il s’illustre dans des procès importants comme celui de Clearstream. Il défend aussi Mila, une adolescente menacée et harcelée pour avoir critiqué l’Islam ainsi que Benjamin Griveaux en 2020. À côté de son métier d’avocat, il est aussi scénariste et auteur de bandes dessinées.

Richard Malka, Edouard Balladur, Le Grand journal de Canal +, Canal +, 23 septembre 2009, 47min22s (talk-show)

Richard Malka est l’avocat de Clearstream. Il vient parler du procès auquel il participe en tant  qu’avocat des parties civiles. Les fichiers de Clearstream ont été volés et falsifiés selon lui. Cette affaire fait suite à la publication d’un livre par Denis Robert dénonçant les agissements de l’entreprise Clearstream qui serait devenue une plate-forme mondiale de blanchiment d’argent.  L’entreprise a donc intenté en diffamation contre Denis Robert.

La Double vie de Richard Malka, Culturebox, France 3, 30.11.2009, 1min06s (reportage)

Court reportage sur la double vie de Richard Malka. Ce dernier est avocat mais il écrit aussi des bandes dessinées. Il est le scénariste de la série L’Ordre de Cicéron (Glénat). Il explique que cette bande dessinée a changé sa manière de plaider, il a accentué le fait de plaider en racontant des histoires.

Richard Malka, Le Choix de Yves Calvi, RTL, 16.11.2011, 6min40s (interview)

Yves Calvi interviewe Richard Malka. Ce dernier défend Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair. Il revient sur l’acharnement médiatique qu’ils subissent notamment de la part de la presse. Il attaque Le Figaro pour atteinte à la vie privée. Il parle surtout de l’action de la presse dans cette affaire qu’il trouve indigne du journalisme.

Richard Malka, Si tu écoutes, j’annule tout, France Inter, 17.10.2014, 51min16s (magazine)

Ce magazine est présenté par Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek. Ils questionnent Richard Malka qui vient de faire publier sa bande dessinée intitulée La Vie de Palais (Marabulles), co-écrite avec Catherine Meurisse. Dans cette bande dessinée, on suit les aventures de Jessica Chaillette, jeune avocate exploitée par son patron. Il met en scène la 17ème Chambre qui est celle dédiée à la presse. C’est celle qu’il connait le mieux puisque c’est cette Chambre qui a jugé les caricatures de Charlie Hebdo.

Richard Malka, L’invité de C dans l’air, France 5, 16.01.2023, 10min57s (magazine)

Caroline Roux s’entretient avec l’avocat Richard Malka. Il a défendu Charlie Hebdo lors de ses différents procès. Il soutient l’idée que la liberté d’expression doit se développer chez les musulmans en ce qui concerne leur religion.

Richard Malka : la plaidoirie de Charlie, L’Instant M, France Inter, 07.12.2021, 18min41s (interview)

Richard Malka est questionné par Sonia Devilliers sur son livre Le Droit d’emmerder Dieu (Grasset). C’est sa plaidoirie lors du procès des attentats de janvier 2015 à Charlie Hebdo. Il revendique le droit d’écrire, de dessiner, de publier des écrits contre Dieu.

1.2   Les Avocats et les juges en fiction

   Ces figures largement médiatisées dans les journaux et magazines télévisés sont reprises par la fiction. En série ou en film, les avocats et les juges sont souvent en duo avec des policiers. Les fictions prennent la forme d’une enquête et mettent en avant l’aspect humain de la profession.

L’Avocat du diable, Faits divers, Programme parisien, 19.02.1957, 48min05s (pièce radiophonique)

Cette pièce radiophonique est réalisée par Pierre Billard et s’inscrit dans l’émission de Pierre Very et Maurice Renault. L’auteur de cette pièce est Henri Grange. La pièce met en scène un procès en cours d’assises. Elle est inspirée d’un fait divers. Denise Moulin est attaquée en justice par l’avocat général Robert Moulin, son propre mari. Ce dernier l’accuse d’avoir tout fait pour le séduire.

François Gaillard ou la Vie des autres (collection)

Cette fiction est une création de Henri Grangé et André Maheux, réalisée par Jacques Ertaud. Diffusée entre 28 décembre 1971 et le 14 février 1972 sur la 1ère chaîne de l’ORTF. On suit l’histoire de François Gaillard qui est avocat. Issu d’une famille modeste, la série met surtout en avant ses relations avec ses clients. Cette fiction aborde de nombreux sujets sociétaux et donne une dimension humaine au métier d’avocat. Chaque épisode dure une quinzaine de minutes.

René, François Gaillard ou la vie des autres, Antenne 2, 28.12.1971,14min24s (fiction)

Dans ce premier épisode François Gaillard aide René Chevillon, fils d’un boucher. Il apprend qu’il a été adopté. Il demande alors à l’avocat de l’aider à retrouver ses véritables parents.

Un Juge, un flic (collection)

Série franco-belge diffusée sur Antenne 2 entre le 8 avril et le 13 mai 1977 puis entre le 2 février et le 9 mars 1979. Une création de Henri Viard et réalisée par Denys de La Patellière. Duo formé par un juge d’instruction, Francis Walder de Neuville, et un commissaire, Jean-Pierre Villequier. Ils résolvent des crimes dans les hautes sphères.

Taxi pour l’ombre, Un Juge, un flic, Antenne 2, 08.08.1977, 57min31s (fiction)

Dans ce premier épisode de la série, un truand de retour en France est impliqué dans une escroquerie à la TVA. Le juge Walder le convoque, mais l’escroc meurt avant. Le magistrat s’allie avec le commissaire pour démanteler un vaste réseau d’escroquerie.

Les Avocats du diable, Les Dossiers de l’écran, Antenne 2, 19.05.1981, 1h19min14 (téléfilm)

Ce téléfilm a été spécialement réalisé pour l’émission Les Dossiers de l’écran. Le réalisateur est André Cayatte. Il relate l’histoire de maître Chabrier, jeune avocat en 1958, qui doit défendre un Algérien qui accuse des parachutistes de l’avoir agressé. Le jeune avocat s’emporte et attaque le magistrat. Chabrier est alors perçu comme un allié par le FLN. Par la suite il continue de défendre des combattants Algériens, notamment un qui risque la peine capitale. Après ce téléfilm, un débat est organisé avec pour thème « L’Avocat peut-il être complice ? ». Des avocats sont réunis comme Gisèle Halimi, Jacques Isorni, Yvon Chotard ou encore le bâtonnier Albert Viala.

Les Cordier, juge et flic (collection de téléfilms, série)

Série qui débute le 26 novembre 1992 et se termine le 3 octobre 2005. Au total, on compte 61 épisodes qui durent 90 minutes. C’est une création d’Alain Page. On suit la famille Cordier dont le père est commissaire, le fils est juge d’instruction et la fille journaliste criminelle. Ensemble, ils font des enquêtes en alliant monde judiciaire et monde policier.

Peinture au pistolet, Les Cordier, juge et flic, 26.11.1992, 1h20min31s (fiction)

Le commissaire et le juge enquêtent sur la disparition d’une directrice d’une galerie d’art. Les deux s’opposent puisque le père suit ses méthodes, qui sortent des règles établies, alors que le fils est pointilleux sur les lois et ses applications.

L’Avocate (collection de téléfilms, série)

Série de 1995 dans laquelle Corinne Dacla joue le rôle de Laura Morelli, avocate qui plaide avec fougue et humanité. La série dure 3 saisons de 1995 à 1999. Le réalisateur est Philippe Lefebvre puis Jean-Claude Sussfled.

Délit de fuite, L’avocate, France 3, 11.11.1995, 1h30min49s (fiction)

Dans ce premier épisode, l’avocate Laura Morelli, défend le docteur Fabert, accusé d’avoir pris la fuite après avoir renversé et tué un jeune homme. Le docteur est accusé par deux amis de la victime. L’avocate doit mettre au jour la vérité d’autant que son client demeure muet.

Avocats et associés (collection de téléfilms, série)

Cette fiction est diffusée entre le 23 octobre 1998 et le 8 octobre 2010 sur France 2 et Polar +. Cette série met en scène un cabinet d’avocats où vie privée et vie personnelle se mêlent.C’est une création de Valérie Guignabodet et Alain Krief. Au total, il y a 18 saisons et 115 épisodes.

Premier dossier, Avocats et associés, France 2, 23.10.1998, 54min06s(fiction)

Dans ce premier épisode, on suit le premier jour de Caroline au cabinet Zelder et Carvani. Son premier dossier est très difficile puisqu’il faut défendre un couple qui veut garder un enfant de la DDASS alors que sa mère biologique le réclame.

Femmes de loi (collection de téléfilms, série)

Série télévisée diffusée entre le 22 juin 2000 et le 26 novembre 2009. Le téléspectateur suit les aventures d’Elisabeth Brochène, substitut du procureur, qui mène des enquêtes aux côtés d’un lieutenant de la police criminelle. C’est une création de Benoît Valère.

Justice d’une mère, Femmes de loi, TF1, 22.06.2000, 1h37min19s (fiction)

Dans cet épisode, la substitute du procureur, cherche à découvrir qui a tué une gynécologue retrouvée morte dans le laboratoire dont le directeur était son amant. Pour cela, elle envoie trois policiers sur les lieux du crime. L’épisode se termine au tribunal.

Le Juge et l’assassin, Paris Première, 22.04.2004, 1h55min, réalisateur Bertrand Tavernier (long-métrage)

À la fin du XIXe siècle, un sergent réformé à cause de ses accès de violence tente d’assassiner une femme qui refuse de l’épouser puis il tue des bergers. Le juge Rousseau, joué par Philippe Noiret, est convaincu de la culpabilité du sergent et va tout faire pour l’envoyer à la guillotine dans le but de faire avancer sa carrière politique.

Suits, avocats sur mesure (série)

Série télévisée américaine qui compte 134 épisodes pour 9 saisons. Chaque épisode dure environ 42 minutes. La série est diffusée à partir de 2011 aux États-Unis et 2013 en France sur la chaîne Série Club. C’est une création de Aaron Korsh. On suit les affaires de Mike Ross et Harvey Specter au sein d’un prestigieux cabinet new-yorkais.

Avocat à son insu, Suits, avocats sur mesure, Série Club, 01.04.2013, 45min (fiction)

Dans ce premier épisode, l’avocat Harvey Specter cherche un nouveau collaborateur. Son choix se porte sur Mike Ross, un jeune brillant mais sans diplôme. Ce dernier possède un talent utile pour le cabinet, une mémoire hors-norme.

La Parole judiciaire. Mises en scène rhétoriques et représentations télévisuelles, Seignobos, Émeline, Paris, De Boeck, Ina éditions, 2011, 188 p.

Livre issu d’une thèse qui questionne le rapport entre images télévisuelles et monde juridique. Réflexion sur la manière dont la télévision va représenter le judiciaire, par exemple en passant par la fiction.

Résumé éditeur : Et si la justice n’était qu’une affaire de mots ? Et si l’effroi du crime ne pouvait être apaisé qu’à force de « rhétorique », spécialité de mercenaires de la parole et autres bavards en robe noire ?
Pour aborder cette interrogation fébrile patinée de cynisme, pour appréhender cet enjeu abyssal, la rhétorique classique fournit les armes nécessaires, ouvrant sur la pratique oratoire contemporaine un nouveau champ d’investigation.

1.3   Les Magistrats

   Les magistrats sont des figures moins mises en avant que celles des avocats. En effet, à la différence des avocats, les magistrats donnent des verdicts. Ils doivent incarner l’idée même d’impartialité. Ces derniers revendiquent une indépendance vis-à-vis notamment des pouvoirs politiques. Ils témoignent donc d’un fort corporatisme dont ils vont devoir se défendre dans les médias.

Les Magistrats du tribunal du commerce de Paris ont prêté serment, JT 20H, 1ère chaîne, 25 janvier 1950, 1min13s (presse filmée)

Images muettes montrant la façade du Conseil de préfecture de la Seine. Puis on voit les magistrats qui descendent les marches et entrent au palais de justice.

La Magistrature française, Enquêtes et commentaires, France Culture, 22.05.1967, 9min (reportage)

Intervention de Jean-Louis Ropers, conseiller à la Cour d’Appel de Paris. Il dénonce les insuffisances de la magistrature en hommes et en moyens. Ils ne disposent pas de secrétariat pour rendre une justice rapide. Son avis rejoint l’avis du justiciable. Il estime que la justice doit être comprise par le justiciable. Il explique les causes de la lenteur de l’appareil judiciaire. Il y a de plus en plus d’affaires qui sont complexes. Pourtant, en France il n’y a que 4 000 magistrats contre 16 000 en Allemagne.

Le Magistrat, Vocation d’un homme, 1ère chaîne, 17.09.1969, 30min26s (magazine)

Le président du tribunal, Pierre Bellet, présente le métier de magistrat. Le reportage débute par un micro-trottoir dans lequel la majorité des gens connaissent assez mal cette fonction. Puis le journaliste suit le quotidien de P. Bellet lorsqu’il travaille. Il est questionné par le journaliste, Jean Paillé. Le magistrat estime que son métier lui impose de bien connaître le monde. Puis de jeunes magistrats sont questionnés. Ils expliquent leur point de vue sur leur métier, pour eux la justice peut être comparée à la médecine et à la religion. Enfin, Pierre Bellet s’entretient avec le journaliste au Palais de justice. Il raconte que beaucoup de touristes vont assister à des audiences pour se divertir.

Ces Criminels qui sont surtout des malades, Les Dossiers de l’écran, 1ère chaîne, 15.04.1970, 1h20min (débat)

Cette émission est présentée par Pierre Bellemare. Le sujet est de savoir si les criminels ne sont pas réellement des malades mentaux. Avant le débat est diffusé un film de Fritz Lang, M le maudit (1932). Des médecins, des psychiatres mais aussi un magistrat et un avocat sont en plateau pour débattre. Maître Legunehec revient sur la législation et sa définition d’une personne « aliénée ». Lorsqu’un criminel est désigné comme un dément, il est irresponsable donc on ne peut pas le condamner.

Quelle justice les juges rendent-ils  ?, De vive voix, TF1, 20.01. 1976, 1h02min (débat)

Cette émission présentée par Jean Ferniot et Christiane Collange revient sur le rôle des juges. Le sujet est d’abord présenté à l’aide d’images d’archive. Puis suit un débat en plateau, en présence de magistrats comme Maurice Aydalot. Il s’insurge contre l’idée d’une justice de classe. Philippe Texier qui a écrit le livre Au nom du peuple français, représente le syndicat de la magistrature. Selon lui, la justice punit plus fermement les gens issus des classes populaires. C. Collange appuie l’idée que le public a du mal à comprendre qu’une instruction prenne des mois voire des années à aboutir à un procès.

Congrès de la magistrature, Midi 2, Antenne 2, 16.05.1976, 4min20s(journal télévisé)

Reportage sur le congrès de la magistrature pour parler des enjeux du métier. Le sujet porte surtout sur l’affaire du magistrat Etienne Ceccaldi qui a refusé une mobilité qui faisait suite à une accusation de sa part où il dénonçait une entente illicite entre des pétroliers. Maître Brauschweig dénonce la précarité statutaire du magistrat qui est trop dépendante des pouvoirs politiques en place. Les magistrats sont donc dans l’ensemble d’accord pour affirmer que la magistrature doit s’émanciper du pouvoir politique.

L’Action en justice, Aujourd’hui madame, Antenne 2, 05.06.1981, 1h03min38s (magazine)

Ce magazine revient sur les droits des contribuables. L’émission cherche à expliquer les différentes procédures que peuvent entreprendre les particuliers. Pour cela, présence de Jacques Guilbaud, magistrat et Didier Vergès, conseiller juridique de l’Union Française des Consommateurs. Des femmes sont en plateau pour raconter des affaires pour lesquelles elles auraient besoin de la justice. Le magistrat explique la difficulté d’étudier l’ensemble des dossiers pour de petites infractions, ce qui explique que souvent elles sont classées sans suite.

Faut-il faire le procès des juges ?, Le Grand débat, France Culture, 19.06.1987, 1h (débat)

Ce débat présenté par Sylvie Péju prend son origine dans la mise en avant plus marquée des juges dans les médias depuis l’affaire Grégory Villemin. L’indépendance du juge est questionnée. On se demande quel est le rôle de la justice au sein de la société. De plus, beaucoup de Français sont méfiants vis-à-vis de leur justice ou du moins ils ne sont pas satisfaits. Pour en discuter, il y a des invités dont Jean-Louis Debré, député et ancien juge d’instruction ou encore Madeleine Sabatini, présidente du Tribunal pour enfants de Paris.

Juges polémiques, Le journal de 20H, Antenne 2, 25.04.1990, 1min19s(journal télévisé)

Reportage réalisé après que des juges aient libéré des détenus au Mans. Cette action a été motivée par une décision de justice annonçant un non-lieu dans des affaires de fausses factures destinées au financement des partis politiques. Les juges ont libéré des détenus incarcérés pour des délits mineurs. Ils refusent une justice à deux vitesses.

Les Juges sont-ils justes, La France en direct, France 2, 25.03.1996, 1h41min59s (magazine)

Le débat est consacré aux juges, à leurs pouvoirs mais aussi leurs rapports avec le pouvoir politique en place. Pour débattre, il y a en plateau et en duplex des hommes politiques ainsi que des membres de la magistrature. Par exemple, Alain Vogelweith, ancien président de la magistrature ou encore Georges Fenech, président de l’association professionnelle des magistrats. G. Fenech dénonce la méfiance des politiciens face à la magistrature qui leur apparait comme trop indépendance.

La Fabrique des juges, France 3, 06.03.1999, 55min08s (documentaire)

Dans ce documentaire, Julie Bertucelli suit une promotion de futurs juges à l’École de la magistrature de Bordeaux. La réalisatrice se focalise sur quelques étudiants durant leurs cours puis leurs stages jusqu’à leur nomination. On suit surtout Bernard, en stage de deuxième année ainsi que Fabienne en stage de troisième année et Marc en stage de procureur.

Le Magistrat, Les Vendredis de la philosophie, France Culture, 01.03.2002, 1h25mn (débat)

Blandine Kriegel propose un débat philosophique sur le thème du magistrat. Cette réflexion prend sa source dans le livre de Pierre TrucheJuger, être jugé : Le magistrat face aux autres et à lui-même (Fayard) publié en 2001. Le débat tente d’abord de définir le rôle du magistrat et ses fonctions. Puis il y a une réflexion sur la signification de juger. Pour aider ce débat, les invités s’appuient sur des textes de Emmanuel KantRobert Van Gulik et Émile Baudin.

Une Justice entre deux mondes, Archipels, France O, 15.10.2013, 56min32s (documentaire)

Ce documentaire d’Éric Beauducel suit le quotidien de magistrats en Nouvelle-Calédonie. Ils doivent concilier les règles écrites, c’est-à-dire les lois, et les traditions ancestrales kanaks. On suit Daniel Rodriguez qui est « juge de brousse ». Il traverse les territoires kanaks pour rendre justice. Il est conseillé par des assesseurs coutumiers qui amènent leurs connaissances coutumières. Le juge doit alors rendre une décision qui a une équivalence dans le droit coutumier kanak. Pourtant, la plupart des juges viennent de métropole et ils ne connaissent pas ou peu le droit coutumier ce qui rend difficile l’adaptation comme l’explique le nouveau juge dans la section détachée de Lifou, Gauthier Poupeau.

Où vont les juges ?, Greilsamer, Laurent, Schneidermann, Laurent, Paris, Fayard, 2002, 457 p. 

Livre dans lequel L. Greilsamer, journaliste au Monde, et D. Schneidermann, présentateur de l’émission Arrêt sur images sur France 5, interrogent douze juges qui reviennent sur l’indépendance de la justice mais aussi sur son poids dans l’opinion publique. La plupart ont traité des affaires qui ont été largement relayées dans les médias. Par exemple, Marie-Odile Bertella-Geffroy, premier juge d’instruction à Paris, a traité l’affaire du sang contaminé, de l’hormone de croissance ou encore de la maladie de la «  vache folle  ».

1.4   Les Jurés

   Dans ce monde judiciaire cloisonné, les jurés sont les seuls à participer. En effet, le juré est un citoyen tiré au sort sur les listes électorales pour participer à des procès en Cour d’Assises. Un juré siège aux audiences, participe aux délibérations puis vote. Le premier vote détermine si l’accusé est coupable ou non puis le second vote détermine la peine. Cette fonction intéresse car ce sont des novices qui entrent dans un univers très codé et qui demeure secret. La télévision donne à voir l’expérience des personnes qui ont vécu cette épreuve unique en mettant en avant l’idée que c’est une tâche difficile qui est imposée par la justice.

Messieurs les jurés (collection)

Série d’émissions en 43 épisodes pour 13 saisons réalisée par André Michel. L’objectif est de montrer le fonctionnement de la justice en France. Le public est placé dans la position de jurés. Les affaires sont inventées mais les procès se veulent réalistes. Chaque épisode met en scène un problème de société comme l’alcoolisme, la peine de mort ou encore le racisme. L’émission est diffusée sur la deuxième chaîne de l’ORTF à partir de 1974 puis sur Antenne 2 jusqu’en 1986.

L’affaire Lusanger, Messieurs les jurés, 2ème chaîne, 16.01.1974, 1h47min (téléfilm)

Dans ce premier épisode, on représente un procès fictif en cour d’Assises. Neuf jurés sont choisis parmi les téléspectateurs. Ils découvrent l’affaire au cours du procès. Ils doivent juger Solange Lusanger, accusée du meurtre de son amie Micheline Frugères. Elle lui aurait fait absorber des médicaments dans de l’alcool. Solange a appris que son amie attendait un enfant de l’homme qu’elle aimait. À la fin du procès, on voit la délibération des jurés.

Fonds Comité d’Histoire de la télévision, scénarios (archive)

Pour de nombreux épisodes, l’INA possède les scénarios de ces fictions. Un dossier en particulier est intéressant est celui d’Archam Cizmeciyan. Ce dernier était l’assistant du réalisateur. Il y a des plans de tournage, des synopsis, des articles de presse, des documents de travail et même une partition musicale.

Les Jurés, Vendredi  : Service public, FR3, 14.05.1976, 1h (magazine)

Émission consacrée au rôle des jurés lors des procès. Elle débute par un reportage au palais de justice de Paris. On suit l’arrivée de jurés. Puis entretiens avec des professionnels de la justice comme Henri Leclerc ou encore Robert Badinter. Mais il y a aussi l’intervention de gens qui ont été jurés et qui donnent leur avis sur cette fonction. Une jeune femme raconte qu’elle n’était pas prête à être juré et notamment à condamner. L’émission se termine par un débat en studio, qui revient sur la réforme souhaitée par le garde Sceaux en ce qui concerne les jurés. À cela s’ajoutent des images de la série mentionnée précédemment, Messieurs les jurés.

Cour d’assise  : Amélioration du tirage au sort des jurés  – interview, Inter actualités de 13H00, France Inter, 27.01.1977, 1min50s (reportage)

Interview de Robert Badinter qui s’exprime sur l’objectivité relative des jurés lors des procès. Il estime que le choix des jurés est sélectif et ne permet pas la meilleure représentativité du peuple français. Puis M.Pinson, maire de Laval, est questionné sur la réforme en cours. Il explique comment est établie la liste de jurés possible. C’est fait par rapport au sexe, aux professions. Il estime que cette liste est représentative de sa commune de 55 000 habitants.

Les Jurés, Dialogues, France 3 Rhône, 25.06.1980, 15min01s (magazine)

Henri Chambon anime ce débat sur la justice qui porte précisément sur le rôle des jurés dans les cours d’assises. Sur le plateau, il y a une femme qui a été juré quatre fois, un avocat et le président de la cour d’assise du Rhône. Madame A. revient sur son expérience qui a été très difficile puisque la responsabilité est importante. Elle dénonce l’ignorance des jurés sur les peines réelles, sur le vocabulaire, ou les procédures. Le président de la cour d’Assises, Roger Robin, estime qu’il faut du temps pour délibérer. Il revient sur l’obligation des jurés d’être impassible.

Jurés à Poitiers, Le journal de 13H, Antenne 2,15.06.1992, 2min13s (journal télévisé)

Un forum des jurés d’assises se tient à Poitiers. Près de 60 personnes étaient réunies pour débattre du rôle de juré. Des questions étaient posées directement à des magistrats et à des avocats. Certains expriment leur peur de commettre des erreurs judiciaires.

Jurés  : honneur ou horreur, Ça se discute, France 2, 17.10.1995, 1h33min27s (magazine)

Cette émission présentée par Jean-Luc Delarue revient sur les objectifs et les devoirs des jurés. S’engage ensuite un débat avec d’anciens jurés qui reviennent sur différents sujets comme les crimes jugés, leur réaction en apprenant qu’ils sont désignés comme juré ou encore la difficulté de délibérer. Puis arrive en plateau un ancien détenu qui a été jugé. Il dénonce les jurés qui étaient selon lui des bourgeois qui ne comprenaient pas son parcours de vie. Il se bat plus largement contre le système. Un juge et un avocat évoquent eux-mêmes les possibles limites d’un tel système. Par exemple, en cour d’assises on ne peut pas faire appel et cela rajoute de la pression aux jurés.

Être juré, Atout savoir, La Cinquième, 27.10.1995, 26min27s (magazine)

L’émission présentée par Bruno Fuchs s’intéresse au rôle des jurés, avec plusieurs invités : Pierre Copie de l’association des anciens jurés de cour d’assises, Bruno Waechter, président de cour d’assises et Henri-René Garaud, avocat. Pierre Copie, revient sur un procès où il a été juré alors que la peine de mort était encore en vigueur. Suit un court reportage dans lequel des gens qui ont été jurés racontent leur expérience. Un homme explique qu’il a connu une grande pression. Puis une jeune femme affirme qu’elle a continué d’y penser même après la fin du procès.

Juré au procès Papon, TF1 20 heures, TF1, 25.11.1997, 1min41s(journal télévisé)

Court reportage sur le rôle des jurés lors du procès de Maurice Papon. On voit le passage par lequel ils passent pour aller au tribunal. Interview de maître Gérard Boulanger, avocat des parties civiles, qui décrit des jurés très impliqués dans le procès. Du côté des avocats de M. Papon, on craint l’effet des espaces entre les audiences qui peuvent altérer la vigilance des jurés.

Le Juré clairvoyant, La Vie de famille, RTL 9, 21.01.2002, 25min (fiction)

Épisode de la série américaine La Vie de famille (1989 – 1998). Carl et Steve sont jurés lors d’un procès. Steve ne suit pas les règles des procès et créé des situations drôles. Lors du verdict, l’ensemble du jury est d’accord sur la culpabilité de l’accusé. Seul Steve n’est pas d’accord et décide de le faire savoir.

Le Devoir de juger, La Vie en face, ARTE, 19.02.2004, 50min, réa Bernard Debord (documentaire)

Ce documentaire de Bernard Debord montre le déroulement d’un procès en cour d’assises. Ce dernier a été lui-même juré et ce film vient à la suite de cette expérience unique. Le thème porte sur les jurés choisis au hasard. Il suit le procès à travers les réactions des jurés qui doivent juger. Le documentaire est composé d’images de procès et d’entretiens.

Les Jurés (collection)

Série télévisuelle diffusée entre le 1er janvier et le 15 janvier 2008 sur France 4, réalisation de Bertrand Arthuys et création de Colo Tavernier. C’est un feuilleton bihebdomadaire en six épisodes de 45 minutes. On suit le parcours de neuf personnes qui sont jurés dans un procès d’assise. Le procès va alors résonner dans leur propre vie.  Ils vont devoir statuer sur le cas de trois accusés.

Les Jurés, 1ère partie, France 4, 01.01.2008, 45min (fiction)

Démarre le procès d’une affaire criminelle. Une femme a été empoisonnée avec son fils. Elle est morte et lui est handicapé à vie. Pour juger, six jurés ont été désignés. L’intrigue se passe principalement dans une salle d’audience du palais de justice. Ce procès résonne chez chacun des jurés.

Jurés populaires  : une arme anti-juge  ?,Ça vous regarde, La Chaîne parlementaire Assemblée Nationale, 30.11.2010, 46min40s (magazine)

Cette émission est présentée par Arnaud Ardoin. Le sujet porte sur la réforme de Nicolas Sarkozy instaurant des jurés populaires. Face à cette réforme, les magistrats dénoncent une volonté de réduire les prérogatives des juges mais aussi une démarche politique qui cherche à opposer les juges et la population. Pour en discuter en plateau, il y a un avocat, des députés et la Secrétaire Générale de l’USM (Union syndicale des magistrats).

Le Jour où j’ai été juré d’assises, Infrarouge, France 2, 13.03.2012, 58min59s, réa Sarah Lebas (documentaire)

Sarah Lebas réalise un documentaire sur les jurés d’assises à Épinal. C’est la première fois qu’une caméra est autorisée à filmer des jurés d’assises. Ils doivent juger le cas d’un homme accusé d’avoir tenté d’assassiner sa compagne et de l’avoir torturée en 2008. Le film débute par la désignation des jurés puis on suit chronologiquement le déroulé des procès avec les témoignages de quatre anciens jurés mais aussi de professionnels du monde judiciaire. Il est montré des séquences d’entretiens de l’accusé avec son avocat.

Jurés d’assises, une si lourde responsabilité, Ça commence aujourd’hui, France 2, 28.05.2019, 49min03s (magazine)

Faustine Bollaert accueille sur le plateau des femmes et des hommes qui évoquent leur expérience en tant que juré. L’émission est orientée sur le ressenti des personnes invitées. À cela s’ajoute une vision plus professionnelle du rôle de juré amenée par la présence sur le plateau d’un avocat pénaliste.

1.5   Des personnalités attaquées

   Les avocats comme les juges interférent dans des situations souvent très compliquées. La médiatisation de leur rôle par la radio et la télévision a fait d’eux des cibles. Agression, prise d’otage et même meurtre, ils sont la proie de personnes s’estimant des victimes d’un système judiciaire injuste. Certains se retrouvent aussi dans des machinations politico-judiciaires dans lesquelles leur mort permet l’abandon de certaines procédures judiciaires.

La Magistrature, Le Téléphone sonne, France Inter, 07.02.1978, 34min (magazine)

Cette émission revient sur l’enlèvement du juge Noël Daix à Lyon. Les différents invités parlent des difficultés du métier de magistrat. André Brunschweig témoigne des difficultés de rendre justice dans un contexte où l’État manque de crédibilité dans sa lutte et sa répression des violences. Enfin, ils évoquent l’assassinat du juge Renaud, en 1975, qui est le premier magistrat assassiné depuis l’Occupation.

Agression contre un magistrat à Paris, Inter Actualités, France Inter, 01.02.1979, 2min55s (reportage)

Le magistrat Michel Berger a vu son domicile saccagé. Il témoigne en relatant le déroulement des faits. Il a été ligoté avec sa femme, ils ont emporté les bijoux. Le délit a été commis par des Autonomes en réponse au jugement dit de la Gare Saint Lazare et M. Berger a été choisi au hasard. Alain Peyrefitte, garde des Sceaux s’exprime sur le sujet. Il dénonce ces agressions qui menacent la justice française.

Enlèvement magistrat italien, TF1 13 heures, TF1, 13.12.1980 (journal télévisé)

Le journaliste de TF1 revient sur l’enlèvement du juge d’Urso par les brigades rouges. On voit le polaroid que le groupe extrémiste a envoyé aux médias italiens. Sur la pancarte qu’il tient, est marqué que la justice doit libérer des travailleurs emprisonnés et fermer une prison. Puis il y a des images de la voiture du juge.

Juge Michel, Journal A2, Antenne 2, 28.11.1981, 3min28s (journal télévisé)

Reportage à l’occasion de l’ouverture du procès de l’assassinat du juge Michel. Le sujet s’ouvre sur le Congrès du Syndicat de la Magistrature. Le substitut du procureur Louis Bartholomei demande devant ses collègues d’éclaircir cette affaire. Il estime que les politiques abusent du système judiciaire. Le procureur Vilatte, procureur de Marseille, affirme qu’il n’a jamais caché aucune information lors de l’instruction.

Le Moment fort de la prise d’otages, TF1 Vingt heures, TF1, 19.12.1985, 39s (journal télévisé)

Au tribunal de Nantes, Georges Courtois, Patrick Thiolet et Abdelkarim Khalki prennent en otages les jurés mais aussi les juges. FR3 a filmé cette prise d’otages à la demande des trois hommes. Le procès jugeait des accusés de hold-up. Sur les images on voit, G. Courtois, le leader, faire peur aux personnes présentes en leur affirmant que s’il tire ou dégoupille une grenade c’est à cause de l’intervention des forces de l’ordre. Il interroge les jurés et leur demande comment ils ressentent fait d’être jugés.

Assassinat du juge Falcone  : rétrospective de sa carrière, A2 Le Journal de 13H, Antenne 2, 24.05.1992, 1min48s (journal télévisé)

Court portrait juge italien Giovanni Falcone, tué par la mafia. On revient sur sa carrière. Son objectif était de lutter contre la pègre italienne. De nombreuses archives sont utilisées pour illustrer la vie du juge. En 1987, un grand procès avait eu lieu où ont été jugés de nombreux mafieux grâce au travail de ce magistrat.

L’Assassinat du shérif, Faites entrer l’accusé, France 2, 30.04.2006, 1h19min48s (documentaire)

Cette émission présentée par Christophe Hondelatte revient sur l’affaire du meurtre du juge d’instruction François Renaud. L’affaire est présentée de manière chronologique. Différentes personnes en lien avec l’affaire participent à l’émission comme les fils du juge, mais aussi des journalistes, des avocats, des policiers et même un député, ancien juge d’instruction à Lyon de 1988 à 1994. À cela s’ajoutent des scènes de reconstitution de l’assassinat.

Assassinat du juge Borrel  : une affaire française, Lundi investigation, Canal +, 04.06.2007, 54min29s, réa Bernard Nicolas (documentaire)

Ce film de Bernard Nicolas retrace l’histoire du juge Bernard Borrel, retrouvé calciné en République de Djibouti en 1995. L’ambassade avait conclut à un suicide car le juge aurait été dépressif. En 2003 une expertise démontre qu’avant d’être brulé, le juge avait été battu à mort. L’entourage du président djiboutien est soupçonné déclenchant alors une affaire diplomatique. Le documentaire est constituée d’archives.

Le juge Fayard dit le « shérif », Direct 8, 05.02.2009, 1h50min (long-métrage)

Ce film d’Yves Boisset s’inspire du véritable assassinat du juge François Renaud le 3 juillet 1975. On suit l’histoire du juge Jean-Marie Fayard interprété par Patrick Dewaere. Il s’intéresse à un hold-up qui aurait impliqué des personnalités importantes. Malgré les pressions le juge continue son enquête à ses risques et périls …

Corse l’île du milieu, Complément d’enquête, France 2, 08.11.2012, 14min30s (magazine)

Reportage consacré au crime organisé en Corse et plus précisément au meurtre de l’avocat, Antoine Sollacaro. Ce dernier est assassiné le 16 octobre 2012 à une station-service. Le pompiste présent lors du meurtre témoigne puis on voit l’enterrement où des avocats sont venus en tenue pour témoigner de leur soutien. Le fils de l’avocat raconte les dernières heures de son père, il est dans l’incompréhension. L’avocat était sur tous les gros dossiers corses, il a défendu Yvan Colonna.

Le Juge Renaud, un homme à abattre, Docs interdits, France 3, 01.07.2015, 54min46, réa Francis Renaud (documentaire)

Ce documentaire de Francis Renaud relate les conditions de l’assassinat du juge François Renaud. Ce dernier est tué le 3 juillet 1975 par le gang des Lyonnais. Son meurtre ne sera jamais élucidé et va mener à un non-lieu. Le film revient sur sa carrière et sa lutte contre le crime organisé. Le documentaire est composé d’images d’archives mais aussi d’interventions notamment de la part des enfants du juge. Ces derniers dénoncent l’inaction de la justice après la mort de leur père mais aussi le rôle des politiciens qui ont influencé l’instruction.

La French, Canal +, 12.12.2015, 2h10min08s, réa Cédrix Jiménez (long-métrage)

Ce film de Cédric Jiménez retrace l’histoire du juge Pierre Michel interprété par Jean Dujardin. Dans les années 1970, il mène une guerre contre la drogue à Marseille. Il s’oppose alors à Gaëtan Zampa, membre influent de la French connection, réseau mafieux présent sur la Côte d’Azur. Les deux hommes s’opposent, l’un voulant traîner en justice le deuxième. Le juge se fait alors très souvent menacer par l’équipe de Zampa.

Les Représentations médiatiques du juge Falcone en France (1982 – 2017), Perol, Elodie, Delporte, Christian, Université de Versailles Saint Quentin, Université Paris Saclay, 2019, 247 p.

Ouvrage centré sur le personnage du juge Falcone, assassiné en 1992 en Italie. Les auteurs font de son assassinat le point central de leur recherche. Ce qui est intéressant dans cet ouvrage est qu’ils abordent la questions des médias audiovisuels et la relation que ce juge va entretenir avec la télévision notamment qui va dépasser les frontières de l’Italie. Son assassinat va alors être un choc à la fois dans le monde judiciaire mais aussi dans le monde médiatique.

2.         Un système judiciaire violent sous le feu des critiques

   La justice est intimement liée à une forme de violence qu’elle soit symbolique ou concrète. La peine de mort en France existe depuis l’époque gauloise puis gallo-romaine. Sous l’Ancien Régime, la sentence est inscrite dans le droit pénal. Tout un ensemble de mises à mort étaient prévues selon les crimes. Par exemple, le bûcher était pour les hérétiques alors l’écartèlement était pour ceux ayant commis des parricides ou des crimes de haute trahison. C’est à partir de la révolution que la guillotine devient systématique. Dans le monde, la peine de mort est une condamnation légale. Il faut attendre 1981, pour que la peine capitale soit abolie en France. Cependant, avant d’arriver à cette loi portée par Robert Badinter, homme politique et avocat de formation, les exécutions ont été nombreuses dans un pays où l’opinion publique est pendant longtemps demeurée favorable à cette pratique.

2.1   La peine de mort comme justice

   Après la Seconde Guerre mondiale, la majorité des criminels de guerre sont exécutés après des procès plus ou moins expéditifs. Cette sentence continue d’être appliquée dans de nombreux pays car cela permet de faire disparaitre définitivement des personnalités et de les effacer de la mémoire collective comme ça été le cas de Saddam Hussein ou encore Ali Bhutto.

Espions allemands exécutés, Non diffusé, Actualités Françaises, 01.01.1945, 1min28s (presse filmée)

Images montrant l’exécution d’espions allemands près de Brunswick. Les tribunaux alliés ont jugé sommairement six allemands accusés d’espionnage. Ils ont subi leur châtiment « conformément aux lois de la guerre ». On voit le peloton d’exécution tirer sur les accusés qui sont attachés à des poteaux.

Justice  : Procès de criminels de guerre et exécutions, Journal Les actualités Françaises, 20.07.1945, 1min55s (presse filmée)

Six criminels de guerre nazi sont jugés au palais de justice de Rennes. On voit les images du procès. Cinq sont condamnés à mort par pendaison. La pendaison est montrée.

Condamnation et exécution de Frank, ex Gauleiter de Moravie Bohème à Prague, Actualités Françaises, non diffusé, 01.01.1946, 54s (presse filmée)

Sujet en allemand dans lequel on voit Frank devant les juges puis sur l’échafaud. Devant lui, il y a une foule compacte qui vient regarder son exécution par pendaison. On termine par un gros plan sur lui pendu.

Le Général japonais Homma est condamné à mort à Manille, non diffusé, Actualités Françaises, 01.01.1946, 1min03s (presse filmée)

Sujet en allemand dans lequel on assiste au procès de l’amiral Homma. Sa femme témoigne puis le verdict est rendu. Il est condamné à mort. Les dernières images le montrent sortant de la salle, il encadré par des militaires.

Condamnation à mort du ravisseur du bébé Weinberger, JT 20h, 1èrechaîne, 17.12.1956, 55s (journal télévisé)

Images muettes montrant Angelo LaMarca condamné à mort après avoir abandonné Peter Weinberger, un nouveau-né d’un mois. L’accusé voulait une rançon de 2000 dollars puis il a abandonné l’enfant, qui a été retrouvé mort et affamé. On voit l’accusé sortir du tribunal et être emmené en voiture.

La Peine de mort, A Cœur ouvert, France Inter, date indéterminée, 29min38s (entretien)

Claude Archambault interroge Georgie Viennet, présidente de l’Association française contre la peine de mort. Elle explique les raisons qui l’ont poussée à créer cette association en 1959. Elle estime qu’elle a contribué à éclairer l’opinion publique. Selon elle, la peine de mort fausse l’appareil judiciaire français. La journaliste lui demande comment on fait sans la peine de mort puisque l’individu emprisonné à vie va coûter beaucoup à la société. Elle répond qu’on ne peut pas rapporter la vie d’un homme à l’argent. Enfin, elle estime que l’objectif de la justice est la récupération de l’individu et non la condamnation définitive.

Condamnation à mort à Séoul (Corée), JT 13H, 1ère chaîne, 12.08.1963, 1min10s (journal télévisé)

Images muettes du procès du général Im Han Pac. Ce dernier est condamné à mort par le tribunal militaire. Il sourit à l’annonce du verdict.

Zulfikar Ali Bhutto, Le Journal de 20H, Antenne 2, 06.02.1979, 2min (journal télévisé)

Court reportage sur la condamnation à mort de l’ancien Premier ministre du Pakistan, Ali Bhutto. Ce dernier qui était très populaire, a truqué les élections. Il a été renversé par le général Muhammad Zia-ul-Haq en 1977. En réalité, ces accusations sont surement montées de toute pièce. La sentence de mort a de nouveau été confirmée. Interview d’un de ses avocats, Robert Badinter. Le procès n’était qu’un prétexte à « l’élimination physique d’un adversaire politique ». L’avocat n’avait jamais vu cette technique visant à faire condamner à mort un homme au lieu de le tuer directement pendant le putsch pour éviter le soulèvement de la population.

L’Exécution de Saddam Hussein : justice ou vengeance, Thema, ARTE, 23.01.2007, 2h10min34s (tranche horaire)

Le dictateur Saddam Hussein a été pendu dans des conditions que même George W. Bush qualifie d’indignes. La tranche horaire revient sur le procès très médiatisé de l’ancien président irakien au cours duquel des témoins et des avocats ont été assassinés. Les documentaires montrent des images du procès ainsi que des années durant lesquelles S. Hussein était au pouvoir. La peine de mort a été une façon pour le nouveau pouvoir en place de se débarrasser de l’aura du dictateur alors même qu’un autre procès était en cours pour le juger pour les meurtres de milliers de kurdes qu’il aurait fait exécuter pour avoir « collaboré » avec l’Iran.

États-Unis : la peine de mort en panne, Envoyé spécial, France 2,02.04.2015, 33min19s (magazine)

Ce reportage s’intéresse à la difficulté à se procurer de la solution létale aux États-Unis. Plus largement, le reportage montre que la peine de mort est contestée par une partie des Américains. Elle est vue comme une l’expression d’une justice immorale et violente. Des gens témoignent des agonies des condamnés à mort. Dennis McGuire porte plainte contre l’État de l’Ohio. Son père, condamné à mort, a agonisé pendant près de 26 minutes. Cependant, la peine de mort demeure largement soutenue par le pouvoir. On voit par exemple le sénateur du Wyoming, Bruce Burns tirer à l’arme à feu et défendant l’idée de la peine de mort réalisée par un peloton d’exécution.

L’ONG Amnesty International a noté que les condamnations à mort, Flash 12h00, France Inter, 24.05.2022, 1min25s (journal parlé)

L’ONG a dénombré davantage de condamnations à la peine de mort. Ils comptabilisent plus 20% par rapport à 2020. Il y a des dégradations en Iran, en Arabie Saoudite et en Birmanie. De plus, en Chine ou en Corée du Nord il n’y a pas de données officielles. Mais la tendance abolitionniste avance dans tous les continents. Anne Denis qui travaille pour Amnesty International intervient. Elle explique que la Biélorussie vient d’étendre l’application de la peine de mort à des gens susceptibles de commettre des actes de terrorisme.

2.2   Un système judiciaire critiqué

   Le monde judiciaire par son opacité mais aussi par ses actions est l’objet de critiques. Nous l’avons mentionné précédemment, les professionnels de la justice sont attaqués physiquement du fait de leur métier et de ce qu’ils représentent. À la télévision, on fait surtout le procès de la justice en elle-même, accusée de ne pas juger tous les citoyens de façon similaire. Il y a une forme de défiance qui s’accentue particulièrement dans les médias à partir de la fin des années 1980.

Robert Badinter face aux justiciables, Aujourd’hui la vie  : Questions à la Justice, Antenne 2, 13.12.1985 (débat)

Émission consacrée à la justice dans laquelle Robert Badinter, garde des Sceaux, fait face aux journalistes et à des citoyens. C’est le dernier épisode d’une série de huit qui questionne la justice. Les thèmes sont variés comme le métier de juge, le rapport entre la justice et les mineurs, les médias et la justice ou encore la détention provisoire.

Justice aveugle, Droit de réponse, TF1, 20.12.1986, 1h50min (débat)

Ce débat animé par Michel Polac a pour thème la justice et surtout l’injustice. L’émission est faite quelques jours après le passage à tabac de Malik Oussékine par la police le 6 décembre 1986. Pour répondre aux questions, présence d’avocats comme Henri Leclerc. Ce dernier revient sur l’affaire et plus largement sur les violences policières. Edwy Plenel, journaliste pour le journal Le Monde, affirme que les policiers pendant les manifestations ont réalisé des « tirs tendus », c’est-à-dire qui visent directement des personnes. Jean-Paul Jean, magistrat, déplore qu’une information judiciaire n’ait pas été ouverte directement, ce qui a favorisé la propagation de fausses informations.

Peut-on faire confiance à la justice, Ex Libris, TF1, 30.09.1992, 1h13min01s (magazine)

Cette émission littéraire porte sur la confiance que l’on peut avoir en la justice. Pour cela, des auteurs sont invités pour présenter leur livre comme Didier Gallot, juge d’instruction. Il a écrit le livre Les Fossoyeurs de la justice (Albin Michel). Selon lui on peut avoir confiance en la justice mais elle est néanmoins faillible. On questionne aussi le rapport entre la justice et la politique. Henri Leclerc, avocat, accuse le juge Thierry Jean-Pierre d’avoir été influencé par les politiciens, de ruser et d’utiliser la justice. Daniel Schneidermann estime qu’inculper un homme politique n’est pas uniquement de l’ordre de la justice, cela a des répercussions.

Les Deux visages de la justice  : tribunal de malheur, Ça se discute, France 2, 21.11.1994, 1h23min42s (magazine)

Cette émission de Jean-Luc Delarue propose de questionner la justice mais aussi l’injustice. Aux côtés de magistrats et d’avocats, des gens viennent témoigner des difficultés qu’ils ont rencontrées lors de démarches judiciaires. L’émission débute sur l’affaire de Mohammed Chara, accusé d’avoir assassiné une petite fille. Son frère témoigne et dénonce une justice qui a accusé sans aucune preuve. Jean-Pierre Pineau a été soupçonné d’un double meurtre. Il affirme que la police aidée par les instances judiciaires a tenté de l’incriminer. Un autre invité a été condamné par la justice alors qu’il était innocent. Il faisait partie d’une association indépendantiste corse et aurait été visé pour cette raison.

Juger les juges, DMA, France 2, 05.12.1999, 47min42s (magazine)

Ce magazine présenté par Paul Amar revient sur la réforme Guigou sur la responsabilité et l’autonomie des juges. Le débat débute par l’intervention de Christian Proust qui a été incarcéré pour abus de biens sociaux. Ce dernier raconte sa détention et l’importante couverture médiatique que son affaire a connu. Selon lui, les juges ont participé à cet engouement. George Kiejman et le magistrat Valery Turcey s’accordent pour dénoncer les lenteurs du système judiciaire ainsi que ses dysfonctionnements.

La Justice en question ?, Ripostes, La Cinquième, 10.12.2000, 50min48s (magazine)

Serge Moati présente cette émission sur la crise que rencontre la justice. Pour en débattre, il y a en plateau la garde des Sceaux, Marylise Lebranchu mais aussi des avocats. Ils reviennent sur les difficultés effectives que le système judiciaire doit affronter. Par exemple, l’État doit créer davantage de postes de magistrats car ils sont des éléments essentiels. De plus, à la loi Guigou il faudrait ajouter une loi qui réforme le système pénitentiaire qui est en forte tension.

Justice française  : les raisons d’une crise, Culture et dépendances, France 3, 01.12.2004, 1h35min59s (débat)

À travers cette émission, les intervenants tentent d’analyser ce qui ne fonctionne pas dans la justice en France. On retrouve à la fois des professionnels du système judiciaire, du monde politique et des victimes de la justice. Les intervenants reviennent sur le procès d’Outreau. En plateau, Karine Duchochois présente son livre Moi, Karine, innocente et cassée (Plon). Elle revient sur son histoire et les grandes erreurs du procès. Les invités s’interrogent aussi sur les juges et les qualités qu’ils doivent avoir d’un point de vue personnel et professionnel pour correctement rendre la justice.

Peut-on faire confiance à la Justice ?, Révélations, Numéro 23, 07.01.2013, 1h58min (magazine)

Yasmine Oughlis présente une émission consacrée à la justice et la méfiance qu’elle peut inspirer. L’avocat pénaliste, Maxime Cessieux, donne son avis d’expert sur le fonctionnement de la justice. Par exemple, une femme raconte son histoire. Elle a été abusée pendant sept ans mais sa plainte a été classée sans suite par le tribunal d’Ivry. La cour d’Assises de Nantes a pris le dossier et l’homme a été condamné. Puis on suit le procès d’un homme qui est accusé d’avoir assassiné sa femme.

Le Guignol et le magistrat, Bilger, Philippe, Gaccio, Bruno, Verlant, Gilles, Paris, Flammarion, 2004, 357 p.

Réflexion sur la liberté d’expression dans les médias d’un avocat général près la Cour d’assises de Paris, Philippe Bilger et de l’un des fondateurs des Guignols de l’info (émission satirique diffusée par Canal Plus), Bruno Gaccio.

La quatrième partie du livre s’intitule « Discriminations et judiciarisation de la pensée ». Ils se posent alors la question des rapports entre liberté d’expression et justice. Cette dernière peut être critiquée puisque dans une certaine mesure elle empêche une pleine et totale expression. La question est posée sur certains sujets comme la réédition de Mein Kampf ou sur l’homophobie et le sexisme que la justice tente d’interdire.

2.3   … et détourné

   La justice est montrée comme un sujet sérieux par les médias. Les thèmes abordés sont graves et soulèvent très souvent des questions juridiques mais aussi sociétales. Pourtant, le cérémonial judiciaire mais aussi l’image des professionnels sont repris dans un but humoristique dans des émissions.

Le Tribunal des flagrants délires (collection)

Émission de radio satirique française diffusée sur France Inter entre septembre 1980 et juin 1983, présentée par Claude Villers, Pierre Desproges et Luis Rego. C. Villiers est président, P. Desproges est procureur et L. Rego assure la défense de l’invité. L’emplacement des bureaux reprend l’agencement des tribunaux. Des personnalités diverses y participent, du monde scientifique, sportif ou encore politique. À cela s’ajoutent de faux jurés qui vont juger ce «  procès  » fictif.

Max Gallo, Tribunal des flagrants délires, France Inter, 19.11.1980, 55min27s (spectacle radio)

Dans cette épisode, l’accusé est Max Gallo, historien et écrivain. Il est accusé de de non-dénonciation de malfaiteurs car il a écrit des romans qui se déroulent à Nice. L’émission permet de faire la promotion de son dernier ouvrage, Une Affaire intime (Robert Laffont).

Juliette Gréco, Le Tribunal des flagrants délires, France Inter, 24.02.1981, 57min46s

La chanteuse Juliette Gréco est accusée d’incitation à l’élitisme et l’auto-profanation de monuments.

Léon Zitrone, Le Tribunal des flagrants délires, France Inter, 23 septembre 1982, 1h22min58s

Le journaliste Léon Zitrone est accusé d’attente à la sureté de l’État, il fait l’apologie de la monarchie, il est inculpé d’attentat à la pudeur. On lui reproche de dominer le sujet, de châtier le langage. Présence de Georges Moustaki qui relate des anecdotes à propos du présentateur.

Jean-Marie Le Pen, Le Tribunal des flagrants délires, France Inter, 28.08.1982, 1h22min42s

C’est un des épisodes les plus célèbres puisque Jean-Marie Le Pen est invité. Il est accusé de reconstitution de ligues dissoutes puisqu’il propage des idées totalitaires, et de dilapidation de fonds publics parce qu’il veut renvoyer les immigrés et cela coûterait de l’argent à l’État. Bien que le ton de l’émission soit humoristique, les principaux sujets portent sur la politique française.

Les Gaietés de la correctionnelle (collection)

Émission diffusée entre le 16 mars 1981 et le 14 août 1981. On met en scène des affaires judiciaires extravagantes dans un tribunal. Il y a vingt épisodes qui durent une dizaine de minutes chacun. Le scénario et les dialogues étaient de Jean-Paul Lacroix et Michel André.

Un Naturiste fervent, Les Gaités de la correctionnelle, Antenne 2, 20.03.1981, 11min51s

Un homme est devant la justice car quatre de ses voisins ont porté plainte pour attentat à la pudeur. En effet, ce dernier se déplace chez lui, nu, après sa douche et ses voisins l’aperçoivent. L’affaire a débuté en réalité car un mari jaloux a vu sa femme regarder l’accusé nu à sa fenêtre.

Un Gendre vindicatif, Les Gaités de la correctionnelle, Antenne 2, 26.03.1981, 12min26s

Un homme est accusé d’avoir porté un coup à un gardien de la paix. Les deux hommes se disputent au tribunal. Il s’estime la victime d’une « erreur judiciaire ». En réalité, le policier était le gendre de l’accusé. L’accusé avait encouragé sa fille à le quitter d’où leur différent.

Affaire suivante (collection)

C’est une réalisation de Stéphane Bertin diffusée à partir du 28 juillet 1986 sur Antenne 2. Le tribunal qui est présidé par Jean-Pierre Foucault, juge une affaire sur le ton de l’humour. La Cour devra aussi statuer sur le sort d’une musique qui sera défendue par son interprète qui est la vedette invitée.

Sabine Paturel, Affaire suivante, Antenne 2, 28.07.1986, 21min11s

Dans cette première émission, le tribunal juge deux affaires. En premier le juge François Le Bol, accusé d’avoir franchi frauduleusement les portiques du métro. Ce personnage est interprété par Jean Lefebvre. Puis la deuxième affaire concerne la chanson de Sabine Paturel, intitulée Les Bêtises qui accusée d’inciter à la désobéissance. La chanteuse interprète sa chanson à la fin.

Patrick Bruel, Affaire suivante, Antenne 2, 05.09.1986, 17min32s

La Cour accuse Jacques Balutin qui vidait l’eau de l’appartement de son ami en la jetant par la fenêtre de dégradation d’immeuble. Puis c’est le procès de Patrick Bruel qui est accusé de chanter n’importe quand et de ne pas savoir dire oui ou non.

Stars à la barre (collection)

Cette émission est produite par Thierry Ardisson. Elle est divisée en deux parties. Dans un premier temps, l’émission est humoristique puis le même sujet est traité de manière plus sérieuse. Le procédé change à partir de la deuxième émission. Cela devient un rendez-vous bimensuel où les téléspectateurs peuvent intervenir directement. L’humour n’est plus du tout au programme, l’émission devient uniquement un espace de débat. Au total, on compte 18 émissions entre le 15 octobre 1988 et le 28 novembre 1989.

Le Mariage, Stars à la barre, Antenne 2, 25.10.1988,1h25min21s (débat)

Dans cette première émission, Eddie Barclay et accusé de s’être marié huit fois et d’avoir divorcé sept fois. Puis, Danièle Gilbert, une femme de 45 ans est accusée d’être encore célibataire. Elle est défendue par Alain Chabat. Dans l’affaire Barclay, trois de ses anciennes épouses sont questionnées sur leur mariage. Dans une deuxième partie d’émission, un sujet beaucoup plus sérieux est mis en avant. C’est le mariage entre des « occidentaux » et des personnes de confession musulmane. Une femme vient témoigner de la réussite de son mariage et une autre de l’échec qu’elle a rencontré puisque son ex-mari a enlevé leur enfant. La jeune femme dont le mariage est une réussite est défendue par Jacques Vergès.

La Prostitution aujourd’hui, Stars à la barre, Antenne 2, 14.03.1989, 1h22min33s (débat)

À la barre, il y a Maud Marin, ancienne prostituée, aujourd’hui femme transgenre qui défend la prostitution. Yvette Roudy, ancienne ministre des Droits de la femme entre 1981 et 1986, est contre la prostitution. Face à elle, il y a Gilbert Collard, véritable avocat, qui défend la prostitution. Il y a deux partis, d’un côté des prostitués qui ont le visage caché et de l’autre des gens qui doivent donner leur avis dont Thérèse de Lioncourt, qui est directrice des équipes d’Action contre la traite des femmes et des enfants. L’humour n’est plus du tout présent dans l’émission. Elle est accusée par un participant d’être un « ayatollah de la vertu », il dénonce un discours moralisateur.

Allô tribunal (fiction)

Cette série ivoirienne est diffusée sur TV5Monde à partir du 12 mars 2019. Des affaires absurdes sont jugées par la juge Savhera à Bissauville, la capitale du Zamboland. L’intrigue se déroule dans un faux tribunal où accusés et victimes se font face.

Le Mari sapologue, Allô tribunal, TV5Monde, 21.03.2019, 31min(fiction)

Flore Djinzou poursuit son mari pour abandon de ses responsabilités conjugales. En effet, ce dernier a délaissé sa famille pour s’occuper uniquement de sa passion, la sapologie, c’est-à-dire l’art de s’habiller de manière distinguée.

Devoir conjugal, Allô tribunal, TV5Monde, 02.06.2021, 24min

Madame Louise Alloukpé, 38 ans, porte plainte contre son mari, François, qui ne l’a pas touchée depuis deux ans et demi. Il affirme ne pas avoir la capacité de le faire, elle l’accuse de la tromper.

2.4   Remise en cause de cette violence

   Depuis les années 1970, la peine de mort est remise en question. On questionne la légitimité de cette pratique. À chaque condamnation à mort, le débat sur la peine capitale refait surface. En mars 1981, François Mitterrand, alors en pleine campagne présidentielle affirme être opposé à la peine de mort. Lorsqu’il est élu, il place l’avocat, Robert Badinter en tant que garde des Sceaux. Le 18 septembre 1981, la peine de mort est abolie. Des procès très médiatisés ont largement contribué au vote de cette loi comme celui de Patrick Henry en 1977, coupable d’avoir enlevé et assassiné un enfant. R. Badinter qui est son avocat, transforme son procès pour meurtre en tribune contre la peine de mort.

La Peine de mort, Tribune de Paris, Programme National, 29.03.1949, 19min04s (débat)

Alors que trois criminels ont été condamnés à mort, la question de la légitimité d’une telle pratique se pose. Le débat est mené par Paul Peronnet. Il est entouré de Paul Boulet, professeur à la Faculté de médecine, Pierre Bouchardon, président honoraire à la Cour de cassation, le révérend Pierre Faidherbe ainsi que Marc Ancel, conseiller à la Cour d’Appel de Paris. P. Boulet et M. Ancel sont pour son abolition alors que le révérend pense que c’est une bonne chose que la justice soit faite ainsi. Cependant, l’émission conclut sur l’idée que cette pratique est largement remise en cause en Europe.

Pour ou contre la peine de mort, Les Dossiers de l’écran, Antenne 2, 06.05.1970, 1h10min (débat)

Émission présentée par Alain Jérôme. Le débat porte sur l’abolition ou non de la peine de mort en France. Il oppose ceux qui sont contre et ceux qui sont pour l’abolition. Le père Devoyod, l’avocat Charles-Émile Riche et Guy Desouches sont contre l’abolition. À l’inverse, Georgie Viennet, présidente de l’association française pour l’abolition de la peine de mort, Jacques Monod et Albert Naud, auteur de Tu ne tueras pas militent pour la fin d’une telle pratique. Il y a aussi Julien Demay, condamné à mort, il a été gracié par Vincent Auriol et est sorti après 21 ans de détention. Monsieur Desouches revient sur l’histoire de son enfant kidnappé contre une rançon. Son enfant a été assassiné et il a perdu sa femme après. Il a fondé une association pour le maintien de la peine de mort pour les assassins d’enfants.

Réactions partisan et opposant à la peine de mort, TF1 Actualités 20H, TF1, 28.07.1976, 2min38s (journal télévisé)

Dans cet extrait de journal, le journaliste Robert Pietri revient sur les différentes condamnations qui ont mené à la peine de mort. Il y a notamment celle de Christian Ranucci, 19 ans, exécuté à Marseille, après avoir été jugé coupable de l’assassinat d’un enfant. Sur le plateau, intervention de l’avocat Georges Kiejman qui dénonce la peine de mort comme un « meurtre légal » qu’il est nécessaire d’interdire. Un entretien est mené avec le bâtonnier de Toulouse qui estime que la peine de mort est une peine dissuasive pour les criminels.

Patrick Henry condamné à la réclusion à perpétuité , Inter actualités, France Inter, 21.01.1977, 6min28s (journal parlé)

Après la condamnation de Patrick Henry à la réclusion à perpétuité qui est une victoire contre la peine de mort, Robert Badinter s’exprime au micro de France Inter. Ce dernier rend hommage au jury de Troyes qui a repoussé cette peine. Puis est interviewé l’avocat des parties civiles qui pense que cette affaire ne va pas remettre en cause la peine de mort comme institution. Enfin, un avocat favorable à cette sentence est questionné. Il pense que la peine de mort dissuade plus que la perpétuité.

La Peine de mort, C’est-à-dire, Antenne 2, 26.01.1977, 33min21s (magazine)

Cette émission de Jean-Marie Cavada a pour thème la peine de mort. L’émission fait suite à la condamnation à la réclusion à la perpétuelle de Patrick Henry. La peine de la mort lui a été évitée grâce à R. Badinter qui est invité à l’émission. À ses côtés, il y a aussi Jacques Leaute, directeur de l’Institut de criminologie de Paris. Lui aussi est contre la peine de mort. L’émission revient sur ce qui a changé depuis ce procès à Troyes. Il est souligné l’idée que la peine de mort influence peu le taux de criminalité.

Robert Badinter et l’Abbé Clavier à propos de la peine de mort, FR3 Radio Provence, 1978, 54min08s (débat)

Retransmission d’un débat enregistré à Avignon. C’est une réunion en faveur de l’abolition de la peine de mort qui se termine par l’intervention de Robert Badinter et de l’abbé André Clavier, aumônier de la prison de la Santé. R. Badinter revient sur les critiques que l’on fait aux abolitionnistes et notamment celle qui consiste à les accuser de penser aux criminels et non aux victimes.

La Peine de mort agonise-t-elle avec Robert Badinter, Questionnaire, TF1, 11.09.1978, 57min18s (entretien)

Cet entretien est animé par Jean-Louis Servan Schreiber, son invité est Robert Badinter. Le sujet porte sur la peine de mort, pour symboliser cela trône au milieu de la table la réplique miniature d’une guillotine. L’avocat revient sur l’histoire de la guillotine, puis il admet que l’abolition de la peine de port demeure un sujet qui divise au sein de la société française. Cependant, il réfute toutes les idées qui tendraient à affirmer que la peine capitale peut résoudre les problèmes de criminalité et notamment le terrorisme. Il revient aussi sur l’affaire Patrick Henry qui lui a permis de faire le procès de la peine de mort et d’éviter cette sentence au tueur.

La Peine de mort, Nuits magnétiques, France Culture, 06.02.1980, 1h24min32s (débat)

Cette émission présentée par Laure Adler questionne le bien-fondé et la moralité de la peine de mort. Pour cela, elle débute par un point historique sur cette pratique. S’ajoutent des interventions de personnes qui approuvent ou dénoncent la peine capitale. L’abbé Masson a accompagné près de 80 condamnés à mort au poteau d’exécution. Selon lui, on ne peut pas parler de la peine de la mort si on n’a jamais assisté à une exécution. Intervention de personnes appartenant au monde judiciaire comme Thierry Lévy, avocat mais aussi de personnalités qui travaillent au contact de prisonniers comme Antoine Lazarus, médecin des prison, Hubert Bonaldi, représentant de FO du personnel pénitentiaire et même un assassin condamné à mort dont la peine a été commuée en prison à perpétuité.

Débat sur la peine de mort, Rétros vidéothèque actualités, Sans canal, 17.09.1981, 1h17min03 (document à base d’archives)

Montage de différents extraits des interventions à l’Assemblée nationale lors du débat portant sur l’abolition de la peine de mort. Le débat débute par l’intervention de Robert Badinter qui est le garde des Sceaux. Puis s’enchainent les partisans de l’abolition et ceux qui s’y opposent. Le député Raymond Forni appuie l’idée que la peine de mort est soutenue par une majorité de français. En partisan de l’abolition, Gisèle Halimi fait un parallèle entre le droit à l’avortement et l’abolition de la peine de mort.

Patrick Henry un procès capital, Rendez-vous avec le crime, France 3, 21.02.1998, 57min16s (documentaire)

Ce documentaire réalisé par Irène Richard retrace le procès de Patrick Henry. Ce procès est présenté comme capital dans l’abolition de la peine de mort. Le film alterne des images d’archives et des entretiens. Robert Badinter relate ce procès puisqu’il a été le second avocat de Patrick Henry. En 1977, deux autres personnes ont été condamnées à mort après avoir tué des enfants. C’est grâce à l’avocat que P. Henry va éviter la peine de mort alors même que ce dernier apparait comme insensible face à son crime.

La Peine de mort, Le Vif de l’histoire, France Inter, 16.09.2021, 4min37s (chronique)

Cette chronique présentée par Jean Lebrun revient sur l’abolition de la peine de mort pour son quarantième anniversaire. Un point historique est fait avec un focus sur l’île de Saint-Pierre-et-Miquelon où est exposée dans un musée une guillotine. Cette guillotine n’a été utilisée qu’une seule fois en 1889 pour couper la tête de Louis Néel qui avait tué un vieux marin pêcheur très sauvagement. Une guillotine avait été envoyée sur l’île depuis la France métropolitaine pour cette exécution.

L’Abolition de la peine de mort, Rodiere, Michèle, Les Médias et l’évènement, 1987, La Documentation française, 64 pp.

Ouvrage qui décrypte l’importance des médias dans les débats autour de la peine de mort. Le livre revient sur les moments clés qui ont mené à l’abolition de la peine capitale. Cela débute au XXe siècle lorsque le projet d’abolir cette pratique est rejetée par la Chambre des députés, puis la dernière exécution publique en 1939 ou encore le procès de Patrick Henry qui a été le procès de la peine de mort. Des chapitres sont destinés aux différents médias. Par exemple, une partie est dédiée à analyser la manière dont on parle de ce sujet à la radio.

3.         La Justice au prisme du genre

   Les femmes connaissent des injustices et des violences propres à leur condition même de femme. Elles sont les victimes principales des viols, des violences conjugales, des incestes. La justice a joué un rôle majeur dans les revendications des droits des femmes. Cependant, comme nous allons le voir, le système judiciaire a très souvent évolué en faveur des revendications féministes grâce à la médiatisation d’affaires et d’une opinion publique toujours plus sensible à ces questions.

3.1   Un milieu qui se féminise

   La Seconde Guerre mondiale a permis aux femmes de s’illustrer et de montrer aux hommes qu’elles aussi ont résisté. En avril 1944, elles obtiennent le droit de vote. Elles intègrent aussi des institutions qui auparavant étaient très majoritairement masculines. C’est le cas du monde judiciaire. Les femmes peuvent être avocate depuis 1900 grâce à la détermination de Jeanne Chauvin. C’est à partir des années 1960 que les médias s’intéressent à la justice et aux membres féminins qui la composent,. On constate au cours du temps et des reportages, magazines, débats, que le milieu est de plus en plus investi par les femmes.

Les Femmes dans la vie civique, Journal national, Actualités Françaises, 03.11.1944, 1min22s (presse filmée)

Court reportage sur les femmes pendant la guerre qui ont intégré des sphères qui leur étaient interdites auparavant. Elles font leur entrée par exemple dans la magistrature élective. Ça leur a permis aussi de pouvoir être désignées pour être jurées. On voit un groupe de quatre femmes jurées. Elles montent les marches du Palais de justice de Paris. C’est aussi à cette période qu’elles entrent dans la vie politique, on voit une mairesse officier à un mariage.

Les Femmes magistrats, Échec au hasard, France Culture, 14.05.1964, 12min (reportage)

Maître Alaire est conseillère à la Cour d’Appel de Douai. Elle évoque la carrière des femmes dans la magistrature. Elle est entrée dans la magistrature dès juin 1946, elle a commencé par juger des criminels de guerre nazis. Elle estime à 300 sur 4000 le nombre de femmes magistrats en France. Ces dernières jugent diverses affaires, elles remplissent toutes les fonctions, elles changent régulièrement de Chambre. La journaliste demande si cela est plus difficile pour les femmes de juger surtout des crimes graves puisqu’elles ont par nature « un système nerveux plus fragile ». Maître Alaire réfute cette idée et estime qu’il est possible de concilier vie de famille et obligation liée au travail.

La Misogynie, Questions pour un samedi, Radio France, 22.02.1975, 1h40min (entretien)

Série d’entretiens à l’occasion de l’opération « Femmes à la barre » lancée par Jacqueline Baudrier à Radio-France. L’émission interroge la misogynie au sein de la société. Elle commence par le sport et les femmes avec l’intervention de la joueuse de tennis, Odile de Roubin. Puis, René Floriot qui est avocat revient sur l’intégration des femmes dans les jurys à partir de la Libération. Ce dernier est questionné par les invités et notamment Benoite Groult, écrivaine, qui l’accuse d’être misogyne et de ne pas vouloir que les femmes intègrent le monde judiciaire.

La Magistrature au féminin, Un homme un événement, FR3, 14.02.1976, 15min (magazine)

Le journaliste Alain Schmit questionne maître Francis Mollet-Vieville à propos de la nomination de Simone Rozes comme présidente du tribunal de grande instance de Paris. Il estime que c’est une très bonne chose qu’une femme soit nommée. Elle a déjà 25 ans de carrière, elle connait parfaitement le monde judiciaire. Il souligne son autorité « charmante et souriante » mais aussi sévère.

Madame la juge, Strip tease, France 3, 20.08.2008, 28min36s (magazine)

Dans ce reportage d’Yves Hinant, on suit une juge d’instruction belge qui exerce à Bruxelles. Cela commence avec la juge qui se déplace sur les lieux d’une agression où elle accompagne les policiers dans la recherche des auteurs. Puis, on la retrouve au bureau où elle auditionne un toxicomane qui a volé du cuivre sur un chantier du casino. Elle se déplace de nouveau au bas d’un immeuble où une femme est décédée après une chute du 12étage. Ce magazine donne un visage très humain à la justice où la juge se montre à la fois empathique mais toujours très drôle face aux situations difficiles qu’elle rencontre.

Des Femmes au service de la justice, Les Dossiers de Téva, Teva, 22.11.2012, 1h55min (magazine)

Ce magazine présenté par Marielle Fournier est consacré à la féminisation des métiers de la justice. Un reportage est réalisé à la rentrée de l’École nationale de la magistrature où il y a de nombreuses femmes. On suit notamment une élève de 22 ans, qui vient de réussir le concours. On suit aussi la vice-procureur au Tribunal de Grande instance de Strasbourg, Annyvonne Balança ou encore Hélène Carvallo, avocate en droit de la famille. Le reportage montre que les femmes ont largement investi le monde judiciaire. L’émission se termine par l’interview de Valérie Duez-Ruff, avocate et fondatrice du site www.momsalabarre.fr. Elle évoque les difficultés des femmes lors de leur parcours professionnel et des relations compliquées entre vie personnelle et vie professionnelle.

Les Sopranos du barreau, Grands reportages, TF1, 02.04.2017, 1h14min37s (magazine)

Reportage qui suit pendant plusieurs mois quatre avocates : Liliane Glock, avocate de Francis Heaulme, du Hamas, de Simone Weber ; Jacqueline Lafont, avocate dans les dossiers politiques comme ceux de Jacques Chirac et Charles Pasqua ; Jeanine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini, avocates de d’Alexandra Lange et Jacqueline Sauvage. Le but du reportage est de montrer que ces femmes évoluent dans un milieu dans lequel les hommes continuent d’être plus mis en avant. On les suit dans leur quotidien professionnel et personnel. Elles parlent aussi de leur rapport aux médias qui n’est pas toujours facile puisqu’il faut à la fois médiatiser les affaires tout évitant la surenchère médiatique qui nuit au bon déroulement des procès.

Ni Juge, ni soumise, Canal +, 06.03.2019, 1h39min14s (documentaire)

On retrouve la juge Anne Gruwez qui était la juge dans l’émission Strip tease mentionnée précédemment. Les réalisateurs Jean Libon et Yves Hinant suivent de nouveau le quotidien de la juge belge. Elle montre une image assez caustique du métier puisqu’elle fait beaucoup d’humour même dans des situations très sérieuses et se présente comme très décontractée. Elle ouvre son domicile aux caméras, elle se montre en compagnie de son rat domestique en train de jardiner. D’un point de vue professionnel, elle rouvre un dossier concernant l’assassinat de deux jeunes prostituées à Bruxelles il y a vingt ans.

Une Avocate à la tête de l’Ecole nationale de la magistrature, Après-midi 15h00-18h00, Franceinfo, 21.09.2020, 2min01s (tranche horaire)

Le reportage débute par la retransmission du discours du garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti qui salue le fait qu’une femme soit élue mais surtout qu’elle soit avocate et non magistrat. C’est surtout ce dernier point qui pose un problème comme le souligne la présidente de l’Union syndicale des magistrats, Céline Parisot. Elle voit en ce choix une nouvelle façon d’enlever leur indépendance aux magistrats de la part du garde des Sceaux, lui-même avocat.

Ténoras, paroles d’avocates, La Chaîne parlementaire Assemblée nationale, 15.10.2022, 57min (documentaire)
Documentaire réalisé par la journaliste Lisa Vignoli qui suit le quotidien de quatre avocates pénalistes. Ces femmes sont interrogées sur leur métier, leur parcours mais aussi sur la possible discrimination qu’elles ont pu connaitre en tant que femme. Elles racontent les procès qui ont marqué leur carrière comme Jacqueline Laffont qui est l’une des avocates de Nicolas Sarkozy Marie Dosé, avocate dans l’affaire Sophie Toscan du Plantier Cécile de Oliveira qui a plaidé dans l’affaire Laetitia Perrais et Sophie Rey-Gascon, ancienne secrétaire de la conférence du barreau de Paris. Après le documentaire, débat en plateau autour de la question : Défend-t-on différemment si on est une femme ?

Figures et femmes criminelles de l’Antiquité à nos jours, Homme et société, n°35, Ambroise-Rendu, Anne-Claude, Blanchard, Véronique,  Publications de la Sorbonne, 2010, 352 p.

Ouvrage traitant des femmes et de leur rapport avec le crime. Certaines sous-parties s’intéressent surtout au rapport entre le genre et la justice. Par exemple, il y a la sous-partie intitulée «  Qui juge qui  ? Femmes justiciables, femmes magistrates en France  » ou encore «  L’Exercice de la justice au prisme du genre  : un non-objet  ? ». Ces chapitres font un lien entre le monde judiciaire et précisément les femmes qui demeurent en marge des réflexions sur le sujet puisque longtemps elles ont été absentes du système.

3.2   La Justice face aux inégalités subies par les femmes

   À partir des années 1970 et des revendications féministes, la question des violences faites aux femmes prend de l’importance et est relayée à travers les médias. Les féministes comme Gisèle Halimi, ou les membres du Mouvement de libération des femmes (MLF) dénoncent une société patriarcale qui maltraite le corps des femmes. Elles en appellent à un changement de la société et le système judiciaire doit œuvrer en ce sens.

La Réforme des régimes matrimoniaux , Tribune JT  : Jugez vous même, 1ère chaîne, 05.07.1965, 18min (débat)

Le Parlement vient de voter définitivement la réforme des régimes matrimoniaux. Les Françaises peuvent dorénavant ouvrir un compte bancaire sans l’accord de leur mari et exercer la profession qu’elles désirent. Cette nouvelle loi est présentée par des députés de divers partis. Le débat s’oriente sur le bien-fondé d’une telle réforme. Ce sont les prémices d’une redéfinition des lois pour davantage palier les inégalités entre les femmes et les hommes.

Mazan, Cinq colonnes à la une, 1ère chaîne, 01.04.1966, 27min07s (magazine)

Reportage dans le Vaucluse, à Mazan, où Jean-Claude Bringuier cherche à découvrir la vérité à propos de la mort d’une femme et de sa mère retrouvées dans un état très dégradé. Il interroge les habitants du village, le mari et le père des deux femmes ainsi que le maire du village. Ces deux femmes ont été enfermées chez elle pendant 16 ans. Le père est poursuivi pour non-assistance à personne en danger. En réalité, tout le village est accusé. La majorité des gens estiment que c’est la faute des femmes qui refusaient de sortir, de s’occuper de leur foyer. La religieuse qui s’occupe de la mère décrit l’état déplorable dans lequel elle a trouvé la mère ainsi que la fille décédées. Le mari et père, Hugo Palamedici est acquitté par le tribunal de Carpentras.

Pensions alimentaires, IT1 13H, TF1, 13.06.1975 (journal télévisé)

Dans ce court entretien, Françoise Giroud, Secrétaire d’État à la condition féminine, revient sur la loi qui vient d’être votée qui oblige les hommes séparés à payer les pensions alimentaires. Selon elle, cette loi va permettre aux femmes divorcées de toucher cette pension qui était très souvent impayée ou irrégulièrement payée. La loi et donc la justice vient soutenir les droits des femmes.

SOS femmes, IT1 20H, TF1, 15.10.1975, 2min45s (journal télévisé)

Entretien dans un jardin public avec une femme qui a été victime de viol. Cette dernière veut un procès public car elle a été traitée comme un animal et veut donc que justice soit rendue. Puis on retrouve Maître Colette de Marguerye qui appelle à réformer la loi sur le viol car cela demande trop de preuves rendant les condamnations quasiment impossibles. Elle dénonce la contrainte sociale qui pèse sur les femmes et les force à ne pas en parler. Enfin, on voit les locaux de SOS femmes qui aide les femmes violées et les pousse à porter plainte.

Les Femmes battues, Le Téléphone sonne, France Inter, 03.01.1978, 28min45s (interview)

Hélène Cixous, écrivaine et professeure, et Martine Le Peron, avocate et membre de SOS Femmes alternatives répondent aux questions des auditeurs. Elles commencent par expliquer la source des violences faites aux femmes ainsi que des données chiffrées sur le nombre de femmes qui subissent ces violences. Puis, l’avocate explique les démarches judiciaires qu’il est possible de mettre en place.

Dossier  : battues mais pas vaincues, Restez donc avec nous le mardi, Féminin présent, TF1, 23.11.1982, 30min (reportage)

Ce reportage s’intéresse aux femmes battues. Des intervenantes expliquent leur cas et les difficultés de partir d’un foyer violent. Des experts donnent leur avis sur ce sujet de société. Le docteur Breton de l’hôpital Lariboisière explique que la violence chez les hommes peut venir de plusieurs facteurs comme l’alcool ou la jalousie. De plus, il y a peu de femmes qui viennent à l’hôpital, ce qui prouve que cela demeure un sujet tabou. Puis, d’un point de vue pénal, le commissaire Bredondel, revient sur les procédures que peuvent démarrer des femmes battues. Il parle des peines encourues.

Les Droits de l’homme et les droits de la femme, L’Esprit des lois, Antenne 2, 14.12.1989, 1h12s (documentaire)

Dans ce quatrième épisode de la collection “L’Esprit des lois”, on met en scène des comédiens de théâtre qui répètent une pièce dont le sujet porte sur la difficulté des femmes à revendiquer et à obtenir des droits. La pièce se déroule entre 1789 et 1848. Toutes les revendications des femmes sont exposées les unes à la suite des autres. Pour illustrer ces idées, des diapositives sont passées juste à côté d’eux. Il y a une volonté de faire entendre les demandes d’égalité des femmes et donc une évolution des lois et de la justice qui demeurent du côté des hommes.

Mon mari a failli me tuer, Français si vous parliez, France 3, 29.10.1992, 48min45s (débat)

Ce débat dirigé par André Bercoff porte sur les femmes battues. Plusieurs femmes sont venues témoigner des violences qu’elles ont connues. Elles abordent les formes que peut prendre la violence, elles parlent de leur honte mais aussi de l’indifférence de la police et des services sociaux. Ce qui est intéressant est que le débat met aussi en avant les défaillances de la justice. Cette dernière suit des lois qui sont vues par les victimes comme favorisant les auteurs de violences conjugales. Pour ces femmes battues et des professionnels de la santé, il apparait nécessaire de changer la législation pour faire changer les mœurs.

Le Flic, la juge et l’assassin, Strip tease, France 3, 20.04.2008, 1h37min42s (magazine)

Reportage sur le travail de la police scientifique belge avec de nouveau la juge Anne Gruwez. L’enquête est réalisée sur l’affaire d’une jeune femme retrouvée égorgée à l’aide d’un couteau de cuisine. Son compagnon, boucher, est accusé en premier. L’affaire suit son cours et c’est en réalité un autre homme qui harcelait la victime qui est l’auteur du meurtre. On voit ainsi la justice en train d’œuvrer avec les interrogatoires de l’accusé, les recherches d’indice et les séances de réunions entre policiers et juge d’instruction.

Violences faites aux femmes  : la vie d’après, Le Monde en face, France 5, 22.11.2016, 1h11min08s (documentaire)

Documentaire de Xavier Deleu qui suit des femmes qui ont subi des violences. Elles évoquent les violences qu’elles ont connues de la part de leur compagnon. L’avocate Isabelle Steyer commente leurs propos. Elle évoque les difficultés de ces femmes à parler des violences. À cela s’ajoute un regard sur la justice et le traitement de ces affaires par le système judiciaire qui est dénoncé car il condamne peu. C’est le cas de Cathy Thomas qui a fait de sa vie un combat judiciaire après que sa sœur ait été tuée par son mari en pleine rue alors que cette dernière avait porté plainte contre son compagnon pour tentative d’homicide. Le procès n’aura pas lieu car l’assassin s’est pendu en prison.

Les Violences faites aux femmes, Mata ara, Polynésie 1ère, 30.01.2018, 59min02s (reportage-débat)

Le reportage débute par l’entretien avec une femme qui a mis en place un centre qui accueille des femmes victimes de violences. L’association s’appelle Te Vahine Orama. La présidente, Marie-Noëlle Epetahui, reçoit chez elle les victimes, elle se constitue toujours partie civile. Présentation de l’association ALPAGE qui a mis en place un dispositif d’assistance juridique gratuit. En 2017, cela a permis la mise en place de 394 procédures. Après ce reportage, débat en plateau dans lequel les intervenants reviennent sur ce problème de société et sur l’importance de la justice dans le processus de guérison des victimes. 

La Maison des hommes violents, Infrarouge, France 2,16.04.2019, 52min33s (documentaire)

Documentaire réalisé par Marie-Christine Gambart. Le sujet porte sur le Home des Rosati, structure d’accueil pour des hommes violents, qui ont été éloignés de manière plus ou moins durable de leur domicile à la suite d’une action en justice, afin d’éviter une possible récidive ou pression sur leur conjointe. Ils sont accompagnés sur place par une équipe composée de psychologues. Ce centre représente la dernière alternative avant la prison.

Justice  : mieux suivre les conjoints violents, 19 20 nationale, France 3, 25.11.2019, 2min39s (journal télévisé)

Court reportage sur le Centre Clotaire à Arras qui prend en charge des hommes condamnés pour violence. C’est ce type d’établissement que voudrait développer le gouvernement pour agir durablement sur les violences faites aux femmes. Ces hommes suivent à la fois des thérapies de groupe mais aussi des thérapies individuelles avec une éducatrice. On suit un homme marié depuis 23 ans qui a battu sa femme pour la première fois. La justice l’a obligé à suivre un stage de réhabilitation.

Le Procès du 36, Infrarouge, France 2, 27.04.2022, 1h02min24s (documentaire)

Ce film d’Ovidie retrace l’affaire dite du « Procès du 36 ». En avril 2014, une Canadienne affirme avoir été violée au 36 quai des Orfèvres par trois policiers. Deux d’entre eux sont condamnés puis acquittés lors du procès en appel. La question du consentement est au centre du documentaire mais aussi la manière dont la justice traite et juge ces affaires. Dans le film, il y a des intervenants comme les avocats de chaque partie mais aussi la victime elle-même. On a une reconstitution de la nuit où la femme a rencontré les trois policiers. Le procès est retracé et les avocats racontent la défense de la partie adverse.

3.3   Zoom : procès d’Alexandra Lange et Jacqueline Sauvage

   La question des femmes battues et de la prise en charge de ce sujet par la justice est une thématique qui revient très souvent dans les médias. Aujourd’hui, on décompte les féminicides, c’est-à-dire le meurtre de femmes par des hommes au motif que ce sont des femmes. Seulement, il s’avère que ces femmes ont pour la plupart déjà dénoncé ces violences et la justice n’a pas été réactive. Certaines affaires ont suscité de vives émotions dans l’opinion publique. C’est le cas de deux affaires similaires : Jacqueline Sauvage et Alexandra Lange. Jacqueline Sauvage tue son mari après des décennies de violences et d’abus sexuels sur elle et ses filles. Elle est condamnée à 10 ans de réclusion puis est graciée par le président de la République en 2016. Alexandra Lange tue elle aussi son mari alors que celui-ci tente de l’étrangler. Il la battait, la violait et la forçait à se prostituer depuis des années. Elle est acquittée par la Cour d’Assises de Douai. Ces deux femmes sont devenues des symboles et ont forcé la justice à questionner ses propres lois notamment à propos de la légitime défense.

Le Procès, Sept à huit, TF1, 08.04.2012, 28min53s (magazine)

Reportage sur le procès d’Alexandra Lange et son père. Elle est accusée d’avoir assassiné son mari violent qui l’obligeait aussi à se prostituer. Son père l’a aidé à modifier la scène du crime. Une partie du procès qui se déroule à Douai est filmée. Elle est défendue par les deux avocates, Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini. La famille de l’accusée revient sur la relation abusive dans laquelle Alexandra Lange a évolué. Le reportage suit jusqu’à la fin le procès où la mère de famille est acquittée.

Le JT de Canal +, Canal +, 29.10.2014, 1min29s (journal télévisé)

Sujet sur la condamnation à dix ans de réclusion de Jacqueline Sauvage pour avoir tué son mari violent et incestueux. Il y a des images au tribunal puis ensuite de courtes interviews des filles de l’accusée. Elles ne comprennent pas le jugement qu’elles estiment trop sévère.

L’Emprise, TF1, 26.01.2015, 1h50min41s (téléfilm)

Ce téléfilm de Jean-Claude Rome retrace la rencontre puis les violences qu’Alexandra Lange a subi de la part de son mari, Marcelo Guillemin. Cette reconstitution sert de trame principale pour comprendre le procès qui se construit en parallèle. Comme un juré, on découvre l’histoire de la jeune femme ce qui nous permet de juger à la fin de son cas. Marcelo Guillemin est interprété par Fred Testot et Alexandra Lange par Odile Vuillemin.

Violence fatale, Sept à huit, TF1, 06.12.2015, 10min41s (magazine)

Reportage qui suit le procès en appel de Jacqueline Sauvage. Après avoir été condamnée à dix de prison pour le meurtre de son mari violent, cette dernière comparait de nouveau. On voit ses trois filles la soutenir. Une de ses filles fait visiter la maison familiale où le meurtre a eu lieu. Elle montre des photos de famille et raconte les violences et l’inceste. Lors de ce nouveau procès, elle est défendue par les mêmes avocates qu’Alexandra Lange. Ces dernières estiment que même si l’homme était de dos, Jacqueline Sauvage a craint pour sa vie et son acte relève bien de la légitime défense. Le reportage se conclut sur le rendu du verdict qui la condamne de nouveau à 10 ans de réclusion.

La Pétition qui demande la grâce de Jacqueline Sauvage a réuni plus de 150 000, Journal 12h00, RMC, 49s (journal parlé)

Les filles de Jacqueline Sauvage demandent de nouveau au président de la République de gracier leur mère. La pétition a reçu près de 150 000 signatures. La grâce présidentielle annule une décision de justice. Sylvie Marot, l’une des filles de l’accusée, est interviewée. Elle estime que sa mère doit être libérée et que cinq ans de peine de sureté c’est trop puisque sa mère n’a pas tué n’importe qui mais son mari violent et incestueux.

François Hollande a reçu les filles et les avocates de Jacqueline Sauvage, Le Journal, La Chaîne info, 29.01.2016, 2min24s (journal télévisé)

Court sujet sur la rencontre des filles de Jacqueline Sauvage et ses avocates avec le président François Hollande dans son bureau à l’Élysée. Interview de l’une des filles qui explique que tout s’est bien passé avec le président. Puis interview de Virginie Duval, présidente de l’USM, qui estime qu’il ne faut pas mélanger légitime défense et vengeance. Pour elle, le jugement ne doit pas être cassé. Le chef de l’État, le Premier ministre et le garde des Sceaux doivent donner leur avis sur le sujet.

Deux femmes en colère, 13h15 le samedi, France 2, 26.11.2016, 31min10 (reportage)

Reportage sur les deux avocates de Jacqueline Sauvage, Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini. Elles sont spécialisées dans la défense des femmes battues. Le reportage débute par la décision de la Cour d’appel qui refuse la libération de J. Sauvage. Les deux avocates dénoncent une intransigeance de la part de la justice. Elles présentent leur cabinet où elles défendent uniquement des femmes victimes de violences. On les suit ensuite aux Assises où elles défendent une femme, mariée depuis 20 ans, qui accuse son mari de viol et tentative de meurtre. L’avocat de l’accusé est Éric Dupond-Moretti et parle de « crime passionnel » pour réduire la peine. Les deux avocates sont contre ce terme car il banalise les violences conjugales. Le mari est condamné à 12 ans de réclusion.

L’affaire Jacqueline Sauvage , Radio Brunet, RMC, 29.01.2016, 1h55min (magazine)

Ce magazine présenté par Eric Brunet revient sur l’affaire Jacqueline Sauvage après la grâce présidentielle dont elle a bénéficié. Des invités expliquent leur point de vue sur la condamnation de cette femme.  Eva Darlan a mis en place une association en soutien à Jacqueline SauvageRaphaelle Rémy-Leleu, est elle porte-parole d’Osez le féminisme. Pour elles, cette grâce est tout à fait normale au vu de ce qu’a subi la mère de famille. Pourtant, les magistrats s’y opposent car ils estiment que cela ne rentre pas dans le cadre de la légitime défense.

Jacqueline Sauvage, c’était lui ou moi, TF1, 01.10.2018, 2x52min (téléfilm)

Dans ce téléfilm réalisé par Yves Rénier, Muriel Robin interprète Jacqueline Sauvage. L’histoire du couple est retracée avec les violences et les abus. En parallèle, on suit ses deux procès dont le deuxième est défendu par les avocates, Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini. On suit leurs rencontres avec l’accusée. Les deux temps du récit permettent de comprendre comment l’accusée qui est aussi une victime a fini par tuer son mari avec qui elle vivait depuis 47 ans. On voit sa vie en prison où elle s’ouvre sur ses sentiments à sa compagne de cellule.

Jacqueline Sauvage  : victime ou coupable  ?, TF1, 01.10.2018, 1h05min06s (documentaire)

Après le téléfilm, est diffusé un documentaire de Marion Baillot sur l’affaire Sauvage. On revient sur sa vie puis ses deux procès consécutifs et enfin sa grâce présidentielle  Le documentaire s’intéresse aussi au large mouvement de soutien que cette affaire a suscité dans l’opinion publique. De nombreux intervenants s’expriment dont les avocates, des gendarmes, François Hollande, le président qui l’a graciée, ainsi que Jacqueline Sauvage, elle-même.

Débat  : Légitime défense, jusqu’où peut-on aller pour se défendre  ?, La Soirée continue, France 2, 13.03.2019, 1h13min02s (débat)

Ce débat est animé par Julian Brugier. Le sujet porte sur la notion de légitime défense. Parmi les invités il y a des avocats comme Nathalie Tomasini, qui est accompagnée d’Alexandra Lange. Ils reviennent sur son histoire qui illustre le débat. Le débat s’élargit aussi aux personnes qui tuent pour protéger leurs biens. Pour faire avancer le débat, des images d’archives reviennent sur des affaires qui questionnent la moralité et le bien-fondé de la notion de légitime défense. Il y a une critique de la justice et de la police qui n’arrivent pas à protéger ces femmes vulnérables mais qui les condamnent lourdement lorsqu’elles tuent leur mari après des années de maltraitance.

Affaire Bacot  : la nouvelle Jacqueline Sauvage  ?, Un Jour, un doc, M6, 03.10.2022, 53min55s (reportage)

Ce reportage réalisée par Emmanuelle Perez retrace l’histoire de Valérie Bacot qui a tué son mari après des années de violences conjugales et de prostitution forcée. Elle est considérée comme la « nouvelle Jacqueline Sauvage ». Elle raconte son histoire aux côtés de son avocate, Nathalie Tomasini. À l’origine son mari était son beau-père qui a commencé à abuser d’elle dès ses 12 ans. Elle tombe enceinte de lui et emménage alors avec l’homme, de trente ans son ainé. Elle est largement soutenue par les habitants de son village et l’opinion publique.

Télé Sept jours du 29 septembre au 5 octobre 2018

Article d’Adeline Quittot intitulé «  L’Engagement de Muriel Robin  », pp. 52-53. Interview de Muriel Robin à propos du téléfilm de TF1 dans lequel elle joue Jacqueline Sauvage.

Ecran Total du 20 au 26 mars 2019

Article sur les adaptations de faits divers à la télévision. L’article revient notamment sur l’adaptation de l’affaire Jacqueline Sauvage.

3.4   Les Femmes dans les fictions judiciaires

   La place des femmes dans le système judiciaire est reprise en fiction. On retrouve des stéréotypes de genre dans ces représentations. Les femmes magistrates ou avocates apparaissent comme plus compatissantes que leurs homologues masculins. Pourtant, cela met aussi en avant des femmes actives qui évoluent dans un univers dominé par les hommes.

Madame le juge (collection)

Série en six épisodes avec un scénariste et un réalisateur différent à chaque fois. Le juge Élisabeth Massot est incarné par Simone Signoret. Cette série est diffusée du 11 mars au 15 avril 1978 sur Antenne 2. C’est une création de Raymond Thévenet dont chaque épisode dure 90 minutes. La juge mène les enquêtes tout en constatant la difficulté d’être une femme dans ce milieu.

Le Dossier Françoise Muller, Madame le juge, Antenne 2, 11 mars 1978, 1h28min47s (fiction)

Dans ce premier épisode, Gérard, un jeune économiste, et Françoise, rentrent chez eux. Un homme les attendait, il tue Gérard. La juge enquête et très rapidement s’intéresse à la personnalité de la jeune femme qui semble cacher quelque chose. Françoise avoue avoir été prostituée et maitresse d’un criminel. La juge accompagnée de son greffier Nicolas part à la recherche de cet individu que tout incrimine.

Madame le Juge. Fonds scénario. Scénario de plusieurs épisodes de la série (sources écrites). 

Scénarios versés par des scénaristes des épisodes suivants  : Un Innocent, Le Dossier Françoise Muller, Deux et deux font quatre, Monsieur B., Le Feu et Autopsie d’un témoignage. Les scénarios de ces épisodes ont été versés à l’INA ce qui permet de voir le texte d’origine avec parfois des annotations.

Boulevard du Palais (collection)

Cette série par Jacques Malaterre, diffusée entre 1999 et 2017, met en scène les relations compliquées entre l’inspecteur Rovère et la juge Lintz qui travaillent ensemble à résoudre des affaires. L’action se déroule très souvent au palais de justice de Paris. Les personnages de la série sont inspirés de la série Les Orpailleurs (1993) de Thierry Jonquet.

La Jeune fille et la mort, Boulevard du Palais, France 2, 26.02.1999, 1h31min05s (fiction)

Dans ce premier épisode, Nadia Lintz vient d’être nommée juge d’instruction. Elle s’occupe du meurtre du docteur Dutertre. Il a été tué à coups de couteau. L’inspecteur Rovère, en charge de l’affaire, mène l’enquête en écoutant peu cette nouvelle jeune juge. Cette dernière tente alors de s’imposer et oriente l’enquête vers la propre famille de la victime.

Florence Larrieu : Le juge est une femme (1993-2002) puis Alice Nevers : Le juge est une femme (2002-2022) (collection)

Série issue des romans de Noëlle Loriot. Production de Pascale Breugnot et Vincent Mouluquet. Les scènes sont tournées au Tribunal de Grande Instance de Paris. La série est diffusée à partir du 13 novembre 1993 sur TF1 et se termine le 11 janvier 2021. Dans les deux séries, les juges sont des femmes et elles sont épaulées d’officiers de police judiciaire. Florence Pernel interprétait Florence Larrieu et Marine Delterme interprétait Alice Nevers. Les épisodes duraient entre 90 et 52 minutes.

La Petite marchande de fleurs, Alice Nevers : le juge est une femme, 14.11.2005, 1h33min55s (téléfilm)

Dans cet épisode, la juge d’instruction avec le lieutenant Romance enquêtent dans le milieu de la création de parfum. Francis Paoli, directeur général de la société Olfasens a été assassiné. L’enquête les amène chez un fournisseur qui a menacé violemment le directeur.

La Tête haute, Canal +, 11.05.2015, 1h54min07s (long-métrage)

Ce long-métrage d’Emmanuelle Bercot raconte l’histoire d’un jeune délinquant, Malony. Il reçoit le soutien depuis des années de la juge pour enfants Florence Blaque, interprétée par Catherine Deneuve. Elle évite qu’il finisse en prison. Cette dernière est dépassée par le comportement du jeune homme et décide alors de le confier à un éducateur spécialisé, Yann incarné par Benoit Magimel qui doit aider Malony à construire sa vie en acceptant son passé.

Lebowitz contre Lebowitz (collection)

Série réalisée par Berthe Frédéric. On suit l’histoire de Paule, brillante avocate de 50 ans qui a consacré sa vie au cabinet qu’elle a créé avec son ex-mari, Simon Lebowitz. Sa vie bascule le jour où elle découvre que Simon s’est secrètement remarié avec Irène, une associée de 20 ans sa cadette, qu’elle avait elle-même recrutée. Lorsque Simon meurt brutalement d’une crise cardiaque, Paule et Irène se retrouvent inéluctablement liées pour diriger le cabinet Lebowitz. La série compte 16 épisodes, elle est diffusée sur France 2 entre le 2 mars 2016 et le 7 mars 2018.

Tout l’amour que j’ai pour toi, Lebowitz contre Lebowitz, France 2, 02.03.2016 (téléfilm)

Dans le premier épisode, l’avocate Paule Lebowitz défend une femme accusée du meurtre d’un homme dont elle pense qu’il a tué sa fille. En fait, c’est son autre fille qui a commis l’assassinat. À la fin, Irène Lebowitz assigne en justice sa rivale Paule Lebowitz pour l’empêcher d’utiliser son nom à titre professionnel dans le cadre du cabinet qu’à contrecœur elles doivent gérer ensemble.

Munch (collection)

Série de Valérie Tong Cuong diffusée à partir du 21 novembre 2016 sur TF1. La série se concentre sur Gabrielle Munchovski, une avocate pénaliste interprétée par Isabelle Nanty. Son collaborateur, Hubert, est interprété par Jean-Baptiste Lucien. Les épisodes durent environ 52 minutes.

Tel père tel fils, Munch, TF1, 21.11.2016, 56min46s (fiction)

Dans ce premier épisode, Munch s’occupe de l’affaire de Kevin, un adolescent violent, accusé du meurtre d’un de ses camarades. Pour défendre son client, elle commence une enquête avec l’enquêteur, Gaspard. Elle découvre que la victime et l’accusé ont fait un cambriolage ensemble au cours duquel ils auraient découvert que l’homme séquestrait une petite fille. En parallèle, elle tente de convaincre son ami et collaborateur, Hubert, de parler de son homosexualité à sa fille.

4.         Des Institutions face aux évolutions sociétales

   Les évolutions des mentalités, des mœurs et des pratiques ont entrainé des remises en question au sein même de la justice. Cette partie du guide énumère des thématiques que le système judiciaire a intégrées et sur lesquelles il a fallu légiférer. On constate que ces sujets divisent souvent les professionnels du monde judiciaire. La justice intéresse les médias car elle définit ce qui est acceptable ou non, ce qui est légal ou ne l’est pas, ce qui par nature conditionne la vision que nous avons d’un sujet ou d’une pratique. La prostitution, l’euthanasie, l’écologie, les nouvelles technologies sont un ensemble de sujets qui mobilisent les instances judiciaires et mettent à l’épreuve certains fondements de l’institution.

4.1   La prostitution

   La prostitution est une thématique qui revient très régulièrement dans les instances politiques qui légifèrent. La justice doit alors s’adapter. C’est aussi une question qui intéresse la population et qui nécessairement soulève des tensions. Les travailleuses du sexe sont assez peu soutenues par le système judiciaire alors même qu’elles sont des victimes régulières de violences. La justice, comme reflet de la société, essaie donc d’aller à l’encontre des idées péjoratives à propos de cette pratique et tente depuis plusieurs années de mieux accompagner et protéger les prostituées.

La Prostitution  : que peut-on faire  ? Problème d’aujourd’hui et de demain, livre de M. Sacotte, Inter actualités de 13H, 30.11.1971, 9min50s (reportage)

Marcel Sacotte, magistrat et conseiller à la Cour d’Appel de Paris, parle de son livre La Prostitution que peut-on faire ? Problème d’aujourd’hui et de demain. Il considère la prostitution comme un mal qui demeure et la définit comme un commerce dans lequel la « marchandise » est un être humain. Le proxénète est dénoncé car il exploite au maximum les femmes. La justice a une responsabilité dans le laxisme vis-à-vis de la prostitution. Elle est un reflet de la vision de l’opinion publique sur le sujet. Il termine en affirmant que la femme doit être considérée comme l’égale de l’homme car si on la dévalue alors on justifie une vision qui la place comme une simple marchandise.

La Prostitution des enfants, Aujourd’hui madame, Antenne 2, 31.03.1978, 1h02min35s (débat)

Ce magazine présenté par Jacques Garat et Martin Chardon porte sur la prostitution des mineurs. Pour en parler, ils reçoivent Thierry Dorfsan, psychopédagogue, Jean-Claude Xuereb, juge pour enfants, Commissaire Lefeuvre, membre de la brigade des mineurs et Gabriel Matzneff, écrivain. Des téléspectateurs interviennent dont un jeune homme qui a commencé à se prostituer à 17 ans ainsi qu’une femme. Le sujet est très confus puisqu’ils parlent de prostitution, de liberté sexuelle avec l’idée que les relations entre enfants et adultes peuvent être consenties s’il n’y a pas d’argent. Les invités estiment que très souvent cette prostitution est à l’initiative des jeunes qui sont en « carence affective ». La justice devrait faire plus de prévention mais pas nécessairement punir les clients.

La Loi de la pudeur, Dialogues, France Culture, 04.04.1978, 1h12min30s (débat)

Dans ce programme, les philosophes Michel Foucault et Guy Hocquenghem s’entretiennent avec Jean Danet, juriste, à propos de la pudeur, puis de la prostitution des mineurs et comment la justice essaie de les protéger. Les deux philosophes sont d’avis qu’il ne faut pas pénaliser ni la prostitution des mineurs ni les rapports entre adultes et enfants. M. Foucault dénonce une « législation pesante ». Le juriste relate une affaire dans laquelle le procureur a intenté un procès contre des adultes ayant eu des relations avec des enfants alors que les parents ne voulaient rien faire.

Procès de Grenoble, Antenne 2 Midi, Antenne 2, 13.06.1980, 19min25s (journal télévisé)

Ce journal télévisé revient sur l’affaire de Grenoble. Un procès va s’ouvrir dans lequel quatre prostituées dénoncent leurs proxénètes. Un reportage sur l’affaire est réalisé par le journaliste Paul Lefèvre. Il suit Paul Wesbush, juge d’instruction, qui s’occupe de l’affaire. Le journaliste s’entretient aussi avec des prostituées qui ont subi la prostitution ainsi qu’avec la femme d’un des proxénètes qui dénonce des propos faux. En plateau des invités parlent de la prostitution et son rapport à la justice. Mary, une prostituée de 40 ans intervient, mais aussi un juge qui a rédigé un rapport sur la prostitution en 1976. Le juge estime qu’il faut considérer les prostituées comme des citoyens comme les autres mais que la justice doit condamner fermement le proxénétisme.

Le Proxénétisme et la justice, Le Téléphone sonne, France Inter, 08.07.1980, 31min (magazine)

Jean-Claude Xuereb, magistrat et Jean-Pierre Bloch, député UDF, sont questionnés à propos du procès de Grenoble, qui est médiatisé et qui met la justice en face de ses responsabilités puisqu’elle ne juge que rarement ce type d’affaires. Le député souhaite par exemple proposer une loi visant à pénaliser sévèrement les proxénètes dans le but de mieux protéger les prostituées.

L’Affaire Jobic, Le Glaive et la balance, Sans canal, 01.01.1989,51min24s (documentaire)

Documentaire de Charles Villeneuve sur l’affaire Jobic. En 1984, Yves Jobic, un commissaire de police, est accusé par un magistrat, le juge Michel Hayat, de corruption, proxénétisme et d’agissements douteux dans le cadre de son travail. Après un procès très médiatique, il est blanchi puisqu’aucune preuve n’existait. Pour illustrer cette affaire, il y a des images d’archives, des reconstitutions ainsi que des interventions de magistrats, de juges et d’avocats qui commentent cette affaire. C’est un exemple montrant les rapports difficiles entre la justice et la police où la prostitution a été utilisée pour anéantir publiquement une personne.

Le Juge et la prostituée, quand l’amour affronte la machine judiciaire, Français si vous parliez, France 3, 10.05.1994, 42min29s (débat)

Cette émission animée par André Bercoff est consacrée à l’affaire du juge Le Friant. Ce dernier a aidé une prostituée à sortir de l’enfer de sa situation, puis ils sont tombés amoureux mais il est radié du barreau à cause de cette relation. Les deux principaux intéressés sont en plateau pour parler de leur histoire en présentant leur livre. Philippe Le Friant faisait partie de l’association Le Nid, qui militait pour la réinsertion des prostituées. Sur le plateau, Sabine Mariette, vice-présidente du Syndicat de la Magistrature estime que le juge a commis une faute mais que la sentence est très sévère. Valéry Turcey, secrétaire général de l’Union Syndicale des Magistrats estime lui que le juge doit rester impartial comme dans la conception anglo-saxonne, où le juge n’est qu’un arbitre. La question est de savoir où s’arrête l’indépendance d’action des juges.

Tueurs de prostituées, C dans l’air, France 5, 19.11.2008, 1h08min09s (magazine)

Ce magazine présenté par Yves Calvi revient sur la disparition de trois prostituées d’origine étrangère à Marseille. L’émission est composée d’un plateau où débattent un criminologue, un expert des tueurs en série, une prostituée et un ancien commissaire divisionnaire. Reportages sur le quotidien des prostituées qui vivent dans la peur surtout depuis l’instauration de la loi de 2003 qui interdit le racolage passif. Plusieurs sujets sont abordés comme la banalisation des meurtres commis contre les prostituées, les difficultés de réglementer ce commerce et les limites dans la criminalisation des clients.

Madame Claude, sexe, mensonges et secrets d’Etat, Un Jour, un destin, France 2, 14.09.2010, 1h35min34s (documentaire)

Ce documentaire de Serge Khalfon présente l’histoire de Madame Claude, proxénète célèbre des années 1960-1970. Le film revient surtout sur la protection dont elle a bénéficié pendant des années de la part des notables qui demandaient les services des prostituées qu’elle dirigeait. Finalement, abandonnée par ses protecteurs, elle est jugée en 1992 pour proxénétisme au palais de Justice de Paris. Pour parler de son parcours et de ses relations, des intervenants participent dont des membres du corps judiciaire, ses avocats ainsi que le juge d’instruction qui l’a jugée.

Quel statut pénal faut-il donner à la prostitution  ?, Journal 20h00, Radio France Internationale, 25.06.2012, 1min30s (journal télévisé)

Court reportage sur la pénalisation de la prostitution. Avec la proposition de Najat Vallaud Belkacem, il y a de nouveau un questionnement sur le statut pénal de cette pratique puisqu’elle veut éradiquer la prostitution. Morgane Mertueil, secrétaire général du syndicat des travailleurs sexuels, s’indigne de cette volonté d’interdire la prostitution qui va plutôt donner plus de pouvoir aux proxénètes. Au contraire, pour Ernestine René, vice-présidente DUNI(ph), il faut éradiquer la prostitution et cela passe par la forte pénalisation des clients.

Faut-il pénaliser les clients des prostituées  ?, Le Débat de France 24, France 24, 10.02.2015, 26min (débat)

Cette émission présentée par Vanessa Burggraf propose un débat sur la prostitution en France et la possible pénalisation des clients. Thierry Schaffauser, porte-parole du Syndicat du travail sexuel, et Hélène de Rugy, déléguée générale de l’Amicale du Nid qui aide les prostituées à se réinsérer socialement, s’opposent. Selon T. Schaffauser, pénaliser les clients, c’est précariser les travailleurs du sexe. H. de Rugy est pour une pénalisation des clients, mais cela doit s’accompagner d’un meilleur accompagnement des prostituées pour sortir de cette exploitation humaine.

Là où les putains n’existent pas, Thema, ARTE, 06.02.2018, 55min48s (documentaire)

Ce documentaire réalisé par Ovidie s’intéresse à l’histoire de Eva-Marreee, une prostituée suédoise. Cette dernière devient escort girl lorsqu’elle quitte son mari violent et qu’elle va avoir un deuxième enfant. Elle en parle à sa cousine qui la dénonce aux services sociaux. Le juge lui retire alors ses enfants au profit de son compagnon, toxicomane et violent. Le 11 juillet 2013, ce dernier l’assassine. Dans ce documentaire, la mère de la jeune femme continue le combat de sa fille pour aider des prostituées à se faire entendre mais interpelle également la justice suédoise qui est à l’image d’une société conservatrice qui n’interdit pas la prostitution mais ne dénonce pas non plus les violences que subissent ces femmes.

L’Enfer sans fin de la prostitution nigériane devant la justice, Le 5/7, 25.05.2018, 3min15s (interview)

Depuis trois ans, un important commerce de prostitution s’implante en France. Des jeunes femmes originaires du Nigéria sont forcées de se prostituer au bois de Vincennes ou encore à Château-Rouge. Deux procès de filières nigérianes se tiennent devant le tribunal correctionnel de Paris. Au total, il y a 16 accusés dont beaucoup de femmes. L’avocate Vanina Méplain est vice-présidente de l’association Équipe d’Action contre le Proxénétisme. Elle revient sur le mode opératoire de ces réseaux. Elle évoque le cercle infernal où la victime devient par la suite la proxénète d’autres filles. La justice a beaucoup de mal à s’occuper de ces affaires qui sont entre deux pays.

Faire face à la prostitution des mineures, Esprit de justice, France Culture, 06.10.2021, 58min25s (magazine)

La prostitution des mineures est un phénomène en progression en France. Cette prostitution se fait directement dans un appartement. Les parents, les éducateurs, les professionnels de la justice sont dépassés par ce phénomène difficile à saisir d’autant que les victimes se considèrent rarement comme des victimes. Bénédicte Lavaud-Legendre, juriste et professeure à l’Université de Bordeaux, et Hélène David, membre de l’association Agir contre la prostitution des enfants, sont les invités. Selon la juriste, il y a dans ce phénomène un grand défi pour la justice qui doit à la fois réussir à protéger ces jeunes filles mais aussi être capable de punir les proxénètes en démantelant des réseaux.

4.2   L’Euthanasie

   Le mot euthanasie vient du grec qui signifie « bonne mort ». Cette pratique vise à provoquer la mort d’un individu parce qu’il le désire. Très souvent cette volonté émane de personnes en grande souffrance psychologique et/ou physique. Sa pratique soulève de nombreux débats philosophiques, religieux, bioéthiques et même juridiques. Depuis plusieurs années, des affaires replacent ce sujet au cœur de controverses. Est-ce que la vie passe avant tout ? Un individu libre ne peut-il pas choisir l’heure de sa mort s’il souffre ? Ces questionnements sont évidemment centraux dans notre société et la justice n’arrive pas toujours à statuer dans les affaires que soulèvent cette pratique.

Le Dramatique procès de Liège, Journal national, Les Actualités françaises, 07.11.1962, 2min03s (presse filmée)

Court reportage à Liège où va débuter le procès de Madame Vandeput, sa famille et son médecin qui sont accusés d’infanticide. Le nouveau-né a été euthanasié à cause de la difformité dont il était atteint suite à la prise d’un médicament. On voit les accusés au tribunal. La voix off demande s’il s’agit vraiment d’un assassinat, et si une telle décision pouvait être prise par les parents.

L’Euthanasie, Inter actualités, France Inter, 19.10.1971, 30min (reportage)

Germaine Bartoli a interviewé le docteur Henri Fabre, organisateur du congrès de Grenoble puis l’abbé Marc Oraison sur l’euthanasie. Le docteur rappelle le code pénal qui interdit l’euthanasie, cet acte étant passible de la peine de mort. Il revient sur le procès de Liège, l’opinion publique est favorable à l’euthanasie. Il évoque l’hydrocéphalie d’un enfant, il estime que cette maladie fait de l’enfant un « monstre » ce qui légitime le recourt à l’euthanasie. L’abbé est contre cette pratique estimant que cela vient de l’envie de se débarrasser de quelque chose de gênant.

A propos de l’euthanasie, Foi et traditions des chrétiens orientaux, TF1, 06.02.1977, 29min (magazine)

Ce magazine religieux s’intéresse à l’euthanasie. Les invités sont des ecclésiastiques mais aussi des personnes appartenant au monde politique. Ils estiment que l’euthanasie est une suppression de la vie. Ils reviennent sur la justice en France à propos de cette pratique. L’euthanasie est interdite par la loi mais les juges sont cléments avec les personnes accusées de réaliser cette action.

Procès Aix, Vingt heures, TF1, 02.05.1989, 1min30s (journal télévisé)

Ce sujet raconte le début du procès à la Cour d’Assises d’Aix-en-Provence de Jean-Louis Fougeret, inculpé du meurtre de son enfant, né « mongolien ». Des images sont prises à son procès. Il est soutenu par sa femme qui comprend le geste de son mari. Depuis l’homme est en dépression nerveuse. Le journaliste rapporte les propos du professeur Mattei, pédiatre généticien à l’Hôpital de la Timone. Il estime qu’on annonce trop brutalement la nouvelle aux parents. Ce procès questionne de nouveau le recours à l’euthanasie.

Justice Atlanta  : droit à l’euthanasie pour Larry, Le journal de 20h, La 5, 11.09.1989, 1min06s (journal télévisé)

Dans ce sujet, on suit l’histoire Larry Mac Hafy qui après un accident de moto, s’est retrouvé paralysé. Il demandait alors à la justice de lui laisser le droit de mourir. Il voulait avoir le droit de débrancher son appareil respiratoire. Sa mère a témoigné au procès pour que son fils puisse obtenir ce droit de mourir dignement. La justice lui a accordé ce droit ce qui rallume les tensions autour de ce sujet. La société est divisée puisqu’une partie de la population considère que le tribunal sanctionne un handicap par la mort.

La Bataille juridique pour l’euthanasie, TF1 20 heures, TF1, 22.03.2002, 1min19s (journal télévisé)

Une Anglaise, paralysée, a gagné une bataille judiciaire puisque la justice l’a autorisé à être euthanasiée. Elle va pouvoir arrêter le traitement qui la maintenait en vie. On voit son avocate s’exprimer sur le sujet, elle estime que le procès a été trop long par rapport à l’affaire. Ce procès rouvre le sujet de l’euthanasie puisqu’une autre femme demande elle aussi à mourir étant donné qu’elle est totalement dans l’impossibilité de se mouvoir et de parler.

Que dit la loi  ?, France 5, 27.09.2003, 51min40s (magazine)

Le magazine débute par un reportage sur l’affaire Vincent Humbert. Ce dernier, gravement handicapé après un accident de la route, a demandé à sa mère, Marie Humbert, de mettre un terme à sa vie. Bien que l’euthanasie soit une pratique interdite par la loi française, la mère a accompli ce geste afin de répondre à la demande de son fils. Un livre, intitulé Je vous demande le droit de mourir (Michel Lafon), écrit par Vincent Humbert, vient dans le même temps de paraître cette semaine. Suit un débat en présence notamment d’un avocat, Philippe Bilger, qui revient sur l’application de la loi dans ces cas. Il explique que la loi s’ajuste et s’humanise. L’acquittement est possible dans certains cas.

La Mort en douce, Avocats et associés, 02.01.2004, France 2, 50min40s (fiction)

Dans cet épisode, Gladys défend un infirmier accusé de faute professionnelle pour la mort d’une patiente. Il s’avère qu’il est l’auteur de nombreuses euthanasies. Nadia devient collaboratrice du cabinet. Antoine défend une cliente qui allait être enterrée vivante et qui s’est réveillée alors que l’employé des pompes funèbres tentait de lui arracher une dent en or. Grâce à ce trafic, les pompes funèbres financent une caisse noire.

Euthanasie  : Marie Humbert et le docteur Chaussoy entendus par le juge, 12 14 Edition nationale, France 3, 13.01.2004, 1min42s (journal télévisé)

Marie Humbert a aidé son fils Vincent à mourir. Il a été victime d’un grave accident qui l’a rendu tétraplégique, aveugle et muet. Il suppliait qu’on lui accorde le droit de mourir. Après s’être engagée publiquement à soutenir son fils, elle est passée à l’acte en lui administrant des barbituriques. Le docteur Chaussoy qui suivait le jeune homme lui a fait deux injections létales. Tous deux assument leur démarche et leur geste. Ils sont entendus par le juge dès aujourd’hui et risquent une mise en examen. Le médecin risque la réclusion à perpétuité.

Procès Bonnemaison en France : L’euthanasie face à la justice, Le Débat de France 24, France 24, 11.06.2014, 20min (débat)

Le débat est animé par Vanessa Burggraf, il porte sur le procès du docteur de Nicolas Bonnemaison, accusé d’avoir provoqué la mort de sept patients en fin de vie. Il risque la prison à perpétuité. Il est jugé devant la Cour d’Assises des Pyrénées Atlantiques. Sur le plateau, il y a Jean-Luc Romero, président de l’association pour le droit de mourir dans la dignité, Patrick Pelloux, médecin urgentiste, Didier Sicard, médecin et Philippe Bataille, sociologue. Le débat est entrecoupé d’extraits d’interviews des avocats de chaque partie. Lors du débat, des tweets sont lus et les invités y répondent.

Vincent Lambert  : une décision de justice inédite, 20 heures, France 2, 21.05.2019, 1min36s (journal télévisé)

Court sujet sur la décision de justice de revenir sur le verdict du conseil d’Etat d’arrêter les soins pratiqués sur Vincent Lambert tétraplégique en état végétatif depuis de nombreuses années. Ses parents, fervents catholiques, ont fait appel de cette décision. La Cour d’Appel de Paris a alors choisi de reprendre les soins. Il est de nouveau hydraté et nourri. Interview de son cousin, qui se dit choqué de cette situation. On voit les avocats des parents qui fêtent cette « victoire ». Cette affaire est mentionnée lors de débats à l’Assemblée nationale.

Justice est faite, TV5MONDE, 05.04.2021, 1h44min (long-métrage)

Ce long-métrage de André Cayatte a été réalisé en 1950. Le docteur Elsa Lundenstein comparaît aux Assises pour le meurtre de son amant, qui était atteint d’un cancer. Elle affirme lui avoir donné la mort pour abréger ses souffrances. Durant tout le procès, elle revoit sa vie. Etant donné la gravité de ce qui est reproché à Elsa, les jurés savent que la sanction risque d’être lourde. Pourtant, ils se rendent compte de l’amour qu’elle portait à son amant. La question est de sa savoir si l’on peut véritablement tuer pour aider quelqu’un.

4.3   Les nouvelles technologies

   À partir des années 1970, les nouvelles technologies, avec en premier lieu l’ordinateur, font leur entrée au sein de la société. L’arrivée de cet outil révolutionne le système judiciaire. L’information peut passer très rapidement d’un tribunal à un autre ou d’un commissariat au bureau d’un magistrat. Au-delà de ces apports, la justice doit aussi faire face à de nouveaux délits voire crimes dont le harcèlement en ligne et le piratage.

L’Ordinateur et l’homme, Le Point du 7ème jour, France culture, 21.05.1972, 38min (magazine)

Ce magazine porte sur le rapport entre l’informatique et la justice. Pour en débattre, Pierre Juvigny, de la commission des droits de l’homme des Nations-Unies ; Louis Armand et Georges Elgozy, auteurs du livre “Des ordinateurs” ; Maurice Allègre, délégué général à l’informatique ; Claude Henrion, auteur du livre “L’Entreprise moyenne et l’industrie” sont invités. Ils reviennent sur les peurs que suscite la machine comme la mise au chômage de personnes à cause des ordinateurs ou encore ses possibles dérives. Il faut des lois spécifiques pour encadrer cette nouvelle technologie.

Le Livre : Le juriste et l’ordinateur, La Science en marche, France Culture, 16.11.1972, 23min18s (magazine)

Jean-Pierre Chamoux fait un cycle de conférence sur le thème de l’ordinateur et la justice. Il est l’auteur du livre, Le Droit et l’informatique. Il revient sur les principales applications aux professions juridiques. Il en distingue trois : des applications financières et comptables, de gestion administrative et des applications de documentation automatique dans le domaine du droit. Les avantages directs sont nombreux, on a une clarté parfaite de la comptabilité. L’ordinateur peut aussi être utilisé dans les instances judiciaires directement, pour J.-P. Chamoux cela représente un gain de temps important.

La Justice et les ordinateurs, JT 20H, 1ère chaîne, 30.03.1974 (journal télévisé)

Sujet à propos des atteintes à la liberté que pourrait engendrer l’ordinateur. L’UDR dénonce l’atteinte à la liberté individuelle que l’utilisation abusive de l’ordinateur peut entrainer. Une commission de justice a été créée, nommée Informatique et Liberté. On voit des salles avec des ordinateurs où des gens manipulent des feuilles perforées. La crainte est que soient regroupées l’ensemble des informations de toutes les personnes. Le garde des Sceaux et le Premier ministre réfléchissent déjà à ce problème.  Si les fichiers sont croisés alors les employeurs pourraient consulter les fiches de la Sécurité sociale et connaitre l’état de santé de leur futur employé, ce qui porterait atteinte aux droits de ce dernier.

La Justice à l’heure de l’informatique, Inter actualités de 19H00, France Inter, 17.12.1974, 5min20s (reportage)

Présentation du tribunal de Nanterre, deuxième tribunal en France à posséder un ordinateur. On retrouve cette peur d’une « mise à nu du citoyen » à cause de la machine. De plus, on imagine une justice réalisée par des ordinateurs, ce qui inquiète. Jean Lecanuet, garde des Sceaux, explique que les ordinateurs permettent un « gain de temps ». Il estime qu’il y a des dangers si on regroupe sur un seul fichier tous les dossiers des citoyens. Il rassure en affirmant que l’ordinateur ne va pas remplacer le juge. Dominique Charvet, membre du Syndicat de la Magistrature, estime que la machine peut devenir un danger si elle remplace les juges mais on en est encore loin.

L’Informatique peut-elle se développer dans le respect des libertés  ?, 76 … 2000  : Comprendre aujourd’hui pour vivre demain, France Culture, 15.05.1976, 27min20s(débat)

Ce débat porte sur l’informatique et sa capacité ou non à respecter les libertés individuelles. Pour répondre à cette interrogation, il y a le secrétaire de la CFDT, un conseiller d’État, un membre du comité directeur du PS ou encore un chercheur au CNRS. Ils reviennent sur les périls et les avantages des machines. Pour l’instant, les atteintes aux libertés sont faibles comme l’explique un intervenant car l’informatique est à son début. Cependant, il y a des risques comme l’enregistrement des données et leur exploitation par des organismes.

Modernisation de la justice, Antenne 2 Midi, Antenne 2, 10.12.1984, 2min (journal télévisé)

La justice se modernise avec notamment l’introduction de l’informatique pour le traitement de dossiers, l’amélioration des procédures et des méthodes de travail. Une augmentation des effectifs est également prévue. L’objectif est la réduction du temps de procédure qui est passé entre 1971 et 1981 de 10 à 13 mois. Le Président de la Cour d’Appel de Versailles, Monsieur Saintoyant, est interviewé. L’ordinateur permet de consulter plus facilement les dossiers. On peut avoir accès aux casiers judiciaires en quelques secondes au lieu de quelques semaines.

Justice informatique, TF1 Vingt heures, TF1, 11.06.1985, 1min55s (journal télévisé)

Reportage sur l’utilisation de l’informatique par la justice à travers l’exemple de Lyon dont le palais de justice s’est doté de minitels. Cette nouvelle technologie est utile pour fluidifier les données et éliminer les tâches répétitives. L’objectif est de dégager du temps pour traiter les procédures et juger.

Prisons à domicile, Thema, ARTE, 06.07.2013, 53min44s (documentaire)

Retour sur la mise en place du bracelet ou de la surveillance électronique en France, puis à Denver, Colorado et à Milwaukee, Wisconsin aux Etats-Unis, à travers le regard de personnes condamnées à en porter. Le documentaire revient également sur l’objectif du bracelet ou de la surveillance et montre les conséquences de son usage pour les détenus. Il y a des interviews de magistrats, de procureurs, de policiers et d’hommes politiques. Le bracelet électronique est présenté comme une alternative à la prison ferme. C’est possible grâce aux technologies de traçage qui permettent de savoir où sont les gens. Pourtant, ce nouvel outil est dénoncé car il porte atteinte aux libertés individuelles notamment de la famille qui elle aussi est placée sous surveillance.

Internet  : au-dessus des lois, Square, ARTE, 05.03.2017, 26min43s (magazine)

Ce magazine est consacré à la protection des données de la vie privée face à la puissance des algorithmes mis en place sur internet. Alternance entre les interviews d’Antoinette Rouvroy, chercheur au FNRS à Bruxelles, auteur de Human genes and Neoliberal Governance (Routledge-Cavendish), et d’Ulf Buermeyer, juge à la Cour supérieure de Berlin, et auteur de L’Intrusion numérique. Internet est présenté comme une réelle menace pour les libertés individuelles notamment avec la diffusion des données. Les deux intervenants ne sont pas du même avis, pour A. Rouvroy les big data sont une une réalité, l’anonymat n’existe plus et une protection à l’échelle européenne n’a pas de sens. U. Buermeyer estime qu’il faut se battre à l’aide de la justice pour défendre nos libertés individuelles et nos données.

Haine en ligne : peut-on vraiment s’en débarrasser ?, Ça vous regarde, La Chaîne parlementaire Assemblée Nationale, 04.07.2019, 58min23s (magazine)

Ce magazine porte sur le harcèlement et la haine en ligne. Un projet de loi est pensé pour combattre ce nouveau problème qui prend de l’importance avec l’essor perpétuel des réseaux sociaux. Les invités sont : Isabelle Florennes, députée MoDem des Hauts-de-Seine ; Danièle Obono, députée La France Insoumise de Paris ; Arthur Messaud, juriste à La Quadrature du Net ; Jérémie Mani, dirigeant de Netino By Webhelp. Un point important est fait sur la justice. Cette dernière apparait comme assez incapable de juger voire de débuter des enquêtes. La justice travaille à la création d’un parquet spécialisé. Le ministère de la Justice dénonçait dans une circulaire en avril dernier le dysfonctionnement dans l’autorégulation des plateformes. Il y a donc une prise de conscience du problème mais les harceleurs sont rarement jugés.

Hacker français extradé aux Etats-Unis  : il risque 116 ans de prison, 20 heures, France 2, 27.01.2023, 2min01s (journal télévisé)

Sébastien Raoult, un jeune Français, pourrait être condamné par la justice américaine à une peine allant jusqu’à 116 années de prison. Il est soupçonné d’avoir dérobé des informations confidentielles à plusieurs entreprises. Alors qu’il était au Maroc, il a été extradé à la demande du FBI. Il aurait revendu des informations volées à des entreprises ce qui lui aurait rapporté des millions de dollars. L’avocat du jeune homme donne une interview dans laquelle selon lui, c’est une accusation calomnieuse visant à faire de son client un exemple. Il demande son rapatriement pour qu’il soit jugé en France.

Les Conséquences juridiques de l’informatisation, Lamberterie (de), Isabelle, Huet, Jérôme, Centre national de la recherche scientifique, 1986, 420 p.

Rapport au Conseil de la recherche du Ministère de la Justice sur les conséquences juridiques de l’informatique. L’ouvrage est ancien mais permet de comprendre la réflexion précoce du monde judiciaire à propos des nouvelles technologies.

Cyberdroit  : le droit à l’épreuve de l’internet, Feral Schuhl, Christiane, Dalloz Sirey, 2008, 997 p.

Ouvrage qui revient à la fois sur les lois qui visent à encadrer internet, mais aussi sur les défis que posent ces nouvelles technologies sur le droit, la liberté d’expression, la protection des données personnelles, etc. L’auteure est elle-même une avocate, elle a donc un regard de professionnelle sur le sujet.

Quand Google défie le droit  : plaidoyer pour un Internet transparent et de qualité, Strowel, Alain, De Boeck & Larcier, 2011, 238 p.

Cet essai se présente sous la forme d’un plaidoyer pour un internet moins opaque et surtout qui respecte davantage le droit français car aujourd’hui, l’auteur met en avant l’idée que les grands groupes d’internet comme Google ou encore YouTube captent les informations des utilisateurs et dictent leurs propres règles.

4.4   L’Écologie

   Dès les années 1970, émerge la question de l’environnement et de sa préservation. Des scandales écologiques vont se succéder et la justice est appelée à intervenir. Dans les premiers temps, la justice légifère peu car il n’y a pas de coopération internationale sur le sujet et cela intéresse peu l’opinion publique. Pourtant, avec la multiplication des marées noires entrainant une pollution massive des littoraux, l’assèchement de zones géographiques, la déforestation, ou encore la pollution des mers par le plastique, le système judiciaire s’adapte et tente de condamner les pollueurs. Aujourd’hui, on parle de crime d’écocide, c’est-à-dire une destruction ou une dégradation d’un écosystème à cause de l’action humaine. La justice est devenue un espace de lutte où pollueurs et militants écologistes s’affrontent.

Olympic Bravery, L’évènement, TF1, 01.04.1976, 13 min56s (reportage)

L’Olympic Bravery est un pétrolier libérien dont le naufrage est survenu le 24 janvier 1976, sur les récifs de la baie de Yuzin, dans le Finistère en Bretagne. Les conséquences sont une pollution au mazout dévastatrice sur les plages et les rochers. Les moyens mis en oeuvre pour lutter contre cette pollution se sont effectués jusqu’à présent, en déblayant les épaves de toutes sortes provenant du pétrolier. Il reste maintenant à récupérer le fuel lourd qui continue toujours de s’échapper à raison de 3 litres à la minute. Interviews des habitants qui sont sous le choc. Pourtant, la justice ne va surement  rien faire puisque le bateau n’est pas français et qu’il va être très difficile de retrouver et faire payer les responsables de ce désastre écologique.

Dégazage et réglementation, TF1 Actualités 20H, TF1, 05.02.1977, 3min (journal télévisé)

Le sujet porte sur la volonté de réglementer et d’édicter des lois contre la pollution. Depuis plusieurs années, les remorqueurs rejettent dans la mer directement le mazout qui reste dans les cuves, cette pratique permet de ne pas immobiliser le bateau et est gratuite. Pourtant, cela entraine des conséquences graves, des climatologues pensent que la sécheresse au Sahel a été aggravée par cette pratique. Les tribunaux français condamnent les armateurs français qui rejettent dans les 22 km des eaux territoriales mais souvent les procédures n’aboutissent pas ou alors l’amende n’est pas assez forte pour éviter qu’ils recommencent.

Juillet 1985  : l’affaire Greenpeace, Les Brûlures de l’histoire, France 3, 29.06.1995, 1h11min05s (magazine)

Ce magazine revient sur l’affaire Greenpeace et le bateau Rainbow Warrior, du 10 juillet 1985. Ce chalutier était armé par Greenpeace, il a été coulé par le gouvernement français. L’émission retrace l’organisation et le déroulement de l’attentat. Des montages d’archives ainsi que des reconstitutions alternent avec les témoignages de protagonistes qui ont été mêlés de près ou de loin à l’affaire. L’attentat a tué une personne. Dominique Prieur et Alain Mafart sont emprisonnés, inculpés de complicité de de meurtre pour avoir organisé et exécuté l’attentat. Leur avocat, Daniel Soulez-Larivière, a poussé ses clients à plaider coupable pour homicide involontaire.

Importations déchets, Le Journal de 13H, Antenne 2, 17.08.1992, 1min22s (journal télévisé)

Les responsables de trois entreprises ont été inculpés et écroués à la demande de la justice française après la découverte par les douanes d’une dizaine de camions transportant des ballots de plastique, dans lesquels avaient été camouflés des objets contaminés d’origine hospitalière provenant d’Allemagne et destinés à être enfouis dans des décharges sauvages de l’Est de la France. On voit des images de leur arrestation.

Ecolo  : plainte contre le préfet pour pollution, Actualités régionales Ile de France, France 3 Région, 18.10.1995, 1min28s (journal télévisé)

La chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris doit se prononcer sur une plainte déposée par une habitante du 14e en décembre 1994. Cette militante écologiste, a porté plainte contre X pour mise en danger de la personne humaine pour cause de pollution atmosphérique. Cette plainte vise indirectement le maire de Paris. Elle est soutenue par Génération Ecologie qui propose des péages urbains. La justice a pour rôle de désigner les responsables.

Chasse, pêche et … tradition juridique, France Culture, 20.10.2001, 53min (magazine)

Débat animé par Antoine Garapon avec Paul Havet, ONF et Christophe Traini, chercheur et enseignant à l’Université d’Aix Marseille, à propos de la chasse. La question de la chasse interpelle le droit et suscite une désobéissance organisée. Il se pose alors le dilemme du choix entre la coutume nationale donc droit coutumier national face à une nouvelle culture européenne. Le juge, chargé de faire prévaloir un droit sur l’autre, tire les conséquences juridiques de choix politiques non totalement assumés tant le sujet est polémique. Ce débat montre les difficultés pour la justice d’appliquer les lois alors qu’une partie de la population revendique la chasse comme faisant partie de l’identité nationale.

Citoyens militants, Complément d’enquête, France 2, 26.11.2001, 1h36min22s (reportage)

Reportage qui débute à Toulouse autour de l’usine AZF dont l’explosion, il y a un mois a provoqué la mort de 30 personnes et lancé le débat sur l’avenir des sites industriels en France. Le combat citoyen passe de plus en plus par l’offensive judiciaire. Des militants sont ainsi peu à peu devenus de véritables spécialistes de l’utilisation de la justice comme moyen de pression. Deux exemples sont utilisés, les victimes de l’amiante et le naufrage de l’Erika. On suit aussi Franck Laval, créateur de l’association Écologie sans frontières, qui lance uniquement des procédures judiciaires. Les marées noires ou encore la pollution de l’air sont des affaires qu’il a amenées devant les tribunaux.

Tchernobyl  : mensonge ou négligence d’Etat, Envoyé spécial, France 2, 12.05.2005, 31min54s (magazine)

Reportage qui revient sur la catastrophe de Tchernobyl. Depuis le 28 mars dernier, un rapport écrit par Marie-Odile Bertella-Geffroy, sur la gestion de la catastrophe démontre la responsabilité des dirigeants. Cette dernière est juge du pôle santé au Palais de justice de Paris. Ce retour sur l’évènement est constitué d’une alternance de documents d’archives et d’interviews de personnalités politiques ou responsables du nucléaire à cette époque. En 2000, des personnes portent plainte contre X, comme Jean-Baptiste Dos Ramos atteint d’un cancer de la thyroïde.

Déforestation  : massacre à la tronçonneuse, Spécial investigation, Canal +, 25.09.2009, 48min07s (documentaire)

Ce documentaire de Franck Gombert s’intéresse à la déforestation. La forêt de Tasmanie, vestige de la préhistoire est au coeur d’une bataille qui oppose les protecteurs de l’environnement à l’industrie du bois. Elle est l’objet d’une exploitation très importante, les eucalyptus géants, arbres ancestraux, en sont les premières victimes. Les écologistes tentent par tous les moyens de s’opposer à cette déforestation menée par des industriels déterminés. Ce qui est intéressant est de voir que la justice est utilisée dans les deux camps. C’est le cas de Gunns, entreprise qui déforeste pour faire de la pâte à la papier, et attaque en justice Lou Geraghty qui s’oppose à leurs activités. Gunns demande 6 millions de dollars australiens aux militants écologistes.

Erin Brockovich seule contre tous, TF1, 02.06.2011, 2h14min21s (long-métrage)

Ce film réalisé par Steven Soderbergh retrace l’histoire vraie d’Erin Brockovich, interprétée par Julia Roberts. Erin est au chômage et doit élever ses trois enfants. Elle est victime d’un accident de circulation, elle perd son procès et force alors son avocat à l’embaucher. Elle est aux archives, c’est alors qu’elle découvre que la société Pacific Gas and electric Company rachète les maisons d’une petite ville. Les personnes vivant dans cette ville souffrent tous de maladies graves. Elle découvre que l’usine rejette des déchets toxiques qui contaminent l’eau. Le procès est énorme et la société doit dédommager les victimes.

Marées noires : finie l’impunité ?, Géopolitis, TV5MONDE, 26.03.2013, 15min45s (magazine)

Le magazine revient sur les multiples marées noires qui ont frappé les États. Avant les procès ne menaient quasiment à aucune condamnation. Dorénavant les choses ont changé, au pénal comme au civil, les condamnations sont sévères. Total a subi de multiples condamnations pour l’Erika et BP fait actuellement face à la justice à la suite de la catastrophe engendrée par l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon en 2010. Mais d’autres catastrophes, au moins aussi graves, ne font pas pour autant la une de la presse. C’est le cas par exemple dans le delta du Niger où quelques 40000 tonnes de brut s’échappent chaque année dans la nature.

Autriche  : justice climatique  !, Vox Pop, ARTE, 03.06.2017, 3min04s (magazine)

Reportage à Vienne en Autriche où début juillet le tribunal administratif a interdit la construction d’une troisième piste à l’aéroport car elle aurait engendré une nette hausse des émissions de gaz à effet de serre alors que l’Autriche s’est engagée à les diminuer d’ici 2020. Des opposants au projet, majoritairement citoyens, avaient déposé une plainte en 2012.

Le Scandale environnemental de l’extraction de pétrole en Equateur, De cause à effets, le magazine de l’environnement, France Culture, 30.03.2019, 59min (magazine)

Ce magazine présenté par Aurélie Luneau revient sur le drame environnemental dû à l’extraction de pétrole de la compagnie Texaco en Équateur. Les invités sont Pablo Fajardo, avocat, Sophie Tardy-Joubert et Simon Roger, journalistes. Ils reviennent notamment sur l’apport de la justice dans ce genre d’affaires. Des multinationales polluantes ont déjà été condamnées dans le passé comme Monsanto Company, une entreprise américaine travaillant dans le secteur chimique agricole. Cependant, la limite est que ces procédures juridiques sont très couteuses et très longues.

L’Écocide  : le crime contre la nature, L’Info du vrai, Canal +, 04.05.2021, 41min56s (magazine)

Ce magazine présenté par Yves Calvi s’interroge sur cette nouvelle appellation de crime contre la nature. Pour débattre de ce sujet, Camille Etienne, militante écologiste, Alexandre Moustardier, avocat spécialiste en droit de l’environnement et Frédéric Denhez, écrivain, sont invités. La discussion porte sur l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi Climat et résilience. La loi Climat leur apparait comme une très belle opération de communication : on y trouve des mesures qui existaient déjà dans d’autres loi et on les renforce et on les modifie un peu. Selon l’avocat il faut surtout modifier le montant des amendes et non simplement changer d’appellation.

Etre avocat de la nature  : à quel prix  ?, De cause à effets, le magazine de l’environnement, France Culture, 01.06.2021 (magazine)

Débat avec Marine Calmet, avocate en droit de l’environnement, et Élisabeth Schneiter, journaliste indépendante qui parlent de ceux qui luttent pour la préservation des écosystèmes. Elles reviennent sur le cas de Steven Donziger, entré en lutte contre le groupe pétrolier Texaco-Chevron pour une pollution de grande ampleur commise en Équateur, et aujourd’hui assigné à résidence aux États-Unis, sans véritable procès, et ce, depuis plus de 650 jours.

Goliath, Canal +, 23.09.2022,1h56min53s (long-métrage)

Ce film d’Emmanuelle Bercot raconte le combat de citoyens contre une entreprise qui pollue les sols. Après le suicide par immolation d’une jeune militante écologiste, une prise de conscience collective entraîne d’importantes manifestations. La cible de ces citoyens révoltés ? Un géant intouchable de l’agrochimie, attaqué pour son plus célèbre désherbant dont il nie fermement la toxicité. Face à un acte qui a ému l’opinion publique, la justice doit trancher. Patrick, interprété par Gilles Lellouche, qui était l’avocat de la jeune femme qui s’est suicidée va poursuivre le combat mais va se heurter à une justice qui protège les coupables qui ont des relations au plus haut sommet de l’État.

Fonds Canal Plus (archives écrites)

Ces fonds comportent majoritairement des articles de presse et des éléments de dossiers de presse. Dans le dossier n°88, il  y a un thème qui concerne l’écologie à la télévision entre 2007 et 2010 ainsi qu’un dossier sur la justice à la télévision entre 1991 et 2012. Ces articles de presses permettent d’avoir la vision d’un autre média sur l’action et les rapports de la télévision avec l’écologie mais aussi la justice.

5.         Justice et politique

   Bien que les juges soient indépendants, le procureur de la République est nommé par décret du président de la République. C’est aussi le cas pour les magistrats de Cour de cassation et du Conseil d’État. Le procureur comme les substituts du procureur sont sous l’autorité directe du garde des Sceaux. Le procureur représente les intérêts de l’État. Il y a donc une relation étroite entre pouvoir politique et pouvoir judiciaire. Pourtant, la justice revendique son indépendance car son rôle qui est de garantir la liberté et l’égalité peut être entravé si elle entretient des relations trop importantes avec la politique. Certains procès vont relancer ces débats notamment lorsqu’il s’agit de juger des hommes et des femmes politiques qui ont des rapports avec des membres du système juridique.

5.1   Le garde des Sceaux : première incarnation du monde judiciaire

   La garde du sceau royal remonte au Moyen-Âge, c’était la principale fonction du chancelier de France. Puis en 1791, est créé le poste de ministre de la Justice qui a pour autre appellation le garde des Sceaux. Il appose le sceau de la République sur les actes constitutionnels. C’est le premier représentant de la justice tout en appartenant au monde politique puisqu’il est aujourd’hui nommé par le président lui-même. C’est à l’initiative du ministre que des projets de loi sont examinés à l’Assemblée nationale. Enfin, dans les médias le garde des Sceaux apparait comme le lien entre la justice et politique.

M. Teitgen appose le sceau sur la Constitution, Journal national, Les Actualités Françaises, 07.11.1946, 39s (presse filmée)

La nouvelle Constitution de la IVe République a été approuvée par referendum. Le garde des Sceaux, Pierre-Henri Teitgen, a apposé le sceau de la France au bas du texte. On voit les images où il utilise la presse de 1848 qui appose le sceau sur le document.

René Mayer, garde des Sceaux et ministre de la justice, Tribune de Paris  : Les hommes, les évènements, les idées à l’ordre du jour, Programme National, 03.01.1951, 17min (interview)

La Tribune de Paris réalise une série d’entretiens avec les ministres. Dans cet épisode, la parole est donnée à René Mayer, garde des Sceaux. Il est interrogé par différents journalistes issus des journaux Combat, L’Aurore, L’Aube, et Franc-Tireur. Les questions concernent la justice et des décisions prises par le gouvernement. Ils reviennent sur les raisons de l’amnistie de certaines personnes ou le projet d’épuration administrative.

La réforme de la Justice, Inter actualités de 8H30, France Inter, 19.08.19691969, 9min50s (reportage)

Au micro de Maurice Ferro, le ministre de la Justice, René Pleven, explique les dossiers à l’étude au ministère. Il doit s’occuper de la rentrée parlementaire, donc mettre au point son budget. Il veut consacrer les ressources de la justice à la création de nouveaux emplois. Il aborde aussi le problème des prisons qui sont vétustes et surpeuplées, il apparait donc nécessaire de construire de nouvelles prisons.

Alain Peyrefitte, Questionnaire, TF1, 08.05.1977, 56min14s (entretien)

Au cours de cette émission intitulée Critique du “Mal Français”, Jean-Louis Servan-Schreiber questionne son auteur, Alain Peyrefitte, membre de l’Académie Française et Garde des Sceaux, sur les idées qu’il y développe. A. Peyrefitte explique d’abord le choix de la couverture de son livre qui symbolise la menace qui plane en France. Il revient sur mai 68, explique longuement en quoi les Français ont peu de talent pour l’économie, pour des raisons religieuses notamment. Il répond aussi aux accusations de nationalisme du journaliste. Il parle de l’effondrement démographique, de la place de la France en Europe et dans le monde, de la difficulté à décentraliser.

Albin Chalandon, Franc parler, Fréquence Nord, 05.09.1987, 55min28s (journal parlé)

Dans cette émission, le garde des Sceaux, Albin Chalandon, répond aux questions de Pierre Faure du journal La Croix du Nord Magazine, François Paoli de FR3, Roger Delbarre de Libertés, Claude Vincent de Nord Eclair, Guy Derieux de Fréquence Nord, Didier Speck de Nord Matin et Yves Lagorge de La Gazette. Il est interrogé sur différents thèmes relatifs à la justice mais aussi des problèmes de société plus large. Il revient sur le code de la nationalité, la toxicomanie, le Sida dans les prisons ou encore la détention provisoire.

Polémique grève de la faim action directe, Soir 3, FR3, 18.02.1988, 1min55s (journal télévisé)

Sujet de JT qui revient sur l’état de santé de Nathalie Menigon. Cette dernière a fait une grève de la faim pendant près de 79 jours alors qu’elle comparait pour son procès en tant que membre du groupe d’extrême gauche, Action directe. Albin Chalandon, garde des Sceaux, pense qu’elle continue son action terroriste en prison. Il estime que cette grève de la faim est un « chantage » qui sert à faire reculer l’Etat et il le refuse. L’avocat Henri Nogueres, membre de la Ligue des Droits de l’Homme, estime lui que le gouvernement devrait avoir honte. Il revient sur les propos de Robert Pandraud, ministre délégué chargé de la Sécurité, qui parlait de « régime amaigrissant » en plaisantant.

Le ministre de la justice en visite dans les prisons, Journal 07H00, France Inter, 29.08.1997, 59s (journal parlé)

Interview d’Élisabeth Guigou qui souhaite effectuer une réforme de la détention. Elle veut séparer les juges qui instruisent et les juges qui mettent en détention. Elle envisage cette réforme pour lutter contre la surpopulation carcérale. Elle souhaite aussi développer les alternatives à la prison.

Dominique Perben, L’invité de Jean-Jacques Bourdin, RMC, 18.11..2002, 24min26s (interview)

Jean-Jacques Bourdin s’entretient avec Dominique Perben, ministre de la Justice qui revient sur l’élection d’Alain Juppé à la Présidence de l’UMP et évoque les menaces terroristes qui pèseraient sur la France. Il évoque son voyage aux États-Unis pendant lequel il a travaillé à la coopération judiciaire avec d’autres pays menacés par le terrorisme, la lutte contre la criminalité et le blanchiment d’argent ainsi que l’affaire Zacharias Moussoui, présumé terroriste incarcéré aux États-Unis après le 11 septembre. Il est également interrogé sur le cas des Français faits prisonniers en Afghanistan et emprisonnés à Guantanamo par les Américains ainsi que sur la politique Française en matière de construction de prisons.

Christiane Taubira présente le projet de loi sur le mariage pour tous, I>Télé, 29.01.2013, 25min47s (retransmission débat parlementaire)

Déclaration de Christiane Taubira qui défend le texte sur le mariage pour tous à l’Assemblée nationale. Elle revient sur l’évolution du mariage pour introduire son plaidoyer en faveur du mariage homosexuel.

La parole est au garde des Sceaux, La case du siècle, France 5, 31.01.2016 et 07.02.2016, 52minx2 (documentaire)

Série documentaire en deux parties réalisée par l’INA intitulée La Parole est au garde des Sceaux. Depuis 1981, 17 personnalités politiques ont occupé ce poste. Ils reviennent sur leur fonction, leurs souvenirs, les difficultés liées au métier notamment sur la question des prisons. C’est une réalisation de Joseph Beauregard et Laurent Greilsamer. Les participants sont : Jacques ToubonElisabeth Guigou, Robert Badinter, Michèle Alliot MarieChristiane Taubira, etc. Les témoignages sont entrecoupés d’archives. Ils abordent en premier lieu la manière dont ils ont appris leur nomination, puis la passation de pouvoir lors de la prise de fonction. Ils évoquent également les premières difficultés qu’ils ont rencontrées et, pour certains, les crises qu’ils ont dû traverser.

Nicole Belloubet, L’invité de 8h20  : le grand entretien, France Inter, 13.06.2018, 20min12s (interview)

Nicolas Demorand et Léa Salamé s’entretiennent avec Nicole Belloubet, garde des Sceaux et ministre de la Justice à propos de la politique française et européenne d’accueil des migrants, le terrorisme et la présence de personnes radicalisées dans les prisons, ainsi que le projet de loi sur les Fake News.

Éric Dupond-Moretti, C à vous, France 5, 01.10.2020, 53min57s (magazine)

L’invité est le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, attaqué en justice par les magistrats. Le métier d’avocat du garde des Sceaux entre en conflit avec l’enquête qu’il veut mener contre trois magistrats. Les juges accusent E. Dupond-Moretti de se servir de sa nouvelle fonction pour régler des comptes passés. Le débat est entrecoupé d’archives comme un extrait d’une déclaration de François Molins, procureur général de la Cour de cassation, qui exprime son inquiétude vis-à-vis de l’indépendance de la justice. Le ministre revient sur l’enquête et explique que toutes actions n’ont pas été motivées par la rancœur mais bien son devoir en tant que ministre de la Justice.

5.2   Quand la justice fait de la politique

   Le système judiciaire se trouve parfois à statuer sur des affaires qui concernent directement le monde politique. Depuis plusieurs années, il y a une recrudescence d’instructions qui enquêtent sur des hommes ou des femmes politiques, ou crimes/délits en lien avec des actions politiques. La difficulté que va alors rencontrer la justice, est que l’opinion publique est particulièrement à l’écoute de ces affaires. Elle doit apparaitre comme neutre, juste et pourtant particulièrement sévère envers les représentants de l’État. Cette thématique ouvre sur deux sujets, la première porte sur les procès politiques et de l’autre les affaires judiciaires qui concernent directement des représentants du monde politique.

Les procès politiques

   Pour reprendre les termes du magistrat et essayiste, Denis Salas, qui cite la formulation d’Otto Kirchheimer, un procès politique est « un procès criminel d’un adversaire politique pour des raisons politiques ». Très souvent, les procès politiques se déroulent dans des pays totalitaires où le verdict est quasiment déjà connu avant même la tenue du procès. Dans les démocraties, là où il existe un pluralisme et une justice indépendante, ce type de procès n’existe quasiment pas.

Les Six accusés de Burgos, Le Club de la Presse, 1ère chaîne, 11.12.1970, 1h04min53s (magazine)

Des invités racontent le procès de Burgos. Ce procès juge 16 membres d’une organisation basque, accusés de l’assassinat de trois personnes sous la dictature franquiste. Ils ont avoué sous la torture. Pourtant, le procès est ouvert aux journalistes internationaux et aux observateurs. L’objectif du régime est de montrer que le gouvernement juge correctement les accusés. Les invités sont des journalistes, des avocats et même des ecclésiastiques. Ils dénoncent un procès politique où en réalité le sort des accusés est déjà scellé.

Les Quatre sergents de la Rochelle, Alain Decaux raconte, 2ème chaîne, 07.10.1974, 57min19s (portrait)

Alain Decaux relate le destin tragique de quatre militaires du 45e régiment d’infanterie de La Rochelle, passés à la postérité sous le nom des “Quatre Sergents de La Rochelle”, à la suite de leur exécution en place de Grève à Paris, le 21 septembre 1822. Jugés pour conspiration envers le pouvoir et condamnés à mort, les quatre jeunes hommes étaient accusés d’appartenir à une organisation politique secrète, la Charbonnerie, complotant contre le régime de Louis XVIII. Les journaux libéraux, opposés à la Restauration, et les jeunes artistes et intellectuels romantiques dénoncèrent le sort politique fait à de simples militants de la Liberté devenus des martyrs.

Les Rosenberg ne doivent pas mourir, Antenne 2, 24.05.1975 et 31.05.1975, 5h07min (téléfilm)

Série en deux épisodes qui revient sur le procès des époux Rosenberg.  C’est une réalisation de Stellio Lorenzi et Roger Benamou, reprise de l’oeuvre d’Alain Decaux de 1968 qui retrace le procès politique de Ethel et Julius Rosenberg. Ils sont accusés d’avoir envoyés des informations aux soviétiques. Jugés, condamnés et exécutés, ils sont le symbole de la « chasse aux sorcières » aussi appelé maccarthysme. C’est une œuvre dramatique, scrupuleusement reconstituée à partir de témoignage et de documents authentiques qui porte pour la première fois leur histoire devant le grand public. Leur procès et leur exécution sur la chaise électrique sont reconstitués.

Un Grand procès politique, Les Dossiers de l’écran, Antenne 2, 31.05.1977, 1h30min (débat)

Ce débat présenté par Alain Jérôme revient sur le cas de Bartoloméo Vanzetti et Nicola Sacco. Ces deux immigrés italiens aux États-Unis étaient des anarchistes. Ils sont arrêtés pour des braquages réalisés dans le Massachussetts où deux convoyeurs de fonds sont tués. Ils sont condamnés à mort en 1927. La sœur de Vanzetti et le petit-fils de Sacco apportent leur témoignage. Les participants à ce débat vont se diviser en deux groupes distincts : les invités Américains, historiens et journalistes, contestent le caractère politique de l’affaire et affirment que l’immigration a toujours été facilitée. Les participants français sont moins de cet avis, pour eux c’était un procès politique visant à punir le mouvement anarchiste comme l’affirme Maître Charles Lederman.

Le Gibet pour Laszlo Rajk, Alain Decaux raconte, Antenne 2, 27.01.1979, 52min22 (portrait)

Alain Decaux évoque un épisode tragique du stalinisme Hongrois. Il relate le complot politique qui a amené Laszlo Rajk, militant communiste, ministre des affaires étrangères Hongroises arrêté en 1949, à avouer sous la contrainte son appartenance a l’espionnage Américain. Il est accusé d’être un espion titiste au service des puissances occidentales. A. Decaux raconte comment il fût jugé, exécuté, puis réhabilité en 1956. En réalité, L. Rajk est le principal accusé dans les procès d’épuration au sein du Parti Communiste hongrois. Le récit est illustré par des photographies du procès et de son exécution.

Ils ont des jeux mais ne voient pas, La Source de vie, TF1, 16.03.1980, 29min01 (magazine)

Josy Eisenberg s’entretient avec Serge Klarsfeld, avocat, J.-P. Morel, journaliste au Matin, Marek Halter, du Comité des droits de l’homme et A.-M. Revcolvesch, responsable au sein de la commission politique juive, du procès de Cologne au cours duquel étaient jugés d’anciens nazis et des jeux Olympiques de Moscou. C’est selon eux un procès politique car étaient jugés des criminels nazis et par la même occasion le régime nazi. Des centaines de juifs français se sont déplacés pour assister au procès comme le raconte l’avocat S. Klarsfeld. Les participants débattent de ces deux sujets à la résonance particulière pour la communauté juive.

Les Brigades rouges, TF1 Dernière, TF1, 14.04.1982, 1min06s (journal télévisé)

Ouverture à Rome des 63 responsables de l’assassinat d’Aldo Moro, leader de la Démocratie chrétienne tué de 12 balles dans le corps après une séquestration de 55 jours. Les accusés crient, chantent et demandent à pouvoir s’organiser entre eux. La Cour refuse le président est insulté. Il est obligé d’ajourner le procès.

Madame Mao face à son destin, Sept sur sept, TF1, 30.01.1983, 9min32s (reportage)

Jiang Qing veuve de Mao Tse Toung, condamnée à mort en 1980 a été graciée mais condamnée à la prison à vie. Reportage à base d’archives retraçant le parcours de la quatrième femme du leader communiste chinois. Le commentaire explique dans quel contexte social et politique Jiang Qing a grandi, est devenu une actrice puis une farouche révolutionnaire. Dans les extraits de son procès, on entend Jiang Qing tenir tête au tribunal et braver ses accusateurs. Elle a a été condamnée pour crimes contre-révolutionnaire.

Procès, le fatras habituel, Radio archives, France Culture, 13.10.1995, 58min (document à bases d’archives)

Dans les années 60, Edgar Morin analysait avec des universitaires de l’époque, les grands procès du XXe siècle. En partant du procès en sorcellerie à travers le procès des Templiers au XIVème siècle, le sociologue en arrive au procès politique, illustré par les procès de Moscou et le maccarthysme et sa chasse aux sorcières. Un entretien qui rappelle la nécessité d’être vigilant quant à tout ce qui touche à l’information et à la propagande. Il ne manque pas de pointer également la difficulté et la double contrainte dans laquelle sont mis les accusés.

1949, l’affaire Kravtchenko, un procès anti-stalinien à Paris, L’histoire en direct, France Culture, 03.03.1997, 1h (documentaire)

Cette émission présentée par Emmanuel Laurentin revient sur le procès Kravtchenko. En 1943, Victor Kravtchenko, un membre de la commission soviétique d’achat, envoyé aux États-Unis, refuse de retourner à Moscou. Il publie un livre dans lequel il dénonce le régime communiste et révèle l’existence des camps de concentration sous Staline. Traduit en 22 langues, l’ouvrage paraît en France en 1947 sous le titre J’ai choisi la liberté. Aussitôt, le PCF attaque violemment l’auteur. V. Kravtchenko porte plainte en diffamation, et le 24 janvier 1949 s’ouvre un procès historique qui va durer trois mois. Les plus grands intellectuels, des hommes politiques, de grands éditorialistes vont suivre ce procès entre communistes et anti-communistes. Pour débattre, il y a des participants dont des philosophes, des journalistes ainsi que l’interprète du tribunal au procès.

L’Aveu, Soirée Casto-Gavras, Paris Première, 28.02.2002, 2h15min (long-métrage)

Ce long-métrage de Costa-Gavras revient sur l’histoire d’Artur London. En Tchécoslovaquie en 1951, un ex-ministre, isolé et torturé, est contraint d’avouer des crimes imaginaires en 1951. Artur London, vice-ministre des Affaires étrangères, est fier de ses brillants états de service : les Brigades internationales, la Résistance en France, la déportation. Pourtant, depuis quelque temps, ce militant communiste intègre se sent traqué. Ses amis l’ignorent et les plus importantes décisions sont prises sans lui. Un jour, dans une rue déserte, des hommes surgissent de deux voitures, lui passent des menottes et l’emmènent en prison. Mis au secret, torturé, A. London est sommé d’avouer des crimes qu’il n’a pas commis. Il doit se rendre à l’évidence. Il ne s’agit pas d’une erreur mais d’une machination politico-judiciaire.

Un Voile sur le Maroc, Envoyé spécial, France 2, 13.03.2003, 22min04s (magazine)

Dans ce magazine, il y a un reportage au Maroc à la montée de l’islamisme dans le pays. Un exemple est donné avec le procès d’un groupe de musique à Casablanca. Les membres ont été arrêtés et accusés de faire de la musique satanique qui détournerait les musulmans de la foi. Pour les proches, ce procès est un procès politique car en réalité le gouvernement, aidé de la justice, souhaite restreindre les libertés et renforcer une norme qui suive les lois islamiques.

Le Procès Pinochet, Grand reportage, Radio France Internationale, 29.12.2009, 20min (magazine)

Reportage de la journaliste Michèle Gayral qui revient du Chili où pourra enfin se tenir le procès du dictateur Augusto Pinochet. On entend des témoignages de membres de famille d’anciennes victimes de la dictature. Beaucoup sont toujours à la recherche des corps de leurs parents ou grands-parents. Il y a une interview de Loréna Pizarro, présidente du Rassemblement des familles disparues. Ce procès apparait comme un procès politique majeur puisque c’est tout un régime qui est jugé avec A. Pinochet.

Clearstream  : un procès politique  ?, Ça vous regarde, La Chaîne parlementaire Assemblée Nationale, 26.10.2009, 51min (magazine)

Ce magazine présenté par Arnaud Ardoin revient sur le procès Clearstream. Les invités de l’émission sont Jean-Pierre Grand, député UMP, Dominique Paille, porte-parole de l’UMP et Gilbert Flam, magistrat et partie civile. Ensemble ils reviennent sur le procès et débattent sur sa portée politique. Des internautes réagissent en direct au cours de l’émission. Le procès est considéré pour beaucoup comme un règlement de compte visant Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin.

Ramona about Mumia and Move, 20 mars 2001, 21min49s (autres fonds)

Dans les Fonds Zalea TV, on trouve cet entretien de Ramon Africa, militante du mouvement MOVE, un mouvement qui défend les droits civiques des afro-américains. Elle explique que la condamnation de Mumia Abu Jamal n’est que le résultat de son engagement politique et que ce dernier est donc un prisonnier politique. En 1982, il est accusé du meurtre d’un policier à Philadelphie. La communauté internationale va se mobiliser pour le faire libérer.

Politiciens / politiciennes face à la justice

   Avant les années 1990, les politiciens connaissaient une certaine impunité. Ils n’étaient jamais impliqués dans aucune affaire. Au tournant des années 2000, de nombreuses enquêtes voient le jour. Il se pose alors la question de savoir si la justice doit juger les politiciens comme n’importe quel autre justiciable ou s’il devient nécessaire de mettre en place une justice spécifique. Abus de biens sociaux, détournement de fonds, comptes bancaires à l’étranger, ces accusations sont les plus courantes. Ces affaires ont participé à l’accentuation des tensions entre monde politique et système judiciaire.

Ceux qui ne seront pas jugés, Le droit de savoir, TF1, 17.06.1992 (reportage)

Dans ce reportage suivit d’un débat, l’émission revient sur l’affaire du sang contaminé et le procès de Michel Garretta, Robert Netter, Jacques Roux et Jean-Pierre Allain. Ils sont accusés d’avoir autoriser l’utilisation de sang contaminé par le virus du sida pour transfuser des enfants hémophiles. Pourtant, des gens ne sont pas inculpés comme Bahman Habibi, son nom est sur beaucoup de documents dont ceux qui affirment que les stocks sont contaminés. De plus, Laurent Fabius, Premier Ministre, et Georgina Dufoix, ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale étaient les seuls à pouvoir autoriser la destruction de ces stocks. G. Dufoix est en plateau pour se défendre et tenter d’expliquer pour quelles raisons elle n’est pas sur le banc des accusés. Le débat est entrecoupé d’interviews de parents dont les enfants ont été contaminés.

Affaire Juppé, la justice sous pression  ?, Ripostes, France 5, 08.02.2004, 52min10s (magazine)

Serge Moati réunit Patrick Devedjian, ministre délégué aux libertés locales, Arnaud de Montebourg, député PS de Saône et Loire, Jean De Belot directeur de la rédaction du Figaro, Jean-Michel Thenard, directeur adjoint de la rédaction de Libération, Michel Wieviorka, sociologue, Pascal Perrineau politologue pour débattre sur le sujet “Affaire Juppé la justice sous pression ?”. Le débat revient sur la condamnation d’Alain Juppé à 18 mois de prison avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Après sa condamnation, il a décidé de rester au gouvernement.

Politique  : racket en réunion, C dans l’air, France 5, 23.03.2005, 1h04min59s (débat)

Yves Calvi anime ce débat consacré à la corruption dans le monde politique et au financement des partis politiques, à l’occasion de l’ouverture lundi dernier du procès des marchés truqués des lycées d’Ile-de-France, qui met en cause des partis de droite comme de gauche. Pour Éric Halphen, il s’agit de favoriser l’Europe des juges pour éviter une corruption importante. Antoine Gaudino souligne le fait que jusqu’en dans les années 1990, la corruption se faisait dans la plus grande impunité, ce qui explique les difficultés pour la justice de juger aujourd’hui ce type d’affaire.

Un Juge mis en cause par Nicolas Sarkozy, 20 heures le journal, France 2, 23.06.2005, 1min43s (journal télévisé)

Court reportage qui revient sur la bataille entre Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, et les juges. Il a déclaré que le juge qui a remis en liberté conditionnelle Patrick Gateau, meurtrier présumé de Nelly Cremel, doit être sanctionné. Il s’ensuit une interview de Dominique Barella, président de l’Union syndicale des magistrats. Il estime que le ministre n’a pas à s’occuper d’une sphère qui n’est pas la sienne d’autant qu’il se trompe puisqu’une libération conditionnelle est une décision collégiale.

Jacques Chirac mis en examen dans l’affaire des emplois présumés fictifs, Le grand journal de 12h30, La Chaîne Info, 18.12.2009, 1min56s (journal télévisé)

Jacques Chirac est mis en examen dans l’affaire des emplois présumés fictifs à la mairie de Paris. Son service de presse dément l’existence de ce système. Il est déjà renvoyé en correctionnel dans l’ affaire des chargés de mission.

Affaires  : le juge et le président, C dans l’air, France 5, 28 septembre 2011, 1h08min38s (magazine)

Yves Calvi consacre cette émission à l’affaire Karachi et les liens présumés entre l’attentat au Pakistan en 2002 et le financement de la campagne présidentielle d’Édouard Balladur par des rétro-commissions. Cette affaire débute en 1994 lorsque la France vend des frégates à l’Arabie Saoudite et des sous-marins au Pakistan. Des commissions ont été données à des intermédiaires qui en réalité n’ont pas eu de rôle dans la signature des contrats. Il est évoqué la confrontation entre le président Nicolas Sarkozy et le juge Renaud Van Ruymbeke.

Nicolas Sarkozy simple justiciable, C dans l’air, France 5, 05.07.2012, 1h04min29s (magazine)

Axel de Tarle consacre cette émission à la perquisition du domicile de N. Sarkozy dans le cadre d’un financement illégal de la campagne de 2007. Faut-il s’étonner de voir d’anciens présidents poursuivis devant les tribunaux ? La justice est-elle politisée ou fait-elle bien son travail ? Sont présents en plateau, Laurent Valdigué du Journal du dimanche, Evelyne Sire-Marin, magistrate, Catherine Nay, journaliste politique, Dominique Rousseau, constitutionnaliste. Le débat débute par l’explication de la situation et des échanges sur la perquisition du domicile de l’ancien président, ce qui est une première sous la Ve République.

Après Cahuzac : le soupçon, Mots croisés, France 2, 08.04.2013, 1h21min39 (magazine)

L’affaire Cahuzac a sensiblement ébranlé la classe politique française et mis à mal la république exemplaire prônée par le président François Hollande. Parmi les invités il y a notamment Najat Vallaud-Belkacem, Laurent Wauquiez ou encore Louis Aliot. Cette nouvelle affaire conforte les Français dans l’idée que la politique est corrompue. Pour Marielle de Sarnez, députée européenne et vice-présidente du MoDem, cette affaire marque une rupture et de simples mesures ne vont pas suffire. Cependant, comme le souligne Pascal Durand, député d’EELV, cette crise de confiance est antérieure à l’affaire Cahuzac.

DSK et le Carlton de Lille  : les dessous de l’affaire, Spécial investigation, Canal +, 02.02.2015, 51min50s (reportage)

Reportage de Vanina Kanban, consacré à l’affaire de proxénétisme du Carlton de Lille dans lequel Dominique Strauss-Kahn doit comparaitre. Enquête sur les dessous de cette affaire, dans laquelle sont mêlés des affaires de moeurs et des coups bas politiques. Révélations sur les huit mois d’écoutes secrètes qui ont été effectuées avant l’enquête officielle, illégalement, à la demande des hautes sphères de l’Etat, probablement pour décrédibiliser celui qui était en bonne voie pour devenir président de la République.

Justice et politique : nonlieu, C dans l’air, France 5, 25.02.2015, 1h07min41s (magazine)

Emission consacrée aux relations entre politique et justice dans trois affaires médiatisées : le procès Bettencourt, le procès dit du Carlton de Lille et l’affaire du “Mur des cons”. Pour en parler, Yves Calvi reçoit Yves Charpenel, magistrat, Michèle Bernard-Requin, magistrate honoraire, Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro et Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match. Ils reviennent sur la justice qui condamne rarement les politiciens. Sur l’affaire Strauss-Kahn la question est de savoir si on juge sur des faits ou sur les mœurs. Pour Yves Charpenel, les mœurs n’entrent pas en jeu puisqu’il est bien accusé de proxénétisme aggravé.

Sarkozy, les juges et la politique, L’info du vrai, Canal +, 01.03.2021, 42min11s (magazine)

Magazine qui retrace l’affaire de Nicolas Sarkozy qui vient d’être condamné à trois ans de prison dont un an ferme. Ce dernier a fait appel, estimant qu’il y a un manque de preuves. Ce jugement intervient après huit ans de procédure. Il aurait utilisé sa position d’ancien président pour promettre un poste à Monaco à un magistrat de la cour de cassation en échange d’informations. Le magazine est entrecoupé par des courts reportages et des explications de la part des intervenants qui sont présent en plateau.

Corruption  : la France est-elle malade de ses affaires, C ce soir le débat, France 5, 27.10.2022, 1h05min45s (reportage)

Magazine présenté par Karim Rissouliaux consacré à la corruption dans la politique française. Dans son livre Pas tirés d’affaires (Seuil), Fabrice Arfi dénonce les affaires politiques qui touchent les politiciens français. Les affaires Cahuzac, Fillon ou encore Sarkozy ont révélé la corruption et des failles dans le milieu politique. La relation média/justice est aussi évoquée. Les invités sont Fabrice Arfi, Élise Van Benden, Jean-Michel Aphatie, Antoine Vey et Sophie Obadia. Deux anciens présidents de la République et deux anciens Premiers ministres ont été condamnés par la justice. La corruption représente 120 milliards de pertes pour l’Etat français et les politiciens sont pointés du doigt.

Eva Joly et les affaires financières  : analyse du discours, Carteaux, Gregory, Paris, L’Harmattan, 2012, 248 p.

Eva Joly, magistrate franco-suédoise, s’est occupée des affaires de Bernard  Tapie, Roland Dumas, et Elf. L’auteur revient sur l’image que les médias ont donné de la magistrate perçue comme une vengeresse et combattante engagée contre les fraudes financières en attaquant directement des membres de la classe politique française. Les médias et particulièrement la télévision va faire de ces affaires une sorte de feuilleton.

5.3   Revendications du corps judiciaire

   Les différentes affaires mentionnées précédemment questionnent l’indépendance de la justice vis-à-vis de la politique. Cela va engendrer de très nombreux mouvements sociaux de la part de corps judiciaires qui habituellement se mobilisent assez peu. À ces revendications s’ajoutent aussi des demandes d’accroissement du budget. La justice comme le reste des services publics est en manque de moyens. La radio et la télévision vont se faire les relais de ces réclamations.

Manifestation d’avocats et de magistrats à Paris, TF1 Actualités Dernière, TF1, 27.05.1980, 1min28s (journal télévisé)

Court reportage sur la manifestation, à Paris, des avocats et magistrats pour protester contre le projet de loi Sécurité et liberté d’Alain Peyrefitte, garde des Sceaux. C’est la première fois qu’ils sont descendus dans la rue. Finalement, ils arrivent au ministère de la Justice mais on refuse de les recevoir. On termine par les images de leur dispersion silencieuse.

Grève des avocats, Le journal de 13H, Antenne 2, 19.01.1990, 2min29s (journal télévisé)

Les avocats de plusieurs barreaux sont en grève : aucune plaidoirie en ce moment et un retard dans les audiences. Cette grève suit le mouvement qui avait débuté à Nantes en novembre 1989 lorsque les avocats protestaient contre une réforme possible de la profession juridique. Le reportage se déroule à Strasbourg, les avocats font grève en robe dans le palais de justice. Ils demandent à être mieux indemnisés lorsqu’ils défendent les personnes démunies.

Pontoise  : grève des avocats, 19/20 Paris Ile de France, France 3 Région, 06.11.1997, 1min45s (journal télévisé)

Les avocats ont décidé de se mettre en grève aujourd’hui pour demander plus de moyens et protester contre la lenteur de certaines procédures. Reportage à Pontoise où des avocats font grève. On les voit manifester mais aussi interpeller les contribuables et leur demander s’ils trouvent ça normal d’attendre autant de temps avant que justice soit rendue. Les audiences ont été renvoyées.

Grande criminalité  : les raisons d’une loi  ?, En question, France 3 Aquitaine, 05.02.2004, 14min58s (débat)

Débat mené par Sandrine Papin à propos de la loi Perben 2 sur la grande criminalité. Cette loi française visait à lutter contre la délinquance et la criminalité organisée. Cependant, la majorité des magistrats s’y opposent comme Frédéric Georges qui est avocat. Selon lui, cette loi porte atteinte aux libertés, les avocats décident donc de faire grève pour manifester leur contestation. De même, Patrice de Charrette, magistrat, estime que cette loi contourne le juge pour donner plus de pouvoir au procureur. Cela pose un problème dans la mesure où un juge est indépendant alors qu’un procureur suit les ordres du ministre de la Justice. Ceux qui sont satisfaits sont les policiers qui obtiennent plus de moyens.

La Fronde des magistrats  ; les niches fiscales, Questions d’époque, France Culture, 21.09.2010, 58min42s (interview)

Louise Tourret et Florian Delorme s’entretiennent avec Matthieu Bonduelle, secrétaire général du syndicat de la magistrature, juge d’instruction au tribunal de grande instance de Bobigny, à propos de la grève lancée pour réclamer davantage de moyens et s’opposer à la réforme. Il demande plus de greffiers et de magistrats. Derrière ces revendications budgétaires, il y a aussi une demande vis-à-vis de l’indépendance des juges qui demeure un enjeu majeur.

Questions sur les critiques du président, la fronde des magistrats, Le Téléphone sonne, France Inter, 10.02.2011, 38min35s (débat)

Dans ce débat présenté par Alain Bedouet, on revient sur les critiques émises par Nicolas Sarkozy à propos de la justice. Les invités sont, Dorothée Moisan, journaliste judiciaire à l’AFP, Virginie Valton, vice-présidente de l’Union syndicale des Magistrats, co-auteure du Livre Blanc sur la Justice, Bruno Badre, porte-parole du ministère de la Justice et Fabrice Dorions, référent national des Travailleurs sociaux à la CGT Pénitentiaire. Ils répondent aux questions des auditeurs sur : la crise du système judiciaire, le manque de moyens, les critiques du président N. Sarkozy à l’égard des magistrats et la grève et les manifestations des personnels judiciaires.

Magistrats, Sarkozy  : le bras-de-fer, Ça vous regarde, La Chaîne parlementaire Assemblée Nationale, 14.02.2011, 55min (magazine)

Débat en plateau avec notamment l’ancienne ministre de la Justice, Elisabeth Guigou. Le sujet porte sur l’affrontement entre Nicolas Sarkozy et les magistrats. Depuis 2005, il n’a de cesse d’attaquer les magistrats et leur gestion des criminels multirécidivistes. L’émission retrace les différentes affaires qui ont fait changer la loi avec notamment le cas de Francis Evrard, pédophile plusieurs fois condamné, qui enlève, séquestre et viole un enfant de cinq ans seulement un mois après sa libération.

Police, justice, la crise de nerfs  !, La Voix est libre Bourgogne, France 3 Bourgogne, 24.10.2015, 28min29s (débat)

Présenté par Lilian Melet, l’émission revient sur les revendications de la police et de la justice qui sont deux institutions sous tension. Les policiers ont manifesté sous les fenêtres de la garde des Sceaux. Ils estiment être épuisés. De même, les avocats font grève pour manifester contre la réforme de l’aide juridictionnelle ainsi que la suppression des peines plancher. Pour débattre, il y a Cécile Untermaier, députée PS, Jean-Philippe Morel, conseiller communautaire UDI et avocat, et Frédéric Paillard, secrétaire du syndicat Alliance Bourgogne Franche-Comté. Selon ce dernier, il y a une récupération politique des revendications de la justice et de la police.

Sois juge … et tais-toi ?, La Chaîne parlementaire Assemblée Nationale, 20.03.2017, 51min04s (documentaire)

Documentaire de Danièle Alet, consacré au profond mal être des membres du système judiciaire français. Exemples de Philippe Tran Van qui s’est suicidé en 2010 après avoir dénoncé ses conditions de travail, et Georges Domergue qui mène sa deuxième grève de la faim pour les mêmes raisons. L’augmentation du nombre des affaires, le rythme de traitement exigé… sont autant de conditions de travail qui créent une souffrance que dénoncent plusieurs magistrats contre l’avis de leur hiérarchie.

Réforme de la justice  : touche pas à mon tribunal, Le Téléphone sonne, France Inter, 16.04.2018, 36min31s (journal parlé)

Débat animé par Fabienne Sintes consacré au projet de réforme de la justice, en cours d’élaboration par la ministre de la justice, Nicole BelloubetValérie Grimaud, bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Barreau de Seine-Saint-Denis, Emilie Pecqueur, magistrat et Corinne Audoin, journaliste à France Inter, répondent aux questions des auditeurs. Certaines procédures se feront dorénavant par internet pour rendre plus rapide les décisions de justice. Or les avocats et les juges pensent que cela ne va pas aider car la plupart des décisions demandent des connaissances en droit. De plus, des procédures qui étaient avant gratuites vont devenir payantes par le fait même d’être obligé d’en appeler à un huissier.

Justice : la revendication des magistrats, Info>Martinique, France O, 16.01.2019, 1min15s (journal télévisé)

Les magistrats de Fort-De-France ont fait grève pour protester contre le projet de loi de programmation pour la justice. Ils s’opposent à la numérisation de certaines plaintes, la simplification à outrance des procédures judiciaires et le développement de la médiation au lieu de passer devant un juge. Le délégué régional de l’Union syndicale des magistrats estime que cette réforme vise uniquement à faire des économies.

Comment répondre à la souffrance des magistrats ?, Ça vous regarde, La Chaîne parlementaire Assemblée Nationale, 07.12.2021, 1h01min (magazine)

Cette émission présentée par Myriam Encaoua s’intéresse aux difficultés des magistrats dans l’exercice de la justice. Deux tiers des magistrats, soit 5500 juges, ont signé la tribune parue dans Le Monde le 23 novembre 2021 pour dénoncer une justice déshumanisée. Le suicide d’une jeune magistrate de Béthune a été l’élément déclencheur. Un cri d’alarme pour souligner la précarité de ce qu’ils appellent ” une justice chronométrée ” qui n’écoute pas les justiciables. Ils se retrouvent face à un “dilemme intenable” : juger vite mais mal ou juger bien mais dans des délais inacceptables. Dans le même temps, comme le montre un graphique diffusé en début d’émission, seulement 45% des Français ont confiance en la justice.

6.         Accusés et médias

   En face des représentants de la justice, il y a les accusés. Les accusés sont des figures qui repoussent et qui attirent. Les médias ont toujours tenté d’analyser les mentalités des tueurs, des violeurs, des bandits pour comprendre ceux qui transgressent les normes. Cette attirance est largement partagée par un public très friand notamment des tueurs en série. Que cela soit en fiction, en documentaire ou en magazine, il y a une certaine propension de la part de la télévision et de la radio à assouvir une forme de voyeurisme. Dans le même temps, à partir des années 1990 émerge une peur, que le coupable soit en réalité un innocent injustement condamné.

6.1   La fascination des médias pour les tueurs en série

   Peut-être est-ce parce que les tueurs en série sont dénués d’empathie que l’on aime regarder des productions sur leur vie pour compatir avec les victimes. Une chose est certaine depuis la fin des années 1990, il y a une forte fascination pour ces figures. Les téléspectateurs veulent comprendre pour pouvoir juger. C’est aussi à cette période que se développe la justice en matière de meurtres en série ce qui permet de résoudre des affaires et de faire condamner des personnes comme Michel Fourniret et Monique Olivier, Émile Louis, Francis Heaulme ou encore Guy Georges. Enfin, ce désir est accentué par le fait que les accusés témoignent très rarement dans les médias ce qui ajoute au mystère de leur personnalité et de leurs motivations.

Troisième procès de Marie Besnard  : première journée, Inter actualités de 19h15, France I Paris-Inter, 20.11.1961, 5min23s (journal télévisé)

À l’occasion de l’ouverture prochaine de son troisième procès, rétrospective de l’affaire Marie Besnard, accusée en 1949 d’avoir empoisonné à l’arsenic treize de ses proches. Onze ans plus tard elle est de nouveau jugée aux Assises de Bordeaux. En attendant son procès, elle est enfermée à la prison de Bordeaux.

Le Serial-killer  : portrait du tueur en action, Le Bien commun, France Culture, 29.11.2003, 58min (magazine)

Pour cerner la personnalité et le comportement des tueurs en série, Antoine Garapon s’entretient avec le psychiatre Daniel Zagury, expert devant les tribunaux, et, en duplex téléphonique, avec Thierry Toutin, commandant de police et criminologue, auteur de Le profilage criminel (MA éditions). Ils reviennent sur des cas en particulier comme celui de Thierry Paulin, appelé aussi le « tueur de vieilles dames ». Ils s’intéressent à la psychologie des tueurs en série, mais aussi leur intelligence et surtout l’image qu’on se fait de ces personnes notamment par le biais des médias.

Monster, Canal +, 1h44min34s (long-métrage)

Ce long-métrage réalisé par Patty Jenkins sorti en 2003, retrace le parcours de la véritable tueuse en série, Aileen Wuornos interprétée par Charlize Theron. Cette dernière était prostituée, après avoir été de nombreuse fois abusée, elle échappe de peu à une tentative d’assassinat. Elle tue son agresseur, c’est le début d’une série de meurtres d’hommes. Le film se termine par le procès de A. Wuronos qui est condamnée à la peine capitale pour avoir tué six personnes.

Le Tueur en série présumé Michel Fourniret, Paroles d’accusés, Europe 1, 14.04.2007, 57min (magazine)

Ce magazine dédié à la justice se consacre aujourd’hui à l’affaire des tueurs en série présumés Michel Fourniret et Monique OlivierPierre Rance reçoit Fabienne Ausserre, journaliste d’investigation, spécialiste des faits divers, auteur d’un livre intitulé Michel Fourniret et Monique Olivier : un couple diabolique (Anne Carriere Eds). Elle a travaillé pendant trois ans sur la personnalité du tueur. Elle explique qu’il continue d’exercer sur les gens qu’il côtoie une certaine fascination qui inspire le respect.

Café crimes (collection de magazine radiophoniques)

Émission présentée par Jacques Pradel. Il est entouré d’invités (victimes, spécialistes, professionnels de la justice). Ils reviennent sur une affaire précise avec un intérêt particulier pour les figures des criminels. Cet entretien peut être ponctué d’archives sonores (journaux parlés, interviews…). L’émission a débuté en août 2008 et s’est arrêtée en août 2010. Il reprend le même concept avec L’Heure du crime. Café crimes était diffusée du lundi au vendredi de 14h05 à 15h. Jacques Pradel relaye également les questions et réactions laissées par les auditeurs sur le standard téléphonique.

Les Tueurs en série  : Edmund Kemp, Donald Harvey, Café crimes, Europe 1, 04.01.2010, 1h29min32s (magazine)

Cet épisode porte sur deux tueurs en série : Edmund Kemper et Donald Harvey. Le premier a tué dix personnes, il commença à 15 ans par tuer ses grands-parents. Puis il continue en tuant des jeunes femmes qui faisaient de l’auto-stop. Il fût surnommé l’Ogre de Santa Cruz. Le 21 avril 1973, il finit par tuer sa propre mère et une amie de sa mère. Nécrophile et cannibale, il est arrêté juste après. Donald Harvey est lui un tueur en série ayant tué entre 36 et 57 victimes. C’était toutes des patientes des hôpitaux où il travaillait entre 1970 et 1987. L’invité est Stéphane Bourgoin, spécialiste des tueurs, auteur de la série de documentaires Dans la tête d’un tueur en série, diffusée sur Planète Justice. Il raconte avoir rencontré 70 tueurs en série. Pour eux, la visite d’un journaliste peut représenter une certaine forme de distraction. Ils aiment manipuler, manifester leur toute-puissance, de se montrer l’égal de Dieu, de se confronter avec quelqu’un pour montrer qu’ils restent maîtres de la situation. Il tient à replacer l’entretien au cœur de ses documentaires pour montrer quelle est la psychologie particulière de ces tueurs en série.

L’Affaire Guy Georges, Les Persifleurs du mal, France Inter, 16.07.2010, 49min02s (interview)

Dans cet épisode, l’invité est Patrice Bertin, journaliste, auteur de Serial douleur : sept familles face à Guy Georges (Le Cherche midi). Il estime que l’affaire Guy Georges est la pire enquête de la police française à cause d’invraisemblables erreurs. G. Georges a été interrogé par la police en 1995 puis a été relâché faute d’éléments probants. Il explique comment on en arrive à l’idée d’un serial killer sur l’est parisien. C’est grâce à son ADN qu’il a pu être identifié puis arrêté.  Il évoque le sort des femmes rescapées, c’est l’une d’elles qui l’a fait avouer au procès. P. Bertin évoque la réaction d’une des mères des victimes, Anne Gautier, qui a cherché à rentrer en relation avec G. Georges en correspondant avec lui.

L’Heure du crime (collection)

L’émission débute le 28 août 2010 sur RTL mais dès 1995 est diffusée sur France Culture. Présentée par Jacques Pradel et depuis 2020 par Jean-Alphonse Richard, elle dure une heure. L’affaire est présentée avec l’intervention d’un ou deux invités appartenant souvent au monde judiciaire. Dans l’émission, les intervenants ne s’attardent jamais sur les détails sordides des affaires, mais plus sur l’enquête et le profil des tueurs.

L’Affaire Patrice Allègre, L’Heure du crime, RTL, 06.09.2010, 55min01s (magazine)

Jacques Pradel s’intéresse aujourd’hui à l’affaire Patrice Allègre. Ce dernier est un tueur en série français arrêté en 1997. Il est condamné en 2002 pour cinq meurtres, une tentative de meurtre et six viols. Des invités sont présents dont Pierre Alfort, avocat en 2002 de Patrice Allègre et Franck Aïdan, avocat d’une famille de victime. L’émission est ponctuée d’archives.

Affaires sensibles (collection)

Émission présentée par Fabrice Drouelle sur France Inter. Il revient sur des grandes affaires qui ont marqué les cinquante dernières années. Il y a des témoignages, des bruitages, des archives sonores et des experts. L’émission a débuté le 25 août 2014 et passe à 15h du lundi au vendredi. C’est une émission en partenariat avec l’INA. Les sujets sont très variés et ne concernent pas uniquement des affaires criminelles. Plusieurs émissions sont dédiées à des tueurs en série.

Fourniret  : l’ogre des Ardennes , Affaires sensibles, France Inter, 12.05.2015, 56min04s (témoignage)

La première partie est consacrée à la personnalité et au parcours du tueur en série et de son épouse. En seconde partie, l’invité est Stéphane Bourgoin. Auteur de nombreux livres et documentaires sur les tueurs en série, il a suivi le procès en 2008, devant la Cour d’assises des Ardennes.

Faites entrer l’accusé (collection)

Émission de télévision diffusée à partir du 6 juin 2000.  Elle est d’abord présentée par Christophe Hondelatte puis Frédérique Lantieri et Rachid M’Barki. À partir de 2023, par Christophe Delay. Des affaires judiciaires plus ou moins connues sont exposées avec très souvent un accent mis sur les criminels. Au total, on compte 23 saisons pour plus de 250 épisodes. La différence par rapport aux émissions citées précédemment est qu’il y a un ton narratif avec une mise en scène théâtrale. Le présentateur est filmé dans un décor sombre et feutré pour imposer une ambiance mystérieuse.

Francis Heaulme, le routard du crime, Faites entrer l’accusé, France 2, 25.04.2004, 1h10min56s (documentaire)

Christophe Hondelatte présente cette émission consacrée au tueur en série Francis Heaulme. On retrace le parcours du tueur reconnu coupable de 9 meurtres, exécutés dans toute la France sans logique et sans mobile. Sont également reconstituées la vie de cet homme et son enfance. Les interviews de proches et d’avocats alternent avec des témoignages de protagonistes, des archives, des bancs titres et des reconstitutions. Il reçoit notamment Liliane Glock, avocate du tueur, ainsi que sa sœur et le père d’une des victimes.

La Mamie tueuse, 66 minutes, M6, 06.01.2013, 14min26s (reportage)

Reportage consacré à l’affaire Melissa Stewart, qui a tué ou tenté d’assassiner ses quatre époux successifs. Portrait de la tueuse et son parcours, du Canada aux États-Unis. Elle séduisait des hommes récemment veufs et les empoisonnait avec des tranquillisants afin de profiter de leur argent. Le commentaire intervient sur des images factuelles, d’archives et d’illustration en alternance avec les témoignages de Fred Weeks, son dernier époux et survivant, la sœur de la première victime, d’un policier ayant participé à l’enquête, le fils d’une autre victime et la propriétaire d’une maison d’hôte.

L’affaire SK1, Canal +, 16.01.2016, 1h55min37s (long-métrage)

Long-métrage réalisé par Frédéric Tellier qui retrace l’enquête puis le procès du tueur en série, Guy Gorges. En 1991, Franck Magne, un inspecteur du Quai des Orfèvres, est responsable d’une enquête sur l’assassinat d’une jeune fille. Très vite, d’autres cas similaires s’accumulent. Il comprend vite que les meurtres sont l’œuvre d’une seule et même personne. Le jeune inspecteur, interprété par Raphaël Personnaz, va traquer le tueur quitte à mettre à mal sa propre famille.

Affaires classées, sur la piste des tueurs, Grands reportages, TF1, 04.10.2015, 1h11min57s (reportage)

Reportage sur les “cold cases” ou enquêtes criminelles non élucidées. Grâce à de nouveaux éléments et aux progrès techniques, des enquêtes peuvent être rouvertes quinze, vingt voire trente ans après les faits. Le reportage montre trois enquêtes :  l’affaire Sophie Borca, une des “Disparues de l’A26” en 1985, celle d’Estelle Mouzin et le combat de Marie-Rose, qui n’a pas été vain, pour retrouver les meurtriers de sa fille Christelle Maillery, la première des “Disparues de l’A26” et Christelle Bletry, retrouvée poignardée dans un bois. Corinne Herrmann a participé activement à rechercher les tueurs en série pour éviter que les affaires non élucidées ne demeurent des dossiers clos.

La Prochaine fois je viserai le cœur, Canal +, 31.10.2015, 1h46min44s (long-métrage)

Ce long-métrage de Cédric Anger met en scène l’histoire d’un maniaque qui s’attaque à des auto-stoppeuses et qui échappe à la police. Il reprend l’histoire vraie d’Alain Lamare. Dans le film, le tueur se prénomme Franck. C’est un jeune gendarme timide et effacé qui travaille dans l’Oise. C’est en fait un dangereux psychopathe qui s’en prend à des jeunes femmes rencontrées au hasard de ses déplacements. Il les renverse avec sa voiture ou se contente de les prendre en auto-stop et les tuer.

La Conspiration du silence, France 2, 24.05.2023 – 31.05.2023, 35×8 (collection)

Série documentaire sur Emile Louis en huit épisodes, diffusée sur France 2 entre le 24 mai et le 31 mai 2023.  La réalisation est de Thierry Fournet. Il retrace toute l’affaire avec un épisode concentré sur la personnalité d’Emile Louis.

Emile Louis, La Conspiration du silence, France 2, 24.05.2023, 34min55s (documentaire)

Le cadavre de Rouvray est identifié. Il s’agit de Sylviane Lesage, ancienne pupille de la DDASS. Christian Jambert poursuit son enquête sur ce meurtre et ces étranges disparitions. Le gendarme Jambert met le doigt sur le dénominateur commun des disparues : la plupart ont été prises en charge par l’institut médico-éducatif Grattery et ont côtoyé un chauffeur de car scolaire affable, conseiller municipal, très présent dans le quotidien de ces jeunes femmes fragiles. On découvre la figure à la fois sympathique et sinistre d’Émile Louis.

Faits divers et médias audiovisuels  : la mort de l’ennemi public n°1, Jacques Mesrine, vendredi 2 novembre 1979, Bertherat, Bruno, mémoire DEA, 251 p.

L’auteur analyse le retentissement dans les médias de la mort de Jacques Mesrine. Les médias notamment audiovisuels se sont intéressés à sa vie, cherchant à comprendre et expliquer ses actes.

Un Criminel au petit écran. La Fabrique d’un «  monstre  » à la télévision  : Patrick Henry, Girard, Justine, Tsikounas, Myriam, Université Paris 1, 2013, 152 p.

Ouvrage sur la médiatisation de Patrick Henry désigné comme un monstre dont «  La France a peur  ». Cette affaire qui permet aussi de questionner la légitimité de la peine de mort en France est un exemple d’affaire qui va montrer l’intérêt important que les médias accordent à des criminels.

6.2   Justice des mineurs

   D’autres accusés qui attirent l’attention des médias, ce sont les mineurs. Savoir quelle attitude la justice doit avoir face à la criminalité des mineurs va engendrer de nombreux débats surtout à la télévision. Dans le même temps, cette thématique soulève la question de la protection des enfants qui sont des personnes vulnérables. Que cela soit en fiction, en documentaire ou reportage, les enfants et les adolescents suscitent de la compassion de la part des spectateurs. La justice doit alors juger voire condamner tout en apportant une aide sociale pour éviter que les jeunes criminels évoluent dans le système judiciaire et s’y développent.

Les Enfants et la justice, Aujourd’hui madame, Antenne 2, 20.03.1980, 1h (magazine)

Magazine présenté par Jacques Garat et Danielle Askain consacré à la délinquance juvénile, à la justice des mineurs et au parcours des enfants qui se retrouvent face à la justice. L’émission s’ouvre sur le témoignage d’une jeune homme de 22 ans, qui a connu un parcours de fugue et de délinquance, et s’est retrouvé en prison très jeune, à 14 ans, pour un vol de voiture. Il veut prouver qu’il peut s’en sortir, et critique le système de probation. Suivent les témoignages et les questions des téléspectateurs. Puis les invités font le point sur la situation actuelle de la justice appliquée aux enfants, sur le recours à la prison plutôt qu’aux mesures éducatives, sur les difficultés familiales et les conditions de vie qui peuvent conduire un enfant à la délinquance.

Le Droit d’être un enfant, Vivre en famille, TF1, 19.12.1983, 1h10min20s (magazine)

Après la diffusion d’un reportage de Jacques Meny sur un foyer d’enfants abandonnés, Jacqueline Vauclair reçoit Simone Chaplin, des Comités Alexis Danan, Caroline Mignot, pédiatre et le juge pour enfant Jean-Pierre Rosenwegh. Ils parlent du placement des enfants dans des institutions spécialisées soit à la demande des parents soit sur décision du juge, de l’évolution de ces institutions, du rôle et de l’importance de la famille, de la psychologie des enfants battus, du nombre des familles suivies, des critères et de la durée des placements.

Les Jeunes face à la justice, Français si vous parliez, France 3, 08.04.1994, 42min09s (débat)

André Bercoff présente l’émission consacrée aux jeunes face à la justice. Pour parler de ce problème des femmes de loi, éducateur et ex-repris de justice interviennent. Dans le public des éducateurs réagissent mais aussi des jeunes qui ont connu le système judiciaire. C’est le cas de Pierre qui a été surpris avec un port d’arme prohibé. Il est resté 6 mois en prison à 17 ans. Le juge ne lui a accordé que quelques minutes d’entrevue. Ils insistent sur la notion de dialogue avec le système judiciaire pour une meilleure information et prévention.

Monsieur le substitut, Strip tease, France 3, 11.11.1994, 9min08s (reportage)

Dans le bureau du Substitut du Procureur au parquet des Mineurs à Paris, un homme est accusé de viols sur sa fille de 14 ans. Seul le Substitut du Procureur est filmé durant son entrevue avec l’accusé qui reconnait à demi-mots les faits qu’on lui reproche. Avant d’être présenté à un juge d’instruction, l’accusé évoque un prêt bancaire à rembourser et termine son entrevue en pleurs.

Les Enfants du juge (collection)

Série diffusée entre le 26 novembre 1994 et le 1er septembre 1996. Il y a 5 épisodes, tournés à Marseille et dont l’intrigue principale se déroule au tribunal. On suit les affaires du juge Ferris joué par Frédéric Pierrot. Chaque téléfilm s’attachera à suivre l’itinéraire d’un enfant confronté au monde des adultes et dont le seul recours est la révolte qui s’exprime parfois par des actes violents. La réalisatrice s’est inspirée du personnage du juge Veron, “héros” malgré lui des documentaires* de Daniel Karlin pour réaliser ces fictions de 55 minutes.

Ma mère, Les Enfants du juge, France 3, 26.11.1994, 52min45s (téléfilm)

David est un adolescent difficile qui souhaite retrouver sa mère biologique. Convoqué au bureau du juge Ferris, après avoir crevé les pneus de Thierry, l’éducateur, David en profite pour dérober l’adresse de sa mère. Premier téléfilm de la série, cette fiction nous fait découvrir l’univers d’un foyer ainsi que la manque affectif d’un adolescent et ses conséquences.

* Les Enfants du juge Véron, Justice en France, France 2, 1992

Kramer contre Kramer, M6, 27.11.1995, 1h45min14s (long-métrage)

Ce long-métrage de Robert Benton sorti en 1979 est inspiré du livre Le Droit du père d’Avery Corman. C’est l’histoire de Ted Kramer, dessinateur publicitaire new-yorkais, qui délaisse sa famille. Un jour sa femme, Joanna, le quitte en lui laissant la garde de leur fils. Plus tard, elle revient et demande à avoir la garde. Suit alors un procès qui questionne les droits des mères et des pères ainsi que l’expérience monoparentale.

Bobigny  : justice des mineurs, 19 20 Edition nationale, France 3, 22.09.2006, 1min54s (journal télévisé)

Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a le sentiment que la justice n’applique pas la loi, surtout au tribunal de Bobigny. Enquête auprès des magistrats directement incriminés, qui sont choqués par les propos du ministre, car ils ne reflètent pas ce qu’ils vivent au quotidien. Hélène Franco, juge pour enfant au tribunal de Bobigny, dénonce les propos de N. Sarkozy. Selon elle, avant de condamner à de la prison, on cherche d’abord à trouver des solutions éducatives.

Justice en  sol mineur, Envoyé spécial, France 2, 06.09.2001, 30min07s (magazine)

Enquête sur le travail des magistrats et des éducateurs auprès des mineurs mis en examen au Palais de Justice de Lyon. Pendant six mois, les journalistes ont suivi des entretiens entre ces jeunes délinquants et les éducateurs, avocats et juges, ainsi que le déroulement de certains procès. Les reporters suivent quelques jeunes comparaissant au Parquet des mineurs, recueillent leurs témoignages, montrent les étapes qui vont permettre de statuer sur leur sort.

Violences à l’école  : quand la justice s’en mêle, Ça vous regarde, La chaîne parlementaire Assemblée Nationale, 25.01.2010, 58min (magazine)

Arnaud Ardoin anime un débat sur la violence à l’école et les phénomènes de bandes. Pour en parler, il reçoit Philippe Goujon, député UMP de Paris, Claude Lelièvre, historien de l’éducation, Michel Richard, secrétaire général adjoint du Syndicat du personnel de l’Éducation nationale, et Jean-Jacques Urvoas, membre de la commission des lois. Ils évoquent la proposition de loi sur les bandes et la violence à l’école, qui sera discutée demain à l’Assemblée nationale, et débattent de l’utilité de l’intervention de la loi dans l’éducation.

Justice(s) en mode mineur, 13ème Rue, 16.08.2010, 1h05min (documentaire)

Ce documentaire réalisé par Bernard Cazedepats suit le quotidien des employés du tribunal de grande instance de Béthune, d’un centre éducatif fermé et de la brigade des mineurs de Lille, confrontés à la violence des jeunes. Au tribunal, il y a 6 juges qui doivent juger 5000 affaires par an au civil et au pénal.

La Réforme de la justice des mineurs, Service public, France Inter, 23.05.2011, 51min29s (magazine)

Émission présentée par Thomas Chauvineau avec pour thème la réforme de la justice des mineurs en France. Autour de lui, il y a des invités comme Jean-Pierre Rosenczveig, magistrat, Bruno Badre, porte-parole de la chancellerie, et Francis Bailleau, sociologue et directeur de recherche au CNRS. Ils commencent par faire l’historique des différentes réformes et les nouveautés qu’apportent ces nouvelles mesures. Puis ils donnent leur avis sur l’intérêt ou pas de la réforme. Pour le magistrat, cette réforme ne permet pas aux juges de mieux rendre la justice parce que demeure le problème du manque de moyen et de personnels.

Mommy, Canal +, 25.08.2015, 2h12min55s (long-métrage)

Ce long-métrage de Xavier Dolan raconte l’histoire de Steve, jeune homme hyperactif et violent. Devenu veuve, sa mère, Diane, obtient la garde de son fils. Au centre où il séjourne, on la prévient : les retrouvailles risquent d’être mouvementées. On ne gère pas facilement des personnes pyschologiquement instables. Diane, femme forte, indépendante et exubérante, veut faire mentir les médecins de l’hôpital.  Contre toutes attentes, elle parvient à apprivoiser cet enfant imprévisible. Elle peut compter sur l’aide inattendue d’une voisine, Kyla. Ensemble, ils trouvent un certain équilibre.

Jusqu’à la garde, Canal +, 23.02.2019, 1h30min09s (long-métrage)

Long-métrage réalisé par Xavier Legrand qui met en scène Léa Drucker et Denis Menochet. Ces derniers divorcent. Leur fils, Julien, refuse de voir son père qu’il estime être violent. Miriam et Antoine Besson se déchirent à propos de la garde alternée de leurs enfants. Antoine demande sa mutation pour se rapprocher de son fils. La juge tranche, et ce malgré la lettre sans appel de Julien, 11 ans, qui refuse de revoir son père : elle oblige l’enfant à passer un week-end sur deux avec lui. Julien essaie de protéger sa famille et de ménager Antoine, dont le comportement est plus qu’inquiétant.

Au cœur de la justice des mineurs, Grands reportages, TF1, 11.10.2020, 1h10min32s (reportage)

Reportage sur les tribunaux des enfants. Ce sont des lieux uniques dans lesquels se jouent bien souvent l’avenir des mineurs. Dans la Somme, 3 300 enfants font face à la justice chaque année. Exceptionnellement, le juge, mais aussi le procureur, les avocats spécialisés et les éducateurs, tous montrent leur quotidien difficile où il faut juger, aider les jeunes mais sans laisser ses sentiments interférer.

6.3   La Justice face aux discriminations

   À partir des années 1980, la justice est de plus en plus appelée à statuer sur des délits voire des crimes qui trouvent leur source dans le racisme, l’homophobie ou encore la xénophobie. Dans cette sous-partie, il y a deux thèmes. Tout d’abord, il y a la justice qui est accusée de soutenir un système discriminatoire en condamnant à de faibles peines les auteurs de ces crimes. En effet, à cette période les communautés d’origine nord africaines sont très souvent visées. C’est la période des « ratonnades », c’est-à-dire des actes de violence préméditées sur ces communautés. Le deuxième thème porte sur la réponse de la part de la justice face à ces violences, qui évoluent au cours du temps notamment car l’opinion publique est davantage informée et désire une justice exemplaire.

Procès Créteil, Journal A2 Edition 20H, Antenne 2, 27.10.1981, 1min22s (journal télévisé)

Court sujet de journal télévisé qui annonce le verdict du procès d’un couple de gardiens d’immeuble qui avaient tué le 16 février 1980, à Vitry, un jeune algérien de 15 ans, Abdelkader Laireche. Ils sont condamnés à 5 ans de prison avec sursis. Après le procès, policiers et jeunes se sont affrontés. Interview de jeunes qui estiment qui cette condamnation est insuffisante et que cela relève du racisme.

Les Assassins d’Aix, 20H TF1 Le journal, TF1, 28.04.1984, 3min28s (journal télévisé)

Le 10 août 83 dans une cité HLM d’Aix-en-Provence un jeune maghrébin était assassiné par l’un des membres d’une bande de jeunes blancs « ratonneurs ». Le 25 avril 1984, les membres de la bande ont été libérés après 9 mois de prison préventive, seul le tireur reste en prison. Mohamed Ben Sabeur, ami de la victime revient sur l’agression durant laquelle son ami est mort. Puis, les tueurs, entourés de leur famille, se placent en tant que victime puisqu’ils pensent que c’est juste une « bagarre qui a mal tourné ». Le commentaire souligne que c’est extrêmement rare que soient relâché des accusés alors qu’ils ont déjà un casier rempli pour agression.

Un Avocat sous le choc de l’injustice, Coup de cœur, FR3, 23.09.1985, 2min44s (journal télévisé)

Philippe Lemaire, 48 ans, avocat à la cour de Paris confie devant la caméra son sentiment d’échec. En effet, il n’a pas réussi à faire acquitter un jeune garçon injustement accusé selon lui du meurtre d’une femme et de sa petite fille parce que le prévenu s’appelait Mohammed. Il met en cause le racisme présent au fond de chaque individu.

Verdict procès tueur raciste (salon de thé de Chateaubriand), TF1 Treize heures, TF1, 24.09.1985, 1min24s (journal télévisé)

Procès a la Cour d’Assises de Nantes de Frédéric Boulay, jeune admirateur du nazisme, qui a tué deux Turcs et en a blessé cinq autres dans un salon de thé à Châteaubriand. Les journalistes filment le procès, ainsi que les pièces à conviction constituées d’objets nazis.

Procès racistes, Antenne 2 Le Journal de 20H, Antenne 2, 21.01.1986, 58s (journal télévisé)

Reportage sur le début du procès des trois accusés du meurtre de Habib Ghemzi, jeté par la portière du train Bordeaux-Vintimille, dans la nuit du 14 au 15 novembre 1983. Ces trois jeunes hommes sont des légionnaires qui ont tué gratuitement H. Ghmenzi parce qu’il était d’origine algérienne.

L’Affaire Kerzaz, Messieurs les jurés, Antenne 2, 31.08.1986, 1h46min40s (téléfilm)

Téléfilm de Michèle Lucker mettant en scène le procès de Hamid Kerzaz, 27 ans, mécanicien, né en France de parents algériens, est accusé d’avoir tué Xavier Chevreuse. Il entretenait des liens d’amitié avec la victime qui pourtant lui devait de l’argent. Kerzaz nie être l’assassin. C’est un garçon intelligent, il a pourtant quitté l’école rapidement pour apprendre le métier de mécanicien afin d’aider sa mère, son père ayant été tué par la police française en 1961 pendant les manifestations en faveur de l’indépendance de l’Algérie. Son voisin était un raciste convaincu qui faisait signer des pétitions contre ses voisins étrangers.

Un coupable, FR3, 03.11.1988, 1h18min55s (téléfilm)

Ali-François Caillou est étudiant en Droit. Né d’un père breton et d’une mère algérienne, il est discret. Des amis l’entraînent dans une manifestation pour la Paix qui dégénère. Un gardien de la paix est grièvement blessé, frappé au visage par un manifestant. Trois agents de police accusent Ali, avançant des témoignages contradictoires et évasifs. Pourtant, un procès débute. Le physique de Ali-François plaide contre lui. Un avocat minable va le défendre et, plusieurs mois après une détention pénible aux côtés de codétenus vulgaires et bruyants, lorsque le verdict tombe, le condamnant à 18 mois de prison ferme. Ali-François décide de mourir pour prouver qu’il est innocent.

Procès juge raciste, Inter soir 19H00, France Inter, 25.05.2000, 1min08s (journal parlé)

Compte rendu du procès du juge Henri Bouquet de la Joliniere, qui a prononcé des injures à caractère raciste dans le cadre de son travail. Il a invoqué son origine pied noir pour justifier ces écarts de langage, mais il a été condamné à 3000 francs d’amende et il attend des sanctions disciplinaires. Il utilisé le terme de « bougnoule ». Le juge a expliqué pendant l’audience que ce terme ne visait pas une communauté en particulier mais l’ensemble des fraudeurs.

Rapport annuel de la Commission consultative des droits de l’homme, Inter treize quatorze, France Inter, 27.03.2003, 6min30s (journal parlé)

Interview de maître Michel Zaoui, avocat, membre du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Il exprime la colère et l’indignation devant le chiffre de 60% d’antisémitisme dans les violences racistes et le chiffre de 75% pour les menaces et les intimidations antisémites. Sa conviction est qu’il ne faut pas trouver la cause dans le conflit du Proche-Orient. Il trouve la situation préoccupante en France. L’extrême-droite a sa part de responsabilité dans ses violences.

L’Affaire Ilan Halimi, Café crimes, Europe 1, 13.04.2009, 56min31s (magazine)

Jacques Pradel revient sur l’affaire Ilan Halimi, torturé à mort dans une cité de Bagneux en 2006. Une bande avait enlevé ce jeune homme de confession juive pour demander une rançon. Le procès devrait s’ouvrir dans 15 jours devant la Cour d’assises des mineurs de Paris. Pour en discuter, Alexandre Lévy, auteur du Gang des barbares (Hachette) et Alain Acco, grand reporter. A. Acco explique que cette affaire est le premier enlèvement mal géré par la brigade criminelle, notamment pour une affaire aussi médiatisée. Le chef de la bande, Y. Fofana a d’abord essayé d’enlever des notaires, des médecins, sans succès. Il a recruté des filles pour attirer des jeunes fortunés.

Affaire Ilan Halimi  : le gang des barbares, 90′ faits divers, Monte Carlo TMC, 16.04.2009, 54min10s (reportage)

À quelques jours du procès du “gang des barbares” et de son meneur Youssouf Fofana, ce document retrace l’affaire “Ilan Halimi“, du nom de ce jeune homme séquestré, torturé et assassiné par la bande originaire de Bagneux, dont les motivations antisémites seront examinées lors du procès. L’itinéraire de cette bande et les failles de l’enquête policière sont évoqués à l’aide d’images d’archives et des reconstitutions, ainsi que des interviews de journalistes, d’avocats et d’autres protagonistes.

Philadelphia, M6, 29.11.2010, 2h07min57s (long-métrage)

Long-métrage réalisé par Jonathan Demme et sorti en 1993. Andrew Beckett est un brillant avocat travaillant dans le meilleur cabinet de Philadelphie. Pourtant, il est licencié. Il est persuadé d’avoir été licencié parce qu’il a le sida. Il demande alors l’aide d’un autre avocat avec des tendances homophobes mais qui connait les discriminations puisqu’il est afro-américain. Le film met en scène le procès au cours duquel Andrew doit prouver que ses employeurs avaient connaissance de sa maladie.

Procès Merah  : un verdict qui ravive les plaies  ?, Ça vous regarde, La Chaîne parlementaire Assemble Nationale, 106.11.2017, 1h (magazine)

Magazine animé par Arnaud Ardoin. Les invités sont Olivier Morice, avocat des parties civiles dans le procès d’Abdelkader Merah, Laurence Vichnievsky, députée MODEM, François Pupponi, député Nouvelle Gauche du Val-d’Oise, et Alex Jordanov, journaliste d’investigation, pour débattre du verdict du procès. Des images et des extraits de déclarations illustrent leurs propos. A. Merah est condamné pour association de malfaiteurs, il a écopé de 20 ans de prison. Pour son avocat, E. Dupond-Moretti, on a condamné la mauvaise personne juste pour permettre aux familles des victimes de se venger. Pour les avocats de la partie civile, il est bien coupable d’avoir aider son frère.

Le Brio, Canal +, 09.10.2018, 1h31min38s (long-métrage)

Ce film de Yvan Attal raconte l’histoire de Neïla Salah, étudiante en droit à Assas. Elle arrive en retard au cours de Pierre Mazard. Le professeur lui fait des remarques jugées racistes. Son intervention est filmée et diffusée sur Internet. La direction de l’université doit sévir et demande à l’enseignant provocateur de se racheter. Pierre Mazard doit former Neïla à un prestigieux concours d’éloquence. Alors que Pierre et Neïla commencent à s’apprivoiser, les camarades de classe de la jeune femme lui font comprendre qu’elle n’aurait pas dû accepter ce marché qui dédouane Mazard.

La Voie de la justice, Canal + Cinéma, 26.10.2020, 2h12min (long-métrage)

Ce long-métrage de Destin Daniel Cretton sorti en 2019 retrace l’affaire de Walter McMillian. Ce dernier est condamné en 1987 pour le meurtre d’une jeune fille de 18 ans. Les preuves sont faibles et sous-tendendues des idées racistes. Son avocat, Bryan Stevenson, jeune juriste afro-américain s’empare du dossier et décide de refaire l’enquête et que son client soit de nouveau jugé. Il arrive à faire casser l’arrêt et à faire libérer son client innocent. Le film est inspiré de la véritable carrière de l’avocat Bryan Stevenson.

Affaire Sarah Halimi : un déni de justice ?, CNews, 14.04.2021, 10min50s (débat)

Débat portant sur la décision de justice affirmant l’impossibilité de juger le meurtrier de Sarah Halimi, femme juive tuée à Paris en avril 2017. Kobili Traoré est jugé pénalement irresponsable de ses actes. Le plateau est divisé entre ceux qui pensent que cette décision est juste puisqu’une expertise a été faite, et de l’autre ceux qui pensent que cela véhicule un mauvais message puisque cet acte antisémite n’est pas jugé.

Mireille Knoll  : l’antisémitisme au cœur du procès, 9/12, La Chaîne Info, 26.10.2021, 6min14s (débat)

Va s’ouvrir à Paris le procès des deux accusés dans le meurtre de Mireille Knoll, femme juive tuée dans son immeuble. Pour en discuter, Elie Korchia, Président du Consistoire central israélite de France est invité. Il estime que les communautés juives en attendent beaucoup des pouvoirs publics après les différents attentats, meurtres de personnes juives et les agressions quotidiennes. Il affirme que le ministère de l’Intérieur a bien avancer dans la lutte contre l’antisémitisme.

L’Etat du Texas contre Melissa, Canal +, 05.04.2022, 1h38min49s (documentaire)

Dans ce film de Sabrina Van Tassel, on suit l’histoire de Melissa Lucio, 48 ans, accusée d’infanticide. C’est la première femme hispanique condamnée à mort au Texas. Elle continue de clamer son innocence et affirme être la cible d’un enjeu politique. Accusée d’avoir tué Mariah, sa fille de deux ans et demi, cette mère de 14 enfants, pauvre et droguée, semble être la coupable idéale. Son exécution a été annulée grâce au documentaire qui a été réalisé.

6.4   Les Erreurs judiciaires

Dans cette avant-dernière sous-partie, nous nous intéresserons aux erreurs judiciaires. Elles sont la hantise du système judiciaire parce que c’est la limite de la justice rendue par des Hommes. C’est une hantise car l’accusé a souvent purgé une peine pendant des années avant d’être de nouveau jugé, c’est donc avant tout une souffrance pour l’individu. Mais surtout, lorsque la justice reconnait son erreur, il y a une perte de crédibilité et d’autorité de l’institution. Guillaume Seznec, Patrick Dils, Loïc Sécher ou encore les innocents de l’affaire d’Outreau sont les victimes d’un système qui les a accusés souvent avec assez peu de preuves. Enfin, la responsabilité des médias est grande. Ils ont participé à la mise à mort publique de certaines personnes. La question qui se pose est alors : comment réintroduire une personne que tous avaient jugée coupable ?

Après vingt ans de bagne, Seznec retrouve sa famille, Journal national, Les Actualités Françaises, 10.07.1947, 2min02s (presse filmée)

Guillaume Seznec, après 20 ans de bagne, est de retour chez lui en Bretagne. Les retrouvailles avec sa famille et le rappel des conditions pénitentiaires au bagne de Cayenne sont évoqués. Il avait été condamné au bagne après avoir été accusé du meurtre de Pierre Quémeneur, homme d’affaire dont le corps n’a jamais été retrouvé.

Libération de Jean Deshays, accusé à tort, Journal national, Les Actualités Françaises, 10.02.1955, 47s (presse filmée)

Jean Deshays est libéré après avoir effectué trois ans de bagne pour un crime qu’il n’a pas commis. Il a été réhabilité et recevra une indemnité de 5 millions de francs. Il désire reprendre son ancien poste, docker sur les quais de Nantes. Il a été le premier à être acquitté en 1955 après une condamnation en 1949.

Une Femme en liberté  : Paule Guillou, Cinq colonnes à la une, 1ère chaîne, 4 mars 1960, 9min20s (magazine)

Interview de Paule Guillou condamnée aux travaux forcés à perpétuité en 1945 pour l’empoisonnement du pharmacien chez qui elle était préparatrice. Graciée mais non acquittée elle est enfin libre mais parle de la difficulté à vraiment se sentir libre. Elle souhaite une révision de son procès. Elle revient sur ses 11 ans de détention, sa condamnation, le verdict, la perpétuité, le sentiment d’abandon. Le reportage comprend également une courte interview de la mère de Paule Guillou qui dit sa détresse d’avoir vécu cette expérience.

Pauvre Martin, 1ère chaîne, 14.08.1962, 49min (téléfilm)

Fiction policière de Pierre-Aristide Bréal écrite pour la télévision, et réalisée par Jean-Marie Coldefy. Ce drame paysan se passe à l’époque contemporaine dans un village de France. Sosthène Martin, un paysan, condamné pour un meurtre qu’il n’a pas commis, sort de prison au bout de dix ans. Il s’installe dans la ferme de son frère Eugène. Aussitôt les villageois protestent, pensant que Martin ne revient que pour récupérer l’argent dérobé à sa victime. Mais Martin veut prouver son innocence et faire éclater la vérité en démasquant le véritable assassin.

L’Affaire Calas, La Caméra explore le temps, 1ère chaîne, 12.01.1963, 2h34min (téléfilm)

À partir des textes de Voltaire, ce téléfilm de Stellio Lorenzi retrace à la manière d’une enquête policière la lutte menée par l’écrivain pour la réhabilitation d’un homme, accusé d’avoir assassiné un de ses fils, pour l’empêcher de se convertir au catholicisme. Jean Calas, négociant calviniste de Toulouse, fut condamné par le Parlement de la ville au supplice de la roue et exécuté, plus pour ses opinions religieuses que pour le crime dont on l’accusait. Voltaire prit le parti de la victime, parvint à prouver l’erreur judiciaire et transforma l'”affaire Calas” en symbole de l’intolérance et du fanatisme catholique à l’égard des protestants.

L’Affaire Cornec, Cinq colonnes à la une, 1ère chaîne, 01.07.1966, 33min07s (magazine)

Enquête à propos d’un fait divers dans un village du Tarn, où un instituteur, monsieur Robin a été accusé injustement et uniquement sur le témoignage de sept de ses élèves, à la suite de quoi, il a fait huit mois de prison. Interview de monsieur Robin et de sa femme, de quelques élèves et de parents d’élèves. Pour démontrer le mécanisme du mensonge et de l’invention chez les adolescents, l’équipe de Cinq colonnes à la une, déguisée en gendarme avec Jean-Pierre Chabrol en commissaire, a interrogé quelques élèves. Les réponses de ces enfants grossissent l’histoire montrant qu’il est bien innocent.

Les Erreurs judiciaires, Les Dossiers de l’écran, 2ème chaîne, 16.05.1968, 43min (débat)

Le sujet de l’émission porte sur les erreurs judiciaires. Le débat est précédé par le film L’Affaire du courrier de Lyon de Maurice Lehmann sorti en 1937. Cette affaire remonte à 1796 où une malle-poste est convoyée de Paris à Lyon. Elle est attaquée, les bandits volent l’argent et tuent les deux postillons. Joseph Lesurques est jugé coupable et guillotiné la même année. C’est considéré comme une des erreurs judiciaires les plus célèbres. Les débats portent sur cette affaire avec maître René Floriot qui est convaincu de l’innocence de J. Lesurques. Il explique qu’il n’a jamais été innocenté car lorsque toutes les voies de recours ont été utilisées, la justice ne revient plus sur sa décision.

La Justice après l’affaire Deveaux, Panorama, 1ère chaîne, 02.10.1969, 25min28s (magazine)

En 1963, Jean-Marie Devaux est condamné pour le meurtre d’une petite fille de sept ans, Dominique Bessard. En 1969, il est acquitté. Le reportage rend compte de sa nouvelle vie où il doit réapprendre à être libre. Il est entouré de son père et de sa mère pour répondre aux questions du journaliste. Les questions portent sur sa détention, sur ses projets futurs et son ressentiment éventuel envers la justice française.

Erreurs judiciaires (collection)

Collection en 13 épisodes diffusés à partir du 10 septembre 1975, adaptation de l’ouvrage de Maître Floriot publié en 1968. Il décrit des histoires où la justice a failli se tromper. Il s’agit d’affaires judiciaires réelles, uniquement les noms ont été changés. C’est une réalisation de Jean Laviron et le scénariste est René Floriot.

Un procureur clairvoyant, Erreurs judiciaires, 13.12.1975, 26min (fiction)

Dans ce premier épisode, une foire aux bestiaux se déroule dans un village. Deux maquignons, accostés par un jeune homme montent avec lui en voiture pour aller voir des bêtes à acheter. Quelques heures plus tard, on les retrouve chacun avec une balle dans le cœur. Plusieurs millions d’anciens francs, qu’ils portaient sur eux, ont disparu. Tout accusé le jeune homme …

L’Erreur judiciaire, Aujourd’hui madame, Antenne 2, 04.06.1976, 53min30s (débat)

Débat à propos de l’erreur judiciaire auquel participent : Monsieur Goudet, ministère de la Justice, le Président Monney, Maître Pollack, et Maître Badinter. Sont évoqués au cours de la discussion : le procès Pierre Goldman, les détentions arbitraires, le choix et le rôle des jurés, l’autorité du magistrat, les témoignages, la Cour de cassation, et l’enquête policière. Cinq téléspectatrices donnent leur avis et apportent leur témoignage.

Erreurs judiciaires, Le Téléphone sonne, France Inter, 04.12.1978, 27min35s (magazine)

Jean Chazal, ancien conseiller à la cour de cassation, auteur du livre Les Magistrats (Grasset), est interviewé et répond aux questions des auditeurs. Il revient sur l’affaire Youssef Kismoun, condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’une septuagénaire. Jamais aucune preuve n’a été trouvée contre lui. À partir de ce sujet, il évoque les erreurs judiciaires qui sont la hantise des magistrats notamment car ce sont des erreurs difficiles à réparer.

L’Erreur judiciaire, Aujourd’hui la vie, Antenne 2, 07.05.1982, 54min45s (magazine)

Cette émission regroupe plusieurs invités : l’avocat maître Thierry Levy, Roger Knobelspiess sorti de prison où il a passé 12 ans, Frédéric Pottecher, madame Laval, qui s’est occupée de l’affaire Ranucci et Dora Valayer, responsable du comité de soutien pour Guy Mauvillain. L’accent est mis sur le mauvais fonctionnement d’un système judiciaire qui mène très souvent à des erreurs comme celle dont fut victime R. Knobelspiess. Il explique que l’inculpé est en principe considéré comme coupable avant même d’avoir été jugé. Il ne peut en aucun cas, ni savoir sur quelle base il est accusé, ni obtenir une confrontation avec les témoins si le juge d’instruction trouve cette démarche inutile. Il critique aussi la conception d’intime conviction qui fait que parfois les gens sont condamnés alors qu’il y a peu de preuves.

Présumés coupable  ?, Droit de réponse, TF1, 25.01.1986, 1h50min (débat)

Sur le plateau de Michel Polac sont réunis des victimes d’erreur judiciaire qui témoignent de ce qu’elles ont vécu notamment leur incarcération. Madame Ferrera a fait un an de prison, depuis sa libération elle et son mari sont au chômage. Roland Agret, accusé de meurtre a passé 7 ans en prison puis a été gracié par Valery Giscard d’Estaing et liberé. Il se révolte contre la justice. Gabriel Thiennot et Raymond Mis qui, en 1946 ont été accusés du meurtre d’un garde chasse. Ils ont été condamnés, réhabilités en 1954 mais veulent être déclarés innocents. Jean-Paul Jean évoque le problème des indemnisations des victimes d’erreur judiciaire.

Innocent mais présumé coupable, Thema, ARTE, 16.03.1997, 1h38min12s (documentaire)

Ce documentaire de Jean-Michel Meurice revient sur l’affaire Richard Roman. Le 26 juillet 1988, Céline Jourdan, 7 ans, est violée puis assassinée. Placé en garde à vue, Didier Gentil reconnaît très vite le viol mais accuse Richard Roman d’avoir prémédité et commis le crime. Après 22 heures d’interrogatoire, ce dernier avoue à son tour. Mais, dès sa présentation devant le juge d’instruction, il se rétracte. Cela ne l’empêche pas d’être inculpé et conduit en prison. L’enquête piétine, un nouveau juge reprend le dossier, dans lequel il relève de nombreuses incohérences. Convaincu de l’innocence de R. Roman, il ordonne le non-lieu. Mais, face à l’incompréhension de la famille de la victime et de l’opinion, le parquet décide de traduire les deux inculpés devant la cour d’assises de Grenoble. Les images d’archives sont complétées par des entretiens avec les principaux acteurs de cette erreur judiciaire.

Victimes d’erreurs judiciaires  : et Omar Raddad ?, La Marche du siècle, France 3, 07.10.1998, 1h45min05s (magazine)

Jean-Marie Cavada évoque dans ce magazine la question des victimes d’erreurs judiciaires. De nombreux invités et parmi eux, Omar Raddad et son avocat Jacques Vergès, donnent leur position sur ce thème. Trois reportages sont diffusés dont un réalisé aux Etats-Unis où un homme qui a été reconnu innocent est toujours enfermé car il a tenté de s’enfuir plusieurs fois. Une partie importante de l’émission est accordée à l’affaire O. Raddad défendu par J. Vergès. Interview en duplex de François Foucart, journaliste, qui a écrit un livre sur cette affaire.

L’Affaire Dils, Envoyé spécial, France 2, 25.04.2002, 47min52s (reportage)

Rétrospective de l’affaire de Patrick Dils, accusé du meurtre de deux enfants à Montigny-lès-Metz, et condamné à perpétuité en 1987. Il rejugé en 2001 puis en 2002 suite à la présence de nouveaux éléments dans le dossier, et acquitté après avoir passé 15 ans en prison. Les enquêteurs qui avaient travaillé sur l’affaire donnent leur avis sur cette affaire. La sœur de Francis Heaulme est aussi questionnée, elle explique qu’elle ne cesse de demander à son frère si c’est lui qui a tué les deux petits garçons. Après le reportage, débat en plateau avec le réalisateur.

Justice  : l’après Outreau, France Europe Express, France 3, 06.12.2005, 1h41min (magazine)

Un court reportage est fait sur les derniers acquittements du procès d’Outreau. Suit un débat en plateau avec la journaliste Christine Ockrent. À ses côtés, il y a Florence Aubenas, Eric Dupond-Moretti ainsi que Karine Duchochois, une des premières à avoir été acquittée. C’est la seule à ne avoir fait de la prison préventive. À cause de cette affaire, elle a perdu la garde de son fils. Le débat porte plus largement sur les erreurs judiciaires et les éventuelles réformes qu’il faut effectuer pour éviter que cela se reproduise.

Quand passe la justice, Reportages, TF1, 03.03.2007, 28min28s (reportage)

Reportage qui revient sur deux affaires dans lesquelles la justice a reconnu ses erreurs. La première, celle du docteur Bakari Diallo, accusé du meurtre d’une patiente au CHU de Poitiers. La seconde, celle de Myriam Masse, condamnée pour dénonciation calomnieuse. Cette dernière avait alerté la police à propos des abus subis par sa nièce de la part de son beau-père, le nouveau compagnon de sa sœur. Elle a été condamnée en 1991, le temps que la justice se rende compte de son erreur, les autres nièces de Myriam ont été violées. Il y a une alternance de commentaires, d’interviews et témoignages avec des images factuelles et des images d’archives.

Les Évadés, M6, 27.01.2011, 2h24min44s (long-métrage)

Ce film de Frank Darabont sorti en 1995, raconte l’histoire d’Andy Dufresne, un jeune banquier condamné en 1947 pour le meurtre de sa femme et de son amant. Il ne cesse de clamer son innocence mais il est incarcéré dans la prison la plus dure de l’État du Maine. Lors de son incarcération qui dure des années, il est abusé et violenté. Pourtant, il rencontre Red, avec qui il se lie d’amitié. Ensemble, ils vont fomenter un plan d’évasion.

La Ligne verte, TF1, 22.07.2012, 3h05min29s (long-métrage)

Ce film de Frank Darabont retrace le parcours de Paul Edgecomb, gardien-chef du pénitencier de Could Mountain en Louisiane. Il s’occupait des condamnés à mort, dont John Coffrey, accusé du viol et du meurtre de deux petites filles. En réalité, il était innocent. Il possédait la faculté de parler aux morts.

Anybody’s nightmare, 1h38min49s, Fonds RITV donation villes de Reims (long-métrage)

C’est un film de Tristram Powell qui est inspiré de faits-divers véridiques. Sheila Bowler, professeur de piano, est accusée d’avoir noyé sa tante mais ses enfants vont tout faire pour que l’erreur judiciaire soit reconnue et que leur mère soit libérée.

La Méprise  : l’affaire d’Outreau, Aubenas, Florence, Editions du Seuil, 2005, 254 p.

Livre sur l’affaire d’Outreau, sur les déclarations du juge mais aussi des accusés. F.Aubenas écrit à partir de ce qu’elle a ressenti lors de cette affaire. Au-delà de l’erreur judiciaire, ce livre tend à expliquer que l’affaire d’Outreau est devenu le révélateur des fantasmes et des peurs de notre époque ce qui a poussé à condamner avec peu de preuves 17 personnes et qui va amener au suicide de l’un des accusés.

Understanding miscarriages of justice : law, the media, and the inevitability of crisis, Nobles, Richard, Schiff, David, Oxford University Press, 2002, 279 p.

Les erreurs judiciaires très médiatisées sont devenues l’objet de nombreux écrits récents sur la justice pénale. Une telle littérature ignore un paradoxe important : lorsque la justice est contestée et incertaine, comment peut-on parler de manière significative d’erreur judiciaire ? Cet ouvrage aborde cette question et y trouve une réponse dans la relation entre la construction juridique de la justice pénale et son reportage dans les médias.

7.         La Justice dans les collections photos de l’INA

La photothèque contient des fonds inhérents aux tournages des productions télévisées de la RTF, de l’ORTF, de la SFP et de l’Ina de 1950 à 1990 ainsi qu’aux enregistrements d’émissions radiophoniques de 1953 à 1974. Il s’agit de conserver des témoignages uniques des premières émissions télévisées enregistrées et non enregistrées, sauvegarder une mémoire visuelle des productions radiophoniques et mettre à disposition des sources d’illustrations pour les infrastructures radiotélévisées.
C’est ainsi que la photothèque de l’INA possède un fonds argentique de plus d’1 950 000 photos  répartis en près de 55 000 reportages. 610 000 photos ont déjà fait l’objet d’une numérisation.
Elle détient également des fonds extérieurs ayant fait l’objet d’une donation ou d’un mandat, dont les contenus proposés sont liés au champ de la programmation audiovisuelle et radiophonique française. Parmi ces fonds se trouvent de nombreux reportages photographiques.
Les dates mentionnées dans les reportages sont indicatives ; ce sont les dates déposées par l’auteur du reportage elles différent donc généralement de celles de l’émission et du tournage. Ils peuvent également donner à voir des émissions non archivées et dont ils restent les uniques témoignages. Les fonds sont consultables sur rendez-vous pris auprès de la photothèque et relèvent d’une procédure particulière.

Identifiant de la photographie : IMG0500014622

Identifiant reportage :    RPT0500016049

Titre reportage :    Caricaturistes : Cinq crayons en correctionnelle

Légende :    Un dessinateur à l’œuvre dans un tribunal pendant le tournage de la série “En votre âme et conscience”.

Date du reportage :        27/12/1951

Photographe :       Fallot, Daniel

La série En votre âme et conscience que nous avons mentionnée a permis la production de nombreuses photographies. On y voit les coulisses de l’émission permettant de constater qu’il existait tout un ensemble de professionnels qui faisaient en sorte de capter le moment. Par exemple, cet homme réalise un dessin d’une actrice comme cela se fait lors des procès très médiatisés.

Identifiant du reportage : RPT0500018836

Titre du reportage : En votre âme et conscience : Affaire du manoir de Jeufosse ou la bête noire

Date du reportage : 17/01/1956

Photographe :  Landau, Gérard

Les photographies permettent de voir les installations mises en place sur le plateau. Par exemple, cette image permet une analyse des dispositifs lumineux ainsi que l’emplacement des micros et de la caméra.

Identifiant du reportage : RPT0500001476

Titre du reportage : Cour de sûreté de l’Etat, Palais de Justice

Date du reportage : 26/02/1963

Photographe : Breemat, Guy

Dans les photographies que conservent l’INA, on retrouve de nombreux clichés de lieux comme dans ce cas où l’on voit le Palais de Justice de Paris. Ce type d’images pouvait être réutilisé dans des magazines, des reportages ou des documentaires.

Identifiant du reportage : RPT0500006403

Titre du reportage : Les dossiers de l’écran : Les erreurs judiciaires

Date du reportage : 16/05/1968

Photographe : Siegler, Robert

Les Dossiers de l’écran est une émission majeure dès son commencement à la fin des années 1960. La photothèque conserve de nombreuses photographies du plateau avec les invités.

Identifiant du reportage :  RPT0500007668

Titre du reportage : Dégats nuit du 27 :  procès Le Dantec

Date du reportage : 28/05/1970

Photographe : Dartus, Aimé

Dans les fonds, on compte aussi des images liées aux actualités. Dans la partie sur les intellectuels et la justice, nous avons mentionné des procès d’activistes d’extrême gauche dans les années 1970. C’est par exemple le cas du procès de Jean-Pierre Le Dantec en 1970. Il est accusé d’avoir publié illégalement son journal, La Cause du peuple. Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre sont venus le soutenir et défendre la liberté d’expression.

Identifiant du reportage : RPT0500009161

Titre du reportage : Procès avortement

Date du reportage : 08/11/1972

Photographe : Lorenzo, Josée

On trouve dans les archives de l’INA des moments clés liés à la justice comme dans ce cas avec des photographies de l’arrivée de l’avocate Gisèle Halimi et Marie-Claire Chevalier au tribunal de Bobigny.

Identifiant du reportage : RPT0500037385

Titre du reportage : Messieurs les jurés : L’Affaire Craznek

Date du reportage :12/06/1975

Photographe : Liennard, Alain

C’est une photo lors du tournage d’un épisode du téléfilm Messieurs les jurés. Cela permet de voir les installations avec dans ce cas, l’image du caméraman. On peut constater l’évolution des technologies à travers ces photographies du matériel audiovisuel.

Identifiant du reportage : RPT0500037850

Titre du reportage : Le juge Fayard dit le shériff d’Yves Boisset

Date du reportage : 31/08/1976

Photographe :  Liennard, Alain

Ces images capturent aussi des moments de vie, d’interactions entre les membres présents en plateau. Dans le reportage photo du film d’Yves Boisset, Le Juge Fayard dit le shériff, il y a plusieurs images où l’on voit Patrick Dewaere qui interprète le juge et Philippe Léotard qui joue le rôle de l’inspecteur Marec.

Identifiant du reportage : RPT0500038452

Titre du reportage : Dossiers de l’écran : Le procès de Riom

Date du reportage : 15/12/1978

Photographe :  Chevry, Jacques ;   Leteuil, Jean Pierre

Tournage de la fiction “Le Procès de Riom”, dans la collection des Dossiers de l’écran, réalisée par Henri Calef, relatant durant l’Occupation le célèbre procès intenté par le régime de Vichy aux dirigeants de la Troisième République et du Front populaire, dont Léon Blum et Edouard Daladier, censés être responsables de la défaite de mai 1940.

Identifiant du reportage :  RPT0500038480

Titre du reportage : Messieurs les jurés : l’affaire Moret

Date du reportage : 20/05/1979

Tournage d’un épisode de la série judiciaire “Messieurs les jurés”, “L’affaire Moret”, réalisé par André Michel, avec dans les rôles principaux Fernand Berset, Van Doude, Gérard Loussine, Patrick Bouchitey, Armand Mistral et Maurice Vallier.

Identifiant du reportage : RPT0500042780

Titre du reportage : Stars à la barre : faut-il avoir une police d’état ou des polices parallèles

Date du reportage : 01/09/1989

Photographe : Dolmaire, Jean Luc

Certaines émissions ont été rapidement arrêtées comme c’est le cas de Stars à la barre. Les photographies permettent d’avoir davantage de matière à ajouter aux émissions. De plus, dans ce genre d’émission qui fait croire que tout est spontané, ces images témoignent qu’en réalité les différents intervenants s’entretiennent avec l’équipe de l’émission ainsi que le présentateur avant le tournage.

Identifiant du reportage : RPT2100008797

Titre du reportage : Boulevard du Palais : Le jugement de Salomon et Meurtre en négatif

Date du reportage : 25/04/2006

Photographe : Loew, Jacques

Les archives photos conservent aussi des photographies plus récentes comme en témoigne ces images prises lors d’un épisode de la série Boulevard du Palais. On voit l’actrice Anne Richard ainsi que Philippe Ambrosini aux côtés d’un caméraman.

Lexique des termes utilisés dans ce guide à propos du monde judiciaire

Cold case : ce terme que l’on peut traduire littéralement en « affaire froide » désigne les affaires judiciaires non élucidées qui ont été classées sans suite souvent à cause du manque de preuves ou de pistes. En France en 2022, a été mis en place un pôle national dédié à ces cas au tribunal de Nanterre.

Contumace : en droit ce terme signifie que l’accusé refuse de comparaitre devant un tribunal. Pourtant, il peut être condamné par contumace, c’est-à-dire sans être présent. Ça été le cas de nombreux criminels nazis qui avaient fui notamment dans les pays d’Amérique latine.

Cour d’appel : cette cour juge des litiges qui ont déjà fait l’objet d’un premier jugement. Elle peut rendre une nouvelle décision ou donner la même sentence. Après le recours en Cour d’appel, si le jugement ne convient toujours pas, on peut en appeler à la Cour de cassation. Elle ne juge pas de nouveau mais examine si les juges lors du premier procès et en appel ont correctement appliqué la loi.

Cour d’assises : cette juridiction départementale est la seule compétente pour juger les crimes tel que les viols, les meurtres ou encore les vols à main armée. Elle est composée de trois magistrats et six jurés en première instance et de neufs lorsque le procès est envoyé en appel. La peine maximale à l’issue d’un procès en Cour d’assises est la perpétuité soit trente ans, dans des cas extrêmes assortie d’une période de sûreté illimitée comme c’est le cas pour de nombreux tueurs en série.

Crime de guerre : violation du droit de la guerre avec une gravité particulière. Les actes de tortures, les meurtres de civils, les déportations, les pillages, les viols en masse, les génocides sont considérés comme des crimes de guerre. Ce terme est aussi ancien que la guerre elle-même, cependant son utilisation est plus importante après la Seconde Guerre mondiale lorsque les criminels nazis sont jugés.

Écocide : destruction totale ou partielle d’un écosystème par l’action de l’être humain. Cet acte peut être intentionnel ou pas. La pollution, la disparition d’espèces animales ou végétales, la déforestation ou encore la pêche illicite sont des écocides. Bien que juridiquement ce terme existe, la justice condamne peu pour ce motif.

Femmes tondues : cette appellation désigne des femmes dont on a rasé la tête pendant la Seconde Guerre mondiale car on les soupçonnait d’avoir entretenu des relations avec des officiers allemands. On estime entre 20 000 et 40 000 le nombre de femmes tondues en raison d’une collaboration, véridique ou fictive, avec les nazis. Ces tontes étaient publiques pour humilier les « coupables ».

Garde des Sceaux : autre appellation pour désigner le ministre de la Justice. Il est désigné directement par le président de la République. Il est responsable de la gestion des juridictions. C’est aussi lui qui présente devant le Parlement des projets de lois en rapport avec le système judiciaire.

Grâce présidentielle : inscrit dans la Constitution de 1958 à l’article 17, cet acte permet de dispenser un condamné jugé de purger sa peine. La condamnation demeure dans le casier judiciaire mais l’accusé est libéré. C’est à différencier de l’amnistie qui efface du casier la condamnation et l’accusé est reconnu innocent. Paul Touvier est gracié par Georges Pompidou en 1971, même chose pour Omar Raddad en 1998 par Jacques Chirac.

Magistrat : fonctionnaire public de l’ordre judiciaire, on divise ce terme en deux catégories. Il y a d’abord, les magistrats du siège. Ces magistrats exercent la fonction de juger. On les appelle aussi des juges. Puis il y a les magistrats du parquet. Ces magistrats n’exercent pas la fonction de juger, ils sont les procureurs et/ou les substituts.

Juré : citoyen ou citoyenne tiré au sort pour faire partie d’un jury. Les jurés ne sont présents qu’en Cour d’assises pour juger des crimes. Les jurés doivent avoir plus de 23 ans, être de nationalité française et savoir lire et écrire français. Une personne désignée ne peut s’y soustraire sauf raison grave.

Procureur : le procureur est le représentant du ministère public chargé de la poursuite en justice, ou le représentant du gouvernement auprès de certains tribunaux. Alors que le juge est impartial, le procureur est partie prenante dans le processus judiciaire. Il défend les intérêts de l’État.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Documentaliste Ina Theque (24 février 2025). Le Monde judiciaire dans les collections de l’INA. Carnet de recherche de l'INAthèque. Consulté le 19 juillet 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13d2j


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