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Les Archives écrites de Nina Companeez disponibles à la consultation à l’INA Thèque

L’intégralité des archives écrites de la réalisatrice des Dames de la côte sont désormais disponibles à la consultation à l’INA Thèque.

Article écrit par Nicolas Vincent-Falquet, documentaliste multimédia – Archives écrites – Direction des Patrimoines

 

 

NINA COMPANEEZ

Issue d’une famille juive ukrainienne ayant fui la révolution d’octobre 1917, puis le nazisme en Allemagne, Nina Companeez voit le jour le 26 août 1937 à Boulogne-Billancourt.

Sa vie débute comme un conte de fées auprès d’un père qu’elle vénère. Jacques Companeez, auteur de Casque d’or, de Jacques Becker ou des Bas-fonds, de Jean Renoir, est l’un des grands scénaristes des années 1930 à 50. Le Tout-Paris du cinéma se retrouve chez eux. « J’étais folle de cinéma, (…). Je séchais les cours pour voir des films. Il se trouve que j’ai eu une très bonne note au bac de français. Mon père m’a alors dit : Tu feras une licence de lettres et tu travailleras avec moi »[1].

Mais, le monde de Nina Companeez s’écroule un jour de septembre 1956 avec le décès de ce dernier. La future réalisatrice décide alors d’apprendre le montage, car « c’est le seul métier de la technique qui permet un vrai rapport avec un film »[2].

En 1959, elle est assistante-monteuse sur Des femmes disparaissent, d’Edouard Molinaro. En 1960, sur Le Farceur, de Philippe de Broca. C’est en effectuant un stage sur le film d’Henri Decoin Charmant garçon qu’elle fait la rencontre de Michel Deville, alors assistant-réalisateur. « Nous sommes très vite devenus copains et je l’ai retrouvé plus tard sur un autre film de Decoin, La Chatte. (…) Et puis, un été où j’avais le cafard – à l’époque j’étais monteuse et je me rendais compte que ce n’était pas ce que j’espérais – j’ai appelé Michel et on s’est vu aux Champs-Elysées. (…) En bavardant, nous nous sommes mis à construire une histoire »[3].

De 1959 à 1971, Nina Companeez signe les scénarios des douze films de Deville, dont elle assure aussi souvent le montage, de Ce soir ou jamais à Raphaël ou le Débauché.

Célébrée pour son écriture, elle se lance la même année dans la réalisation du premier de ses quatre longs-métrages, Faustine et le Bel Eté. Ses deux films suivants, L’Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise, sorti en 1973 et Comme sur des roulettes, sorti en 1977, se révèleront plus difficiles à monter.

C’est la télévision qui va permettre à Nina Companeez d’accéder à la reconnaissance du grand public. En découvrant le petit écran elle explore un nouveau champ de liberté, de création totale. Aussi à l’aise dans l’écriture d’ambitieuses fresques historiques, que dans celle de sagas familiales, elle y réalise en 1979 son plus grand succès, Les Dames de la côte.

« Ce fut une aventure extraordinaire. Mais ensuite, je ne savais pas bien ce que j’allais raconter. Je me suis donc inspirée de ma situation familiale avec Le Chef de Famille »[4].

Suivront La Grande Cabriole en 1989, Un pique-nique chez Osiris en 1998 ou Voici venir l’orage en 2008, une fresque qui retrace son histoire familiale.

Nina Companeez adapte également avec brio différentes œuvres littéraires, comme L’Allée du Roi en 1995 ou À la recherche du temps perdu en 2011.

En 1994, elle revient au cinéma avec Je t’aime quand même, avant de signer l’année suivante le scénario du Hussard sur le toit, de Jean-Paul Rappeneau.

On lui doit également une pièce de théâtre, Le Sablier, donnée courant 1984 au Théâtre de l’Œuvre et au Théâtre Antoine et une adaptation en 1989 pour le Grand Théâtre de Genève, de l’opéra-comique Le Postillon de Longjumeau, d’Adolphe Adam, même si, de son propre aveu, elle a trouvé moins de plaisir d’écriture au théâtre[5].

LES DOCUMENTS DU FONDS COMPANEEZ

Ce fonds d’archives écrites est constitué d’un ensemble d’éléments relatifs à la carrière cinématographique, télévisée et théâtrale de la scénariste et réalisatrice entre 1961 et 2013.

Composé de 59 boîtes d’archives, il propose des documents de différentes nature : des documents préparatoires (carnets de travail, de casting, photographies de repérages, ouvrages annotés), des notes d’intention et synopsis, des documents de presse (articles, dossiers et revues de presse), des documents de tournage (photographies noir et blanc et couleur) et quelques curiosités (disques vinyles, affiches de films, éléments de correspondance).

Il contient surtout un grand nombre de scénarios commentés par Nina Companeez, comprenant des découpages séquentiels, des annotations manuscrites, les coupures réalisés, des croquis de cadrages et positions de caméra et des variantes de textes additionnels.

Ces documents constituent une source primaire importante, propice à de nombreux sujets de recherche. Ils peuvent notamment apporter un éclairage de premier plan sur la singularité du parcours de la réalisatrice et sur la genèse de son œuvre.

Pour aller plus loin, voir les émissions télévisées et radiophoniques concernant Nina Companeez également consultables dans les centres INA thèques.

Provenance des illustrations : © France 2, © Antenne 2 et © Ina, Nicolas Vincent-Falquet

 


[1] « Banlieue-star : Nina Companeez à Bougival : Comme une envie de voyager », Laurence Oiknine, France-Soir Ouest, 1989

[2] Idem

[3] « De ce soir ou jamais à Raphaël : Michel et Nina… Dix ans d’une étroite collaboration », Antoine Tixeron, supplément 1 au numéro 468 Cinéma Quatre Vingt Dix, juillet 1990, p. 11

[4] Idem

[5] « Nina Companeez : un entretien avec Mister Magoo », Mister Magoo n°6, hiver 1989, p. 29


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Documentaliste Ina Theque (13 juin 2025). Les Archives écrites de Nina Companeez disponibles à la consultation à l’INA Thèque. Carnet de recherche de l'INAthèque. Consulté le 19 juillet 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/144j0


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